Le Dossier n° 113/Chapitre 13

E. Dentu (p. 221-231).


XIII


Valentine, ce soir-là, savait que Gaston avait dû se rendre à Tarascon, pour y passer le Rhône sur le pont de fil de fer qui unit Tarascon à Beaucaire, et elle l’attendait de ce côté, à l’heure convenue la veille, à onze heures.

Mais voici que bien avant l’instant fixé, ayant par hasard jeté un coup d’œil du côté de Clameran, il lui sembla voir des lumières promenées dans les appartements d’une façon tout à fait insolite.

Un pressentiment sinistre glaça tout son sang dans ses veines, arrêtant les palpitations de son cœur.

Une voix secrète et impérieuse, au dedans d’elle-même, lui criait qu’il se passait quelque chose d’extraordinaire et de terrible au château de Clameran.

Quoi ? elle ne pouvait se l’imaginer, mais elle était sûre ; elle eût juré qu’un grand malheur venait d’arriver.

Le regard obstinément attaché sur cette masse noire qui se dressait dans le lointain, elle étudiait les allées et les venues des lumières dans les grandes salles dont elle connaissait la disposition, comme elle eût pu en tirer quelque induction.

Même il lui arriva d’ouvrir la fenêtre et de prêter l’oreille, comme si quelque bruit significatif eut pu arriver jusqu’à elle. Hélas ! elle n’entendit que le fracas sourd et profond du fleuve.

Son inquiétude allait grandissant, plus poignante et plus aiguë de minute en minute, quand tout à coup, à la fenêtre de Gaston, elle aperçut ce signal cher et si connu qui lui annonçait que son ami allait passer le Rhône.

Elle n’en pouvait croire ses yeux, elle voulait douter du témoignage de ses sens, et c’est seulement quand le signal eut été répété trois fois qu’elle y répondit.

Alors, plus morte que vive, sentant ses jambes se dérober sous elle, se tenant aux murs, elle descendit dans le parc et gagna le bord de l’eau.

Grands dieux !… il lui semblait que jamais elle n’avait vu le Rhône si furieux. Était-il possible que Gaston essayât de le traverser ? Plus de doute, un événement affreux devait être survenu.

Elle était tombée à genoux, et les cheveux moites d’une sueur glacée, le cou tendu vers le fleuve, s’efforçant de percer l’obscurité, elle interrogeait les flots impitoyables qui peut-être emportaient le cadavre de son amant.

Tous les objets qui se détachaient en noir au milieu du torrent lui semblaient être le corps de Gaston.

Par moment, elle croyait ouïr, dominant le mugissement des flots, un cri terrible, le cri d’angoisse de celui qui se noie, la suprême protestation de l’homme intelligent, violenté et écrasé par les aveugles éléments.

Mais non, ce n’était pas le corps de Gaston.

Pendant que les hussards et les gendarmes regagnaient tristement le château de Clameran, Gaston réalisait un de ces prodiges dont on serait tenté de douter si les plus indiscutables témoignages ne venaient l’affirmer.

Tout d’abord, lorsqu’il avait plongé, il avait été roulé cinq ou six fois et entraîné vers le fond. C’est que, dans un fleuve débordé, le courant n’est pas égal à toutes les profondeurs ; là est surtout l’immense danger. Mais ce danger, Gaston le connaissait, il l’avait prévu. Loin d’user ses forces à une lutte vaine, il s’abandonna, ne songeant qu’à économiser son haleine.

Ce n’est guère qu’à une vingtaine de mètres de l’endroit où il s’était jeté qu’un vigoureux coup de reins le ramena à la surface.

Près de lui, avec la rapidité d’une flèche, filait le tronc d’arbre sur lequel tout à l’heure il était debout.

Durant quelques secondes, il se trouva empêtré au milieu de débris de toutes sortes ; un remous le dégagea.

