Magasin d’Éducation et de Récréation, Tome XVII et XVIII, 1903



II

Le capitaine Renaud. — Nicole Mauvilain.


À son retour en Europe, M. Massev avait renoué connaissance avec un ancien camarade de lycée, le capitaine Renaud, brave soldat sans peur et sans reproche, sinon doué d’un génie transcendant, que toute la famille aimait pour son âme simple et loyale. Cet honnête retraité s’ennuyait ferme, au moment où nos exilés reprenaient leur ancienne habitation de Passy. Comme beaucoup de ses pareils, il découvrait que les loisirs, la liberté tant souhaitée aux heures de surmenage ou de mécontentement, ne lui apportaient pas les satisfactions attendues. Il regrettait la vie active, l’existence large, les vastes champs de l’Algérie où il avait fait presque toute sa carrière ; il étouffait dans son petit appartement de garçon du boulevard Gouvion-Saint-Cyr, et nombreuses furent les doléances qu’il versa dans l’oreille de cet ami qu’il avait toujours considéré, avec raison, comme un conseiller sûr et avisé.

« Pourquoi ne prendriez-vous pas du service chez les Boers ? lui dit un jour M. Massey. Vous êtes célibataire ; solide et vigoureux comme à trente ans ; vous connaissez le métier militaire comme pas un ; vous pour- riez rendre à ces gens des services incalculables. Si j’étais à votre place, je n’hésiterais pas, je vous assure…

— C’est une idée ! » s’écria le capitaine, qui brillait plus par le courage que par l’imagination.

Et, l’idée ayant fait du chemin, il avait fini par la mettre à exécution, par s’en aller au Transvaal, frapper un bon coup pour une cause juste et belle. Pendant plusieurs mois, on n’entendit plus parler de lui ; puis, un beau matin, on le vit reparaître enchanté de sa campagne, — bien qu’il y eût laissé le bras droit ; — plein de récits enthousiastes sur la tactique des patriotes boers, leur endurance, leur intrépidité. Cependant, au milieu de ce flot de paroles, les Massey n’avaient pas tardé à démêler sur la physionomie transparente du capitaine une impatience ou une préoccupation qu’il cherchait vainement à dissimuler.

« Henri ! s’écria-t-il, trouvant soudain la transition cherchée, faites-moi donc faire un peu le tour du propriétaire ! Vos marronniers doivent être superbes à cette heure… J’ai hâte de les revoir !…

— À vos ordres ! » dit le jeune homme assez ému, tandis que les autres s’entre-regardaient, inquiets.

Quittant la verandah où l’on achevait de déjeuner, les deux hommes descendirent la vaste pelouse, admirèrent les corbeilles de roses, chefs-d’œuvre des talents combinés de Le Guen, de Colette et de Lina, et, ayant pris la gauche, s’engagèrent sous l’allée de marronniers qui longeait le jardin du côté de la Seine.

« J’ai un message pour vous, mon cher ami, fit brusquement le brave officier, aussitôt qu’ils se trouvèrent hors de vue ; et je ne vous cache pas que ce message est pénible… J’ai cru que vous préféreriez le recevoir seul… Le contre-coup de nos peines réfléchi sur les visages consternés de ceux qui nous aiment, en augmente encore la rigueur — telle est du moins ma façon de sentir, et j’ai agi à votre égard comme je voudrais qu’on fit pour moi.

— Capitaine ! s’écria Henri pâlissant. Que dois-je comprendre ?… De grâce, épargnez-moi les préambules ! Oui, oui… merci pour le procédé… Mais parlez ! parlez vite ! Si vous m’apportez une nouvelle fatale, dites-la : je suis prêt ! L’incertitude est pire que tout le reste… J’ai entendu, allez, sans que vous parliez… Nicole… Mlle Mauvilain ?… » Et comme l’autre esquissait un vague signe d’assentiment attristé :

« Morte ! articula le jeune homme d’une voix étouffée. Et, pâlissant encore, il dut s’appuyer, pour ne point tomber, au troue noueux d’un arbre près duquel ils s’étaient arrêtés.

