CHAPITRE XXXI.


Continuation du même ſujet.



Dans les recherches de tout genre, il eſt des vérités premières & de premiers principes, d'où découlent tous les raiſonnemens qui les ſuivent. Ils portent avec eux une évidence antérieure à toute réflexion, à toute combinaiſon, qui commande l'aſſentiment de la raiſon. Lorſqu'ils ne produiſent pas cet effet, il faut en chercher la cauſe ou dans quelqu'altération des organes de l'entendement, ou dans l'influence d'un intérêt, d'une paſſion, ou d'un préjugé quelconque. De cette nature, ſont certaines regles de géométrie, comme par exemple, que le tout eſt plus grand qu'une de ſes parties ; que deux choſes toutes deux égales à une troiſième, ſont égales entr'elles ; que deux lignes droites ne peuvent enfermer un eſpace ; que tous les angles droits ſont égaux entr'eux. De la même nature ſont ces principes en morale & en politique ; il ne peut exiſter d'effet ſans cauſe ; les moyens doivent être proportionnés à la fin ; tout pouvoir doit être meſuré ſur ſon objet ; on ne doit point donner de bornes à un pouvoir deſtiné à produire un effet qu'on ne peut renfermer dans des bornes préciſes. Il eſt encore dans ces deux dernières Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/352 Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/353 Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/354 Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/355 Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/356 Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/357 Page:Le Fédéraliste T. 1.pdf/358