Le Dossier n° 113/Chapitre 23

E. Dentu (p. 456-466).


XXIII


Ainsi qu’il était aisé de le prévoir, ainsi que l’avait annoncé M. Verduret, l’effet de la lettre anonyme de Prosper avait été épouvantable.

C’était le matin ; M. André Fauvel venait de passer dans son cabinet pour ouvrir sa correspondance quotidienne.

Il avait déjà brisé le cachet d’une douzaine d’enveloppes et parcouru autant de communications ou de propositions d’affaires, lorsque la missive fatale lui tomba sous la main.

L’écriture lui sauta aux yeux.

Évidemment elle était contrefaite, et bien qu’en sa qualité de millionnaire il fût habitué à recevoir bon nombre de demandes ou d’injures anonymes, cette particularité le frappa, et même, — il serait puéril de nier les pressentiments, — lui serra le cœur.

C’est d’une main tremblante, avec la certitude absolue qu’il allait apprendre un malheur, qu’il fit sauter le cachet, qu’il déplia le papier grossier du café, et qu’il lut :

« Cher monsieur,

« Vous avez livré à la justice votre caissier, et vous avez bien fait puisque vous êtes certain qu’il a été infidèle.

« Mais, si c’est lui qui a pris à votre caisse 350,000 fr., est-ce lui aussi qui a volé les diamants de madame Fauvel ? etc., etc… »

Ce fut un coup de foudre pour cet homme dont la constante prospérité avait épuisé les faveurs de la destinée, et qui en cherchant bien dans tout son passé n’y eût peut-être pas trouvé une larme répandue pour un malheur réel.

Quoi ! sa femme le trompait, et avait-elle choisi précisément, entre tous, un homme vil à ce point qu’il s’était emparé des bijoux qu’elle possédait, et qu’il avait abusé de son ascendant pour la contraindre à devenir complice d’un vol qui perdait un innocent !…

Car c’était bien là ce que disait la dénonciation anonyme.

M. Fauvel fut d’abord terrassé, autant qu’un malheureux qui, au moment où il doit le moins s’y attendre, reçoit sur le crâne un coup de massue. Toutes ses idées bouleversées tourbillonnèrent dans le vide, au hasard, comme les feuilles d’un arbre, en automne, aux premières rafales de l’ouragan.

Il lui semblait qu’autour de lui tout n’était que ténèbres, et qu’un mortel engourdissement paralysait son intelligence.

Mais au bout de quelques minutes la raison lui revint.

— Quelle lâche infamie ! s’écria-t-il, quelle honteuse abomination !…

Et froissant la lettre maudite, la roulant rageusement entre ses mains, il la jeta dans sa cheminée, sans feu en ce moment, en murmurant :

— Je n’y veux plus penser. Je ne salirai pas mon imagination à ces turpitudes !…

Il disait cela ; bien plus, en le disant il le pensait, et cependant il ne put prendre sur lui de continuer le dépouillement de son courrier.

C’est que le soupçon, pareil à ces vers imperceptibles qui se glissent dans les fruits mûrs, sans laisser de trace de leur entrée, et les gâtent intérieurement, le soupçon, quand il a pénétré dans un cerveau, y grandit, s’y établit et n’y laisse intacte aucune croyance.

Accoudé à son bureau, M. Fauvel réfléchissait, faisant d’inutiles efforts pour recouvrer son calme, la lucidité de son esprit.

— Si on disait vrai, cependant !

À son anéantissement des premières minutes, la colère succédait, une de ces dangereuses colères blanches qui ôtent le libre arbitre, qui jettent un homme hors de soi, qui font commettre des crimes.

— Ah ! disait-il les dents contractées par la fureur, si je connaissais le misérable qui a osé m’écrire ; si je le tenais !…

S’imaginant alors que l’écriture lui apprendrait quelque chose, il se leva et alla prendre dans les cendres le papier fatal. Il le détordit, l’ouvrit, le lissa de son mieux et le plaça sur son bureau.

