J. Lebègue & Cie, libraires-éditeurs (p. 335-348).
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CHAPITRE XXXV


Après avoir longtemps marché dans un passage étroit et qui descendait assez rapidement ils parvinrent au lieu des tortures. C’était un souterrain si profond que jamais les cris des victimes ne pouvaient percer ses voûtes épaisses et la masse de terre qui le séparait du séjour des hommes. Il n’était éclairé que par la lueur rougeâtre d'un brasier ardent. D’abord cette clarté faible et incertaine ne laissa rien apercevoir aux deux Flamands : seulement, le bourdonnement confus qu’ils entendaient autour d’eux leur fit juger qu’un assez grand nombre de personnes circulaient dans ce caveau terrible. Peu à peu leurs yeux s’accoutumèrent à l’obscurité de ce séjour, et ils distinguèrent des hommes couverts d’un voile noir et semblables à des spectres funèbres : les uns préparaient des instruments de supplice, les autres faisaient bouillir de l’eau et fondre du plomb ; il y en avait qui restaient immobiles comme des statues, la pique à la main et l’œil fixé sur la porte par où devaient entrer les malheureux captifs.

Deux passages souterrains donnaient entrée dans ce lieu d’horreur : l’un était destiné aux juges, l’autre aux prisonniers. Les deux Belges et leur conducteur se placèrent près de ce dernier passage, dans un enfoncement où il eût été difficile de les apercevoir. Au-dessus de leur tête régnait une galerie étroite :

— C’est la tribune du Roi, dit tout bas l’alguazil.

— Louis de Winchestre ne répondit rien ; mais sa poitrine se gonfla et il soupira profondément en songeant que le souverain qui régnait sur sa patrie avait le cœur d’un bourreau.

Des pas se firent entendre dans la tribune. Bientôt le son d’une voix déjà bien connue parvint aux oreilles du jeune Flamand ; c’était la voix de Philippe.

— Il a menti, disait-il, et celui qui ment n’est pas digne de vivre !

Le personnage auquel ces mots étaient adressés répondit d’une voix sourde quelque chose que Louis de Winchestre ne put comprendre.

— Toutes vos sollicitations sont inutiles, mon père, répliqua le Roi ; c’est un imposteur, et il subira la peine qu’il a méritée.

Aucune parole ne fut plus prononcée ; mais le craquement de la tribune apprit au jeune homme que le Roi s’agenouillait, et il l’entendit à plusieurs reprises se frapper fortement la poitrine en murmurant :

Meâ culpâ, meâ maximâ culpâ.

Les inquisiteurs, au nombre de trois, entrèrent dans la salle ; la distance et l’obscurité ne permettaient pas de distinguer leurs traits. À la lueur rougeâtre du brasier, ces grandes figures noires apparaissaient d’une manière confuse comme des esprits de ténèbres errant autour du feu qui dévore leurs victimes. Ils se prosternèrent devant un crucifix attaché à la muraille, prononcèrent quelques paroles sacramentelles, et s’assirent en silence au pied de l’image du Dieu de miséricorde au nom duquel ils commettaient tant de crimes.

Alors un captif fut amené ; les familiers qui le conduisaient allumèrent une torche et l’approchèrent de son visage : Louis de Winchestre reconnut le père Lucas d’Alienda, et comprit alors seulement pourquoi Philippe l’avait recommandé au secrétaire D’État Antonio Pérez.

Le malheureux franciscain, dépouillé de son habit religieux et les mains liées derrière le dos, était debout devant ses juges. Sa barbe blanche et ses joues décolorées par la terreur lui donnaient l’air d’une statue de marbre ; mais ses yeux brillaient d’un éclat effrayant, et, quand il les tourna du côté où était le monarque, Louis de Winchestre sentit trembler le pilier de chêne qui soutenait la tribune.

