Magasin d’Éducation et de Récréation, Tome XVII et XVIII, 1903



XVI

Le cyclone et le baobab.


Un long silence, un profond sommeil chez Djaldi, un assoupissement invincible chez Gérard, succédèrent au tumulte des dernières minutes ; seul éveillé à bord de l’Epiornis, Henri demeurait ferme à son poste, respirant à l’aise après cette effroyable alerte, heureux de voir son frère prendre inconsciemment le repos qui lui était si nécessaire, et tout à fait oublieux de la fatigue pour son compte personnel.

Il y avait plusieurs heures que durait cette course silencieuse ; des milliers de kilomètres avaient fui derrière les voyageurs ; la température s’était absolument modifiée. Au froid rigoureux du 55e degré de latitude, avait succédé la douce brise des régions tempérées ; et, à peine le jeune mécanicien avait-il eu le temps d’aspirer à pleins poumons le bienfait de cette atmosphère nouvelle, que déjà un souffle brûlant, venant par intermittences frapper droit au bec de l’aviateur, annonçait le voisinage de la zone torride.

« Est-ce que je rêve ? fit Gérard, sortant subitement de son sommeil réparateur, et renvoyant d’un coup de pied la couverture de laine dont son frère l’avait soigneusement entouré. On dirait, ma parole, qu’il fait chaud ! qu’il fait même très chaud !… Et il y a à peine un quart d’heure, n’est-ce pas ? que nous perchions sur cet iceberg ?… Mais non !… Ce soleil… Ah ça, combien d’heures m’as-tu laissé dormir, brigand ?

— Dix heures ! dit Henri, tirant sa montre. Il est juste cinq heures du matin ; et j’estime que nous sommes sur le le 43e parallèle.

— Plus de douze degrés franchis en dix-huit heures ! Mais c’est le double, plus du double de la vitesse que possédait ton moteur au premier voyage. Ceci tient du prodige ! Qu’y as-tu donc fait ?

— Nous avons apporté quelques heureuses modifications à l’ensemble de l’appareil, dit Henri ; mais c’est surtout à ton oiseau qu’il faut attribuer le mérite de cette amélioration : comme le disait très justement notre bon M. Wéber, aucune machine façonnée par la main de l’homme ne peut rivaliser avec l’aviateur créé par la mère nature. Jamais l’autre, l’Epiornis no 2, n’aurait soutenu l’épreuve formidable d’hier au soir…

— Fort bien ! riposte Gérard, mais tout ceci démontre au moins une chose : c’est que tu peux, dès cette minute, m’établir ton lieutenant, et prendre le repos qui t’est dû. Allons ! tu tombes de sommeil. Il faudra bien que tu y succombes, de gré ou de force…

— Je te cède la place, répond l’aîné, secouant la torpeur où le plongeait peu à peu la fatigue d’un effort démesuré. Après tout, c’est folie à moi de me croire seul capable de diriger cette machine… Le maniement en est simple. Tu vois ce disque ; ces poignées noires ou blanches, marquées est, ouest, nord, sud, haut, bas, etc. Appuie sur l’une ou l’autre ; augmente ou diminue la pression, selon que tu veux accélérer ou ralentir la marche. Tout est là !

— Ce n’est pas bien malin. Je me charge d’exécuter ce petit morceau. Je le trouverai moins difficile à jouer que la Sonate pathétique

— Sans aucun doute, dit Henri en souriant ; mais les conséquences d’une fausse note seraient ici beaucoup plus graves.

— Bon ! bon ! On veillera… Va dormir, je t’en supplie… Mais qu’est ceci ? fit soudain Gérard attentif. Qu’est-ce donc qui nous arrive par là-bas du côté de l’ouest ? Ne dirait-on pas que nous avons deux soleils aujourd’hui, et que celui-ci a jugé à propos de se lever du côté de l’Occident ? »

En effet, dans le lointain, à gauche, une lueur étrange embrasait le ciel, gagnait à chaque seconde en intensité et en étendue. À peine Gérard avait-il fini de parler que la mer rougeoyante présentait l’aspect d’un vaste incendie. Bientôt un grondement sourd, quelques zigzags de feu, sillonnant les nuages, des bouffées violentes d’air embrasé, indiquaient clairement l’approche de la tempête.