— Non ! non ! non ! Un million de fois non ! criait le capitaine éperdu, désolé. Henri, revenez à vous !… Moi qui croyais bien faire en l’avertissant par degrés ! Triple bête ! Henri ! Entendez-moi !… Rien n’est perdu ! Elle est vivante ! bien vivante ! Plus active et plus bienfaisante, je vous jure, que beaucoup de gens qui ne sont pas dans sa triste condition.

— Vivante ! répéta Henri d’une voix de rêve. Que vouliez-vous dire alors ?

— Elle est, hélas ! prisonnière de guerre. Je craignais de mettre en paroles un fait si cruel ; mais, après ce que je vous ai donné à croire comme un fieffé crétin !… Non, je ne suis pas fait pour la diplomatie !

— Prisonnière ! répéta le jeune homme avec douleur. Prisonnière, ma pauvre Nicole ! Et sans doute endurant les plus affreuses privations ! Je sais, ajouta-t-il avec rage, comment un adversaire brutal traite les nobles combattants qui tombent en ses mains ! Comment il se venge sur des femmes, sur des enfants, de l’insulte permanente qu’inflige à son orgueil la résistance incomparable de cette poignée de héros !… Mais, dites, êtes-vous bien sûr qu’elle soit prisonnière ? reprit Henri, trouvant soudain de l’espoir. Peut-être est-ce un faux bruit… Tant de fois, ils se sont vantés d’avoir capturé l’un ou l’autre des Mauvilain… Hélas ! plusieurs d’entre eux leur ont laissé leur dépouille, mais jamais avant qu’un cœur intrépide eût cessé de l’animer… Dites, capitaine, par qui avez-vous appris la capture de Mlle Mauvilain ?

— Par mes propres yeux, dit l’officier placide et apitoyé.

— Mais je croyais que vous aviez toujours guerroyé du côté du Cap, que vous ne vous étiez point rapproché du champ d’action où les Mauvilain défendaient comme des lions leur foyer en danger… Si j’avais pu penser un instant que vous les aviez rencontrés, mon premier mot n’eût-il pas été pour vous demander de leurs nouvelles !

— Les hasards de la campagne m’ont amené, il y a deux mois à peu près, sur le Transvaal propre, vers la limite où il prend le nom de Rhodesia. C’est là que j’ai rencontré cette admirable jeune fille. Nous avons combattu ensemble à l’affaire de Perekopje. C’est là que nous avons été faits prisonniers, — moi, parce que mon bras fracassé m’avait laissé sans connaissance sur le terrain ; elle, l’incomparable héroïne, parce que, sitôt fini de se battre, elle s’était mise au métier d’ambulancière… Quand je suis revenu à moi, au camp de Modderfontein, je l’ai retrouvée, active, calme, comme toujours, au milieu de cette scène d’horreur et de misère : tendre aux petits, habile à soigner les souffrants, regardant sans pâlir les plaies les plus hideuses ; pansant d’une main ferme et légère les blessures atroces que laisse la balle dumdum, secourable à tous, et accompagnant ce ministère de pitié de paroles plus précieuses encore… J’en parle à bon escient : sa douce présence, ses soins intelligents, ses encouragements mont rendu supportables des moments assez durs… Une vraie sainte… Un ange, je vous dis !… »

Et, sentant sa voix s’étrangler, le brave capitaine se contenta de montrer son bras mutilé, comme complément de son récit.

