Le Livre de jade (1867)/L’Automne/Par un temps tiède
Alphonse Lemerre, éditeur, (p. 83-84).
PAR UN TEMPS TIÈDE
Selon Ouan-Tchan-Lin.
es jeunes filles d’autrefois sont assises dans
le bosquet fleuri et parlent bas entre elles.
« On prétend que nous sommes vieilles et que nos cheveux sont blancs ; on dit aussi que notre visage n’est plus resplendissant comme la lune.
« Qu’en savons-nous ? C’est peut-être une médisance ; on ne peut pas se voir soi-même.
« Qui nous dit que l’hiver n’est pas de l’autre côté du miroir, obscurcissant nos traits et couvrant de gelée blanche nos chevelures ? »