Traduction de Claude-Étienne Savary.
LE CORAN,

traduit de l’arabe, accompagné de notes, précédé d’un abrégé de la vie de Mahomet, tiré des écrivains orientaux les plus estimés.

Seconde partie.
Réédition de 1821 (première édition en 1782).

Publié à Paris et Amsterdam par G. Dufour, Libraire.
◄  Chapitre LXII Sourate 63 Chapitre LXIV  ►


CHAPITRE LXIII.
Les Impies.

donné à Médine, composé de 11 versets.

Au nom de Dieu clément et miséricordieux.


Lorsque les impies sont en ta présence, ils disent : Nous rendons témoignage à la vérité de ta mission ; Dieu t’a revêtu du caractère auguste d’apôtre, et le Seigneur rend témoignage que les impies sont livrés au mensonge.

2Ils se font un voile de leurs sermens. Ils écartent les hommes des voies du salut. Leurs actions sont marquées au coin de l’iniquité.

3Apostats de l’islamisme, le sceau de Dieu est gravé sur leurs cœurs. Ils n’écouteront plus la sagesse.

4Ils ont la beauté en partage. Ils parlent avec grâce. Leur taille est droite et majestueuse, mais ils frissonnent au moindre bruit. Ils sont vos ennemis ; défiez-vous de leur perfidie. Le Tout-Puissant combattra contre eux, parce qu’ils ont abandonné la foi.

5Invitez-les à recourir au prophète ; promettez-leur qu’il implorera pour eux la miséricorde divine ; ils secouent la tête et tournent le dos avec un orgueilleux mépros.

6Implore ou non le ciel en leur faveur, leur sort ne changera point ; Dieu ne leur pardonnera plus ; il ne dirige point les prévaricateurs.

7N’aidez point de vos biens, disent-ils à leurs semblables, ceux qui défendent le parti du prophète, jusqu’à ce qu’ils l’aient abandonné. Mais le Tout-Puissant possède les trésors du ciel et de la terre, et les impies ne le conçoivent pas.

8Si nous retournions à Médine, ajoutent-ils, le parti le plus fort chasserait le plus faible. La puissance appartient à Dieu. Il en fait part à son envoyé et aux fidèles ; et les impies l’ignorent.

9O croyans ! que vos enfans et vos richesses ne vous fassent point oublier le souvenir du Seigneur ; cet oubli mettrait le sceau à votre réprobation.

10Versez dans le sein de l’indigent une portion des biens que le ciel vous a départis, avant que la mort vous surprenne, de peur que vous ne soyez obligés de dire : Seigneur, si tu daignes prolonger le terme de mes jours, je ferai l’aumône et pratiquerai la vertu.

11Mais Dieu ne différera pas d’un instant le terme prescrit. Il est le témoin de toutes les actions.