Il s’appliquait à étudier les caractères, concentrant toutes les forces de son intelligence sur un plein ou sur un délié, sur la forme plus ou moins habile de telle ou telle majuscule.

Ceci, pensait-il, doit être l’œuvre de quelqu’un de mes employés dont j’aurai blessé les intérêts ou l’amour-propre.

À cette idée, il passait en revue son nombreux personnel sans y découvrir personne capable de cette basse vengeance.

Alors il se demanda où cette lettre avait été jetée à la poste, pensant que cette circonstance l’éclairerait peut-être. Il chercha l’enveloppe, la trouva et lut :

« Rue du Cardinal-Lemoine. »

Ce détail ne lui apprenait aucun éclaircissement.

Une fois encore, il revint à la lettre épelant, pour ainsi dire, chaque mot l’un après l’autre, pesant chaque expression, analysant la contexture de toutes les phrases.

On doit, c’est convenu, mépriser absolument une lettre anonyme, l’œuvre d’un lâche, et n’en pas tenir compte.

Que de catastrophes pourtant n’ont pas d’autre origine ! Combien de nobles existences ont été brisées, flétries par quelques lignes qu’un misérable jetait au hasard sur le papier.

Oui, on méprise la lettre anonyme, on la lance au feu, elle brûle… Mais après que la flamme a détruit le papier, le doute reste, qui, pareil à un poison subtil, se volatilise et pénètre aux plus profonds replis de l’âme, souillant et désorganisant les plus saintes et les plus fermes croyances.

Et toujours il en reste quelque chose.

La femme soupçonnée, même injustement, ne fût-ce qu’une heure, n’est plus la femme en qui on avait foi comme en soi-même. Le doute, quoi qu’il advienne, laisse sa trace comme la sueur des doigts, à la dorure des idoles.

À mesure que M. Fauvel réfléchissait, il sentait s’altérer sa confiance, si absolue quelques minutes avant.

— Non ! s’écria-t-il, je ne saurais plus longtemps endurer ce supplice. Je vais aller montrer cette lettre à ma femme.

Il se levait, une pensée affreuse, plus aiguë qu’une pointe de fer rouge dans les chairs, le cloua sur son fauteuil.

— Si l’on disait vrai, pourtant ! murmurait-il, si j’étais misérablement dupé ! En me confiant à ma femme, je la mets sur ses gardes, je m’enlève tout moyen d’investigation, je renonce à savoir jamais la vérité.

Ainsi se réalisaient toutes les présomptions de M. Verduret, ce grand analyste de la passion.

« Si M. Fauvel, avait-il dit, ne cède pas à l’inspiration du premier moment ; s’il réfléchit, nous avons du temps devant nous. »

En effet, après de longues et douloureuses méditations, le banquier venait de décider qu’il surveillerait sa femme.

Oui, lui, l’homme loyal et franc par excellence, il se résignait à ce rôle ignominieux du jaloux, de l’espion domestique, dont les tristes investigations l’avilissent autant et plus que celle qui en est l’objet.

Lui, l’homme des violences spontanées, des colères soudaines aussitôt apaisées, il venait de prendre la résolution de se composer un visage impassible, de recueillir une à une des preuves d’innocence ou de culpabilité, d’imposer silence à son ressentiment, de n’éclater, enfin, que lorsqu’il aurait pour lui l’évidence.

Il avait, au surplus, un moyen bien simple de vérification.

Les diamants de sa femme avaient été, lui écrivait-on, portés au Mont-de-Piété. Il lui était aisé de s’assurer de l’exactitude de cette assertion.

Si la lettre mentait sur ce point, il n’y avait pas à tenir compte du reste. Si, au contraire, elle disait vrai !…

M. André Fauvel en était là de ses méditations, lorsqu’on vint le prévenir que le déjeuner était servi. Il s’agissait de ne pas se laisser pénétrer. Avant de sortir de son cabinet, il se regarda dans la glace, il était si affreusement pâle, qu’il se fit peur.

