Éditions Albert Lévesque (p. 13-29).

LA BLESSURE



« Le passé nous ronge et nous tue si nous ne nous laissons pas défendre par les forces neuves du présent. »
Cahuet


PROLOGUE




DANS le parloir de l’institution, une dame attendait. Petite et presque frêle dans sa toilette sombre, coiffée d’un petit feutre noir, elle semblait, au premier abord, plutôt jeune, mais les mèches de sa chevelure qui frôlaient ses joues pâles, étaient complètement blanches ; quelques rides marquaient sa peau lisse et fine, et ses yeux, d’un bleu sombre, semblaient garder dans la douceur triste du regard, l’empreinte de bien des larmes…

Une religieuse s’approcha :

— Vous désirez, madame ?

— Visiter la Crèche, s’il vous plaît.

— Ce n’est pas jour de visite, madame…

— Je suis ici de passage seulement, j’aurais voulu visiter ; mais, si c’est impossible…

— Je vais demander à notre mère supérieure… Votre nom, s’il vous plaît ?

— Madame Saint-Denis.

— Je vais m’informer tout de suite, veuillez attendre madame.

Quelques instants plus tard, la religieuse revint, accompagnant la supérieure.

— Suzanne ! Quelle bonne surprise ! s’écria celle-ci, en donnant à la visiteuse un baiser sur chaque joue.

— Chère amie, dit madame Saint-Denis, je ne vous savais pas à Québec, je vous croyais en mission !

— Je suis revenue ici depuis déjà trois ans… Vous désirez visiter ?

— Si c’est possible ; j’ai rencontré cette semaine une amie qui m’a tant parlé du pathétique de cette institution, que j’ai désiré la voir moi-même !

— Vous habitez toujours Val-Ombreux ?

— Toujours ! Et je ne fais que de rares apparitions en ville !

— Notre institution n’est ni assez grande, ni assez moderne. Nous faisons de notre mieux, mais les petits abandonnés deviennent de plus en plus nombreux… nous sommes en instance auprès des autorités… nous voulons de l’aide pour réaliser le projet que nous faisons d’un établissement plus grand, plus hygiénique, enfin plus en rapport avec les nécessités des temps et le progrès de la science…

— Où serait cette institution ?

— Sur le Chemin Ste-Foy… Mais allons ! Sœur Saint-Amable va nous accompagner et vous allez voir tous nos pauvres petits !

On monta un escalier et on suivit un long corridor ; la sœur ouvrit une porte. Dans un grand dortoir, une trentaine de petits lits étaient alignés.

— On peut entrer ? questionna la visiteuse.

— Certainement.

Madame Saint-Denis entra. Les bébés dormaient presque tous. Les uns souriaient aux anges et semblaient pleins de santé ; les autres plutôt rachitiques et presque laids… certains d’entre eux tendaient leurs petits bras dans une muette et inconsciente supplique. L’un d’eux pleurait un peu. De sa main gantée, la visiteuse le tapota tout doucement… « La… la… la… » fit-elle, et le pauvre bébé se calma.

À la tête de chaque petit lit était suspendue une étiquette, marquée d’un seul nom : « Madeleine », « Pierre », « Hedwidge », chaque bébé avait le sien.

Après avoir visité ainsi plusieurs dortoirs, tous à peu près semblables, madame Saint-Denis s’écria :

— Mais, dites-moi donc, combien en avez-vous ? Il me semble que vos bébés sont innombrables !

— Nous en avons plus d’une centaine ! Ceux que vous avez vus varient en âge de huit jours à un an !

— En avez-vous qui marchent ? Qui peuvent parler, jouer ?

— Sans doute, et vous allez les voir ! Nous les gardons jusqu’à trois ans ou environ. Il y en a une trentaine de ceux-là. Voici une de leurs salles de récréation, continua la religieuse, ouvrant une porte.