D’une voix rauque et dure le promoteur du saint-office demanda à l’accusé son nom, celui de ses parents et de ses amis ; et quand le moine eut satisfait à ses questions avec l’apparence de la fermeté, il l’engagea à s’accuser lui même, afin de ne point encourir la peine des obstinés. Mais le franciscain, d’un air sombre et avec toute l’énergie du désespoir, répondit :

— Je suis innocent ; que Dieu pardonne à mes persécuteurs !

Le promoteur reprit :

— Vous avez à vous défendre ; voulez-vous un conseiller ?

L’accusé fit un signe affirmatif. Aussitôt un homme à la figure des plus ignobles, vêtu en avocat, vint se placer à côté de lui. Le moine le regarda d’un œil dédaigneux :

— Est-ce là mon défenseur ? dit-il.

— Très cher frère, répondit le soi disant avocat en s’inclinant profondément, je suis votre conseiller : il ne m’appartient pas de vous défendre, mais de vous donner de bons avis ; fiez-vous à moi et je vous sauverai.

Le prisonnier leva les épaules et répliqua d’une voix ferme :

— J’attends mon salut d’en haut.

Le prétendu conseiller s’agenouilla devant le franciscain, et, affectant de pousser des soupirs :

— Ah ! mon frère, s’écria-t-il, voyez la douleur que m’inspire votre sort, voyez couler mes larmes ; laissez-moi vous délivrer, je vous en conjure !

— Que faut-il faire ? demanda le captif.

— Avouez ! mon frère, répondit le défenseur en le serrant étroitement dans ses bras.

— Traître ! murmura le moine, et, fixant ses regards sur le crucifix placé au-dessus de ses juges, il ne donna plus la moindre marque d’attention, il ne répondit plus, par une seule syllabe, aux insinuations perfides de son avocat.

Celui-ci prodigua encore quelque temps sans aucun fruit son éloquence et ses caresses cruelles ; puis, s’éloignant avec fureur, il s’écria :

— C’est un hérétique obstiné.

— Il ne veut pas s’accuser, dit le promoteur ; il faut employer les tortures.

Le moine frissonna, et, Lisant un effort pour toucher ses juges impitoyables :

— Un religieux, dit-il, un prêtre, un dignitaire de l’ordre de Saint-François, qui a prêché l’Évangile aux idolâtres, sera-t-il traité par vous comme le dernier des criminels ?

Personne ne répondit.

— Un de mes ennemis personnels siège parmi mes juges, poursuivit le franciscain.

Le grand inquisiteur fit un geste, et le familier qui portait la torche flamboyante la plaça devant les yeux de l’accusé, de manière à l’aveugler presque entièrement.

Le captif retourna la tête du côté où il savait qu’était placée la tribune du roi :

— Malheur à ceux qui persécutent les serviteurs de Dieu ! dit-il.

Un mouvement subit du monarque trahit l’impression profonde qu’il éprouvait.

— Saül tua le grand-prêtre, continua le moine, et la couronne ne passa point à son fils.

Le monarque effrayé se pencha sur le bord de la tribune et fit signe aux juges de s’arrêter ; mais le grand inquisiteur, étendant la main vers le coupable, dit d’un ton sévère et solennel :

— Le saint-office ne relève de personne sur la terre ; que les ministres de sa justice fassent leur devoir !

À cet ordre deux alguazils s’approchèrent de l’accusé et le dépouillèrent de ses habits : lui ne donna plus aucune marque de crainte ni de faiblesse, convaincu que le seul moyen de salut qui lui restât était de supporter avec courage la question à laquelle il allait être soumis ; il semblait recueillir toutes ses forces pour lutter contre la douleur.

