Le Mari embaumé/I/12. L’autre héritier

Hachette (Tome 1p. 174-175-188-189).





XII

L’AUTRE HÉRITIER.


Renaud de Saint-Venant, par extraordinaire, n’avait point menti en disant qu’il avait un autre logis tout prêt. En quittant maître Pol, il se rendit dans le quartier du bord de l’eau, rue de l’Arche-Marion, où il frappa à la porte d’une maison de méchante mine, située en deçà de l’arche et percée de deux fenêtres seulement.

Au second étage de cette maison il trouva, dans un galetas mal meublé et fort sale, un homme entre deux âges qui avait, en vérité, tournure de gentilhomme et dont les habits contrastaient avec le délabrement de sa demeure.

Ce personnage, outre qu’il jouera un certain rôle dans notre récit, mérite d’être présenté au lecteur à cause du hasard qui le fit, par ricochet, oncle extralégal de Louis XIV. Il avait nom Jean-Antoine, baron de Gondrin-Montespan. Son vrai neveu, M. le marquis de Montespan, épousa, en effet, Françoise-Athénaïs de la Rochechouart-Mortemart, la fameuse et féconde favorite qui encombra de bâtards les marches du trône de France.

Nous devons dire que cette fâcheuse célébrité, remontant jusqu’à M. le baron de Gondrin, n’aurait pu gêner sa réputation. Il continuait, à l’automne de sa vie les errements d’un printemps orageux, et quoiqu’il fût très-chatouilleux sur ces matières bizarres et mal définies qu’on appelait, en ce temps-là le « point d’honneur », le diable n’y perdait rien.

Peut-être n’eût-il point fait comme le marquis, son neveu, qui mourut inconsolable de la tache imprimée à son écusson, quoique cette tache, comme on disait alors, eût été produite par un baiser du soleil.

M. le baron de Gondrin avait été un hardi soldat, et les plus fines lames de la cour redoutaient son épée. Il avait dissipé galamment une fort belle fortune, et vivait maintenant Dieu sait comme, tantôt riche d’une soirée de gain, tantôt courant après une pistole et toujours traqué par une nuée de créanciers.

Aujourd’hui, la veine l’avait fait opulent pour quelques jours, pour quelques heures peut-être. La table boiteuse qui meublait son taudis supportait toute une rangée de pièces d’or.

Saint-Venant le trouva l’épée à la main devant son trésor.

« Bonjour, mon bon, dit le baron en le voyant et avec un fort accent méridional, quand on gratte à ma porte, je prends les armes comme un honnête berger qui, toujours, a frayeur du loup. J’avais cru reconnaître le pas d’un ennemi.

— D’un créancier ? rectifia Saint-Venant qui se jeta sur une chaise, essoufflé de sa course.

— C’est tout un ; quelles nouvelles ?

— Grandes nouvelles ! répliqua l’écuyer de Mme de Vendôme. Notre homme est à Paris.

— Quel homme ?

— Votre compétiteur pour la succession de M. le comte de Pardaillan.

— Le neveu de mon oncle ! s’écria Gondrin, le Bas-Breton, l’avaleur de cidre, le mangeur de galettes, vivadioux ! c’est l’occasion ou jamais que nous fassions connaissance, l’épée à la main, tous les deux. »

Renaud eut un mouvement d’épaules plein de dédain et ne répondit pas.

« Où peut-on le trouver ? demanda Gondrin. Le temps de le conduire au bord de l’eau, au pré des Célestins, et son affaire est faite.

— L’épée est un mauvais moyen, dit Saint-Venant.

— Pour toi, peut-être, mon mignon, mais pour moi… C’est une rude lame ! prononça Saint-Venant avec emphase, une très-rude lame que M. l’intendant Guezevern !

— Tant mieux, sarpajoux, nous rirons !

— Si vous le meniez derrière les Célestins, monsieur le baron, je ne donnerais pas un écu de votre peau.

