J. Lebègue & Cie, libraires-éditeurs (p. 253-265).
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CHAPITRE XXVII


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ussi longtemps que les cris du peuple et le bruit du canon avaient frappé les oreilles de la baronne de Berghes elle avait récité de ferventes prières pour la défaite et l’abaissement du prince hérétique dont la multitude célébrait l’arrivée. Marguerite, au contraire, formait des vœux pour ce héros dont elle avait appris à mieux juger le caractère et les desseins ; mais, soumise aux volontés de sa tante, elle restait renfermée avec elle et semblait ne prendre aucune part à l’allégresse générale.

Après le coucher du soleil elles prirent un léger repas, et déjà la douairière s’était armée du Miroir de la parfaite dévotion et allait commencer la lecture pieuse du soir, quand le vieux domestique auquel elle accordait toute sa confiance entra dans la chambre d’un air mystérieux et, s’approchant de sa maîtresse, lui dit à voix basse : Il est ici, madame, dans cet hôtel : je viens de le voir.

— De qui parlez-vous, Godefroi ?

— De lui, madame, du prince d’Orange !

La surprise de la baronne et de sa nièce permit au vieux serviteur de continuer librement. — Il est dans le grand salon de l’aile droite, avec un des officiers qui logent ici ; je les ai vus à travers les fentes de la cloison. Le prince est habillé comme le moindre de ses cavaliers, et je vous jure qu’il a l’air bien triste.

— Encore quelque complot ! s’écria la vieille dame. Faut-il que le chef des rebelles ait choisi précisément ma demeure pour y concerter ses crimes ! Mais peut-être est-ce la volonté divine qu’il trame sa conspiration dans un lieu où puissent pénétrer les regards d’une fidèle royaliste ! je veux l’observer moi-même, écouter ses propos, et dussé-je traverser seule le camp des hérétiques, j’irai tout révéler au duc d’Albe. Venez, Marguerite, nous l’espionnerons.

Les joues de la jeune fille étaient brûlantes et une généreuse indignation éclatait sur sa figure. — À Dieu ne plaise, dit-elle, que la fille du comte de Waldeghem, la pupille d’un Gruthuysen, s’abaisse à ce point. Non, madame, je n’écouterai pas les discours du prince, je ne surprendrai point ses secrets : ce serait une perfidie.

— Ne savez-vous pas, ma nièce, reprit la douairière un peu confuse, que la fin légitime tous les moyens ? Mais je ne veux point perdre le temps à combattre vos préjugés. Conduisez-moi, Godefroi.

Le domestique mena sa maîtresse à un escalier dérobé, et, après avoir monté quelques marches avec précaution, elle se trouva à portée d’une fente, ménagée peut-être par des valets curieux, d’où l’on découvrait toute l’étendue du salon. Elle vit alors Guillaume de Nassau, seul avec le vieux capitaine Von Hohenstrass. Il était assis dans un grand fauteuil, la tête appuyée sur la main gauche et tenant de la droite quelques papiers.

Le prince paraissait rêveur : après l’avoir contemplé quelque temps en silence, le capitaine s’approcha de lui. — Permettez, monseigneur, dit-il, qu’un vieux soldat vous découvre franchement sa pensée : il me semble que Votre Altesse a tort de vouloir emprunter de l’argent pour payer ses troupes. Vous êtes trop bon, monseigneur ; ces coquins de riches marchands vous extorqueront le double de ce qu’ils vous auront prêté.

— Je le sais, capitaine : mais que faire ? les soldats murmurent, et je suis résolu à sacrifier tout ce qui me reste au monde[1] pour les empêcher de piller. Mes concitoyens sont déjà assez malheureux !

— Je conçois que Votre Altesse veuille protéger le peuple ; mais il y a dans cette ville de riches couvents, où l’on trouverait de quoi satisfaire les gens de guerre, sans bourse délier. Certainement, monseigneur, les moines n’ont guère besoin de tant de richesses, et d’ailleurs ce ne sont pas nos amis.