Il ne songeait pas à gagner la rive opposée. Il se disait qu’il aborderait où il pourrait. Gardant sa présence d’esprit autant que s’il se fût trouvé dans des conditions ordinaires, il employait toute sa force et toute son adresse à obliquer lentement, sans cesser de rester dans le fil de l’eau, sachant bien que c’en serait fait de lui si le courant le prenait de travers.

Ce courant épouvantable est d’ailleurs aussi capricieux que terrible ; de là les bizarres effets des inondations. Selon les méandres du fleuve, il se porte tantôt à droite, tantôt à gauche, épargnant une rive, ravageant l’autre.

Gaston, qui avait une connaissance très-exacte de son fleuve, savait qu’un peu au-dessous de Clameran il y avait un coude brusque, et il comptait sur le remous de ce coude pour le porter sur La Verberie.

Ses prévisions ne furent pas déçues. Un courant oblique tout à coup l’emporta vers la rive droite, et s’il ne se fût pas tenu sur ses gardes, il était roulé et coulé.

Mais le remous n’allait pas aussi loin que le supposait Gaston, et il était encore loin du bord, quand, avec la foudroyante rapidité du boulet, il passa devant le parc de La Verberie.

Il eut le temps, cependant, d’entrevoir, sous les arbres, comme une ombre blanche : Valentine l’attendait.

Ce n’est que beaucoup plus bas que, s’étant insensiblement rapproché du bord, il essaya de prendre terre.

Sentant qu’il avait pied, deux fois il se dressa, deux fois la violence du courant le renversa. Il allait être entraîné quand il réussit à saisir quelques branches de saule, qui l’aidèrent à se hisser sur la berge.

Il était sauvé.

Aussitôt, sans prendre le temps de respirer, il s’élança dans la direction de La Verberie, et bientôt fut dans le parc.

Il était temps qu’il arrivât. Brisée par l’intensité de ses angoisses, l’infortunée Valentine gisait affaissée sur elle-même, sentant la vie se retirer d’elle.

Les embrassements de Gaston la tirèrent de cette morne stupeur.

— Toi ! s’écriait-elle d’une voix où éclatait toute la folie de sa passion, toi ! Dieu a donc eu pitié de nous ? il a donc entendu mes prières ?

— Non, murmura-t-il, non, Valentine, Dieu n’a pas eu pitié.

Ses pressentiments ne la trompaient pas, elle le comprenait à l’accent de Gaston.

— Quel malheur nouveau nous frappe ! s’écria-t-elle, pourquoi êtes-vous venu ainsi, risquant votre vie qui est la mienne ; que se passe-t-il ?

— Il y a, Valentine, que notre secret n’est plus à nous, que nos amours sont, à cette heure, la risée du pays.

Elle recula comme foudroyée, se voilant la figure de ses mains, laissant échapper un long gémissement.

— C’est ainsi, reprit Gaston, oubliant tout dans les sensations de l’heure présente. Voilà quel sort nous fait l’aveugle ressentiment de nos familles. Notre noble et saint amour est de ceux dont on se fait gloire en plein soleil, à la face de Dieu et des hommes, et on nous a réduits à nous cacher honteusement, misérablement, à nous cacher, pour nous aimer, autant que pour commettre une mauvaise action.

— Tout se sait, balbutia Valentine, tout se sait…

Au milieu du déchaînement des éléments, Gaston avait gardé son sang-froid, mais aux accents de cette voix aimée, son esprit s’exaltait jusqu’au délire.

— Et je n’ai pu, s’écriait-il, écraser, anéantir les infâmes qui ont osé prononcé ton nom adoré. Ah ! pourquoi n’ai-je tué que deux de ces misérables !…

Vous avez tué !… Gaston.

L’accent de profonde horreur de Valentine rendit à son ami une lueur de raison.