Là se trouvaient une quinzaine des plus grands bébés. Les uns se berçaient sur des petits chevaux de bois, les autres dans de petites chaises berçantes, d’autres encore se laissaient glisser, avec des cris de joie, sur une planche en pente, glissoire improvisée qui semblait faire leur bonheur ! C’était touchant et navrant à la fois…

— Et ce petit, qui ne joue pas ? fit madame Saint-Denis, avisant un bambin pâle, à grands yeux noirs, qui pensif, assis par terre, nouait et dénouait ses petits doigts.

— Celui-là, dit sœur Saint-Amable, c’est un petit rêveur. Il se tient souvent seul, comme vous le voyez là. Il a toujours l’air de chercher quelque chose !

— Est-il intelligent ?

— Très intelligent ; Marcel venez ici, appela la sœur.

L’enfant se leva tout de suite, et s’approcha.

— Bonjour, petit Marcel, dit madame Saint-Denis ; veux-tu me donner la main ?

L’enfant leva les yeux vers elle et tendit sa petite main sans hésiter.

— Cher petit, dit la visiteuse, comme tu es sérieux ! Ne sourit-il jamais ? dit-elle à la sœur.

— Oui, madame, très souvent. Marcel, nous irons tantôt, si vous êtes sage, faire une promenade dehors… Êtes-vous content ?

L’enfant regarda la religieuse, et sa figure s’illumina d’un charmant sourire, qui creusa deux délicieuses fossettes dans ses joues pâles…

— Cher mignon ! fit madame Saint-Denis, en l’embrassant : vous ne consentiriez pas, ma sœur, à me le confier pour un mois ou deux ?

— Songeriez-vous à une adoption ?

— Nullement ! Mais je me disais qu’un séjour à la ferme mettrait du rose à ces joues pâles et un peu de vigueur dans ces petits membres là !

La supérieure ne répondit pas et on continua la visite. Lorsqu’elle fut terminée, on retourna au parloir.

— Je suis émerveillée, dit madame Saint-Denis, de la manière admirable dont vous tirez parti du peu d’espace que vous avez pour un si grand nombre de bébés. Dites-moi, ces pauvres petits, sont-ils tous vraiment les enfants du vice ?

— Pas du vice, répondit avec indulgence la sainte religieuse, mais des suites de la pauvre faiblesse humaine… de la légèreté… d’accidents… que sais-je ? Tous, cependant, sont des abandonnés. Et à ce titre ils ont droit à notre charité !

— Qui leur donne un nom ?

— Nous-mêmes, lorsque nous les faisons baptiser sous condition à leur arrivée. Quelques-uns, cependant, ont un nom attaché à leurs vêtements… c’est l’exception.

— Et le petit Marcel ?

— Celui-là nous est survenu dans des circonstances exceptionnelles… Racontez donc à madame Saint-Denis, ma sœur Saint-Amable, l’arrivée de ce bébé !

— C’était en 1903, au mois de septembre, dit la sœur. Il était environ neuf heures, il faisait déjà noir. On sonne… J’ouvre le guichet de la porte et j’aperçois une femme âgée qui tient un bébé dans ses bras.

— Je viens laisser ce bébé ici, dit-elle, il n’a pas de parents.

— Vous n’êtes pas sa grand’mère ?

— Aucunement parente du bébé. Permettez-moi d’entrer, ma mère, je vais vous raconter la chose.

Je la fis entrer, et voici, presque textuellement, ce qu’elle me raconta :

« Je suis étrangère, je demeure aux États-Unis, à Waterville. Nous sommes là beaucoup de Canadiens-français. J’ai des parents à Montréal et aux environs de Québec et je suis venue les voir. Hier, je me trouvais à bord du bateau venant de Montréal. Parmi les passagers de seconde, je remarquai une jeune femme, à l’air extrêmement malade, qui tenait dans ses bras un tout jeune bébé. Depuis quelque temps, il pleurait beaucoup, et je voulus l’aider à le calmer : mais elle refusa en me remerciant poliment. Soudain, je la vis pâlir et le bébé glissa sur ses genoux… je me précipitai et je le saisis à temps pour l’empêcher de rouler par terre ! Je regardai la mère, elle semblait évanouie… J’avertis alors la gardienne, qui lui donna des soins et, au bout de quelques minutes, elle ouvrit les yeux.

