Éditions Document 47 (p. 123-137).

VI

Aucun journal ne parla de Pierre Jaumes. Marion Hérelle et Jean Masson avaient promis à l’inspecteur principal Neyrac de garder le secret à condition que celui-ci leur réserverait la primeur des informations qu’il pourrait recueillir de son côté. Cependant, c’est sur cette piste de Pierre Jaumes que Neyrac avait lâché deux de ses plus habiles collaborateurs, avec mission de retrouver à tout prix le meurtrier libéré et d’établir l’emploi de son temps depuis l’heure où il était sorti de prison.

Mais les deux inspecteurs quarante-huit heures plus tard, n’avaient encore rien découvert. En prison, Jaumes avait été un détenu modèle, ce qui lui avait valu d’être employé à la bibliothèque. Quand il avait été libéré, il n’avait laissé paraître aucun sentiment, même de satisfaction, et était parti sans rien dire. On ne savait ce qu’il était devenu.

Les journaux du matin n’accordaient déjà plus qu’une colonne à l’assassinat des May Sisters. Par contre, les journaux du soir entretenaient soigneusement cette rubrique et, grandement aidés en cela par Tonio Savelli, inventaient tout ce qu’il fallait de fausses pistes. L’un d’eux annonçait la publication des mémoires de Liliane qu’hâtivement confectionnait un rédacteur auquel on avait donné trois sténographes. Et cela suffisait pour entretenir la terreur à Montmartre.

Le temps était morose. Le vent charriait par les rues des écharpes de pluie et sous le ciel bas la nuit venait vite. Les filles n’avaient point repris courage. À longueur de soirées, elles s’entretenaient du même sujet derrière les glaces des bars illuminés.

— Cochon de temps !

— Avoue-le donc. C’est pas de la pluie que tu as peur.

— C’est vrai.

— Il y a tout de même deux jours que personne n’a été tué.

— C’est qu’il cherche quelqu’un.

— Tu crois.

— Bien sûr. Tant qu’on ne l’aura pas coffré, il n’y a rien à faire… qu’à attendre.

— J’en ai marre, tu sais.

Tu voudrais peut-être qu’il te zigouille.

— Ce serait fini au moins.

La peur ne les rendait pas belles. Elles n’avaient aucun entrain. Dans les boîtes de nuit, les patrons aboyaient après les entraîneuses.

— De la gaieté, bon Dieu ! De la gaieté et du charme ! Les clients boudent. Ils s’ennuient. J’ai fait hier dix bouteilles de moins que ma moyenne. Qu’est-ce que vous foutez ?

— Si vous croyez qu’on a du cœur à l’ouvrage avec ce type qui rôde par ici !

— Des boniments.

— Je voudrais vous y voir. Tenez, le bonhomme du 7, qui est là, tout seul, il a une sale gueule. Pour rien au monde, je m’assoierais avec lui.

— Poules mouillées !

Même au Frisco, où un excellent orchestre créole se démenait pour mettre un peu de joie dans l’atmosphère, les filles demeuraient mornes. La plupart étaient de merveilleuses filles noires, à la peau délicieusement douce, aux corps souples, et qui, à l’ordinaire, étaient à l’égard de tous les événements d’une souveraine indifférence. Mais l’une, à propos de l’assassinat des deux Sisters, avait parlé du Vaudou. Et toutes elles tremblaient. C’est en vain qu’on leur avait permis de boire autant qu’elles voudraient, et elles ne s’en privaient pas. Mais cela ne leur rendait pas leur exubérance. Les libations accroissaient au contraire leur angoisse. Il leur était défendu d’évoquer dans leurs propos le meurtrier disparu. Mais rien ne pouvait leur interdire d’y penser sans cesse. Leurs grands yeux reflétaient leur muette épouvante.

— Ben vrai, c’est pas gai ici. Vous en faites des têtes, toutes !

