La Vie véritable du citoyen Jean Rossignol/Mémoire

QUATRIEME PARTIE

MÉMOIRE JUSTIFICATIF[1]
AU PEUPLE FRANÇAIS

Je suis né dans cette classe du peuple pour qui le travail est un besoin. Sans fortune comme sans intrigue, je n’ai reçju de mes parents qu’une éducation très ordinaire, un bon métier et l’exemple de la plus austère probité. Dans l’ancien régime, je pouvais tout au plus espérer, après quinze ou vingt années de service, devenir caporal ou sergent. Dans le nouveau, j’ai été général en chef.

Je n’ai pas l’amour-propre de croire que j’eusse les talents militaires des généraux illustres dont l’histoire fait l’éloge, mais j’ai l’orgueil de dire hautement que j’avais au moins autant de courage et de probité qu’eux, surtout un amour brûlant pour ma patrie, pour l’égalité, la liberté et pour le peuple, première vertu des républicains.

On m’a accusé d’avoir trahi mon pays. Peu habitué à répondre aux chicanes des procureurs[2], je sais dire la vérité, je la dis tout entière. Tant pis pour ceux qui ne peuvent s’habituer à ce langage mâle et ferme ! J’aime mieux assister à dix combats, me mesurer corps à corps avec un ennemi, que de répondre à des calomnies artistement entortillées et auxquelles je ne connais rien, sinon que ce sontde belles phrases, de grands mots, dont se servent d’adroits fripons dans les moments orageux, pour ternir la réputation des gens de bien et souvent les envoyer à l’échafaud.

Je donne donc sans plus de mesures un démenti formel à tous ceux qui ont eu l’impudente audace de me peindre, aux yeux de la France entière, comme un traître. Je répondrai aux faits que quelques-uns d’entre eux ont avancés contre moi, avec toute la franchise et la dureté d’un soldat qu’on attaque dans ce qu’il a de plus cher au monde — l’honneur ! J’opposerai des preuves à des allégations vagues et insignifiantes, des écrits à des paroles ; enfin j’offrirai à mes concitoyens le tableau de ma conduite et de mes actions. C’est un compte que je dois aux républicains dont j’ai eu la confiance : je le rendrai fidèlement.

Je brave ensuite les menaces et les sarcasmes des royalistes, des brigands, des chouans et de tous leurs affidés[3] ; ils ne peuvent m’assassiner qu’au nom de leur Roi, de leur Dieu ! moi, je les ai combattus au nom de la République française et de l’Humanité.

Un vainqueur de la Bastille, un homme du Dix-Août, un des fondateurs de la République, a fait d’avance le sacrifice de sa vice… Un républicain doit s’estimer heureux quand il peut se dire à lui-même : J’ai travaillé avec désintéressement au bonheur de ma Patrie, j’ai fait tout ce qui dépendait de moi pour assurer son indépendance et sa liberté… Je puis, comme tant d’autres, être emporté par le torrent de la Révolution, mais un jour la postérité me rendra justice !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je ne connais point encore mon acte d’accusation, mais je juge qu’il doit principalement reposer sur les denonciations faites contre moi à la Convention par quelques-uns de ses membres : je vais donc les indiquer et y répondre.

première denonciation,
par Boursault, représentant du peuple
Séance du 15 thermidor an II.

« On m’a assuré, dit-il, que le général Rossignol était suspendu de ses fonctions et mis en état d’arrestation, cependant je l’ai vn hier au palais Égalite. Je demande que les Comités fassent un rapport sur cet individu (sur cet individu !… ou qu’ils prennent des mesures à son égard. »

Alors le représentant Laplanche s’étonne que Boursault ait pu me voir, puisque, en effet, je suis en état d’arrestation par ordre du Comité de Salut public.

Boursault atteste m’avoir bien vu et demande que je sois de nouveau décrété d’arrestation pour m’être soustrait à un mandat d’arrêt.

— D’après ces motifs le décret est rendu.