— Alors, je veux voir cela ! s’écria Gondrin dont les yeux brillèrent pour tout de bon. Tu me mets l’eau à la bouche !

— Moi, dit Renaud, je ne veux pas. »

Comme le baron l’interrogeait du regard, Renaud ajouta :

« J’ai d’autres idées.

— Petiot, demanda le baron, es-tu le maître à présent ?

— Mon compère, répliqua l’écuyer de la duchesse de Vendôme, je veux acheter ma charge de maître des requêtes. Le temps va venir où il fera bon au Parlement. Les hommes comme le cardinal raccourcissent les épées et donnent de l’ampleur à la toge. Si vous avez cru que je travaillais uniquement pour vos beaux yeux, vous avez compté sans votre hôte.

— Il me semble, que je te paye, mon fioux !

— Pas souvent ; et si vous avez pensé que je sue sang et eau pour les quelques pistoles qu’on peut tirer de Votre Seigneurie, de loin en loin, quand vous êtes à flot, vous avez fait une grosse erreur. »

Gondrin était debout devant lui et le regardait en face.

« Est-ce que tu serais un homme, après tout, Cadet Renaud ? murmura-t-il. Voilà qui m’étonnerait ! »

Saint-Venant eut un sourire équivoque.

« Vous êtes à flot aujourd’hui, dit-il, et, entre parenthèse, je me trouve avoir besoin d’une vingtaine de louis. »

Gondrin prit une poignée d’or sur la table et la lui tendit sans compter.

Saint-Venant remercia froidement. Gondrin poursuivit :

« Pour qui travailles-tu, Cadet Renaud, mon ami ?

— Pour moi, » répliqua le futur maître des requêtes en mettant l’argent dans sa poche.

Gondrin salua.

« Je déteste M. de Guezevern pour mon propre compte, dit Saint-Venant, le plus tranquillement du monde.

— Ah ! diable ! Et peut-on savoir pourquoi ?

— Le pourquoi est double, triple, quadruple. Il m’a battu quand nous étions enfants tous deux ; il a eu de la barbe avant moi qui suis son aîné…

— Diable ! diable ! répéta le baron, c’est grave !

— Il est brave, il est fort, il est beau ! Il court risque d’être riche et d’avoir le titre de comte… et il m’a pris une femme que j’aimais.

— Démonios ! Et l’aimes-tu encore, neveu, cette femme-là ?

— Peut-être. »

Il y eut un silence ; ce fut Renaud de Saint-Venant qui le rompit le premier.

« Monsieur le baron, prononça-t-il à voix basse, vous n’avez pas fait assez d’attention à mes paroles. J’ai dit : il est à Paris.

— J’ai bien entendu, mon fioux ; après ?

— S’il est à Paris, il ne peut pas être au château de Pardaillan.

— Cela me paraît probable.

— S’il n’est pas au château de Pardaillan, il ne pourra écrire ni signer les acceptations ou contrats à l’aide desquels on comptait vous déshériter bel et bien.

— C’est juste, fit Gondrin qui suivait cette argumentation avec un évident intérêt. Sais-tu que tu vaux ton pesant d’or, mon fioux ?

— Oui, répliqua Renaud, je le sais… et vous avez mis du temps à vous en apercevoir, mon compère. Par moi, par moi seul vous avez appris les intelligences que la jeune dame de Guezevern s’était ménagées près de votre oncle. Celle-là est une fée, et si maître Pol est sauvé, ce sera par elle. Voilà longtemps qu’elle m’a deviné. Heureusement, que je suis le parrain de son fils et que son Breton de mari a précisément les yeux qu’il faut pour prendre les vessies pour des lanternes. Mais c’est égal, si nous n’avions pas eu là-bas, à Pardaillan, dans le pays de Rouergue, ce clerc de tabellion, qui m’avertit chaque semaine… »

Tout en écoutant désormais, M. le baron de Gondrin se mit à ramasser ses pistoles qu’il déposa dans un tiroir. L’entretien lui semblait prendre une tournure menaçante pour sa bourse.