« Un orage ! s’écria Gérard, non sans une certaine satisfaction. J’en avais la nostalgie. C’est le premier, sais-tu, depuis deux mois…

— Oui ; une belle tempête, comme il en souffle chez nous au temps de la mousson, dit, non moins satisfait, le petit Hindou, qui sortait de son long sommeil.

— Attention ! fit alors Henri, tout à fait réveillé. Il ne s’agit pas de se laisser gagner par ce « bel orage ». C’est un archigéant qui ne ferait de nous qu’une bouchée !…

— Que veux-tu faire ? demanda Gérard surpris.

— Obliquer sud-sud-est.

— Retourner sur nos pas ! Est-ce bien nécessaire ? Crois-tu que le sternum puissant de notre épiornis n’a pas bravé, en son temps, des convulsions autrement féroces que nos maigres tempêtes d’aujourd’hui ? s’écria Gérard, qui n’avait aucune envie de rebrousser chemin.

— Je ne sais… Possible… Mais, comme je n’ai pas la prétention de croire que les poumons d’acier dont Wéber l’a pourvu puissent rivaliser de tout point avec ceux que la grande nature primordiale lui avait donnés, nous ne risquerons pas l’épreuve. Nous allons, avec ta permission, exécuter le mouvement susdit… »

D’un doigt prudent et sûr, le jeune ingénieur appuie sur un levier spécial ; le moteur ralentit son allure ; alors Henri presse une seconde clef ; l’aviateur tourne lentement sur lui-même ; et, aussitôt qu’il est dans la position voulue, un troisième régulateur lui fait reprendre sa vitesse ; l’Epiornis s’envole à tire-d’aile vers le sud-est.

Il n’était que temps ! Avec une vélocité foudroyante, la tempête, se propageant de nuée en nuée, avait atteint la place même où se trouvait tout à l’heure l’Epiornis, une portion de l’espace dont elle paraissait à ce moment être à mille lieues. Heureusement, elle prend le ciel en écharpe de l’ouest à l’est, sans dévier de son impulsion première et, par leur mouvement vers le sud, nos voyageurs se sont mis en dehors de ses fureurs. Ils en ressentent pourtant quelques atteintes, tout en fuyant. Des fouettées de vent, des grêlons dispersés, un reste d’averse diluvienne, extrême queue de la furieuse tourmente qui balaie le ciel, leur arrivent de temps en temps au milieu du fracas de plus en plus assourdi du tonnerre, comme pour souligner le danger auquel ils viennent d’échapper.

Peu à peu l’Épiornis a gagné une zone plus calme. Le ciel est plus terne, l’air plus frais.

« Tu nous as tirés d’un fameux guêpier, dit Gérard, et je reconnais volontiers que mon objection ne valait rien… Quel beau tintamarre ! … Quelle illumination !… Nous aurions fait, je crois, pauvre figure au milieu de ce tourbillon. Mais nous voici bien retardés par cette reculade. Et comment allons-nous faire pour nous tirer de la difficulté ? Comment traverser la région des tempêtes ? S’il nous faut éternellement tourner bride devant l’orage, je crains bien que nous n’avancions guère ?

— Il faudra louvoyer. C’est inévitable. Avec du tact et de la patience, nous tournerons l’obstacle.

— Va pour la patience ! » fit Gérard en soupirant.

Puis, reprenant soudain sa belle humeur :

« Sais-tu, Henri, qu’on peut se réjouir d’un incident qui fait ainsi valoir la perfection de ton moteur ? Par ma foi, il obéit au doigt et à l’œil, comme un cheval de sang bien dressé !

