Le Jardin des dieux/Aux flancs d’une cruche kabyle/Train de Touggourt

Le Jardin des dieuxEugène Fasquelle (p. 89-90).



TRAIN DE TOUGGOURT



J’aurai vu sous la lune énorme de l’été
      Le chameau mourant qui s’applique
À saluer d’un braillement mélancolique
Le train qui, dans la nuit, part pour l’immensité !

Ô sirène du train de Touggourt sous la lune,
Oublierai-je jamais ton dur halètement
      Pendant que tournait lentement
Autour de toi la houle immobile des dunes,


Toi qui, perdue au loin des sables et bravant
      L’infini grandiose et rude,
Me portas par un soir de lune et de grand vent
Aux confins du silence et de la solitude.