Saint-Venant continua :

« Monsieur le baron, voici ce que j’ai fait pour vous depuis quatre jours : Mardi, j’ai reçu une lettre d’avis du clerc du tabellion qui m’annonçait la mort de vos deux cousins à l’armée de Saintonge, et la maladie de M. le comte de Pardaillan : item le dessein qu’il a de donner tout son bien à mon ami Guezevern et le message envoyé par lui au château de Vendôme pour appeler ledit Guezevern en toute hâte… »

Ici, M. de Gondrin referma son trésor, et Saint-Venant intercala dans son dire cette courte digression :

« Vous avez tort de craindre pour vos pistoles, mon maître. J’ai besoin que vous soyez en fonds aujourd’hui. »

Après quoi il poursuivit :

« Voyant cela, je me suis rendu chez M. de Vendôme qui ne voulut point d’abord m’écouter, parce qu’il se passait une chose monstrueuse en sa maison : ses deux fils, M. le duc de Mercœur et M. le duc de Beaufort avaient gagné sa colique. « Les diableries de cet homme rouge, disait le malheureux prince, poursuivront ma famille jusqu’à la douzième génération ! »

Et, de fait, si c’est un expédient de M. le cardinal, cette colique des Vendôme, je déclare le moyen doux, humain et spirituel. Il n’y a point de conspiration qui puisse résister à la colique. « Monseigneur, lui ai-je dit de but en blanc, M. le cardinal est en train de vous guérir radicalement.

« Il a dressé l’oreille, car le nom seul du cardinal lui donne la chair de poule.

« Ventre-saint-gris ! s’est-il écrié, le misérable voudrait-il me couper le cou, comme il a fait à M. de Bouteville ! »

« Il essayait de rire, mais j’ai répliqué :

« Monseigneur, il n’y a pas si loin que vous croyez, du cou d’un Montmorency à la nuque d’un prince du sang. »

« Et j’ai embrouillé quelques aunes de politique de façon à lui mettre du noir plein l’âme.

« Il m’a demandé :

— Comment sortir de là, Saint-Venant, mon ami ?

— Monseigneur, il faut combattre.

— Avec quoi combattre ?

— Avec le propre nerf de la guerre. Vous avez un intendant honnête homme.

— Ah ! je crois bien !

— Cet intendant honnête homme a dû vous constituer une épargne ?

— Je ne sais pas, Saint-Venant, mon ami.

— Moi, j’en suis sûr. Faites-lui écrire une belle lettre par dom Loysset, votre chapelain, et ajoutez-y un mot ou deux de votre propre griffe. Vous verrez arriver mon ami Guezevern comme une flèche.

— Ventre-saint-gris ! tu as raison ! Je ne serai pas fâché de voir un peu mon épargne… et aussi Tête-de-Bœuf, qui était un joli garçon autrefois. »

« Aussitôt dit, aussitôt fait. Don Loysset a écrit la missive. Pensez-vous que ce soit bien joué, monsieur le baron ?

— Mais, oui, répondit Gondrin. Après ?

— Après, la lettre est partie à franc étrier dans le sac de ce coquin de Mitraille. Quand la lettre a été partie, je me suis dit : Si maître Pol trouve M. le duc en arrivant, il lui remettra tout uniment son épargne et pourra s’envoler vers le château de Pardaillan, où il sera temps encore pour lui de faire ses affaires.

— Cadet Renaud ! l’interrompit ici le baron de Gondrin-Montespan, tu es décidément un garçon de grand sens. Vivadioux, tu feras un gentil conseiller sur tes vieux jours.

— Il fallait donc, continua Saint-Venant, que M. le duc de Vendôme fût absent lors de l’arrivée de maître Pol.

— C’est clair comme la lumière !