— Capitaine, répondit le prince, je ne veux point faire acception de parti : catholiques ou protestants, prêtres ou laïques, tous les Belges sont mes compatriotes, tous me sont chers, et ceux qui, trompés par mon perfide ennemi, méconnaissent mes intentions et leurs propres intérêts, méritent ma pitié, mais non mon ressentiment.

— Quel homme ! dit tout bas le vieux militaire : non ! ce n’est point là le chef d’un parti ; c’est le héros d’une nation !

Quelques moments après la porte s’ouvrit et deux nouveaux personnages entrèrent. L’un des deux était un officier ; l’autre un riche marchand, dont la figure maigre et allongée, les lèvres minces, les yeux enfoncés et les joues creuses formaient le portrait d’un parfait avare. Il avait un habit de drap noir râpé et raccommodé en plusieurs endroits, et un gros rosaire, dont il laissait pendre une partie, était un indice remarquable de son hypocrisie plutôt que de sa piété.

— Heureux le jour, dit-il d’une voix nasillarde et chevrotante, où j’ai le bonheur de voir un prince en qui Dieu s’est plu à réunir les vertus les plus admirables ! Quoique j’ignore et que je ne puisse soupçonner pourquoi Votre Altesse a fait chercher un pauvre homme comme moi, je vous assure, monseigneur, je vous certifie, je vous jure, que Pierre-Éloi Van Grip est le plus zélé partisan et le serviteur le plus dévoué que vous ayez à Malines.

— Maître Van Grip, dit le prince avec un regard qui trahissait la répugnance et le mépris qu’il éprouvait pour cet homme, j’ai besoin d’argent pour payer mes troupes, et l’on prétend que vous pourriez m’en prêter.

— Moi ! monseigneur, reprit l’usurier en baissant les yeux avec une humilité affectée ; que je serais charmé d’avoir cet avantage ! Il est vrai que je possédais quelques fonds, mais j’ai déjà tout versé dans les caisses de Votre Altesse !

— Que voulez-vous dire ? Jamais il n’y a eu le moindre traité entre nous, et votre nom ne figure pas sur les comptes de mon trésorier.

— Vous avez parfaitement raison, monseigneur, parfaitement raison, et Dieu sait que personne n’admire plus que moi l’excellent ordre que Votre Altesse a toujours établi dans ses affaires. Mais, quoique je n’ai pas eu l’honneur de faire aucun marché direct avec votre trésorier, vous n’en avez pas moins reçu ! mon argent. C’est à moi que se sont adressés les magistrats de Louvain et ceux de cette ville pour faire faire les fonds de la contribution qui vous a été payée, et j’y ai consenti par patriotisme, monseigneur, par pur patriotisme ! car les sûretés qu’ils m’ont données sont si faibles ; l’intérêt que j’ai pris est si léger ! En vérité, monseigneur, c’est par un patriotisme ardent et désintéressé que je leur ai fait cette avance.

— Et vous ne pouvez plus rien nous fournir ?

— Absolument rien…

— Eh bien ! nous en chercherons un autre… Adieu ! maître Van Grip.

— Mais, monseigneur, reprit l’usurier, qui ne s’attendait pas à être pris au mot, le véritable attachement que j’ai pour mon pays m’engagerait certainement à des sacrifices extraordinaires… si Votre Altesse voulait.

— Vous avez donc de l’argent ?

— Pas précisément moi, monseigneur ; mais je pourrais en trouver…

— Parlez sans détour ; toutes vos ruses d’usurier me sont connues, maître Van Grip, et vous ne me tromperez pas : mais j’ai besoin d’argent, et je veux bien que vous fassiez un honnête profit sur celui que vous m’avancerez : dites-moi donc exactement ce que vous pouvez me donner.