— Mon bébé ? murmura-t-elle.

Je lui montrai l’enfant qui s’était endormi dans mes bras. Elle le saisit et le couvrit de baisers convulsifs…

— Je vais mourir ! murmura-t-elle.

— Non, non, dis-je, au matin nous serons à Québec et vous verrez un docteur !

— Je vais mourir avant ça… je le sens ! Mais lui, pauvre petit, que ne puis-je l’emporter avec moi !… Ah ! Je me savais mourante… mais j’espérais pouvoir me rendre…

— S’il vous arrive malheur, où voulez-vous qu’on porte le bébé ?

— À la Crèche !

À ce moment la gardienne revint suivie d’un médecin de Québec, qui se trouvait parmi les passagers.

Il prit le pouls de la malade, se pencha vers elle l’ausculta et hocha la tête…

— Rien à faire, dit-il à demi-voix, elle ne verra pas le jour… c’est une affaire d’heures… peut-être de minutes ! Y a-t-il un prêtre à bord ?

— Non, fit la gardienne.

Le médecin se pencha de nouveau sur la malade qu’on avait étendue sur une banquette, et questionna :

— Votre nom ?

— Jeanne…

— Vos parents ?

— Je n’en ai plus !

— Le père de l’enfant ?

— Il n’a pas de père !

— D’où venez-vous ?

— Je… je… j’ai pris le bateau à Montréal, articula-t-elle faiblement.

— Ce petit est canadien ?

— Oui, canadien-français… et posant sur ses lèvres mourantes la petite main du bébé, elle ferma les yeux.

Quelques minutes plus tard, elle était morte ! Je pris le bébé et je le gardai jusqu’au matin. J’ai dû rester pour témoigner de ce que j’avais vu… mais les premières démarches pour identifier la pauvre morte n’ayant pas donné de résultat, je vous apporte l’enfant tel que sa mère l’a désiré. »

Cette femme me dit qu’elle avait averti les autorités du fait que l’enfant serait déposé à la Crèche. Elle ne se nomma pas, mais elle donna le nom du médecin et celui-ci confirma plus tard tout ce qu’elle avait dit. L’enfant était convenablement vêtu. Sur un papier épinglé à ses vêtements, on lisait ces quelques mots écrits au crayon : « Marcel, mon bébé adoré ! Que ne puis-je te garder avec moi ! »

Nous avons pris des informations. La mère ne portait pas d’alliance et son linge très propre et même joli n’était pas marqué. Dans sa sacoche, il y avait un dollar en argent et une petite médaille scapulaire. Elle a été enterrée au cimetière Saint-Charles dans la fosse commune !

— Et vous n’avez jamais rien appris ? dit madame Saint-Denis, les yeux humides.

— Jamais !

— Pauvre mignon ! Laissez-moi l’amener un peu à la campagne !

La supérieure hésita… c’était peut-être une adoption en perspective, et l’enfant serait si bien auprès de cette amie, dont elle connaissait le grand cœur.

— D’habitude, dit-elle, nos enfants ne nous quittent que pour des parents adoptifs. Mais je puis faire une exception en vue de la santé de l’enfant et accepter votre offre généreuse… Quand désirez-vous l’amener ?

— Tout de suite ! Je prends le train pour Val-Ombreux à six heures !

— Alors, dit Sœur Saint-Amable, je vais préparer mon petit rêveur !

Lorsque les deux amies se trouvèrent en tête-à-tête, la supérieure dit :

— Suzanne, vous êtes seule au monde ! Pourquoi ne l’adopteriez-vous pas ?