— Le lendemain, je suis retourné chez le duc. La colique avait gagné. Deux ou trois petits bâtards qu’il a semés dans sa maison, pour ne pas perdre la bonne habitude du roi son père, criaient comme des aigles… et ne remarquez-vous pas que le juron de toute cette famille-là est : Ventre-saint-gris ? Le ventre est leur fatalité. J’ai dit, tout en entrant : « Si monseigneur ne se soustrait sur l’heure à une traîtresse et maligne influence, le trépas va moissonner en quelques jours tout ce qui tient au sang de Vendôme.

— Sommes-nous donc vraiment empoisonnés, Saint-Venant, mon ami ? s’est écrié le pauvre prince.

— Mieux que cela, monseigneur.

— Mieux qu’empoisonnés ! Saint-Venant ?

— Vous êtes envoûtés, ou que Dieu soit pour moi sans miséricorde ! J’ai les renseignements les plus précis. Un physicien, soudoyé par celui que vous savez…

— Cet endiablé cardinal.

— Chut ! Un physicien, un magicien, un nécromancien de la pire espèce a fabriqué des figurines de cire à votre ressemblance, et puis…

— Saint-Venant, mon ami, tu me fais trembler… et puis ?

— Et puis il les a couchées sur le dos avec des entonnoirs dans la bouche, et tout le long, tout le long du jour…

— Il leur pique le cœur avec des épingles rougies, n’est-ce pas ?

— Non point du tout, monseigneur. Tout le long, tout le long du jour, il leur fait prendre médecine. »

Depuis quelques minutes le baron se tenait les côtes. À cette chute il éclata en un retentissant éclat de rire.

Saint-Venant gardait son grand sérieux.

« Vivadioux ! s’écria Gondrin, tu es un hardi petit coquin, cadet Renaud, mon neveu ! M. de Vendôme a dû te dire que tu perdais le respect.

M. de Vendôme, repartit Saint-Venant, est devenu pâle comme un mort, et a grommelé : « Ventre-saint-gris ! ventre-saint-gris ! je me doutais bien de quelque chose comme cela ! Ah ! le méchant homme que ce cardinal ! Et voilà dix ans que le jeu dure ! J’irai chez un physicien, moi aussi ; chez un magicien, chez un nécromancien ; je lui donnerai la rogne, la gale, la goutte et la gravelle. Par la messe, je le ferai ! Et ce sera de bonne guerre ! »

« J’ai fort approuvé son dessein, mais je lui ai fait observer que l’autre avait de l’avance. Nous avons délibéré ensemble sur les voies et moyens, et il a été décidé que monseigneur irait se cacher au château de Dampierre, où Mme la duchesse de Chevreuse est en exil. Le magicien, ne sachant plus où il est, ne pourra diriger de son côté les effets de sa médecine ; moi, pendant ce temps, j’essayerai de faire tomber ce monstre dans un piège et de le brûler à petit feu. Quand tout sera dit, j’enverrai un exprès à M. de Vendôme, qui arrivera frais et dispos pour tailler des croupières à M. le cardinal. »

Gondrin s’assit sur la table, les bras croisés et les jambes pendantes.

« Et voilà les ennemis de M. de Richelieu ! dit-il. C’est bien la peine d’être un grand homme et de s’escrimer avec une arme qu’on appelle l’échafaud, quand on a devant soi de pareils grotesques !

— Il y en a tant, de ces grotesques, repartit Saint-Venant, que si M. le cardinal laissait faire, ils mangeraient l’État par petits morceaux. Mais à nos moutons, s’il vous plaît ! M. de Vendôme est parti pour le château de Dampierre, maître Pol de Guezevern, son intendant est arrivé, avec trois cent mille livres en or.

— Mordiou ! fit le baron de Gondrin, un aimable denier !

— En résumé, poursuivit Saint-Venant, j’ai empêché maître Pol d’aller au château de Pardaillan, et j’ai fait en sorte qu’il ne trouvât point M. de Vendôme à son arrivée à Paris. C’était là mon rôle. À votre tour d’accomplir votre besogne.