— Plût à Dieu, monseigneur, que le pauvre Pierre-Eloi Van Grip eût les moyens de vous compter tout l’argent nécessaire au succès de votre glorieuse entreprise ! mais j’ai déjà eu l’honneur d’affirmer à Votre Altesse que ma caisse est à sec ; et tout ce que je puis faire c’est d’indiquer des ressources, des ressources immenses, des ressources inépuisables, qu’il dépend de vous d’employer.

— Explique-toi, dit le prince d’un air méfiant.

— J’espère, monseigneur, que Votre Altesse ne me refusera pas une légère commission… c’est-à-dire un tant pour cent… par exemple, le dixième denier…, si je lui découvrais d’immenses trésors, où l’on pourrait puiser sans faire tort à personne. De l’argent, monseigneur ! de bon argent monnayé ! à la disposition de Votre Altesse.

— Et sans faire de tort à personne.

— À personne ! qu’aux ennemis de monseigneur.

— Maître Pierre Van Grip, vous seriez bien récompensé.

— Eh bien ! monseigneur, je dirai à Votre Altesse qu’il y a d’abord à l’archevêché de fortes sommes… Dieu sait que personne n’est plus pieux que moi… mais dans un besoin urgent… pour éviter le pillage auquel se livreraient vos soldats… il est permis d’emprunter quelque chose aux riches absents… Surtout Votre Altesse qui est héré… qui est de la sainte religion réformée… Il y a aussi le trésor du grand conseil… puis la caisse des mineurs et des orphelins.

Le prince, hors de lui-même, l’interrompit :

— Maître Pierre-Eloi Van Grip, lui dit-il, je ne doute pas que vous n’ayez souvent frisé la potence ; mais jamais, non, jamais de si près qu’aujourd’hui ; je ne sais à quoi il tient que je ne vous livre à l’instant au grand prévôt.

— Et s’il n’y a personne pour t’étrangler, je prêterai volontiers mon ministère, ajouta le capitaine Von Hohenstrass.

— Grâce ! grâce ! s’écria l’usurier en tombant à genoux ; grâce pour un pauvre marchand, père de famille ! Monseigneur, je vous avancerai tout l’argent que je possède au monde.

— Comme il vous plaira, maître Van Grip, répondit Guillaume ; mais retenez bien une chose : s’il m’est impossible de me procurer la somme nécessaire pour le paiement de mon armée, somme pour laquelle je suis prêt à offrir des garanties suffisantes, si vous me réduisez à faire vivre mes gens de butin, votre maison sera la première pillée.

— Pillée et brûlée, murmura le vieux capitaine, et si bien retournée avant et après, que nous trouverons ton argent dans ta cachette ou dans les cendres.

Le marchand tremblait comme une feuille, tournant tour à tour ses regards suppliants vers le prince et vers l’officier, dont l’air résolu était pour lui d’un funeste augure.

— Dix mille florins, monseigneur, dit-il à demi-voix, dix mille… ou au moins huit mille florins ; mais, au nom du Ciel, épargnez ma maison.

— Maître Van Grip, dit le prince, il m’en faut cent mille.

— Tuez-moi donc, si vous voulez ! Je ne puis rien donner de plus… rien… que… douze ou quinze mille florins.

— Je ne veux rien de cet homme ! s’écria le prince, incapable de contenir plus longtemps sa juste indignation. Vous pouvez vous retirer, maître Van Grip : si je puis vous sauver du pillage en sacrifiant mon argenterie, mes bijoux et tous mes équipages, certes je le ferai ; mais si tout cela ne suffit pas à des troupes déjà trop souvent frustrées de leur paie, vous en serez la première victime ; non que je vous fasse un crime de m’avoir refusé votre argent, vous en êtes le maître, mais parce que vous êtes un homme riche et qu’il vous restera encore des ressources…

— Votre Altesse a donc à sa suite des bagages de grande valeur ? demanda l’usurier ; si monseigneur comptait s’en défaire, ou seulement les engager pour quelque temps, je lui en offrirais d’aussi bonnes conditions que personne ; nous pourrions ajouter de vingt à trente mille florins.