Réponse

Il n’existait aucun mandat d’arrêt contre moi, je ne me suis soustrait à aucun ordre de la Convention ni des Comités. Vous en avez donc imposé au peuple français, Boursault et Laplanche. La Convention, que vous trompiez, a rendu un décret sur des motifs faux. Voici la vérité : J’étais destitué des fonctions de général en chef depuis le 8 floréal, an deuxième. Par suite de cette destitution pure et simple, j’étais, conformément à la loi de septembre 1793 (vieux style), retiré à vingt lieues de Paris.

Le 5 thermidor an II, sur le rapport des Comités de salut public et de sûreté générale, la Convention nationale rendit le décret suivant :

« Tout fonctionnaire public destitué ou suspendu qui aura des réclamations à faire valoir auprès de la Convention pourra se rendre à Paris et y demeurer, à la charge pour lui de se présenter aux Comités de salut public et de sûreté générale et de leur communiquer par écrit les motifs de son arrivée et de son séjour à Paris. »

En vertu de cette loi, qui m’était applicable, je partis d’Orléans le 13 thermidor ; le 14, jour de mon arrivée, je me conformai aux dispositions de la loi, et je fis aux Comités la déclaration écrite qu’elle prescrivait.

Je traversais pour m’y rendre le palais Égalité, quand j’aperçus de loin le député Boursault : nous nous accostâmes ; il me parla avec familiarité, me témoigna l’amitié la plus vive, — on sait qu’il est très démonstratif, — me fit plusieurs questions sur mon arrivée et mon séjour à Paris ; je lui en communiquai les motifs ; il m’engagea à ne pas négliger de venir le voir et me fit des reproches de ce que, pendant cet entretien, je ne l’avais pas tutoyé. Et c’est le lendemain que Boursault me dénonce et demande mon arrestation… Est-ce là le caractère de droiture qui appartient à un républicain, à un représentant du peuple ?…

Quant à moi, habitué à vivre au milieu des camps où tout genre de dissimulation est un crime, où l’amitié et la fraternité ne sont pas de vains mots, ou l’on n’embrasse pas hypocritement celui que l’on voudrait étouffer, — abstraction faite du caractère dont l’homme est revêtu et que je respecte, — je regarde comme un lâche, comme un fourbe, comme un fléau social, celui qui me serre la main, m’appelle son ami, et qui l’instant d’après me fait charger de fers !

deuxième dénonciation

J’étais depuis cinq mois entiers en arrestation et, au mépris de toutes les lois, je n’avais pas encore été interrogé. Las de tant d’injustice, j’avais écrit une circulaire à tous les membres de la Convention avec lesquels j’avais opéré dans la Vendée : je les pressais vivement de réclamer mon jugement ou ma mise en liberté.

Le 22 nivôse an III, une députation de la section des Quinze-Vingts se présenta et fut admise à la barre : elle réclamait également ce que le droit naturel assurait à tous les hommes, avant que la tyrannie la plus effrayante[4] eût violé tous leurs droits… la liberté ou le jugement !

Bourdon de l’Oise, cet ennemi acharné et éhonté de tous les hommes qui ont contribué pour quelque chose à la Revolution, prend la parole et dit[5] :

« Je demande l’adjonction du Comité de Salut public. Ce n’est que par ce moyen qu’on pourra juger les crimes de cet homme qui a causé par ses manœuvres la mort de Philippeaux, parce que ce dernier avait dévoilé la conduite des généraux de la Vendée. — Rossignol a, d’ailleurs, sacrifié quarante mille défenseurs de la Patrie, plus encore par malveillance que par ignorance. »

Le renvoi aux deux Comités est décrété.

Réponse.

Tu déshonores, Bourdon, le caractère auguste de représentant du peuple ! Tu es à la fois le plus lâche, le plus menteur et le plus furieux des hommes ! Tu m’accuses d’avoir fait périr Philippeaux, et à peine le connaissais-je ! Je ne l’avais vu que deux fois dans le Conseil dont j’ai eu l’occasion de parler[6].