— Adorata ! Ils t’ont donc lâchée ?

Une drôle de petite bonne femme venait d’entrer. Son visage était ravissant : on eut dit celui d’une enfant sage et rien n’était plus innocent que la candeur de ses yeux bleus. Sa bouche minuscule saignait de fard sous un petit nez mutin aux ailes mobiles. Sa robe, très courte, collait sur son buste, moulant des seins jeunes et ronds dont le décolleté sans discrétion annonçait la blancheur veinée de bleu fragile. Mais elle était bossue : une gibbosité très accentuée tordait son dos, déformait tout son corps, et ses jambes étaient d’une maigreur effrayante. Les grappes désordonnées de ses cheveux tombaient sur ses épaules.

Elle grimpa sur un tabouret et fut tout de suite entourée.

— Adorata ! On ne t’attendait pas si tôt, tu sais.

— On est rudement content de te revoir.

— Alors, comment ça s’est passé ?

Adorata secoua sa crinière.

— Envoie d’abord un glass. Du raide, hein. Un mois à la cruche, ça vous altère.

— Tu vas te rattraper.

— Gy ! Je veux.

— T’es en provisoire ?

— Tu parles. Non. Les salauds m’ont relâchée pour de bon. C’est classé, comme ils disent. Bande de ballots. Paraît que Georges est sauvé… Il leur a jacté qu’il s’était opéré tout seul… que je n’y étais pour rien… Il a fait le galant, quoi…

Un mois auparavant, Adorata avait tenté d’empoisonner son amant, un acrobate très beau, très jeune, qui s’était un moment épris de son visage d’ange. Il n’était pas le premier chez lequel la petite bossue avait, en dépit de son infirmité, fait naître une passion violente. Et ce n’était généralement pas sa difformité qui rebutait ensuite ses amants, mais bien ses sautes d’humeur perpétuelles, ses caprices jamais satisfaits, son caractère querelleur, son obscénité également qui faisait un contraste douloureux avec son visage candide. Il en avait été de l’acrobate comme des autres, mais Adorata s’était farouchement attachée à ce beau gars au corps parfait. Quand il lui avait appris qu’il avait signé un engagement pour l’Amérique et qu’il allait partir, dans une crise de rage froide, elle avait mêlé de la mort aux rats à ses aliments. L’homme avait failli mourir. On avait arrêté Adorata qui, d’ailleurs, se glorifiait de son acte.

— Bien sûr que c’est moi qui ai fait le coup, avait-elle hurlé aux inspecteurs venus l’interroger. Bande de vaches, vous pouvez bien faire de moi ce que vous voudrez. Je m’en fous. Personne d’autre n’aura Georges. Ah ! si j’avais eu des biscotos, c’est au surin que je l’aurais eu, et je me serais lavée dans son sang. Vous ne savez donc pas ce que c’est qu’une Italienne quand elle a un homme dans la peau, tas de mauviettes, de fausses-couches, d’eunuques.

Sans rancune, Georges, guéri, l’avait cependant sauvée.

— Tu vois, disait une des noires, il t’aimait tout de même.

Adorata éclata de rire.

— Ce que je m’en balance. Tu sais ; j’ai eu le temps de me faire une raison. Georges et moi, c’est fini. Enterré. On n’en parle plus.

— Blague donc pas. Tu l’as encore le béguin, Adorata devint furieuse.

— Le béguin, moi, le béguin pour ce foie-blanc. Non, tu ne m’as pas regardée. Si ç’avait été un homme, un vrai, c’est la croix des vaches qu’il me faisait. Ou bien, il me butait. Ça, c’est d’un mâle. Mais lui, il se donne des airs de gentleman. Ça pardonne, ça se charge pour me blanchir. J’ vas dire une chose. Celui-là qui n’est pas capable de haïr, il n’est pas capable d’aimer. C’est comme cela que je le comprends, moi.

