Le Diable à Paris/Série 4/La vie de jeune homme

La vie de jeune homme
Le Diable à ParisJ. HetzelVolume 4 (p. 1-31).

La Vie de jeune homme.

par Gavarni

— Lambertier est donc avec Caroline ?

— Faut croire ! ou bien c’est que l’autre est à Rouen

— Vois-tu, Julien ! vois-tu, Julien ! vois-tu ! je vais faire des bêtises !…

— Vous en avez le droit.

— On vient de rapporter Louis de Vincennes, avec deux côtes cassées !

— Pourquoi s’est-il battu ?

— Pour une bouffée de cigare.

— C’est une femme que j’ai bien aimée !

— Farceur ! tu l’as gardée quinze jours.

— Mais je lui ai fait la cour deux ans !

Eugène et sa petite.


— Depuis que j’ai été forcé de tuer un homme pour lui avoir donné un soufflet, ah ! j’ai les soufflets en horreur. Je ne voudrais pas, vois-tu, pour je ne sais quoi au monde…

— En recevoir un.

Quand on dit qu'on a une femme, ça veut dire qu’une femme vous a.

Quand je vous disais que votre Agathe faisait des yeux à mon chenapan de Benjamin !… et vous souffririez ça, Nestor ?

Faut que je voie après mon poulet… Voyons, monsieur Charmé, ne fais pas de bêtises !… …et tiens l’échelle.

Un roman nouveau, un jeune amour, une vieille pipe.


J’ai un service à te demander, mon bon Joseph… Il m’arrive quelque chose de bien bête : j’ai à l’heure qu’il est deux adorées sur les bras… Tu ne pourrais pas t’en arranger d’une ?

Il ne m'ôterait seulement pas mon chapeau !

ORAISON FUNEBRE.

— Ah ! c’est que c’était une riche nature de femme ! jolie, tout cœur, pleine d’esprit… et si bon garçon ! — Ça, c’est vrai !… Enfin !… il y en a d’autres.

Eh ! ben, après ?… quand j’aurais connu mosieu Bélamy ! c’est-il une raison pour qu’on parle mal sur moi ?… puisqu’il y aurait au moins trois semaines de ça, et que dimanche fera quinze jours que tu m’as parlé, imbécile !

— Mais à ton âge, malheureux ! je ne savais pas ce que c’était que des dettes…

— Mon oncle, c’est ce que je disais ce matin à mon neveu, en lui donnant quinze sous : ce polisson-là me ruine.

Temps perdu.


— Tu sais bien que Maurice et Charles avaient toujours des histoires ensemble pour la petite Zélie ?… Eh bien !… — Eh bien ! elle a partagé le différend par la moitié. — Juste ! alors ils vont se battre.

— Combien ça coûte-t-il, un habit comme ça ? — Je ne sais pas. — Dieu veuille, mon cher, que tu ne le saches jamais.

Comme ils se sont amusés… avec leur sot roman !… au lieu de venir avec moi à la Comédie-Française, ils auraient vu Georges Dandin, les nigauds !

— Ne va pas te tromper ! Si c’est un mosieu qui t’ouvre, tu diras ce que je t’ai dit, si c’est une dame, tu ne diras rien, tu donneras ça ; si c’est une bonne aussi, ou une petite fille.

— Il n’y a toujours que le mosieu qui ne doit pas voir.

— C’est ça.

— Petit oncle, vois-tu, je voulais te dire… que…

— Connu ! tu repasseras : j’ai pas de monnaie.

— Te voilà propre !… Mon cher, ton imbécile de groom s’est trompé de bouquet ; ton billet pour la petite est chez la tante !

— Ah ! chien ! ! ! Au fait, qu’est-ce que ça me fait ? Tiens ! j’aime mieux la tante.

Tu pourrais te contenter d’un simple coup de pistolet à quinze pas ; c’est déjà bien gentil !… Entre nous, Florentine ne vaut pas davantage hein ?

— Je ne vous ai pas retenu les cinquante francs que vous me devez depuis six mois, comment ! — Ah ! bien, parrain, ça passera pour les intérêts des cent écus que tu m’as donnés. — Comment cela ? — Parce qu’il y a quinze jours que je te les demandais ; parrain, faut être juste !

— « Le marquis de Chancelles est à Naples, » dis donc ! — Ah ! — Tiens ! Naples, c’est une idée, viens-tu à Naples ? — Je n’ai pas le sou cette année… faudrait vendre des rentes ou me défaire de Julia. — Défais-toi plutôt de Julia, bête !

— Écoutez, Juliette ! Bourdin m’a tout conté. — Hein ? — Tout ! — Quoi ? — Tout ! — Eh bien ! voilà du propre !

Il faut le décider, voyons ! ! ! Épouse Claire, avec le bois de Nangie, ou prends Clémence, tu auras les moulins !… Veux-tu le bois, ou veux-tu les moulins ? — Ah ! parrain, je voudrais… — Le bois et les moulins ? — Parrain, je voudrais Félicie, qui n’a ni bois ni moulins. — Vous êtes un sot, filleul. — Je suis amoureux, parrain. — Vous êtes un sot, filleul

— Payes-tu cher à ton hôtel ?

— Affreusement cher, je ne paye pas.

ON A SOUVENT BESOIN D’UN PLUS PETIT QUE SOI.


— Voyez-vous là, au second quadrille… des épis de diamants… — Charmante personne ! — Je veux vous présenter après la danse : vous serez enchanté de faire la connaissance de la baronne de Cocardeau. — Je le suis déjà, mosieu le baron, d’avoir fait la vôtre !

Voyons ! j’aime Clara, si c’est face ; si c’est pile, j’aime Augustine.