Quand il fut entièrement nu, à l’exception des parties du corps que l’honnêteté ne permet pas de dévoiler, le médecin du saint-office s’approcha de lui et parut l’examiner scrupuleusement. Il appuya plusieurs fois le doigt sur les chairs pour s’assurer jusqu’à quel point elles étaient fermes ; il mesura la grosseur des muscles et l’épaisseur des os ; il frappa sur les reins et sur la poitrine, compta les battements du cœur et étudia un moment le jeu des poumons : le franciscain paraissait calme et indifférent, mais il épiait à la dérobée tous les mouvements du médecin, et quand celui-ci, trompé peut-être par les apparences, déclara que l’accusé ne pouvait supporter que la première épreuve, et qu’il mourrait infailliblement si on la prolongeait au delà de vingt minutes, un œil attentif eût pu découvrir sur le visage du moine l’expression momentanée d’une vive satisfaction.

Les juges se consultèrent, et quand ils furent d’accord, le promoteur dit à haute voix :

— La première question, pendant vingt minutes !

— Je la supporterai, j’espère, reprit l’accusé d’un air ferme. Je sais que c’est pour la cause de Dieu que je vais souffrir, il me donnera la force de rendre témoignage de ses œuvres, et peut-être, en me voyant braver les tortures, celui qui m’a livré aux bourreaux se repentira de son incrédulité !

Louis de Winchestre, qui avait quitté sa première place pour se rapprocher des juges, jeta dans ce moment un regard sur la tribune où se tenait le Roi : il le vit pâle, tremblant, les yeux levés au ciel ; un. moine de l’ordre de Saint-François, qui se trouvait avec lui (c’était sans doute le même qui avait intercédé pour le coupable), le regardait d’un air triomphant, et semblait jouir des angoisses auquel ce monarque sévère était maintenant livré.

Cependant les bourreaux avaient lié le patient avec une grosse corde qui lui passait sous les bras. Ils l’élevèrent en l’air, au moyen d’une poulie sur laquelle cette corde tournait, et, après l’avoir suspendu, ils attachèrent un poids énorme à ses pieds.

Quoique ce genre de torture fût le moins rude de tous ceux qu’on employait à l’inquisition, il exposait encore l’accusé à des souffrances épouvantables. Les épaules, ordinairement trop faibles pour résister au fardeau qui pesait sur elles, se disloquaient, et les jointures se détachaient avec un horrible craquement : aussi n’était-il pas rare que ceux qu’on renvoyait absous restassent estropiés ; les plus robustes même, cédant bientôt à la douleur, poussaient des cris effroyables aussitôt que le poids fixé à leurs pieds leur faisait éprouver cette affreuse tension qui semblait arracher tous les membres.

Mais il n’en fut pas de même du franciscain : doué d’une énergie plus puissante que la douleur, il sut étouffer l’expression de la souffrance, et on eût pu l’y croire insensible, s’il eût été aussi maître de cacher la contraction effrayante de ses muscles que de retenir ses gémissements.

Après cinq minutes d’un profond silence, le promoteur du saint-office retourna l’horloge de sable qui marquait la durée des tourments, et dit à l’accusé : Lucas d’Alienda, pourquoi prolonger vos souffrances ? avouez, avouez.

Le moine fit un effort, et, d’une voix à peine intelligible, il répondit : Je suis innocent.

Cinq minutes s’écoulèrent encore. Ayez pitié de vous-même, reprit le promoteur ; avouez, avouez.

Le patient ne répondit que par un regard plein de mépris.

L’épreuve avait déjà duré un quart d’heure, quand le promoteur, retournant pour la troisième fois le sablier, recommença ses exhortations insidieuses : Ne vous exposez pas à mourir sans confession, ne soyez pas vous-mêmes votre assassin ; avouez, avouez.

L’accusé ne parut pas l’avoir entendu ; l’effort presque surnaturel dont il avait besoin pour soutenir une torture aussi douloureuse faisait saillir d’une manière hideuse les muscles de ses jambes et les os de ses épaules. Ses veines gonflées dessinaient par tout son corps de grosses lignes noires ou violettes, ses yeux sortaient de leur orbite, ses lèvres étaient couvertes d’écume, et une douleur excessive donnait à sa figure l’expression d’un rire affreux.

— S’il continue à étouffer ses cris, dit le médecin, c’est un homme mort.