— Manquerais-je donc d’énergie ? se dit-il.

À table, il pensait à se maîtriser assez pour éviter toutes les questions dont, pour la moindre des choses, l’accablait la sollicitude de sa femme. Même, il causa beaucoup, il dit des histoires, espérant ainsi détourner l’attention.

Mais, tout en parlant, il ne songeait qu’aux moyens de visiter le plus tôt possible les tiroirs de sa femme sans qu’elle pût s’en apercevoir.

Cette idée le préoccupait à ce point qu’il ne pût s’empêcher de demander à sa femme si elle sortirait ce jour-là.

— Oui, répondit-elle, le temps est affreux, mais Madeleine et moi avons quelques courses pressées à faire.

— Et à quelle heure comptez-vous sortir ?

— Aussitôt après le déjeuner.

Il respira fortement, comme s’il eût été soulagé d’une terrible oppression.

Dans quelques instants il allait donc savoir à quoi s’en tenir.

Or, si poignante et si intolérable était l’incertitude de cet homme infortuné, qu’il lui préférait tout, même la plus atroce réalité.

Le déjeuner fini, il alluma un cigare, mais il ne resta pas dans la salle à manger, comme il avait coutume de le faire ; il passa dans son cabinet, prétextant un travail urgent.

Il poussa la précaution jusqu’à se faire suivre de son fils, Lucien, qu’il chargea d’une commission. Il voulait rester seul à la maison.

Enfin, au bout d’une demi-heure, qui lui parut un siècle, il entendit le roulement d’une voiture sous la voûte d’entrée. Mme Fauvel et sa nièce sortaient.

Sans plus attendre, il se précipita dans la chambre de sa femme, et ouvrit le tiroir du chiffonnier où elle serrait ses parures.

Beaucoup des écrins qu’il lui connaissait manquaient, ceux qui restaient, — il y en avait dix ou douze, — étaient vides.

La lettre anonyme disait vrai.

Cette certitude éclata, comme un obus dans le cerveau de M. Fauvel. Et cependant !…

— Non, balbutia-t-il, non, ce n’est pas possible !

Aussitôt, avec le fol acharnement de l’angoisse et comme si, condamné à mort, il eût eu l’espoir de trouver sa grâce, il se mit à fouiller partout, à chercher dans tous les meubles, avec un certain ordre cependant, prenant bien garde de ne pas laisser de traces de ses perquisitions.

Mme Fauvel, il le comprenait vaguement, pouvait avoir changé ses bijoux de place, en avoir donné quelques-uns à raccommoder ou à remonter.

Rien, il ne trouvait, rien !…

Alors il se souvint du grand bal qu’avaient donné les MM. Jandidier. Lui, vaniteux, il avait dit à sa femme :

— Pourquoi ne mets-tu pas tes diamants ?

Elle avait répondu en souriant :

— À quoi bon ? tout le monde les connaît : en n’en portant pas, je serai mieux remarquée ; d’ailleurs, ils n’iraient pas avec mon costume.

Oui, elle lui avait dit cela sans se troubler, sans rougir, sans un tremblement dans la voix.

Quelle impudence ! quelles corruptions se cachaient donc sous ces apparences de vierge qu’elle gardait après vingt années de mariage !

Mais tout à coup, dans le désarroi de ses pensées, un espoir lui vint, chétif, à peine acceptable, auquel cependant il se raccrocha comme le noyé à son épave.

— Ses diamants, Mme Fauvel pouvait les avoir placés dans la chambre de Madeleine.

Sans réfléchir à l’odieux de ses investigations, il courut à cette chambre de jeune fille, et là, comme chez sa femme, il porta partout ses mains brutales, oublieux du respect qu’il devait à ce sanctuaire.

Il ne trouva pas les diamants de Mme Fauvel ; mais, dans le coffre à bijoux de Madeleine, il aperçut sept ou huit écrins vides.

Elle aussi, elle avait donné ses parures, elle savait les hontes de la maison, elle était complice.