— Cent mille florins ou rien, reprit Guillaume. Faut-il que je sois réduit à traiter avec cette âme de cuivre ! Sur mon honneur, toutes tes avances te seront remboursées aussitôt que j’aurai passé le Rhin ; mais, misérable, ouvre-moi maintenant tes coffres, si tu veux préserver ta famille et tes compatriotes d’une ruine inévitable. Songe que du moment où mes soldats auront secoué le joug de la discipline il n’y a aucune puissance humaine qui puisse te sauver toi et les tiens !

L’usurier s’approcha du vieux capitaine.

— Mon officier, dit-il, si cela devait arriver, préservez ma maison, et vous me trouverez reconnaissant… Six à sept mille florins…

— Si cela devait arriver, détestable juif, je prendrais soin de ta personne comme de ta fortune ; par les trois rois de Cologne ! j’en prendrais soin : jamais sorcier n’aurait été mieux grillé que toi.

Maître Van Grip, si rudement repoussé de ce côté, se retourna vers le prince, qui se promenait dans le salon.

— Votre Altesse, dit-il, estime-t-elle ses bijoux à une forte somme ?

— Ils valent seuls autant que je te demande, répondit Guillaume en faisant un effort sur lui-même pour parler de sang-froid à cet homme dont la basse cupidité le révoltait.

— En ce cas, monseigneur, comme la parole de Votre Altesse n’a jamais été révoquée en doute, je pourrais, par pur patriotisme, et à cause de mon respect pour vous… j’avancerais sur ce gage de quarante à cinquante mille florins.

Le prince, indigné, ne répondait pas.

— Et comme je sais que l’argenterie de Votre Altesse est magnifique, reprit l’usurier, et que vous avez des équipages dignes d’un héros, je prêterais bien, sur le tout, de vingt à trente mille florins. Cinquante et trente font quatre-vingts : oui, monseigneur, je vous prêterais soixante-dix mille florins.

— Cent mille florins, vieux renégat ! s’écria le capitaine Von Hohenstrass en portant la main à son sabre. Ah ! pourquoi Son Altesse ne me laisse-t-elle pas faire le traité ! tu donnerais la somme, et tu n’aurais en gage que cinquante coups de plat de sabre sur tes épaules.

— Jamais Guillaume de Nassau n’emploiera la violence pour se procurer de l’argent, répondit le prince ; mais quand la révolte éclatera, alors, capitaine Von Hohenstrass, je vous recommande celui dont l’infâme avarice aura causé le malheur public.

— Comptez sur moi, monseigneur ; j’ai servi dans les Croates.

— Mais si les gages ne se vendaient qu’avec perte, Votre Altesse me rendrait-elle mon argent, et les intérêts de mon argent ? demanda l’usurier.

— Je le ferais.

— Et si Votre Altesse mourait ou était ruinée ?

— Vous vous adresseriez aux princes d’Allemagne auxquels je suis allié. Il n’en est pas un qui refusât de remplir ma promesse.

— Eh bien ! monseigneur, par patriotisme, par pur patriotisme, je vais dresser un acte par lequel vous m’engagez vos équipages, vos bijoux et votre argenterie, pour la somme de quatre-vingt-dix… de cent mille florins, sauf à me dédommager si l’affaire était désastreuse pour moi.

Tirant alors de sa poche une écritoire, du parchemin, des plumes et de la cire à cacheter, il rédigea l’obligation ; Guillaume la signa et la scella de son sceau[2].

Cependant on entendait un grand bruit autour de la maison : Alarme ! alarme ! cria un militaire qui était resté en sentinelle à la porte ; des Espagnols ! ce sont des Espagnols !