— Oh ! toi, dit Henri, heureux de l’éloge de son frère, il n’y a pas de danger que tu laisses jamais échapper le beau côté des choses !

— Moi ! Je me trouve ici comme un poisson dans l’eau. Et n’était la hâte que j’éprouve d’expédier là-bas un télégramme rassurant, je ne demanderais mon reste à personne… Mais, assez causé, n’est-ce pas ? Cette fois, j’exige, entends-tu ? J’exige que tu me cèdes ta place. Je t’ai bien écouté et observé ; je ne suis pas manchot ; je ne quitterai pas de l’œil le compas, et je te donne ma parole d’honneur de t’éveiller au moindre grain, à la plus petite alerte… Que peux-tu demander de plus ?…

— C’est bon ! Je me rends ! répondit Henri, qui se sentait épuisé de lassitude. Assieds-toi là, et faisons tout de suite une expérience. Il est temps de mettre le cap sur le nord. Manœuvre en sens inverse de ce que tu m’as vu faire : je te surveille… Ne crains point…

— Je ne crains pas ! » fit Gérard fermement.

Et, avec autant de soin que d’assurance, il exécute sans la plus petite erreur les mouvements. Obéissant au doigté de l’apprenti mécanicien, l’Epiornis ralentit son allure, tourne sur lui-même, s’élève un peu plus dans le ciel, puis reprend son essor majestueux et rapide, tandis qu’Henri gagne, d’un pas de somnambule, l’intérieur de la cabine, se laisse tomber sur la couchette, s’y endort instantanément d’un sommeil de plomb.

« Enveloppe-le bien dans sa couverture, Djaldi, ordonna Gérard par-dessus son épaule, se faisant scrupule de manquer à sa parole, même de l’épaisseur d’un cheveu, pour s’assurer de ses yeux que le vaillant pilote était entouré de tous les soins nécessaires.

— C’est fait, Sahib. Et j’ai avancé le capuchon sur ses yeux pour le préserver du « serein ».

— Bravo ! mon petit homme. Continue à veiller sur lui. Et si tu remarques quoi que ce soit de particulier sur sa physionomie, dis-le-moi tout de suite.

— Le grand Sahib est bien pâle, observa Djaldi, après un certain temps de course vertigineuse à travers l’espace.

— Il a besoin de nourriture. Telle était sa fatigue qu’il n’a même pas eu la force de manger. Je voudrais bien qu’il put avaler quelque cordial… Prends le flacon d’eau-de-vie, remplis à moitié un petit gobelet, et tiens-toi prêt à le lui faire accepter au premier mouvement qu’il fera, mais sans détruire ce sommeil précieux. Est-ce compris ?

— Entendre, c’est obéir ! » fit sentencieusement le petit Hindou, qui désobéissait bien parfois en dépit de ses belles formules, mais dont les bonnes intentions n’étaient pas douteuses. Ayant saisi avec beaucoup d’intelligence les instructions de Gérard, il fit exactement ce qui lui était prescrit, remplit à demi le petit gobelet, et se mit en faction près du dormeur, observant patiemment pendant plus de trois quarts d’heure le pale visage amaigri et immobile. Alors Henri, agité de quelque rêve passager, articula des paroles sans suite ; Djaldi, saisissant adroitement son moment, lui souleva la téte, approcha le verre de ses lèvres :

« À vos ordres, Sahib ! Voici ce que vous demandez ! »

Et, par un effet de la suggestion, Henri, croyant avoir réclamé le cordial dont il avait tant besoin, l’avala sans difficulté ; après quoi il reprit son somme où il l’avait laissé.

« Le Sahib a bu, annonça Djaldi.

— Parfait ! Un bon point pour toi. Dis-moi, Djaldi, mon frère a-t-il meilleure mine ? demanda Gérard après une pause.

— Le Sahib a très bonne mine, prononça Djaldi, toujours solennel. Il n’est plus si pâle.