— Oui, répondit-il, essayant de se maîtriser, oui j’ai frappé… C’est pour cela que j’ai traversé le Rhône. Il y allait de l’honneur de mon nom. Il n’y a qu’un moment, tous les gendarmes du pays me traquaient comme une bête malfaisante. Je leur ai échappé, et maintenant je me cache, je fuis…

Il fallait à Valentine, une force d’âme peu commune pour ne pas succomber sous tant de coups inattendus.

— Où espérez-vous fuir ? demanda-t-elle.

— Eh ! le sais-je moi-même ! où je vais, ce que je deviendrai, quel avenir m’attend ?… Puis-je le prévoir ! Je fuis… je vais m’efforcer de gagner l’étranger, prendre un faux nom, un déguisement. Et j’irai, jusqu’à ce que je trouve un de ces pays sans lois, qui donnent asile aux meurtriers.

Gaston se tut. Il attendait, il espérait une réponse. Cette réponse ne venant pas, il reprit avec une véhémence extraordinaire :

— Si, avant de disparaître, j’ai voulu vous revoir, Valentine, c’est qu’en ce moment où tout m’abandonne, j’ai compté sur vous, j’ai eu foi en votre amour. Un lien nous unit, ô ma bien-aimée, plus fort et plus indissoluble que tous les liens terrestres : je t’aime. Devant Dieu, tu es ma femme, je suis à toi comme tu es à moi, pour la vie. Me laisserez-vous fuir seul, Valentine ? Aux douleurs de l’exil, aux regrets cuisants de ma vie perdue, ajouterez-vous les tortures de notre séparation ?

— Gaston, je vous en conjure…

— Ah ! je le savais bien, interrompit-il, se méprenant au sens de l’exclamation de son amie ; je savais bien que je ne fuirais pas seul. Je connaissais assez votre cœur pour savoir que vous voudriez la moitié du fardeau de mes misères. Ce moment efface tout. Partons !… Ayant notre bonheur à défendre, je ne crains plus rien, je puis tout braver, tout vaincre. Tenez, ô ma Valentine, nous périrons ou nous nous sauverons ensemble. C’est l’avenir entrevu et rêvé qui commence, avenir d’amour et de liberté !

Il était fou, il délirait ; il avait saisi Valentine par la taille, il l’attirait, il l’emportait.

À mesure que croissait l’exaltation de Gaston, et que de plus il oubliait tout ménagement, Valentine parvenait à dominer son émotion.

Doucement, mais avec une énergie qu’il ne lui soupçonnait pas, elle se débarrassa de son étreinte et le repoussa.

— Ce que vous voulez, dit-elle du ton le plus triste et cependant le plus ferme, ce que vous espérez est impossible.

Cette froide résistance, inexplicable pour lui, sembla confondre Gaston.

— Impossible ! balbutia-t-il.

— Vous me connaissez assez, continuait Valentine, pour savoir que partager avec vous la pire des destinées serait pour moi le comble des félicités humaines. Mais au-dessus de votre voix qui m’attire, au-dessus de la voix de mon cœur, qui m’entraîne, il en est une plus puissante et plus impérieuse qui me défend de vous suivre, quand même, c’est la voix sublime du devoir.

— Quoi ! vous pouvez songer à rester, après l’horrible scène de ce soir, après un scandale qui demain sera public.

— Que voulez-vous dire ? Que je suis perdue, déshonorée ? Le suis-je plus aujourd’hui que je ne l’étais hier ? Pensez-vous donc que l’ironie ou les mépris du monde me feront autant souffrir que les révoltes de ma conscience ! Je me suis toujours jugée, Gaston, et si votre présence, le son de votre voix, la sensation de votre main touchant la mienne, me faisaient tout oublier, loin de vous je me souvenais et je pleurais.

Gaston écoutait, immobile, stupéfait, il lui semblait qu’une Valentine nouvelle se dressait devant lui, et qu’il découvrait en son âme, qu’il croyait si bien posséder des profondeurs qui lui avaient échappé.

— Et votre mère ? murmura-t-il.

