La nouvelle administration de la Corée/Chapitre 1

LA NOUVELLE ADMINISTRATION DE LA CORÉE

CHAPITRE PREMIER

PRINCIPES ESSENTIELS ET NATURE DE LA NOUVELLE ADMINISTRATION

Il est avéré aujourd’hui que le triple objet de l’annexion de la Corée par le Japon était :

1o Mettre sur un pied d’égalité absolue les peuples japonais et coréen.

2o Assurer le bonheur et la prospérité de ces deux peuples.

3o Garantir le maintien de la paix en Extrême-Orient.

Il est d’autre part évident que la haute administration fut dès la première heure fidèle à l’esprit aussi bien qu’à la lettre de ce programme.

En fait, cette union fut le résultat d’une pétition adressée à l’Empereur et au Gouvernement de la Corée en même temps qu’à l’Empereur du Japon par le parti politique coréen Hehin Hoi (parti dont la plupart des membres appartiennent à la véritable élite intellectuelle du pays). Cette pétition exprimait le désir d’une union plus intime de la Corée et du Japon.

Au temps où cette pétition fut rédigée, le Gouvernement coréen se trouvait complètement désorganisé et presque sans défense contre les entreprises possibles des Grandes Puissances ; cette faiblesse constituait un véritable danger pour le Japon.

Le Gouvernement japonais se garda bien de donner une réponse immédiate et préféra attendre que l’opinion publique se fût prononcée dans les deux pays et ce ne fut que lorsqu’il fut assuré que les deux gouvernements et les deux peuples étaient nettement favorables à l’union des deux pays que le Gouvernement japonais prit une décision ; cette décision ayant pour objet, d’une part d’assurer le bien-être des Coréens en les protégeant contre les exactions de politiciens sans scrupule, et d’autre part, d’empêcher que la Corée ne devînt la cause d’un nouveau conflit.

Cette union s’accomplit en août 1910 sans la moindre opposition et fut plus tard reconnue officiellement par le monde entier. Depuis lors, les résultats obtenus par la nouvelle administration ont, en général, justifié la décision prise par le Gouvernement japonais.

Les finances et le système monétaire de la Corée ont été réorganisés, les impôts, plus équitablement répartis, sont plus régulièrement perçus, l’extraterritorialité a été abolie, l’autorité des juges a été affermie, l’instruction a été répandue, l’industrie a été encouragée, le nombre des voies de communication a été augmenté, l’hygiène générale a été améliorée et l’ordre a été maintenu. Bref, la Corée ayant, à tous point de vue, fait de grands progrès, l’œuvre civilisatrice peut et reconsidérée comme ayant terminé sa première étape.

C’est pourquoi le gouvernement japonais a décidé d’exécuter tout un programme de réformes, de façon à adapter l’administration de la Corée aux conditions nouvelles résultant des progrès réalisés.

Les troubles de 1919 retardèrent quelque peu l’exécution de ce programme ; cependant, en août 1919, eut lieu une réorganisation complète du Gouvernement coréen, le baron Saito étant nommé Gouverneur général et le Dr. Mitzuno, directeur des services administratifs.

Un rescrit impérial a clairement spécifié l’objet de cette réorganisation. Dorénavant, les Japonais et les Coréens seront considérés comme égaux, la paix de la Corée et la prospérité de ses habitants seront assurées par une administration libérale, soucieuse du bien-être pot de l’évolution intellectuelle du peuple coréen.

Dès leur arrivée à Séoul, le 2 septembre 1919, le baron Saito et le Dr. Mitzuno firent immédiatement connaitre, par voie de proclamation, leur volonté d’administrer la Corée avec justice et impartialité, conformément à la lettre et à l’esprit du rescrit d’annexion, ainsi qu’aux désirs exprimés par feu l’Empereur Meiji et par le souverain actuel ; dans cette proclamation était indiqué, dans ses grandes lignes, le nouveau programme administratif.

Pendant les deux années que suivirent, 150 lois ou règlements ont été amendés, des crédits (montant à 280 millions de yen pour la seule année de 1920) ont été accordés pour divers travaux, enfin, toutes les réformes qui entraînaient pas la revision des lois existantes ou des demandes de crédits supplémentaires ont reçu un commencement d’exécution.