« Oh ! fit Henri, après une longue poignée de main silencieusement échangée, il ne se peut que nous durions ainsi davantage ! Je pars !… Rien ne peut désormais me retenir !… Je l’arracherai à cette cruelle captivité !… Mon père n’est pas sans amis, sans influence !… Nous mettrons tout en œuvre !… Un pareil état de choses ne peut se prolonger !… On ne retient pas des femmes prisonnières !… C’est inhumain ! barbare ! Cela crie vengeance ! C’est contraire à toutes les traditions d’un peuple civilisé, chevaleresque !…

— Hum ! lit le capitaine. Il ne faudrait pas s’emballer sur cet espoir. Mlle Nicole a été prise les armes à la main. Nul n’ignore qu’elle est aussi bonne tireuse, aussi indomptable patriote, aussi terrible adversaire que pouvaient l’être son père ou ses frères : dès lors, pourquoi la relâcherait-on ? Il faut être équitable ; ne pas attendre de l’ennemi un excès de générosité qu’on ne pratiquerait pas soi-même, le cas échéant.

— Mais, vous-même, n’avez-vous pas été relâché ?

— Le cas est différent. Je suis hors de combat, tandis que Mlle Mauvilain n’a pas reçu la moindre égratignure dans les vingt affaires où elle a si vaillamment besogné. Par le ciel ! cette jeune fille est protégée par un charme ! Elle se meut au milieu des balles, de la poudre, du massacre, de l’air pestilentiel des camps, de la misère et des fatigues… aussi aisément que nous le pouvons faire à cette heure sous l’ombre bienfaisante de ces arbres…

— Ah ! interrompit Henri se tordant les mains, n’est-il pas affolant de penser que nous jouissons ici de nos aises, de la liberté, de tous les biens, tandis que là-bas !… Capitaine ! n’avez-vous pas exagéré par bonté d’âme ?… Est-elle aussi bien portante que vous dites ? N’a-t-elle vraiment reçu aucune atteinte soit en sa santé, soit en son courage ?

— Je vous donne ma parole d’honneur que, lorsque j’ai quitté le camp de Modderfontein, Mlle Nicole paraissait en parfait état de santé physique et morale ; son joli visage sérieux de jeune sainte exprimait comme à l’habitude le calme, la bonté, le courage plus puissant que tous les coups de l’adversité… Mais d’ailleurs, reprit le brave capitaine, j’ai ici un témoignage qui vaudra sans doute davantage à vos yeux que toutes mes paroles… Quelques mots de lettre qu’elle a pu tracer et me remettre sans être surprise au matin de mon départ.

— Quoi ? s’écria Henri, tremblant d’impatience, vous avez une lettre et vous ne me la donnez pas ? L’avez-vous apportée au moins ? De grâce, de grâce, donnez-la-moi, si vous l’avez !

— La lettre est ici ! dit le capitaine frappant sa poitrine de sa main unique. On m’aurait ôté la vie plutôt que de me l’arracher ; et je suis venu au débotté, littéralement, pour la remettre. Mais elle n’est pas à votre adresse, Henri ; elle est destinée à madame votre sœur.

— Eh bien, courons la lui porter, la lui entendre lire. Qu’attendons-nous ?

— Un moment ! Ne serait-il pas prudent, convenable, de préparer un peu cette chère dame ?

— Préparer ! fit Henri avec explosion. Ah ! certes, si le cœur doit être broyé, il importe assez peu, croyez-moi, que ce soit d’un coup ou par morceaux… Et, d’ailleurs, ne savez-vous pas quelle femme est Colette ? Pour le courage, elle ne le cède pas à Nicole elle-même !… »

On reprit d’un pas vif le chemin de la vérandah, où chacun attendait un peu anxieux le résultat de cette conférence, et Henri ayant brièvement annoncé la triste nouvelle, le digne officier se décida à tirer de sa poche un portefeuille, à en extraire un pli qu’il remit à Colette, non sans gémir à part soi sur une manière de procéder contraire à tous ses principes d’étiquette.

Le charmant visage de Mme Hardouin s’était couvert de pâleur aux paroles de Henri, mais, comprenant mieux que l’honnête soldat l’impatience qui devait dévorer son frère, elle sut dompter d’un effort énergique les larmes qui montaient à ses yeux ; ouvrant la lettre, elle lut immédiatement à haute voix :

« Ma chère Colette,

« C’est à vous, ma correspondante habituelle, que j’adresse ce mot, mais c’est à tous que je parle, vous tous que je chéris individuellement et en bloc à l’égal de ma propre famille.