— C’est elle, ne le comprenez-vous pas, dont le souvenir m’enchaîne ici. Voulez-vous donc que, fille dénaturée, je l’abandonne pour suivre mon amant, à l’heure où, pauvre, isolée, sans amis, elle n’a plus que moi.

— Mais on la préviendra, Valentine, nous avons des ennemis, elle saura tout.

— Qu’importe ! La conscience parle, il suffit. Ah ! que ne puis-je, au prix de ma vie, lui épargner d’apprendre que sa fille, sa Valentine, a failli à toutes les lois de l’honneur ! Il se peut qu’elle soit dure pour moi, terrible, impitoyable. Eh bien ! ne l’ai-je pas mérité. Ô mon unique ami, nous nous étions endormis dans un rêve trop beau pour qu’il pût durer. Ce réveil affreux, je l’attendais. Misérables fous, pauvres imprudents, qui avons pu croire qu’il est hors du devoir des félicités durables ! Tôt ou tard, le bonheur volé se paie. Courbons le front et humilions-nous.

Cette froide raison, cette résignation douloureuse rallumèrent la colère de Gaston.

— Ne parlez pas ainsi ! s’écria-t-il. Ne sentez-vous pas que la seule idée d’une humiliation pour vous me rend fou ?

— Hélas ! je dois pourtant m’attendre à bien d’autres outrages.

— Vous !… Que voulez-vous dire ?

— Sachez donc, Gaston…

Elle s’interrompit, hésita un moment, et finit par dire :

— Rien, il n’y a rien, je suis folle.

Moins abandonné aux violences de la situation, le comte de Clameran eût deviné sous les réticences de Valentine quelque nouveau malheur ; mais il poursuivait son idée.

— Tout espoir n’est pas perdu, reprit-il. Mon amour et mon désespoir ont, je le crois, touché mon père, qui est bon. Peut-être mes lettres, quand je serai hors de danger, peut-être les instances de mon frère Louis le décideront-elles à demander pour moi votre main à Mme de La Verberie.

Cette supposition sembla épouvanter Valentine.

— Fasse le ciel ! s’écria-t-elle, que jamais le marquis ne tente cette démarche !

— Pourquoi ?

— Parce que ma mère repousserait sa demande ; parce que ma mère, il faut bien que je l’avoue, en cette extrémité, a juré que je serais la femme d’un homme ayant une grande fortune, et que votre père n’est pas riche.

— Oh ! fit Gaston révolté, oh !… Et c’est à une telle mère que vous me sacrifiez !

— Elle est ma mère, et c’est assez. Je n’ai pas le droit de la juger. Mon devoir est de rester, je reste.

L’accent de Valentine annonçait une résolution inébranlable, et Gaston comprit bien que toutes ses prières seraient vaines.

— Ah ! s’écria-t-il se tordant les mains de désespoir, vous ne m’avez jamais aimé !

— Malheureux !… ce que vous dites, vous ne le pensez pas !

— Non, continua-t-il, vous ne m’aimez pas, vous qui en ce moment où nous allons être séparés, avez l’affreux courage de raisonner froidement et de calculer. Ah ! ce n’est pas ainsi que je vous aime, moi. Hors vous, que me fait la terre entière ? Tous perdre, c’est mourir. Que le Rhône reprenne donc cette vie qu’il m’a miraculeusement rendue et qui maintenant m’est à charge.

Déjà il s’avançait vers le Rhône, décidé à mourir ; Valentine le retint.

— Est-ce donc là ce que vous appelez aimer ?

Gaston était absolument découragé, anéanti,

— À quoi bon vivre ? murmura-t-il ; que me reste-t-il désormais ?

— Il nous reste Dieu, Gaston, qui tient entre ses mains notre avenir.

La moindre planche semble le salut au naufragé ; ce seul mot avenir éclaira d’une lueur d’espérance les ténèbres de Gaston.