Ce dernier coup brisa le courage de M. Fauvel.

— Elles s’entendaient pour me tromper, murmurait-il, elles s’entendaient !…

Et anéanti, sans force, il se laisse tomber sur un fauteuil.

De grosses larmes silencieuses, tombaient le long de ses joues, et par moments, un soupir profond soulevait sa poitrine.

C’en était fait de sa vie. En un instant, l’édifice de son bonheur, de sa sécurité, de son avenir, qu’il avait mis vingt ans à élever, qu’il croyait d’une solidité à l’épreuve de tous les caprices du sort, volait en éclats, plus fragile que le verre.

En apparence, rien n’était changé dans son existence ; il n’était point atteint matériellement ; les objets autour de lui restaient les mêmes avec les mêmes aspects, et cependant un bouleversement était survenir plus inouï, plus surprenant que l’interversion du jour et de la nuit.

Quoi ! Valentine, la chaste et jeune fille autrefois tant aimée, dont il avait acheté la possession au prix de sa fortune ; Valentine, cette femme qui lui était devenue de plus en plus chère, à mesure qu’ils avaient vieilli ensemble ; cette épouse, incomparable en apparence, le trahissait !…

Elle le trompait… elle… la mère de ses fils !

Cette dernière pensée surtout révoltait tout son être jusqu’au dégoût.

Ses fils !… Amère dérision ! Étaient-ils bien à lui ? Celle qui maintenant, lorsque déjà des cheveux blancs argentaient ses tempes, le trompait, ne l’avait-elle pas trompé autrefois ?

Et non-seulement il était torturé dans le présent, mais il souffrait dans le passé, payant par des angoisses inouïes de quelques minutes des années de félicité, transporté de fureur au souvenir de certaines joies intimes, comme un homme qui tout à coup apprendrait que les vins exquis dont il s’est enivré renfermaient du poison.

Car c’est ainsi, la confiance n’admet ni accommodements ni gradations, elle est ou elle n’est pas.

Et lui, il n’avait plus confiance.

Tous les rêves, toutes les espérances de cet homme si malheureux reposaient sur l’amour de cette femme. Découvrant, à ce qu’il croyait, qu’elle était indigne de lui, il n’admettait nulle possibilité de bonheur et il se demandait à quoi bon vivre désormais et pour quelle fin.

Cependant l’état de prostration de M. Fauvel dura peu. Le feu de la colère eut vite séché ses larmes et il se redressa altéré de vengeance décidé à faire payer cher son bonheur détruit.

Mais il comprenait que sur ce seul indice des diamants introuvables, il ne pouvait s’abandonner aux inspirations de son ressentiment.

Heureusement, il pouvait sans peine se procurer d’autres preuves.

Pour commencer, il appela son valet de chambre et lui enjoignit de ne remettre qu’à lui seul, le maître, toutes les lettres qui arriveraient à la maison.

Puis il adressa à un notaire de Saint-Remy, son correspondant, une dépêche télégraphique détaillée, par laquelle il demandait d’exacts renseignements sur la famille de Lagors et sur Raoul en particulier.

Enfin, se conformant aux conseils de la dénonciation anonyme, il courut à la Préfecture de police, espérant y trouver une biographie de Clameran.

Mais la police, c’est un bonheur pour beaucoup de gens, est discrète comme la tombe même. Ses secrets, elle les garde pour elle seule, comme un avare son trésor. Il faut une injonction du parquet pour faire parler les terribles cartons verts qu’elle garde au fond d’une galerie cadenassée comme un coffre-fort.

On demanda poliment à M. Fauvel quelles raisons le poussaient à s’informer du passé d’un citoyen français ; et comme il ne pouvait les déduire, on l’engagea à s’adresser au procureur impérial.

Cette insinuation, il ne pouvait l’accepter. Il avait juré que le secret de ses infortunes resterait entre les trois intéressés. Mortellement offensé, il voulait être le seul juge et l’exécuteur.

