Le Crépuscule des dieux (Élémir Bourges)

P.-V. Stock.
ÉLÉMIR BOURGES

LE
CRÉPUSCULE
DES DIEUX
NOUVELLE ÉDITION
PARIS. — I
P.-V. STOCK, ÉDITEUR
(Ancienne Librairie TRESSE & STOCK)
27. RUE DE RICHELIEU
et
16, RUE MOLIÈRE

1901

À
HENRI SIGNORET

Si quelqu’un me reprend que mes vers eschauffez
Ne sont rien que de meurtre et de sang estoffez,
Qu’on n’y lit que fureur, que massacre, que rage,
Qu’horreur, malheur, poison, trahison et carnage,
Je lui respons : Ami, ces mots que tu reprens,
Sont les vocables d’art de ce que j’entreprens ;
Les flateurs de l’Amour ne chantent que leurs vices,
Que vocables choisis à peindre les délices,
Que miel, que ris, que jeux, amours et passe-temps,
Une heureuse follie à consommer son temps…
Ce siècle, autre en ses mœurs, demande un autre style.
Cueillons des fruicts amers desquels il est fertile.
Non, il n’est plus permis sa veine desguiser ;
La main peut s’endormir, non l’âme reposer.

Agrippa d’Aubigné.

TABLE DES MATIÈRES

(ne fait pas partie de l’ouvrage original)

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