Le Livre des mille nuits et une nuit/Tome 12/Introduction

Anonyme
Traduction par Joseph-Charles Mardrus.
Librairie Charpentier et Fasquelle (Tome 12p. 7).


LES MILLE NUITS ET UNE NUIT



Et Schahrazade dit au roi Schahriar :

« Et voilà, ô Roi fortuné, tout ce que je sais au sujet d’Aladdin et de la Lampe Magique. Mais Allah est plus savant !… » Et le roi Schahriar dit : « Cette histoire, Schahrazade, est admirable. Mais elle m’étonne beaucoup par sa discrétion. » Et Schahrazade dit : « Dans ce cas, ô Roi, permets à ton esclave Schahrazade de te raconter l’Histoire de Kamar et de l’experte Halima. » Et le roi Schahriar s’ecria : « Certainement, Schahrazade ! » Mais elle sourit et répondit : « Oui, ô Roi ! Mais auparavant, pour te révéler la valeur de l’admirable vertu de patience et te faire attendre, sans colère contre ta servante, le sort plein de félicité qu’Allah destine à ta race par mon entremise, je veux tout de suite te raconter ce que nous ont transmis nos pères, les Anciens, sur le moyen d’acquérir la vraie science de la vie… Et le roi dit : « Ô fille de mon vizir, hâte-toi de m’indiquer le moyen de faire cette acquisition-là. Mais, ô Schahrazade, quel est le sort qu’Allah, par ton entremise, destine à ma race, alors que je n’ai point de postérité ? » Et Schahrazade dit : « Permets, ô Roi, à ta servante Schahrazade, de ne point te parler encore de ce qui s’est passé de mystérieux pendant les vingt nuits de silence que ta bonté lui a accordées pour se reposer d’une indisposition, et durant lesquelles s’est révélée à ta servante la splendeur de ta destinée ! » Et, sans plus rien ajouter À ce sujet, Schahrazade, la fille du vizir, dit :