— Très bien ! Veille toujours. Quand il aura fini de dormir, tu te reposeras à ton tour. »

Le soleil avait fourni les trois quarts de sa course et on avait regagné à peu près la même latitude qu’il avait fallu quitter devant l’ouragan, lorsque Henri, ouvrant les yeux, vit le petit Hindou accroupi près de lui, le surveillant d’un regard sérieux et fidèle. À l’avant, Gérard, penché sur le disque, n’avait pas changé de position depuis le moment où son frère lui avait cédé la place.

« Cinq heures du soir au moins ! dit Henri regardant la position du soleil, et je dirais volontiers comme toi qu’il me semble à peine avoir dormi un quart d’heure… Je me sens absolument retrempé, toutefois, ce qui prouve bien que j’ai ma dose légitime de sommeil.

— Hourrah ! fit Gérard. Achève de te remettre avec un solide goûter, et tu ne sentiras plus, j’espère, la fatigue.

— C’est toi qui dois la sentir ! reprit l’aîné, se dépêchant de suivre le conseil pour aller plus vite relever son frère. À quelle hauteur pouvons-nous bien être ? continua-t-il, examinant le ciel.

— Nous avons trotté sec, dit Gérard. Je ne serais pas surpris que nous eussions atteint et même dépassé le 43e parallèle où nous nous trouvions selon toi quand il a fallu tourner les talons… Tout paraît calme à cette heure. Mais quelle absence de terres dans cette partie du monde ! Depuis que nous naviguons, je n’ai pas aperçu l’îlot le plus minuscule !

— Peut-être aurons-nous plus de chance avant que la nuit vienne, répliqua Henri en reprenant sa place au moteur.

— Que nous importe ? demanda son frère. Nous sommes assurés de toucher avant longtemps la terre de Ceylan ; et jusque-là nous avons plus que le nécessaire dans notre garde-manger… Je me trompe, la fontaine est à sec, ajouta le jeune homme secouant les flancs d’un baril de tôle qu’ils avaient emporté rempli d’eau. Plus une goutte ! C’est dommage : j’ai justement une soif de tous les diables !…

— Et moi, lit Henri soucieux, j’ai hâte d’atterrir pour une autre cause. Je remarque un petit déclenchement. Oh ! rien d’essentiel n’est atteint (comme Gérard faisait entendre une exclamation). Mais on ne saurait, n’est-ce pas, exagérer les précautions quand on expérimente sur une machine si nouvelle… et je t’avoue que, si je pouvais avant peu arrêter l’équipage, je serais fort soulagé.

— Est-ce moi qui ai commis le méfait ? demanda Gérard.

— Jamais de la vie ! Ce qui arrive est le résultat inévitable du frottement. Pense à la dépense inouïe de force motrice que nous faisons depuis plus de trente heures ! Je n’avais pas été, crois-le, sans prévoir cette usure : j’ai tout ce qu’il faut pour y remédier — tout, sauf un point d’appui. Je ne puis remplacer la pièce élimée que dans la plus parfaite immobilité. Et comment l’obtenir en plein azur ?…

— Ce sera un problème à creuser pour les futurs loisirs : je ne désespère nullement de te le voir résoudre. Souhaitons, en attendant, que cette bienheureuse terre ne tarde pas à se montrer… Je m’en vais faire office de vigie et je te réponds que je n’en laisse pas passer large comme mon mouchoir, sans la signaler.

— Et du repos ? Et du sommeil ? N’en prendras-tu pas à ton tour ?

— Plus tard ! Plus tard ! Je me sens, je t’assure, aussi éveillé qu’une pochée de rats… »

Luttant de toutes ses forces contre l’envahissante somnolence qui voulait le terrasser après ce long effort, Gérard réussit à se tenir aussi éveillé qu’il le disait, et, pendant une demi-heure, il demeura à l’arrière, armé de sa lorgnette marine, explorant d’un œil aigu la vaste étendue des vagues. Soudain il eut un cri de triomphe :

— Terre ! Terre !