Le moine voulut répondre : il essaya d’ouvrir la bouche, mais la douleur était trop violente ; ses mâchoires se resserrèrent par un mouvement convulsif, il grinça des dents, et quelques gouttes de sang découlèrent sur sa barbe blanche.

Un silence effrayant régnait sous la voûte du souterrain ; il ne fut interrompu que par la voix du promoteur qui calculait la durée de la torture : — Dix-huit minutes ! dit-il d’un ton solennel.

Un profond soupir s’échappa de la poitrine du Roi.

— Dix-neuf minutes ! reprit le promoteur.

Une voix murmura : Il est innocent, et Philippe fut contraint de s’appuyer contre la muraille, pour ne point tomber à la renverse.

— Vingt minutes ! délivrez-le !

— Le Roi poussa un grand cri : malheur ! malheur à moi ! dit-il : c’est un saint que j’ai persécuté.

Le grand-inquisiteur se leva : Remercions Dieu, dit-il, d’avoir manifesté d’une manière aussi miraculeuse l’innocence de ce saint religieux.

— Pardonnez-moi ! père Lucas, s’écria Philippe d’une voix étouffée, en avançant le haut du corps hors de la tribune ; pardonnez-moi ! répéta-t-il, et ses bras, étendus vers le franciscain dans une attitude suppliante, tremblaient comme les faibles branches du bouleau battu par la tempête : j’expierai ma faute par des bienfaits : je vous ferai évêque, cardinal, pape !

On avait détaché le moine, et un familier le tenait entre ses bras, tandis que le médecin qui s’était approché à la hâte mettait la main sur son cœur. Il l’y laissa un moment appuyée ; puis saisissant des mains d’un second familier la seule torche qui éclairât cette scène lugubre, il l’approcha avec empressement des lèvres de l’accusé : aucun souffle ne vint agiter la flamme ; la torche s’échappa des mains du médecin et s’éteignit en tombant. Celui qui soutenait le corps du moine le lâcha, et cent voix répétèrent : il est mort.

Il y eut alors un moment d’obscurité et de confusion. Quand on eut enfin rallumé la torche, un homme était penché sur le franciscain, et semblait l’examiner avec une attention scrupuleuse il se redressa, repoussa du pied le cadavre, et dit d’une voix basse, mais avec un accent énergique, qui fit frémir Louis de Winchestre : — Il est bien mort ! — Cet homme c’était le Roi.

Il regagna sa tribune à pas lents, et, passant devant le jeune Belge, il parut frappé d’étonnement à sa vue, quoiqu’un voile noir lui dérobât entièrement ses traits. Mais Louis de Winchestre ne témoigna pas la moindre émotion, et le cruel monarque passa outre.

Les juges se consultaient tout bas : après une courte délibération le grand-inquisiteur prononça la sentence : — Il était coupable, dit-il, puisque Dieu l’a abandonné : coupable d’hérésie et de sacrilège, pour avoir révélé une fausse vision ; coupable de magie et de pacte avec le diable, puisqu’il a souffert la torture sans se plaindre, ce qui ne peut provenir que de maléfice. Qu’on laisse pourrir son cadavre ! et que ses os soient ensuite recueillis pour être brûlés !

On emporta le corps encore roide et gonflé du franciscain, et un autre accusé fut introduit.

C’était un vieillard d’une haute taille, et dont les larges épaules et les membres bien proportionnés annonçaient l’antique vigueur : cependant les souffrances l’avaient tellement épuisé qu’il était contraint de s’appuyer sur ceux qui le gardaient. Il avait les vêtements uniformes des captifs de l’inquisition, ses cheveux et sa barbe était complètement rasés : ses cicatrices seules le faisaient reconnaître pour un ancien militaire. Quoique infirme, il avait un air fier et intrépide, et regardait avec dédain les inquisiteurs et les bourreaux qui l’entouraient.