— Pour bien des raisons, chère amie. D’abord, je n’en ai pas les moyens, et la petite pension que me sert le gouvernement d’Ottawa, depuis la mort de mon mari, finira avec moi… Ensuite et surtout, je ne veux pas donner à un étranger le nom de mon mari, la place de mon fils… Ces deux deuils remplissent ma triste existence… il ne pourrait plus y entrer une nouvelle affection !

— Le cœur de la femme est maternel… et il se dédouble ! Dieu l’a voulu ainsi ; vous pourriez vous attacher à ce petit !

— Pour le protéger… lui procurer du bien-être … un peu de soleil et de grand air… mais pas pour le faire mien ! Je paierai, chez le fermier, une petite pension pour lui, et je vous le ramènerai dans quelques semaines, en septembre au plus tard !

— Comme vous voudrez, Suzanne. Je comprends que votre cœur porte encore les stigmates de vos deuils cruels. Mais, croyez-moi, faire du bien à un petit être faible et sans appui, lui donner un foyer, cela vous deviendrait une douce consolation. Cependant, vous êtes seule juge de la chose. Je reprendrai le petit Marcel en septembre, ou avant si vous le désirez.


Le même soir, Madame Saint-Denis descendait à la gare de Val-Ombreux, tenant par la main un petit enfant pâle et fatigué. On l’installa près d’elle dans la voiture qui l’attendait et au bout de quelques minutes, on atteignit la maison.

Une vieille bonne ouvrit la porte…

— J’ai ici un petit enfant qui dort, Césarie, fit Madame Saint-Denis, venez le chercher !

La bonne descendit les marches du perron, s’approcha de la voiture et reçut dans ses bras le petit Marcel endormi.

On le coucha sur un canapé, et la voyageuse, aidée de Césarie, le déshabilla doucement sans l’éveiller et le recouvrit pour la nuit…


Suzanne Saint-Denis
à la révérende Mère Saint-Jean,
supérieure,
La Crèche, Québec.
Val-Ombreux,
Ce 20 décembre, 1915.

Voilà bien des mois, ma chère amie, que je vous laisse sans nouvelles. Ma santé délabrée est cause de mon silence prolongé. Mais je connais votre cœur et je sais que vous ne m’avez jamais taxée d’indifférence. Depuis bientôt dix ans, je ne suis jamais restée longtemps sans vous écrire !

Je n’ai que de bonnes nouvelles à vous donner de Marcel. Il se révèle un garçon intelligent, affectueux et attirant, quoique volontaire et un peu ombrageux… Il me semble très attaché.

Comme vous le savez, je ne lui ai jamais parlé de ses origines. Je lui ai dit que ses parents étaient morts et que j’étais sa marraine ! Jusqu’à ces derniers temps, je n’ai pas eu de peine à répondre à ses questions, mais on a dû lui dire quelque chose. Les autres enfants peut-être… « cet âge est sans pitié » car il m’a demandé un jour, il y a environ trois semaines : « marraine, qui était mon père ?… » Et sans attendre ma réponse, il a continué :

— Pourquoi, à l’école, m’appelle-t-on Marcel Pierre ? Il paraît que ce n’est pas mon nom !

— Écoute, mon petit Marcel, lui-ai-je répondu, c’est certainement ton nom. Je te l’ai donné moi-même à ta confirmation !

— Un nom de confirmation… ce n’est pas un nom de famille, marraine !

— C’est un nom qu’on a parfaitement le droit de porter, et ça suffit ! Ne te tourmente pas pour rien, lui ai-je répondu. Tiens, j’ai un message pour monsieur le curé ; va lui porter cette lettre, veux-tu ?

— Tout de suite, dit-il, et s’emparant de l’enveloppe, il partit en courant.

