Edouard Garand (73 Voir et modifier les données sur Wikidatap. av-propos).

AVANT-PROPOS



Des grandes figures parmi les découvreurs de l’Ouest : Jolliet, Marquette, De la Salle et De la Vérendrye, deux n’ont fait que passer. De la Salle nous a révélé le pays au sud-ouest du lac Michigan et la vallée du Mississippi jusqu’au golfe du Mexique. De la Vérendrye, le découvreur de notre ouest canadien, portant là-haut le nom français, a établi partout, du lac Supérieur jusqu’au pied des Montagnes Rocheuses, une chaîne de postes français ou comptoirs de traite pour l’échange de pelleteries avec les sauvages.

Au nombre des illustrations secondaires d’officiers français dans l’ouest, nulle n’est supérieure à celle du chevalier Henri de Tonty. Il en a moins été parlé, peut-être en raison de sa modestie à se faire valoir comme d’autres qui, dans de longs mémoires adressés aux officiers-généraux ou au ministre en France, vantaient leurs services en vue d’en retirer quelque promotion, avancement ou gratification en argent.

Ce n’est qu’en réunissant les fragments épars, les mentions ici et là dans les relations de l’époque que l’on peut présenter une relation assez suivie de la vie du fidèle lieutenant de Cavelier de la Salle dans l’ouest de la Nouvelle-France.

Tonty était un homme d’entreprise, de courage, de résolution. Tous les détails que l’on découvre le concernant donnent une haute impression de son caractère tant comme officier que comme particulier. Sa constance et son dévouement aux œuvres de La Salle sont marqués non seulement par une stricte obéissance à ses ordres, mais aussi par une amitié fidèle et une générosité chevaleresque. Sa valeur et son adresse ressortent fortement dans ses rapports avec les sauvages, en temps de guerre comme en temps de paix.

Henri de Tonty a été le moins égoïste, le plus loyal, le plus franc, le plus intelligent officier que la France plaça dans les régions de l’ouest.

Il n’a jamais été engagé dans aucune entreprise de traite à l’instar de tant d’autres, pour un profit personnel. Il a servi bravement et sincèrement son chef et il a contribué plus que n’importe qui à l’exploration et à l’établissement de la vallée du Mississippi sous le régime français. Il n’y a que des louanges à son égard chez les auteurs contemporains.

Le Père Saint-Cosme dit que Tonty était très considéré des voyageurs et beaucoup aimé, craint et respecté des sauvages de ces régions.

C’est pourquoi nous avons voulu présenter aux lecteurs du Roman Canadien, sous une forme aussi attrayante que possible, ce que nous avons pu recueillir sur cet officier.

L’AUTEUR.