Quand il fut en face de ses juges, le promoteur l’exhorta à ne point attendre que les tortures lui arrachassent la vérité.

— Je n’ai rien à me reprocher, répondit le captif, et j’ignore le crime qu’on m’impute.

— Deux témoins ont déposé que vous aviez adopté les principes exécrables de Luther et de Calvin.

— Et c’est sur la déposition de deux misérables avez retenu depuis six mois dans un cachot un gentilhomme flamand, colonel des gardes du Roi.

À cette réponse, qui lui faisait reconnaître dans l’accusé le père de Marguerite, le jeune Belge sentit tout son sang bouillonner, et, portant la main à son glaive, il allait peut-être se précipiter aveuglément sur ces juges iniques, quand l’alguazil, qui suivait de l’œil tous ses mouvements, lui saisit le bras et lui dit à l’oreille : Patience ! je le sauverai.

— Si vous avez des ennemis, avait continué le promoteur, nommez-les : vous serez exempté de l’épreuve des tourments, au cas où vous pourriez désigner comme suspects d’une haine personnelle ceux qui vous ont accusé.

Le prisonnier réfléchit un moment. — Je puis soupçonner quelqu’un, dit-il ; mais à Dieu ne plaise que je désigne comme mon ennemi un homme qui ne mérite peut-être pas ce nom !

— C’est le seul moyen de vous sauver, reprit un inquisiteur.

— Condamnez-moi donc, répliqua le vieillard ; mais jamais une accusation téméraire ne sortira de ma bouche.

— Combien de temps peut-il supporter la question ? demanda le promoteur au médecin. Mais celui-ci, effrayé par le funeste résultat qu’avait eu la dernière torture, répondit sans hésiter : Pas une seule minute.

Les inquisiteurs délibérèrent quelques moments à voix basse ; puis leur chef ordonna de reconduire le prévenu dans son cachot.

Le vieillard, soutenu par deux familiers, passa devant ceux qui avaient juré sa délivrance. À peine les deux Belges furent-ils assez maîtres d’eux-mêmes pour ne pas tirer aussitôt leurs épées ; mais, rappelant tout leur sang-froid, ils se contentèrent de suivre à pas de loup le prisonnier et ses gardiens, et lorsqu’ils les virent à une distance suffisante du redoutable caveau, ils fondirent sur les estafiers et les massacrèrent : puis, guidés par l’alguazil, ils se dirigèrent vers la fente propice qui leur permettait de s’échapper de cet horrible lieu. Louis de Winchestre soutenait le vieillard entre ses bras : Ne craignez rien, lui disait-il en flamand ; nous sommes vos compatriotes.

La lumière bleuâtre de la lune qui pénétrait à travers la muraille lézardée les aida à trouver le passage qu’ils cherchaient : ils s’y glissèrent palpitants d’espérance et de joie, et se virent bientôt hors du fatal édifice où ils avaient eu l’audace de s’introduire.

L’endroit où ils se trouvaient était solitaire et planté de grands arbres : les fugitifs s’y arrêtèrent un moment pendant que Carino retournait chercher sa fille… Ils l’attendirent plus longtemps qu’ils n’avaient cru devoir le faire ; et, quand le malheureux père revint, il était seul, et des taches de sang souillaient sa figure.

Sans montrer ni douleur ni empressement, il roula une énorme pierre dans la fente, de manière à dérober aux regards des inquisiteurs le chemin qu’il avait suivi. Dirk Dirkensen l’aidait en silence et n’osait l’interroger, car son malheur ne paraissait que trop certain.

— Elle est morte, dit enfin l’alguazil, et avec elle s’est évanouie ma dernière espérance ! Trois des misérables qui me poursuivaient ont mordu la poussière sous mes coups, mais je ne pouvais plus dérober ma fille évanouie à la foule d’ennemis qui me pressait. Je l’ai du moins arrachée au déshonneur et à la captivité. Elle est libre, Dirk ! elle est pure ! elle est auprès de sa mère !