Société d’éditions publications et industries annexes (p. 93-102).

CHAPITRE XIV

On était en janvier. Sous un ciel brumeux et doux, Barrière travaillait dans son jardin, de bonne humeur, ainsi qu’à l’ordinaire. Les injures du monde passaient sur son cœur comme le vent sur le fleuve, sans en troubler le fond. Ce qui le chagrinait, c’était l’obstination de Mariette dans son renoncement au beau mariage dont il s’était glorifié et aussi, par conséquent, la discrétion de Philippe qui ne rendait visite à ses voisins que par intermittences et pendant quelques minutes chaque fois.

Philippe, à la vérité, espérait que Mariette se délivrerait de ses scrupules imaginaires et reviendrait à la simple raison, à la joie de vivre. M. Ravin était allé, selon son habitude en la saison d’hiver, entreprendre aux environs de Paris une tournée d’affaires. Philippe comptait bien qu’à son retour, dans deux ou trois semaines, le nuage absurde qui avait assombri son bonheur serait dissipé tout à fait.

Barrière n’avait pas, au moins pour l’instant, une aussi grande confiance. Car Mariette, qui dans sa candeur ignorait que l’opinion du monde est aussi changeante que la couleur du ciel, conserverait longtemps, peut-être toujours, ses appréhensions. Mais, enfin, d’où sortait cette rumeur d’infamie ? Barrière s’en inquiétait sérieusement, pour la première fois, pendant que dans une serre il humectait au moyen d’une éponge ses plantes grasses. Le souci de son labeur l’avait tellement absorbé tout le long de sa vie que jamais le soupçon ne l’avait effleuré que l’un quelconque de ses semblables daignât s’occuper de personne.

Certes, M. Ravin lui avait désigné en Micquemic le promoteur de la calomnie publique. Mais, réflexion faite, il ne consentait pas à incriminer un fainéant, qui n’était rien au monde et qui n’avait évidemment aucun intérêt, bien au contraire, à lui nuire et à le salir. Oh ! parbleu, il comptait dans la ville, comme tous les favorisés de la fortune, des envieux et des jaloux. Mais un ennemi assez téméraire pour semer la pire des médisances, il n’en connaissait point.

Or, le soir, dans la nuit, tandis qu’il se rendait à la poste, il croisa Philippe qui revenait de son magasin.

— Tiens, Philippe ! Et comment allez-vous ? Et votre père ?

— Bien. Mon père aussi, assez content de son voyage.

— Tant mieux ! Dites-moi, j’ai beaucoup songé aujourd’hui à l’imbécile qui a semé dans le public l’histoire de la cassette. Qui diantre peut-il être ?

— Il me semble que mon père vous l’a signalé.

— Votre père se trompe. Ou plutôt, on l’a mal renseigné… Micquemic ?… Non, non, c’est impossible !

— Ah ! monsieur Barrière, non, mon père ne s’est pas trompé. Voilà d’ailleurs quelques jours que je me suis renseigné moi-même, et à la bonne source ; mes renseignements corroborent ceux de mon père.

— Je devine sans peine la bonne source. Pourtant réfléchissons bien : il n’est pas fatalement obligatoire que le promoteur de la calomnie soit l’un des quatre survivants de ce temps si lointain de la truelle et du mortier. Un scélérat de n’importe quel âge, et de n’importe quelle condition a très bien pu trouver dans le mensonge une sorte de jouissance. Il y a, en effet, une jouissance dans l’action du mal comme il y en a une dans l’action du bien.

— Je n’en disconviens pas. Mais à nous en tenir à ces quatre survivants, en voyez-vous un autre que ce Micquemic capable de l’abominable méfait ?

— À vrai dire, non.

— Eh bien ! ne doutez plus, allez. Je suis très exactement renseigné.

— Micquemic !… Un paria de misère, à peine digne du nom d’homme !… Tout de même, j’ai tellement peur de me tromper, d’accuser à tort un innocent ! Porter préjudice à un pauvre diable sans défense !…

— Il n’a pas eu peur, lui.