Depuis, il n’a plus jamais parlé de la chose, mais je le trouve moins gai, moins expansif, moins insouciant que par le passé ! Vous vous rappelez que je ne voulais pas, d’abord le garder ; puis, sans m’en rendre compte, tout de suite, je me suis mise à aimer cet enfant, à guetter ce sourire charmant qui, même alors, illuminait sa petite figure sérieuse… Et au lieu de l’envoyer à la ferme, je l’ai toujours gardé ici ! Il y est bien chez lui, le cher enfant. Cependant, je ne lui ai pas encore donné publiquement mon nom et il porte les deux siens : Marcel-Pierre.

Si Dieu me prête vie, j’espère compléter son éducation et lui donner la chance de se faire une carrière dans le monde. Il est remarquablement avancé pour ses douze ans ; il a un goût prononcé, un talent réel pour la musique et il est doué d’une très belle voix.

Priez Dieu, chère amie, qu’il me permette d’achever cette œuvre, qui, avec le temps, est devenue une tâche de pure affection, car je suis profondément attachée à mon jeune filleul.

Croyez-bien à l’assurance de ma fidèle amitié.

Suzanne Saint-Denis.

Quelques jours après avoir écrit cette lettre, madame Saint-Denis devint si malade, que le médecin, trouvant son état alarmant, lui suggéra d’avoir, pour quelque temps une garde auprès d’elle. Un soir, elle demanda le prêtre.

— Rien ne presse, dit la garde, mais si ça vous fait plaisir…

Lorsque le curé arriva, il la trouva très affaiblie ; elle lui parla longuement de Marcel et lui demanda :

— Consentiriez-vous à être son tuteur ?

— Sans doute, dit le curé.

— Je n’aurai pas grand’chose à lui laisser, ce cher enfant ; ma pension finira avec moi… mais il y a ma maison, le petit emplacement. La vente de cette propriété devrait suffire à son entretien et son éducation pour quelques années !

— Vous ne lui avez pas donné d’adoption légale ? Il ne porte pas votre nom ? dit le curé.

La malade hésita, puis elle reprit :

— Je n’ai pas cru devoir donner à ce petit, dont j’ignore l’origine, le nom sans tache de mon cher mari, le nom de notre fils, mort à cinq ans ! Je suis tendrement attachée à Marcel, mais c’est encore un enfant… Qui sait quel sang coule dans ses veines ? S’il allait subir une hérédité vicieuse… peu honorable… Certes, il ne m’a jamais donné à craindre. Il est très franc, semble avoir un cœur d’or. Mais l’atavisme et une ascendance douteuse peuvent se faire sentir, plus tard, à l’âge des passions…

Le curé soupira.

— C’est possible, dit-il. Cependant, je crois que dans le cas de Marcel, il a dû y avoir plutôt faiblesse que vice… Cet enfant n’est pas sans défauts, mais il a de grandes qualités !

— Je le sais… et j’aime cette fierté, cette franchise que je vois en lui. Comme je vous l’ai dit, j’aime cet enfant de tout mon cœur. Si Dieu me rappelle à lui, ayez en soin, mon père ! J’ai pris certaines mesures, mais il y a une date que je voudrais changer… avancer… Je vous ai…

Un accès de toux amena une légère hémorragie. Le curé avertit la garde, on appela le médecin. Personne ne songea à Marcel, qui, inquiet, était entré pour embrasser sa marraine, et blotti près de la porte restée ouverte, avait tout entendu…

Lorsque le curé l’aperçut, il lui fit signe d’approcher ; la malade lui sourit, mais n’eut pas la force de parler. L’enfant la regarda, un sanglot s’étrangla dans sa gorge et, se jetant à genoux auprès du lit, il prit dans ses mains la main glacée de sa protectrice et l’appuya sur ses lèvres tremblantes… D’un geste maternel, elle lui caressa la joue… puis ses yeux se fermèrent. C’était le coma, précurseur du long sommeil…

Marcel n’avait pas de parents, il n’avait plus de protectrice… plus de foyer… Il était triplement orphelin !