En effet, huit cents cavaliers de cette nation, portant en croupe quelques compagnies de fantassins, avaient trouvé moyen de s’introduire dans la ville, espérant surprendre le prince. Plusieurs d’entre eux pénétrèrent dans l’hôtel de la baronne de Berghes, et jusque dans le salon où se trouvait Guillaume ; mais celui-ci paya bravement de sa personne, et étendit à ses pieds tous ceux qui l’attaquèrent : les deux officiers le secondaient avec un courage héroïque, tandis que l’usurier, réfugié à l’autre extrémité du salon, était à moitié mort de frayeur.

Peu s’en fallut que la lâcheté de ce misérable ne lui devînt fatale : un Espagnol, escaladant une des fenêtres du salon, s’y introduisit à l’insu de ceux qui défendaient la porte, et, apercevant maître Van Grip qui tremblait dans son coin, il courut à lui l’épée nue ; mais Guillaume de Nassau, volant lui-même au secours de l’avide usurier, prévint le soldat et lui plongea son épée dans le cœur.

Bientôt les habitants et la garnison, se réunissant de toutes parts, firent repentir les assaillants de leur audace imprudente. Malgré des prodiges de courage, les Espagnols, rompus et accablés, commencèrent à perdre du terrain ; alors le prince d’Orange voulut sortir de l’hôtel pour se mettre à la tête de ses soldats ; mais maître Van Grip, se jetant à ses genoux, l’arrêta un moment malgré lui.

— Vous ne me devez pas de remercîments, lui dit Guillaume en cherchant à le repousser ; laissez-moi, laissez-moi.

Mais l’usurier continuait à le retenir, et tandis que d’une main il s’attachait à son manteau, de l’autre il étendait vers lui l’acte qu’il avait rédigé, en criant :

— Monseigneur, de grâce, un seul mot !

— Serait-il capable d’une action généreuse ? se demanda le prince surpris de son geste ; voudrait-il détruire cet acte infâme et s’en remettre à mon honneur ? Parlez, maître Van Grip, parlez, dit-il.

— Monseigneur… Cet acte… Nous avons oublié de stipuler l’intérêt des intérêts.

Malgré la présence du prince, le capitaine Von Hohenstrass ne put se contenir : il saisit l’usurier par son pourpoint et par son haut-de-chausses, et l’envoya mesurer la terre à l’autre bout du salon ; puis il sortit sur les pas de Guillaume.

Maître Van Grip se releva de son mieux, et essaya de courir après eux en criant à tue-tête :

— Hé ! monseigneur, les intérêts des intérêts !

  1. Peu s’en fallut que Guillaume de Nassau ne fût victime de la générosité qu’il montra dans cette occasion. Les soldats étrangers, qu’il ne put payer et auxquels il interdit le pillage, formèrent le dessein de le livrer aux Espagnols. Il ne se tira de leurs mains que par le dévouement que montrèrent les officiers et en sacrifiant tout ce qu’il possédait ; mais il eut le bonheur d’avoir préservé ses compatriotes d’une ruine presque certaine. Voyez Van Meteren et la grande chronique de Hollande à l’année 1572.
  2. Ce n’était pas la première fois que ce grand prince avait sauvé ses compatriotes à ses dépens. Dans son expédition précédente, dont le succès avait été également malheureux, il avait déployé la même générosité : au lieu de laisser ses soldats s’enrichir de butin, il les paya, dit un auteur français, en partie du peu d’argent qu’il avait, de sa vaisselle d’argent et de ce qu’il put tirer de la vente de son artillerie et de son bagage, engageant aux principaux chefs sa principauté d’Orange et ses autres seigneuries pour l’assurance de ce qu’il leur devait (L. Aubery, seigneur du Mauryer, mémoires pour servir à l’histoire de Hollande, page 29.) Et un écrivain allemand a pu douter que Guillaume aimât sa patrie ! et un Belge a répété ce jugement inepte et absurde !