Le Laurier noir/V/Épigraphe

Société de la Revue Le Feu (p. 119-120).

ÉPIGRAPHE


Comme un trou de clarté dans les gouffres du monde,
La route du printemps, pleine de mille feux,
S’ouvre à votre ferveur haletante et féconde.
Le paysage où sont ensevelis les dieux
Est le lit parfumé des prochaines ivresses.
Vous, dont le corps heureux prend d’assaut la jeunesse
Et combat, chaque nuit, la sombre éternité,
Vous, dont les yeux mouillés aux sources de l’été
Clouent au ciel irrité la marche de la vie,
Gravez l’acte d’amour sur ces terres fleuries

Pour qu’un signe de joie, entre l’ombre et la nuit,
Soit fait à ces amants décharnés par la gloire,
Aveuglés par le sang, dépouillés par le sort,
Qui croient ne plus savoir qu’ils peuvent toujours croire.