Lachès (trad. Cousin)/Notes
NOTES
SUR LE LACHÈS.
J’ai eu sous les yeux l’édition générale de Bekker, Ficin et Schleiermacher.
Je retranche ἢ avec Schleiermacher et Bekker, et οὗ avec Cornarius, Heusde et Bekker, malgré l’autorité des manuscrits.
Les éditions : ἐπὶ τοῦ… Heindorf et Schleiermacher proposent ἔτι et Bekker l’adopte avec raison. Mais les manuscrits donnent-ils cette leçon ?
Heindorf, dans une note du Sophiste, pag. 441, a très bien expliqué ἐγγυτάτα ᾗ λόγῳ ὥσπερ γένει. Ἐγγυτάτα γένει, ou γένους, est une locution ordinaire pour dire : en rapport de parenté avec quelqu’un. Or Platon, voulant employer l’expression inusitée ἐγγυτάτα λόγῳ : en rapport de conversation avec quelqu’un, a dû, pour transiger avec l’usage, ajouter ὥσπερ γένει, ce qui, en ramenant ἐγγυτάτα λόγῳ à une locution à-peu-près connue, donne à la phrase de la clarté et de la grâce. — Schleiermacher avait proposé de retrancher ὥσπερ γένει, et Jacobs (in Athenæum p. 334) propose ὥσπερ δίνῃ. Bekker conserve, avec raison, ὥσπερ γένει. Il suffit d’entrer en conversation avec Socrate, ce qui est une sorte de parenté, et de l’approcher.
Toutes les éditions rapportent ceci à Lysimaque. Schleiermacher et Bekker l’attribuent avec raison à Lachès.
Toutes les éditions et Schleiermacher lui-même attribuent à Nicias νὴ τοὺς θεούς, καὶ εὖγε λέγεις, ὦ Σώκρατες, et attribuent à Lachès καὶ ἡμῖν ὡς ἀληθῶς… Mais il est aisé de voir que Nicias ne peut ainsi s’avouer vaincu, puisque plus bas il va répondre très bien à l’objection de Socrate. Il convient donc de réunir les deux phrases νὴ τοὺς θεούς… et καὶ ἡμῖν ὡς ἀληθῶς et de les mettre sur le compte de Lachès. C’est ce qu’a fait Bekker et ce qu’avait fait Dacier.