Le Jardin du Silence et la Ville du Roy/IV/Ô mon amour…

G. Oudin & Cie (p. 135-136).



VI


Ô mon amour, plus je vous hais moins je vous quitte,
            Je n’ai pas de vertu.
Vous êtes le jardin consacré qu’on habite
            Même en n’y croyant plus.

J’ai trop connu l’orgueil pour louer ma faiblesse
            Et ne suis rien qu’humain.
Craignez que ma pitié soit l’unique tendresse
            Dont je couvre vos mains.


Comme vous rougiriez, ô mon amour, d’apprendre
            Le sens de mon désir.
Je veux tout vous donner afin de ne vous prendre
            Que le goût du plaisir.