« En même temps que ce pli, vous recevrez sans doute la nouvelle de ma captivité ; qu’elle ne vous afflige pas trop : j’ai la vie sauve et j’espère !

« Le Seigneur nous a beaucoup éprouvés au courant des derniers mois. Mon père est tombé glorieusement à Kleinsdorp. Vous l’avez sans doute appris. J’ai eu la consolation de lui fermer les yeux ; son dernier moi a été : Je suis content ! Les Boers n’auront pas à rougir devant l’histoire ! Et pourtant, chère Colette, au moment où il disait ces héroïques paroles, tous les siens, sauf moi, lui avaient été ravis un à un : ceux de mes frères qui avaient atteint l’âge d’homme, abattus dans leur force ; les autres, les petits, saisis, dispersés en des « camps de concentration », ces repaires où la fièvre, la famine, l’air impur font plus de fatale besogne que les balles et les obus !…

« En vain, j’ai écrit, plié ma fierté (il m’en a coûté), supplié humblement qu’on voulût bien m’informer où se trouve ma pauvre mère ; ou bien me réunir à l’un des petits, — s’il en est qui survivent ! — mes prières sont restées sans réponse, et je demeure dans l’incertitude sur le sort de tant d’êtres si chers, incertitude plus difficile à supporter avec constance que les désastres irrémédiables. Vous le savez, j’ai vu mourir ma sœur Lucinde, frappée en pleine poitrine alors qu’elle faisait son glorieux devoir d’infirmière, qu’elle ramassait indistinctement amis et ennemis sur le champ de Lange-lauden. Et, devant le spectacle navrant de cette jeune plante fauchée dans sa fleur, j’ai eu, je l’avoue, un mouvement de rébellion ; j’ai été tentée de me révolter contre les décrets de l’Éternel ; de les appeler cruels, injustes, barbares… C’est à grand’peinc que mon noble père m’amena à répéter, après lui, les paroles du patriarche Job : Dieu me l’avait donnée, Dieu me l’a reprise !… Eh bien, je le répète, ces déchirements affreux, ces affres indicibles, ne sont pas pour les courages une épreuve aussi démoralisante que l’attente ou l’incertitude. On se dit pour les glorieux disparus : « Ils ont cessé de souffrir ; ils partagent, au sein de l’Éternel, la « récompense si bien méritée. » Mais comment trouver réconfort ou résignation devant le tableau toujours présent à l’esprit d’une mère solitaire, errante, rongée de chagrin ; de petits enfants abandonnés, manquant de tout appui, et, qui sait ? peut-être d’un morceau de pain !…

« Je ne trouve de recours contre ces noires pensées qu’en m’absorbant dans un travail acharné. Il ne manque certes pas autour de moi de misères à soulager ; et, quand je pense : « Peut-être une autre en cet instant rend aux petits ou à ma mère les soins que j’administre ici », je retrouve un peu de tranquillité. Ce qui me soutient encore, c’est la connaissance que j’ai de leur caractère ; ils pâtiront, ils mourront peut-être jusqu’au dernier, mais ils ne manqueront pas au nom qu’ils portent. Tous patriotes et héros de naissance, depuis le chef jusqu’au bambin de quatre ans qui commence à peine à avoir une demi-douzaine d’idées… Quelle race que la nôtre, chère Colette ! Nous pouvons nous enorgueillir ensemble, vous Français, qui avez fourni la plus noble essence de cette plante superbe, nous qui en sommes la fleur.