— Vous l’ordonnez, s’écria-t-il soudain ranimé, j’obéis. Assez de faiblesse. Oui, je veux vivre pour lutter et triompher. Il faut de l’or à Mme de La Verberie, eh bien ! dans trois ans, j’aurai fait fortune ou je serai mort.

Valentine avait joint les mains et remerciait le ciel de cette détermination subite, qu’elle n’avait osé espérer.

— Mais avant de m’enfuir, continuait Gaston, je veux vous confier un dépôt sacré.

Il sortit de sa poche la bourse de soie qui renfermait les parures de la marquise de Clameran et la remit entre les mains de son amie.

— Ce sont les bijoux de ma pauvre mère, dit-il, seule vous êtes digne de les porter ; dans ma pensée, je vous les destinais.

Et comme elle refusait, comme elle hésitait :

— Prenez-les, insista-t-il, comme un gage de mon retour. Si dans trois ans je ne suis pas venu vous les réclamer, c’est que je serai mort, et alors vous les garderez comme un souvenir de celui qui vous a tant aimée.

Elle fondait en larmes, elle accepta…

— Maintenant, poursuivait Gaston, j’ai une dernière prière à vous adresser : Tout le monde me croit mort, et c’est là ce qui assure mon salut. Mais je ne puis laisser ce désespoir à mon vieux père. Jurez-moi que vous-même, demain matin, vous irez lui apprendre que je suis sauvé.

— J’irai, je vous le jure, répondit-elle.

Le parti de Gaston était pris ; il sentait qu’il fallait profiter de ce moment de courage, il se pencha vers son amie pour l’embrasser une dernière fois. Doucement, d’un geste triste, elle l’éloigna.

— Où comptez-vous aller ? demanda-t-elle.

— Je vais gagner Marseille, où un ami me cachera et me cherchera un passage.

— Vous ne pouvez partir ainsi ; il vous faut un compagnon, un guide, et je vais vous en donner un en qui vous pouvez avoir la plus aveugle confiance, le père Menoul, notre voisin, qui a été longtemps patron d’un bateau sur le Rhône.

Ils sortirent par la petite porte du parc, dont Gaston avait la clé, et bientôt ils arrivèrent chez le vieux marinier.

Il sommeillait au coin de son feu, dans son fauteuil de bois blanc. En voyant entrer chez lui Valentine, accompagnée de M. de Clameran, il se dressa brusquement, se frottant les yeux, croyant rêver.

— Père Menoul, dit Valentine, monsieur le comte que voici est obligé de se cacher ; il voudrait gagner la mer et s’embarquer secrètement. Pouvez-vous le conduire dans votre bateau, jusqu’à l’embouchure du Rhône ?…

Le bonhomme hocha la tête.

— Avec l’état de l’eau, répondit-il, la nuit, ce n’est guère possible.

— C’est à moi, père Menoul, que vous rendrez un immense service.

— À vous ! mademoiselle Valentine ; alors, c’est fait, nous allons partir.

À ce moment seulement, il se crut permis de faire observer à Gaston que ses vêtements étaient trempés et souillés de boue et qu’il était tête nue.

— Je vais, lui dit-il, vous prêter des habits de défunt mon fils ; ce sera toujours un déguisement, passez ici avec moi.

Bientôt le père Menoul et Gaston, presque méconnaissable, reparurent, et Valentine les suivit au bord de l’eau, à l’endroit où était amarré le bateau.

Une dernière fois, pendant que le bonhomme préparait ses agrès, les deux amants s’embrassèrent, échangeant leur âme en ce suprême adieu.

— Dans trois ans ! criait Gaston, dans trois ans !…

— Adieu, mam’selle, dit le vieux patron, et vous, mon jeune monsieur, tenez-vous bien.

Et d’un vigoureux coup de gaffe, il lança le bateau au milieu du courant.

Trois jours plus tard, grâce aux soins du père Menoul, Gaston était caché dans la cale du trois-mâts américain Tom-Jones, Capitaine Warth, qui le lendemain appareillait pour Valparaiso.