— Que vas-tu faire, maintenant ?

— Je reprends le turbin. Un homme, ça peut encore se trouver, non ? J’en veux un, et puis un autre, et puis beaucoup. À en crever, t’entends. Et je ne suis pas en peine, tu sais. Il n’en manquera pas pour cavaler après moi.

Elle rejeta ses cheveux en arrière d’un mouvement brusque, bombant le torse.

— Mais en attendant, je n’ai pas de taule… Pendant que j’étais là-bas, on m’a fauché ma crèche. C’est tout juste si j’ai pu prendre une robe dans mes malles.

Une voix grave près d’elle prononça :

— Bonsoir, Adorata.

Elle se retourna. C’était Max qui venait de s’asseoir au bar, la pipe à la bouche.

— Toi, on peut dire que tu tombes à pic, fit Adorata. Je sors de tôle. J’ai pas de crèche. Passe-moi pour deux ou trois jours la clef de ta piaule. Tu seras chou. Je te revaudrai ça.

Max sourit en la regardant, fouilla dans sa poche, en tira une clef qu’il remit à la fille.

— Tiens. Voilà. Tu sais où c’est.

— Plutôt. Tout Montmartre le sait.

— Bien. Garde-la le temps que tu voudras. Je n’en ai pas besoin pour l’instant… Tu prends un verre ?

— Ce n’est pas de refus.

Quand le barman eut servi, Max reprit :

— Dis-moi ? Adorata, c’est ton vrai nom ?

— Ça fait ballot, hein ? Mais c’est mon nom. Je suis Italienne. Pas de père, bien entendu. Ma mère, je ne sais pas au juste : elle devait faire le tapin à Naples. J’avais quinze piges quand je suis venue à Paris avec un gars. Il m’a laissée tomber.

— Et depuis ?

— Qu’est-ce que ça peut te faire ? T’en sais aussi long que moi.

Max la regarda curieusement, hocha la tête.

Adorata demanda :

— Et toi, qu’est-ce que tu deviens ?

Max lança sur le bar quelques billets, se laissa souplement glisser du tabouret.

— Oh ! moi, tu sais, toujours la même chose.

Personne ne savait ce que faisait Max. La nuit, on le voyait apparaître la pipe aux lèvres, tantôt dans un bar, tantôt dans un autre. Il buvait, fumait, parlait peu, observait beaucoup. Il s’en allait, gagnait parfois sa chambre de la rue Clauzel, parfois s’enfonçait à pied dans la nuit. On était des semaines sans le voir, puis pendant des semaines on ne rencontrait que lui. Jamais on ne l’avait aperçu pendant le jour. Il avait de l’argent et se montrait généreux. Mais toujours avec politesse, il déclinait les avances des filles. On le voyait toujours seul.

Quand il fut parti, serrant des mains ici et là, l’une des noires s’approcha d’Adorata.

― Tu n’es pas folle d’aller rue Clauzel ?

— Pourquoi ?

— Après ce qui s’est passé au Minerva.

— Explique-toi.

— C’est vrai. Tu n’avais pas les gazettes là d’où tu viens.

— Des coupures seulement, celles où on parlait de Georges et de moi. Des bobards d’ailleurs. De quoi se marrer. Je me demande où ils vont chercher tout cela les journalistes. C’est mon baveux qui me les passait en douce. Un bel homme, tu sais, et bien causant. Il doit en tomber des poules, et du gratin encore. Un type à duchesse ; je ne sais pas si tu te rends compte. Mais alors, rue Clauzel ?

— Tu as connu Ruby ?

— Non. Qui c’était ?

— La Sister de Liliane. Tu connais Liliane ?

— La danseuse ? Oui. Qu’est-ce qu’elle devient, cette traînée ?

— Ruby faisait la paire avec Liliane pour le Casino,

— Bon. Et après ?