— C’est vrai. Mais la personne qui vous a renseigné, Philippe, n’a-t-elle pas pu, elle aussi, inventer un mensonge, afin de vous lancer sur une fausse piste ?

— Je ne le crois pas.

— Ah ! Micquemic ! soupira tristement Barrière, que le doute tourmentait encore. Té ! Admettons sans plus d’hésitation qu’il ait imaginé un tel roman, comment des gens raisonnables peuvent-ils tout de go, comme des enfants vicieux, croire à des racontars ?… Ah ! Micquemic, je l’ai assisté de mon mieux, à maintes reprises, et il est si déférent vis-à-vis de moi !… Vous l’avez vu, l’autre dimanche.

— Vous étonnez-vous qu’il y ait parmi les hommes des ingrats et des fous ?

— Non, Philippe. Il ne faut plus s’étonner de rien. En tout cas, je le pincerai facilement, ce fainéant, s’il est le coupable. Le difficile peut-être sera d’obtenir son aveu.

— Quel drame nous vivons, tout de même, et sans en avoir l’air ! Quel mal peut provoquer la parole du premier venu !

— Après tout, je suis tranquille. Et je vais vous faire, moi, un aveu : quand je le voudrai, et ça ne tardera pas, je balaierai cet odieux bruit de l’opinion publique, je mettrai tout le monde à la raison. J’ai mon idée.

— Ah !… Suis-je indiscret de vous demander…

— Il est prudent de ne pas en parler encore. Les plus lâches seront obligés de prendre parti pour ou contre moi. J’ai mon idée. Une surprise !

Philippe, trop poli pour insister, auprès du père de Mariette, dit doucement :

— Je ne cache pas mon impatience…

— Non, ne soyons pas impatients. Jamais !… Allons, que je ne vous retienne pas. Venez donc nous voir plus souvent.

— Je viendrai bientôt. Mais, en l’absence de mon père, j’ai tant d’occupations !

— Je comprends. Allons, mes respects chez vous.

— Tous mes vœux à Mariette et à sa maman. À bientôt !

Barrière continua son chemin par les rues étroites, quelques-unes obscures, jusqu’au delà de la Marine. Un quart d’heure après, il sortait du bureau de poste, lorsqu’un loqueteux surgissant de l’encoignure d’un vieux porche l’agrippa de ses doigts crochus. C’était Micquemic, qui, l’ayant tout à l’heure aperçu du seuil d’un cabaret avait guetté son retour.

— Ouais, monsieur Barrière !

Celui-ci recula de frayeur.

— Qui est là ?

— Vous ne reconnaissez pas les amis ? Je veux vous parler de quelque chose de sérieux.

— Tiens !… Toi, Micquemic ! Le hasard fait parfois bien les choses. J’ai à te parler, moi aussi. Suis-moi.

Ils s’en allèrent au café Catalan, le plus ancien cabaret d’Agde, au coin du quai de la Marine, et qui exhale une forte odeur d’alcool, d’anis et de goudron. Sous son plafond très bas, luisant d’une platine jaune, les pêcheurs, les bateliers, des ouvriers de la charpente et de la voilure viennent s’asseoir sur ses bancs de bois, jouer et boire à ses tables tapissées de toile cirée rouge, dans un tumulte de bavardages, de disputes et de rires.

À l’écart de tout ce brave monde, Barrière commanda un litre de vin pour Micquemic, qui se pourléchait les lèvres, et pour lui une tasse de café. Puis, se penchant sur la table, il interrogea l’humble sire du Cap :

— Dis-moi, tu es au courant des bruits ridicules qui courent sur mon compte ?

— Pardi ! Comme toute la ville.

— On raconte que, du temps que nous étions maçons, j’ai volé une cassette pleine d’or.

— Mon Dieu, on raconte tant de choses sur l’un, sur l’autre. Faut pas prêter de l’attention. D’ailleurs, ces bruits s’apaisent.