Il rentra chez lui plus irrité qu’à son départ, et il trouva la dépêche de Saint-Remy répondant à la sienne :

« La famille de Lagors, lui disait-on, comme on l’avait dit à M. Verduret, est dans la dernière des détresses, et personne n’y connaît le sieur Raoul. Mme de Lagors n’a eu de son mariage que des filles, etc… »

Cette révélation, c’était la dernière goutte d’eau qui fait verser la coupe. Le banquier pensa qu’il lui était donné de mesurer la profondeur de l’infamie de sa femme. Il lui voyait un raffinement de duplicité plus affreux peut-être que le crime lui-même.

— La misérable ! s’écria-t-il, fou de douleur et de rage, la misérable ! Pour voir plus librement son amant, pour ne jamais le perdre de vue, elle a osé me le présenter sous le nom d’un neveu qui n’a jamais existé. Elle a eu l’inconcevable impudeur de lui ouvrir ma maison, de le faire asseoir au foyer conjugal entre moi et nos fils. Et moi, honnête homme imbécile, mari confiant et crédule, je l’aimais, ce garçon, je lui serrais les mains, je lui prêtais mon argent…

Il se représentait alors Raoul et sa femme s’égayant, à leurs rendez-vous, de sa débonnaireté candide, et les aiguillons de l’amour-propre offensé s’ajoutant à ces horribles déchirements, il connut le plus horrible supplice qui soit ici-bas.

La mort ! Il ne voyait que la mort pour punir de telles injures. Mais l’intensité même de son ressentiment lui donna la force de feindre, de se contenir.

— À mon tour de tromper les misérables, se disait-il avec une affreuse satisfaction.

Il fut ce soir-là ce qu’il était toujours. Au dîner il plaisanta. Seulement lorsque, sur les neuf heures, il vit entrer Clameran, il s’enfuit, craignant de ne pouvoir se contenir, et il ne rentra que très-avant dans la nuit.

Le lendemain, il recueillit le fruit de sa prudence.

Parmi les lettres qu’à la distribution de midi lui apporta son valet de chambre, il s’en trouva une qui portait le timbre du Vésinet.

Avec d’infinies précautions il rompit le cachet et il lut :

« Chère tante,

« Il est indispensable que je te voie aujourd’hui même, et je t’attends.

« Je te dirai quelles raisons m’empêchent d’aller chez toi.

« raoul. »

— Je les tiens donc, s’écria M. Fauvel, frémissant de la joie de la vengeance satisfaite.

Il se croyait si bien vengé, qu’ouvrant un des tiroirs de son bureau, il en tira un revolver dont il fit jouer la batterie.

Certes, il se croyait seul, et cependant il avait un témoin de ses moindres gestes. L’œil collé à la serrure, Nina Gypsy, de retour du Grand-Archange, observait, et les gestes du banquier lui révélaient la vérité.

M. Fauvel avait déposé son revolver sur la cheminée, et il s’occupait à rajuster le cachet de la lettre. L’opération terminée, il sortit pour aller la reporter au concierge, ne voulant pas que sa femme sût que la missive de Raoul avait passé par ses mains.

Il ne fut guère absent que deux minutes, mais, inspirée par l’imminence du danger, Gypsy eut le temps d’entrer dans le cabinet, de courir à la cheminée et d’enlever les balles du revolver.

— Ainsi, pensait-elle, le péril du premier moment est conjuré, et M. Verduret, que je vais faire prévenir de ce qui se passe, par Cavaillon, aura peut-être le temps d’aviser.

Elle descendit en effet et alla donner ses instructions au jeune commis, lui enjoignant de se confier, pour être plus sûr de réussir, à Mme Alexandre.

Une heure plus tard, Mme Fauvel, s’étant habillée, demanda sa voiture et sortit.

M. Fauvel qui avait, d’avance, envoyé chercher un remise, s’élança sur ses traces.

Mon Dieu !… pensa Nina, si M. Verduret n’arrive pas à temps, Mme Fauvel et Raoul sont perdus.