— Eh bien, il y a un type qui l’a tuée dans sa carré du Minerva. Éventrée, de là jusque-là, qu’on lui voyait les boyaux.

— Mince. Ça, c’est du travail.

— Ce n’est pas tout. Le lendemain, Liliane est tuée. Et de la même façon. Et ses seins, couic, coupés entièrement comme ceux de la Violette dont on a parlé dans le temps.

Les yeux d’Adorata brillaient.

— C’est le même type qui les a eues toutes les deux ?

— Certainement.

— Où le trouve-t-on que j’y courre ?

— Tu es complètement folle. Éventrées, je te dis.

Justement. C’est pour cela que je voudrais qu’il m’aime.

— La prison ne t’a pas réussi.

— Je me sens très bien, rassure-toi. Georges, je n’ai pas été capable de le garder. Et puis, je ne l’ai plus à la bonne. Alors, il faut se remettre au charme. Et dis un peu voir : si je reprends le pépin, moi… Car je me connais. Il me faut de l’amour. Et ça ne me dit rien, t’entends. J’en ai ma claque de souffrir. Tandis que celui-là dont tu causes, ça c’est un homme. Il peut bien me couper en morceaux, il m’aura au moins aimée comme je veux.

— Tais-toi, Adorata. Et ne va pas rue Clauzel.

— Bien sûr que j’irai. Des fois qu’il viendrait.

— Écoute, Adorata, viens plutôt chez moi.

— Merci. Laisse-moi faire. Au revoir.

Preste, elle gagna la sortie. Sur ses épaules, elle jeta un mauvais manteau qu’elle avait laissé au vestiaire.

La fille noire touchait le bois du bar et murmurait :

— Elle va attirer le malheur.

À peine Adorata avait-elle fait quelques pas dans la rue, qu’une main se posa sur son poignet. Elle sursauta, Max était devant elle. Son visage bronzé était traversé par un calme sourire,

— Tu m’attendais, dit Adorata.

— Non, répondit Max. Je n’ai plus de tabac. Et je fume un mélange que je prépare moi-même. Je voulais monter dans ma chambre en prendre. Je passais au Frisco voir si tu étais partie.

La petite bossue se mit à trottiner auprès de Max dont les enjambées étaient longues. Les gouttières s’égouttaient. Le vent faisait grincer Une enseigne.

— Tu le connais, toi, l’éventreur ? demanda Adorata.

Max la considéra du coin de l’œil, tira sur sa pipe éteinte.

— Non, fit-il placidement.

— Et tu n’as pas d’idée sur qui ça peut être ?

— Non, fit Max du même ton.

— Moi, tu sais, je voudrais bien le connaître,

— Ah ! dit encore Max sans changer d’intonation.

Adorata se risqua encore :

— Tu n’es pas bavard.

— Non, dit Max.

— Tu as des ennuis ?

— Non.

— Tu es un drôle de type.

— Non.

— Et moi je te dis que je n’en ai pas vu souvent comme toi.

— Ah !

Adorata se résigna au silence.

Quand ils parvinrent à l’hôtel Minerva, ce fut Max qui ouvrit la porte d’entrée.

— Tu as donc deux clefs, s’étonna Adorata.

— Oui, fit Max. Tu vois. Et celle-ci ouvre également ma chambre. Passe.

Ils montèrent sans rien dire dans le studio de Max. Ils entrèrent. Adorata ôta son manteau.

— Rien n’est changé, constata-t-elle.

— Tu étais déjà venue ici ?

— Oui, dans le temps, avec Stéphane.

— Stéphane ?

— Tu n’as pas dû le connaître. C’est trop vieux.

Le Martiniquais fouillait dans un tiroir, y prenait quelque chose qu’il mit rapidement dans la poche de son pardessus.

Adorata le regarda en glissant son regard sous ses paupières demi-closes.

La porte claqua. Les pas réguliers de Max descendirent l’escalier.

La jeune femme se laissa tomber sur le lit.