— Ce n’est pas la question. Suis-je un voleur ?

— Oh ! oh !… Ce n’est pas à moi qu’on racontera ça ! protesta Micquemic, qui se versait une seconde rasade.

— Ne mens pas ! On t’accuse, toi, d’avoir précisément raconté cette histoire.

— Moi ! et qui ?

— Tu dois le savoir.

— Moi ! Moi ! Qu’on vienne me le soutenir en face !

Micquemic se frappait la poitrine à grands coups d’indignation, la trogne spongieuse et écarlate, les yeux mouillés de larmes.

— Ne sois pas si pressé dans tes protestations. Réfléchis que, dans ce vieux château, sous l’escalier, où j’aurais découvert la merveilleuse cassette, nous étions seuls, toi et moi.

— C’est vrai : nous étions seuls, je m’en souviens toujours. Je sais également que vous avez été toujours bon pour moi, dans ma chienne d’existence. Té ! justement, j’avais quelque chose à vous demander.

— Pardon ! Écoute-moi. C’est du Château Vert, paraît-il, qu’est sorti ce monstre de mensonge, et c’est toi seul qui as pu l’imaginer devant les hôteliers du Grau.

— Ces gens-là sont des canailles !

— Tu viendras un jour avec moi, mais dans deux semaines d’ici, répéter aux Jalade qu’ils sont des canailles.

Micquemic se gratta la tête, et d’un ton bourru il grommela :

— Pourquoi dans deux semaines ?

— J’ai mon idée.

— Bien. Je suis à vos ordres. À moins que ma femme malade… Ah ! ma pauvre femme ! J’ai pas le sou ! C’est à cause d’elle que je vous ai accroché dans la rue… Si vous m’aidiez un peu, un tout petit peu…

— Farceur, va !… Et dire qu’un mot de toi a pu faire tant de mal !…

— Non ! Non ! Je n’ai jamais parlé sur vous.

— Finissons-en. Tu m’accompagneras au Château Vert le jour que je t’indiquerai. Quant à l’aide que tu sollicites une fois encore, viens chez moi demain matin.

— Bon ! Et mille fois merci, monsieur Barrière.

Tandis que Micquemic achevait la bouteille, Barrière paya les consommations. Après quoi, saluant d’un bonsoir cordial les clients familiers, qu’excitaient en leurs puériles discussions la fièvre de jeu et le feu de l’alcool, il sortit.

Le lendemain, vers dix heures de la matinée, Micquemic n’oublia point de se rendre chez l’horticulteur. Or, il atteignait la grille des Ravin, lorsqu’il reconnut devant leur porte, contre le trottoir, l’auto de M. Philippe. Avant de tourner dans le chemin rustique des Barrière, il s’arrêta une seconde, par curiosité de gueux toujours à l’affût de bonnes occasions de quémande. Comme Mme Ravin accompagnait son fils à la voiture, il eut envie de leur présenter quelque prière. Mais ils ne l’auraient pas écouté. Car ils semblaient tellement soucieux qu’ils ne le regardèrent même pas. Alors, de ses jambes cagneuses, il s’engagea dans le chemin et, sans hésitation, il pressa le timbre a la porte des Barrière.

Celui-ci, dans le fond du jardin, parmi la jolie clarté du soleil matinal, déblayait d’un amas de feuilles mortes une rangée de fins roseaux japonais.

— Me voilà ! salua Micquemic.

— Je savais qu’aujourd’hui tu ne manquerais pas au rendez-vous. Nous verrons si plus tard tu seras également exact.

— Plus tard, quand vous voudrez.

— En attendant, vaurien, prends ce billet de cinquante. Seulement, tu sais, ce n’est pas pour acheter ton témoignage. J’entends que toujours et partout tu dises la vérité.

— Ce n’est pas difficile.

Micquemic, qui s’était emparé du billot pour l’enfouir dans la poche de son pantalon tout bariolé de rapiéçages, aurait maintenant, pour complaire à M. Barrière, consenti à renier ses père et mère.

