Le Japon (Gautier)/De la force physique
de la force physique
Les Japonais ont toujours eu la plus grande admiration pour la force physique. La science de la lutte n’allait pas sans de grandes fatigues.
L’arène circulaire n’est séparée de la rue que par des murs de nattes suspendues à des pieux. Il y a deux étages de loges auxquelles on arrive par des échelles et qui sont toujours combles. Les pauvres qui ne peuvent aspirer à des tribunes, se tiennent appuyés au rebord des loges, ou tout simplement prennent le sol pour siège.
Le champ de lutte est couvert de sable fin et deux rangées de sacs remplis de terre en marquent les limites. Les athlètes arrivent, grands et gras, de vrais géants, si on les compare aux autres Japonais, et vêtus seulement d’un tablier à frange, richement brodé.
La représentation dure depuis dix heures du matin jusqu’à cinq heures du soir.
Les combattants déploient tour à tour une force, une adresse, et une endurance qui leur attirent les applaudissements enthousiastes d’une foule éperdue d’admiration.