Un moment elle demeura étendue, les bras en croix. Son regard fixait une petite tache aux contours bizarres qui s’étoilait sur le plafond.

Puis d’un coup de reins, elle se redressa.

— Crotte alors, fit-elle pour elle-même. Ma première nuit de liberté, et je serais seule dans les toiles.

Elle s’approcha de la glace, de la main mit un peu d’ordre dans ses cheveux.

La pensée de l’éventreur la tenaillait. Il y avait au fond peu de chance pour qu’il montât la trouver dans sa chambre. S’il rôdait dans le quartier, c’est dans la rue qu’elle pouvait avoir l’occasion de le rencontrer. Et elle voulait être sa maîtresse, ne fût-ce qu’une heure. Après…

Elle n’avait pas peur de la mort, de la mort qui faisait le trottoir quelque part alentour, tout près. Elle n’avait pas peur. Devant l’entraîneuse du Frisco, elle n’avait pas crâné. De toute son âme perverse, elle souhaitait cette rencontre avec l’assassin, elle désirait cette étreinte meurtrière.

Elle remit son manteau, descendit dans la rue.

Sur le pas de la porte, elle jeta à droite et à gauche un coup d’œil. La rue Clauzel était déserte. Personne. Rien que cette nuit humide parcourue de reflets.

Adorata se mit à marcher, s’éloigna.

Elle n’avait pas aperçu Max qui, caché dans une encoignure, l’avait regardée partir avec un étrange sourire, sa pipe éteinte accrochée au coin de la bouche.

 

Vers quatre heures de l’après-midi, le barman du Frisco arrivait au bar complètement vide à cette heure. Sur le seuil, il se heurta à l’entraîneuse noire qui avait abjuré Adorata de ne pas se rendre rue Clauzel.

— Qu’est-ce que tu viens fiche à cette heure ?

— As-tu vu Adorata ?

— Pourquoi veux-tu que je l’ai vue. C’est pas une heure pour elle. Elle viendra faire un tour plus tard.

— Ah ! j’ai peur…

— Vous me faites rigoler avec votre éventreur Dirait-on pas qu’il va tuer toutes les poules de Montmartre.

— Je ne sais pas.

Ils entrèrent tous les deux. La salle était pleine d’ombre. Ils laissèrent la porte ouverte.

Le groom qui n’avait pas encore mis sa livrée rôdaillait.

— On a téléphoné de Maisons, dit-il au barman Dans la seconde, vous êtes refait. Tanka dans les choux,

— C’est le petit Bob qui m’avait donné le tuyau. D’habitude, ils sont bons.

— Faut croire qu’il s’est gourré cette fois. Heureusement que je vous ai pas écouté. Je serais de la revue.

— Qu’est-ce que tu avais joué ?

— Vieux Macaque à cheval.

— Qu’est-ce qu’il a fait ?

— 102 à la place.

— Tu ne t’embêtes pas.

— Je fais peut-être mieux. J’avais un rapport sur le Boussac pour la troisième.

— On ne t’a pas encore tubé ?

— Non. J’attends. Je ne sais pas ce qu’il fout.

On entendit un crieur de journaux qui remontait la rue en hurlant quelque chose d’incompréhensible.

Le barman dit :

— Achète le canard. Il y a peut-être le résultat de la troisième.

Le groom sortit en courant.

Presqu’aussitôt, il revint. Il était blême et il bégayait.

— Ah ça alors… Ah ça alors…

Le barman ricana :

— Qu’est-ce qu’il y a ? Ton Boussac dans le lac ?

Le groom tendit le journal.

— Non… regarde.

Sur les sept colonnes de la feuille grasse d’encre d’imprimerie, un titre énorme s’étalait :

Encore un crime rue Clauzel
L’éventreur fait une troisième victime.

Et dessous, sur deux colonnes, le joli visage angélique d’Adorata souriait.