— Et M. Barrière, savez-vous ce que je viens de voir !

— Ne mens pas, au moins.

— Par exemple !… Dans quel intérêt mentir !… J’ai vu, devant la porte des Ravin, une auto, et puis Mme Ravin qui accompagnait M. Philippe. Il doit partir pour un long voyage, puisque l’auto est chargée d’une malle.

— Partir !… Pourquoi donc ? fit Barrière, ébahi. Hier soir, pourquoi me l’a-t-il caché ?

— Il n’avait pas l’air content.

— Brave garçon ! Il désespère trop tôt, lui aussi. Après tout, ça va très bien pour mon affaire.

Barrière, qui avait murmuré ces derniers mots tout bas, releva le front, et presque étonné de retrouver auprès de lui ce Micquemic encore souriant de satisfaction, il le congédia d’un geste. Micquemic s’éloigna, baladi-baladan, le dos courbé.

Barrière demeura songeur devant ses roseaux. À vingt reprises, il eut la tentation d’aller à la maison annoncer le départ si imprévu de Philippe. Mais à quoi bon ? Mariette apprendrait assez tôt la déconcertante nouvelle, que sans doute elle interprèterait comme un renoncement de Philippe, une sorte de lassitude et de résignation.

Attaché avec ferveur à la culture de son domaine, qu’il voulait orgueilleux de richesses et de lumières, Barrière n’avait pas la moindre préoccupation des vulgaires besognes du ménage. Au milieu de ses plantes, il oubliait tout, le monde, la ville, sa maison. Un quart d’heure après la disparition de Micquemic, il ne songeait même plus aux sottises qui le menaçaient depuis trop longtemps. Le souvenir ne s’en représentait à lui que dans sa maison, lorsqu’il revoyait sa femme et Mariette.

Celles-ci étaient allées au marché. Barrière ne le savait plus. Mme Barrière s’appliquait toujours de son mieux à distraire sa fille. Hélas ! On connaissait déjà par la ville le départ précipité de Philippe, et cette étrange nouvelle avait surpris les deux femmes dans un magasin. Elles rentrèrent bien vite à leur maison, fort émues. À midi, un coup de cloche rappela Barrière au fond du jardin. Il arriva tout guilleret, content de ce soleil d’hiver qui réjouissait la terre. Mais quelle ne fut pas sa stupéfaction de trouver dans la salle à manger sa femme et sa fille, assises, consternées ! Sa femme, par timidité, détourna la tête ; Mariette fixa sur lui ses beaux yeux noirs, étincelants d’un chagrin où se mêlait de la colère. Il s’arrêta soudain, les talons joints, comme un soldat à l’exercice.

— Qu’y a-t-il, mon Dieu !

— Il y a, papa, que Philippe est parti.

— C’est ça qui t’inquiète !… D’abord, mon enfant, est-ce que tu ne renonces plus à ton mariage ?

— Tant que Philippe restait là si près de nous, qu’il venait, sinon en fiancé, du moins en ami, nous rendre visite de temps à autre, je gardais, malgré tout, sans oser me le dire à moi-même, un espoir que, lorsque cette bourrasque de médisances se serait éloignée, on pourrait tout doucement renouer le mariage. À présent, au contraire !… Il est parti !

— Pas pour l’éternité, voyons !

— Non. Mais il n’a pas eu même la politesse de nous faire ses adieux.

— C’est troublant, je l’avoue, il doit avoir une raison.

— Laquelle ? Je n’en vois pas.

— Parbleu ! Tu n’es pas Philippe. À son retour, il nous expliquera les motifs de sa fugue. D’ailleurs, il lui est impossible de rester longtemps éloigné de son magasin, puisque son père est absent.