— Cadet Renaud, quelle est ma besogne ? Et songez que je puis être un fou, un malheureux, tout ce que vous voudrez, mais que je suis un gentilhomme ! »

Ceci fut dit d’un ton sérieux et presque hautain qui parut produire une impression médiocre sur l’écuyer de Mme la duchesse de Vendôme.

« Me prenez-vous pour un vilain, monsieur le baron ? demanda-t-il avec un sourire douceâtre et froid. Les gentilshommes de votre sorte sont fainéants et nous vous avons choisi une besogne aisée.

— Rien contre l’honneur, je suppose ? » fit Gondrin, dont les sourcils se froncèrent.

Saint-Venant haussa franchement les épaules.

« Est-ce une chose contre l’honneur, demanda-t-il, que d’aller souper, ce soir, rue de Sainte-Avoye, chez Marion la Perchepré ?

— Non certes.

— Est-ce une chose contre l’honneur d’y arriver les poches pleines de ces pistoles que vous avez prudemment serrées dans votre tiroir ?

— Assurément, non.

— Est-ce une chose contre l’honneur que d’engager, après souper, une partie de dés ou de cartes avec un cadet de bonne maison, ayant, comme vous, la bourse bien garnie !

— Le Breton ?

— Le Breton… et que de lui gagner un millier de louis avant qu’il aille se coucher ?

— Mons Renaud, dit Gondrin, les chances du jeu sont incertaines.

— Vous êtes en veine, monsieur le baron.

— Je puis jouer, je ne puis promettre de gagner. »

Saint-Venant se leva d’un brusque mouvement. Sa figure n’était plus la même, ou plutôt sa physionomie avait subi une transformation complète.

Son regard qui choqua celui de Gondrin était dur et presque impérieux.

« Écoutez-moi bien, monsieur le baron, prononça-t-il d’une voix sèche et brève. On ne saurait trop s’expliquer en affaires. Je vous ai dit que je ne travaillais pas pour vous seulement. La besogne qui concerne vos intérêts a été faite par moi et bien faite. Le travail qui regarde mes intérêts à moi doit être fait par vous et bien fait. N’estimez-vous point que les domaines de M. le comte de Pardaillan peuvent être évalués à cent mille livres de revenus ?

— Si fait, au bas mot.

— Et pensez-vous que son épargne soit beaucoup au-dessous d’un million de livres ?

— Il vivait modestement et ne quittait point ses terres. Son épargne doit dépasser un million de livres.

— De Paris a Pardaillan, poursuivit Saint-Venant, pour un bon coureur, il n’y a guère que vingt heures de chevauchée.

— C’est tout au plus, dit Gondrin. J’ai fait la route, du lever au coucher du soleil, en été.

— Eh bien ! M le baron, cartes sur table entre nous, s’il vous plaît. Pour que vous ayez votre héritage, il faut que moi j’aie ma vengeance. Sous le rapport de ma récompense en argent, nous compterons à mon loisir. Il s’agit aujourd’hui d’autre chose. Voici mon dernier mot : Si mon excellent compagnon Pol de Guezevern, intendant de M, de Vendôme, n’a pas vidé sa bourse dans la vôtre, aujourd’hui, et s’il ne vous doit pas, sur sa parole, aux environs d’un millier de pistoles en rentrant, ce soir, à mon logis, que je lui ai fraternellement prêté, demain matin, à la belle heure, le dit Pol de Guezevern, ayant chevauché toute la nuit, arrivera aux portes du château de Pardaillan, assez à temps, je le crains, pour signer tous actes convenables et vous rafler votre héritage. »

Parlant ainsi, Renaud de Saint-Venant avait gagné la porte qu’il ouvrit en disant :

« C’est à vous de voir, monsieur mon ami, si vous tenez oui ou non au million d’épargnes et aux cent mille livres de revenus, sans parler du titre de comte. Je vous baise les mains. »