— Où cela ? demanda Henri saisissant fébrilement sa lorgnette. Je ne vois rien !

— Pas de ce côté ! Pas en avant ! Sud-est…

Nous l’avons dépassée sans la voir. Une grosse brume pareille à une colonne de fumée la dissimulait. Mais le nuage s’est dissipé. Je la vois distinctement. C’est une île toute verte, toute petite !… Fais machine en arrière, Henri ! Je t’affirme que je ne me trompe pas : Tu sais que j’ai bonne vue. Vire de bord sans tarder. Avant dix minutes nous toucherons terre.

Sans un mot de plus, Henri abandonna son inutile lorgnette, et, imprimant au moteur l’impulsion voulue pour obéir aux indications minutieuses que Gérard ne cessait de lui envoyer de son poste, il fit exécuter à sa machine un arc de cercle de vingt degrés environ ; et, pointant rapidement devant lui, aussitôt que position fut prise, il ne tarda guère à apercevoir à l’œil nu ce que son frère lui-même ne distinguait tout à l’heure qu’avec l’aide d’une longue-vue : un îlot verdoyant, assis paisible et ensoleillé au milieu de la mer azurée.

« Non ! ce que nous avons de la veine ! clamait Gérard du haut de son observatoire. D’ici, cette île me fait l’effet d’un petit Éden, tout simplement ! Vois donc ces saules pleureurs qui trempent dans l’eau leur chevelure argentée !… Et ces peupliers qui élèvent au-dessus du fouillis de la verdure leur cône hardi !… La question est de savoir si nous allons trouver une place vide pour y atterrir, ajouta-t-il après un temps, et comme on se rapprochait de plus en plus du bouquet de verdure.

— Jamais, sans doute, la hache ou le sécateur n’ont passé dans cette végétation foisonnante. Ma parole ! tout ceci me paraît emmêlé d’une façon inextricable : un vrai nid de merle. Allons-nous être obligés de percher sur un de ces arbres ? Ce serait original ! Mais après tout, l’Epiornis a dû prendre pied plus d’une fois de cette manière… »

On était parvenu juste au-dessus de l’îlot, et Henri, ralentissant l’allure de l’aviateur autant qu’il était possible sans lui faire perdre l’équilibre, avait déjà fait deux fois le tour de cette petite terre sans que Gérard, fouillant de l’œil la nappe de verdure étendue à ses pieds, fût parvenu à y découvrir la moindre clairière, une solution de continuité quelconque.

« C’est tel que j’ai dit ! fit-il enfin, stupéfait, tandis qu’ils commençaient à décrire un troisième cercle. Pas un pouce de terre visible ! Il va falloir débarquer sur une branche, comme un simple oiseau — ou bien renoncer à ce refuge et chercher autre chose…

— Jamais, fit Henri avec décision. Descendons ! Descendons ! La machine ne peut, sans danger, demeurer en activité dix minutes de plus. Choisis de ton mieux… la branche propice. J’attends ton signal.

— Voici ! s’écria Gérard après une demi-minute de trajet supplémentaire. Je vois une sorte de géant trapu qui étend de tous côtés ses bras noueux ; probablement un baobab ; oui, je reconnais ses larges feuilles, sa toiture solide. Risquons-nous ! Un peu à gauche… Encore un peu… Là ! Maintenant, avance de dix mètres environ droit devant toi… Parfait ! Tu peux laisser porter. Je crois que nous allons trouver le point d’appui qu’il nous faut. Le problème sera ensuite : comment descendre de ce perchoir ?…

— L’important est de gagner le perchoir ! » murmura Henri.

Peu à peu, l’Epiornis ayant perdu son mouvement d’impulsion en avant, tombait avec lenteur, en une chute savamment contenue, comme un parachute, et venait s’arrêter sans choc appréciable sur le réseau de branches qui s’étend comme un toit naturel au faite de l’arbre monstrueux.