Le Correcteur typographe (Brossard)/volume 2/30/02

Imprimerie de Chatelaudren (2p. 803-806).


II

ASTÉRISQUE


L’astérisque, ou étoile, est un signe en forme d’étoile (d’où la deuxième dénomination), que l’on utilise pour divers usages, en l’accompagnant ou non de parenthèses.

L’épaisseur de ce signe, fondu en supérieure, est, dans chaque corps, d’environ le quart du cadratin. Sa forme varie suivant le type de caractère auquel il appartient (type anglais, Didot, elzévir, etc.) et les Fonderies.

1. Dans les psaumes, dans les hymnes liturgiques, l’astérisque indique les pauses du chant :

Dixit Dominus Domino meo :  * Sede à dextris meis.
Donec ponam inimicos meos : * scabellum pedum tuorum.

Il indique également les renvois des répons brefs :


℟ In manus tuas, Domine, * commendo spiritum meum.
In manus tuas.
℣ Redemisti nos, Domine, Deus veritatis. Commendo spi-ritum meum.

2. L’astérisque est employé comme renvoi ou appel de note, avec ou sans parenthèses :

Les étoiles sont proprement en usage pour marquer les notes ou additions qu’un auteur fait dans son ouvrage (*).

(*) La Science pratique de l’Imprimerie, p. 211.

L’ordre alphabétique adopté par l’Auteur de ce Manuel (*) permettait d’élargir le cadre de son ouvrage sans s’écarter du plan primitif…

(*) Nouveau Manuel complet de Typographie, p. xi.

L’emploi de l’astérisque comme appel de note tend de plus en plus à disparaître : lorsque quatre ou cinq astérisques se trouvent réunis, l’aspect produit à l’œil est loin d’être agréable ; le blanc existant entre les deux mots voisins séparés par ces supérieures paraît exagéré ; enfin le lecteur peut commettre une erreur en les comptant.

3. L’astérisque sert de signature accessoire aux cartons et aux onglets refaits dans un labeur ; nombre d’imprimeries l’adjoignent, concurremment avec le point, aux signatures régulières pour indiquer les encarts des feuilles in-12, in-18, etc.

typographie.
1*
 

4. Placés au commencement d’un alinéa, les astérisques en forme de triangle indiquent le début d’un paragraphe :

⁂ Tout en respectant des principes posés avec une rigoureuse précision, il a fallu, dans plusieurs passages relatifs soit à la composition, soit à la mise en train, modifier le texte de manière qu’il restât en harmonie avec nos types actuels.

5. L’astérisque, accolé à un mot, soit qu’il le suive, soit qu’il le précède, n’est séparé de ce mot que par une espace de 1 point et demi au plus ; dans les lignes serrées, l’espace peut être de 1 point seulement.

6. Disposés en triangle, au milieu de la justification, les astérisques font office de filet de séparation : ils sont généralement espacés 1 point ou 1 point et demi ; enfin ils sont isolés, du texte qui les précède et de celui qui les suit, par des blancs en rapport avec l’interlignage du texte et avec les blancs du volume :

malgré la considération d’une certaine responsabilité morale par laquelle j’ai essayé de vaincre leur modestie.

Ce Manuel n’est point une simple et aride description des ustensiles et des travaux de l’imprimerie ; le mécanisme des opérations d’un tel art…

7. La ligne d’astérisques faisant office de filet de séparation se place, indifféremment, en pied ou en tête de page ou de colonne ; toutefois, certains auteurs conseillent de la rejeter de préférence en tête de page.

8. Dans les classiques, l’astérisque est fréquemment employé sans parenthèses ; placé après un mot de patois, un nom propre, une expression étrangère, etc., il indique que le lecteur trouvera l’explication du mot ou de l’expression dans un lexique sommaire placé au bas de chaque page, à la fin de la leçon, du chapitre ou même du volume.

9. Au même titre que le point, on utilise l’astérisque après l’initiale d’un nom propre dont toutes les autres lettres sont supprimées ; indifféremment, le nombre des astérisques suivant l’initiale s’élève à trois ou est égal à celui des syllabes ou des lettres du nom.

10. Pour distinguer certains articles, dans les dictionnaires, dans les catalogues, dans les tables des matières ou autres nomenclatures, on emploie l’astérisque en lui donnant une valeur conventionnelle, indiquée au début de l’ouvrage ou du travail.

11. Dans les ouvrages de botanique, l’astérisque placé après un synonyme indique qu’on rencontre dans l’ouvrage cité une description de la plante ou de la fleur écrite d’après nature.

12. « Dans les anciens manuscrits, l’astérisque est employé soit pour indiquer des endroits où le texte est mutilé, soit pour marquer des transpositions de mots ou de vers, soit encore pour signaler des additions ou des passages sur lesquels on veut appeler particulièrement l’attention du lecteur. Quelquefois aussi, il n’a d’autre objet que de séparer certains mots[1]. »

  1. D’après Larousse. — En diplomatique.