Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Alingen

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 9).
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ALINGEN. — Que de fois, quand j’étais tout petit, entre chien et loup, qu’on entendait siffler le vent dans les portes mal jointes de Sainte-Foy, ma mère a eu la bonté de m’amuser en jouant avec moi à alingen (alinjan). Elle prenait une poignée de haricots dans sa main fermée et me disait : Alingen ! À quoi je répondais : Je m’y mets. — Jusqu’à quant (quantum, que je comprenais quando) ? — Jusqu’à six. Elle ouvrait la main ; il y en avait neuf ! J’avais perdu trois haricots. — Et à mon tour de prendre des haricots et de dire Alingen ! etc. — Charbot traduit alingen par « Allons, Jean ! » Et je pense qu’il a raison, car le Dauphiné, d’où nous vient probablement le jeu, traduit « Allons, Jean ! » par Allein, Jan !