On n’avait jamais vu Barrière si jovial. Il s’approcha de Mariette à pas câlins, caressa doucement sa nuque, ses épaules, et tout en épiant sa brave femme, dont la tristesse s’apaisait déjà, il dit d’une voix consolante :

— Tout s’arrangera, ma petite, j’en suis sûr. Et bientôt !… Ne vous inquiétez pas.

— Il ne faut pourtant pas comme les Jalade du Château Vert, répondit Mariette, croire béatement que tout s’arrange parce que tel est notre bon plaisir. Depuis quelques jours, tu t’enveloppes de mystère. Pourquoi, papa ? Mets-nous un peu au courant de tes projets. Si tu as des nouvelles encourageantes, tu devrais nous en faire part.

Barrière hésita un moment, le bout des doigts sur ses lèvres, qu’il avait grasses et rouges.

Brusquement il s’écria :

— Non ! Pas encore !

— Pour nous aussi tu as des secrets ? Tu penses bien que nous ne les dévoilerions à personne.

— Pardi ! Je le sais… Seulement, vous m’appelleriez peut-être toqué ou présomptueux. Et vos critiques ébranleraient ma foi, que je veux intacte dans le succès de ma tentative.

— Comme tu voudras, mon ami, murmura Mme Barrière, tandis que Mariette faisait la moue.

Il frappa dans ses mains :

— Assez bavardé !… À table ! À table !…

Il avança sa chaise, et dépliant sa serviette, il ajouta :

— Je vous dirai même que je me félicite de l’absence de Philippe et de son père. Il semble que la Providence m’assiste dans mes intentions, que je veux réaliser seul. Ainsi, on ne pourra pas prétendre, pour diminuer mon mérite, que je dois mon succès à l’affection ou à la compassion de qui que ce soit. Et j’en serai plus fier.

— Tu es drôle, papa.

— Oui, je suis drôle. Mais nous sortirons bientôt de notre cauchemar, et tu constateras qu’une fois de plus j’ai eu raison. Allons, sers-nous, Mariette.

On ne parla plus, par une sorte de prudence, pour ne pas retomber en des inquiétudes d’ailleurs si inutiles, ni du départ de Philippe, ni du secret de Barrière.

Celui-ci, après qu’il eut savouré, en vieux gourmet, sa tasse de café bien chaud, s’en retourna, comme tous les jours, à son jardin. Assez loin, au delà de la grande serre, il travailla sur une légère butte à arracher des mousses malfaisantes au pied des mimosas qu’il y avait plantés. Vers quatre heures, il descendait à la maison pour un moment de repos, lorsqu’il aperçut, en compagnie de sa femme et de sa fille, Mme Ravin qui s’apprêtait à franchir la porte de l’enclos. Les trois femmes l’aperçurent également, et pour l’attendre elles demeurèrent immobiles, souriantes.

— Monsieur Barrière, dit Mme Ravin, vous travaillez donc toujours ?

— Toujours. C’est si amusant !

— Je suis venue excuser mon fils auprès de ces dames. S’il s’est subitement décidé à s’en aller sur le littoral faire quelques promenades, et je ne sais pas pour combien de temps, il ne le sait pas lui-même, c’est qu’ici vraiment il souffrait trop. Il ne vous a pas fait ses adieux, parce que votre amitié aurait cherché à le retenir, et il n’aurait plus eu le courage d’entreprendre cette randonnée qui ne peut que lui être bienfaisante. Mais tout s’arrangera, allez, j’en suis sûre.

— Moi aussi, j’en suis sûr, déclara Barrière. Cependant, — et vous me direz que cela ne me regarde pas, — pourquoi, en l’absence de son père, quitte-t-il son magasin ?

— Oh ! nous avons le fondé de pouvoir. Et puis, mon mari ne tardera pas à rentrer… Ah ! ces enfants ! monsieur Barrière, nous les aimons trop. Allons, au revoir !

Mme Ravin embrassa une dernière fois Mariette, qui était devenue rouge de confusion, et tout exubérante de confiance et de cordialité, elle franchit le seuil de l’enclos.

— Je suis pressée. À bientôt !