« On peut nous appeler barbares, paysans, — sauvages — disent parfois nos agresseurs dans la fureur de leur humiliation. Barbares ou sauvages, nous ne le sommes à aucun degré. Des paysans, soit ! Étrangers à beaucoup de luxe et raffinements, soit encore ! Mais des hommes dans la plus haute acception du mot. Des hommes qui grandissent dans le péril et que la souffrance rend plus courageux. J’ai vu à l’œuvre ces Anglais tant vantés ; je connaissais en gros leur histoire ; j’admirais sincèrement leurs annales militaires ; je savais leurs ressources inépuisables, leur morgue sans pareille… Comment, dès lors, n’être pas saisi d’un saint orgueil à penser que c’est nous, paysans paisibles, infime poignée de laboureurs, de femmes et d’enfants, qui faisons trembler ces gens-là ! qui les forçons à mettre sur pied deux cent mille hommes, à réquisitionner leurs plus savants tacticiens, à épuiser leur trésor — et à reculer constamment !…

« On m’assure que ce sont eux, après tout, qui auront le dernier mot. Je ne veux pas le croire. Je veux espérer jusqu’au bout. Mais, quoi qu’il arrive, il est un trésor que ni la force, ni la richesse, ni le nombre ne nous pourra jamais arracher : c’est le souvenir des faits accomplis par nous ; une grande page d’histoire que nul peuple ne dépassera, que peu ont égalée sans doute…

« Parmi les innombrables humains qui peinent et qui manquent de tout à Modderfontein, je retrouvai, après le premier tumulte de l’internement, votre brave compatriote, le capitaine Renaud, lequel a généreusement sacrifié son bras droit pour la cause des Boers (que le Seigneur lui rende au centuple ce qu’il a fait pour nous !). Ce camp n’est pas une ambulance proprement dite, mais, dans la hâté des coups de main, on entasse provisoirement où l’on peut les blessés et les prisonniers. Dès que je l’eus reconnu, je réclamai comme une faveur le privilège de l’assister dans son épreuve. J’étais présente à l’amputation du bras, qui fut tout d’abord déclarée inévitable, et qu’il subit en héros, dédaignant le secours des anesthésiques. J’eus ensuite la consolation de voir sa prompte convalescence, son parfait rétablissement, et enfin d’apprendre que l’ordre de libération lui était parvenu. Sa qualité de Français était déjà une recommandation à mes yeux : pensez combien s’accrut cet intérêt quand je découvris qu’il était ami assez intime de M. Massey !… qu’il vous avait tous connus enfants ! Je lui contai votre séjour au kopge, le dévouement de vos frères comme ambulan- ciers, les inoubliables souvenirs que toute votre chère famille a laissés dans les cœurs boers ; je lui dis le grand désir que j’avais de communiquer avec vous, et il me promit que son premier soin, de retour à Paris, serait de courir à vous, de vous remettre cette lettre… Il ne reste plus maintenant que peu de minutes avant l’heure fixée pour son départ. Le jour se lève sur une scène de tristesses, de souffrances et de mort. Je suis heureuse de le voir échapper à ce séjour inhospitalier, bien que je regrette son amitié qui me rappelle la vôtre, si gaie, si aimable, si française, c’est tout dire ! Nous ne connaissons plus, nous, frustes habitants du veldt, ces arts si gracieux que nos ancêtres avaient cultivés sans doute, mais que les pauvres huguenots abandonnèrent avec tous leurs biens périssables, n’emportant dans l’exil que le trésor sacré de leur conscience. Nous ne les pratiquons plus, mais nous les sentons, nous les admirons quand ils viennent à nous. Rappelez-vous les succès de Gérard, et dites si son esprit, son enjouement délicieux pourraient être plus goûtés dans un salon parisien que sous la rude tente des Boers. Et votre noble père, votre exquise mère, Lina, Tottie… Quel est celui d’entre vous dont le charme ou le mérite nous aient échappé ? Chers amis ! les retrouverai-je jamais ? Donnez-leur à tous, du plus grand au plus petit, mon souvenir affectueux. Dites à Henri que, si nous ne devons pas nous revoir sur cette terre, j’ai la ferme espérance qu’après avoir fait notre devoir ici-bas, nous nous réunirons dans un monde meilleur.

« Nicole Mauvilain. »