Je n’ai jamais écrit qu’une seule lettre où il fût question de lui : j’y réfutais une accusation qu’il avait dirigée contre moi et, pour qu’il n’en ignorât pas, je le prévins lui-même en lui envoyant copie de cette lettre. Cette lettre est insérée en entier dans le Journal de la Montagne. Qu’on la lise, et on aura une idée de ton imposture. Depuis cette époque, je n’ai eu aucune relation avec Philippeaux et je n’ai eu connaissance de son procès qu’en apprenant sa mort et celle de quelques autres hommes qui périrent avec lui ; mais ceux-là m’étaient chers : je les avais toujours vus combattre aux postes les plus périlleux de la Révolution, en faveur du peuple et de la liberté. Toi, Bourdon, tu les poursuivis jusqu’à l’échafaud avec la lâcheté dont ton âme atroce était capable.

J’ai, dis-tu, fait périr quarante mille républicains. Je te mets au défi de produire une seule preuve de cette épouvantable invention. Cite donc, misérable ! cite le jour, le lieu, l’affaire où un seul républicain soit mort par ma faute. Ah ! sans doute, j’en ai vu tomber à mes côtés : c’est le sort des combats ; et malheureusement, les victoires les plus complètes, les plus glorieuses, sont au prix du sang des soldats… mais je partageais le danger, j’affrontais la mort avec ceux qu’elle frappait[7], et quand tu déshonnorais le choix du peuple en te livrant aux excès les plus honteux, je le justifiais, moi, en exposant à chaque instant ma vie pour consolider la République[8]. Non seulement je n’ai pas à me reprocher la mort d’un seul soldat républicain, mais j’atteste ici que jamais je n’ai fait périr un seul brigand prisonnier, même s’il était pris les armes à la main, bien que la loi et les ordres particuliers que j’avais reçus m’y autorisassent. J’abandonnais aux commissions militaires le soin de les frapper, s’ils le méritaient, et je croyais que mon devoir se bornait à les combattre — sur le champ de bataille.

TROISIÈME DÉNONCIATION

J’avais, a dit Boursault à la Convention, des destitutions de généraux dans mon portefeuille, que, d’accord avec le ministre Bouchotte, je ne leur remettais que quand je voulais, — ce qui a été funeste à la République.

Réponse

Ce fait est vrai en lui-même, mais les conséquences que Boursault en tire ne sont pas exactes ; il suffit pour le prouver de donner ici une courte et simple explication. Mais d’abord je repousse la seconde partie de la phrase de Boursault : — d’accord avec le ministre de la Guerre. Je n’avais avec Bouchotte de relations que pour le service de la République. J’étais d’accord avec lui pour tout ce qui pouvait intéresser la Patrie : Bouchotte me donnait des ordres et je les exécutais. Toutes nos relations avaient pour but l’intérêt général de la République — jamais celui de quelques individus.

Il est vrai que j’ai conservé quelque temps, sans la lui remettre, la destitution du général Vergnes, chef de l’état-major de Canclaux. Voici pourquoi :

J’avais des ordres pour quitter l’armée de l’Ouest et pour passer à l’armée de Brest, et à cette époque je reçus la démission dont je viens de parler ; — j’étais seul : — j’avais écrit au ministre de la Guerre pour qu’il m’envoyât un chef d’état-major ; le citoyen Hazard avait été nommé à cette place par le conseil exécutif ; il était malade et n’avait pu s’y rendre de suite ; l’armée de Brest était désorganisée par la marche qu’avait faite Canclaux sur Nantes contre les Brigands : ces derniers avaient passé la Loire et se disposaient à attaquer Rennes, je communiquai au représentant Pocholle l’embarras où je me trouvais ; je lui exposai l’impossibilité qu’il y avait de se charger seul de l’exécution du travail ; Pocholle le sentit comme moi et m’autorisa à garder la destitution du général Vergnes, en m’engageant à le surveiller de prés.

Quelques jours après, il se tint, à Rennes, un conseil de guerre : les généraux de l’armée de l’Ouest et ceux de Bretagne y assistant. Dans ce conseil fut déterminée la direction des colonnes et le lendemain les chefs des divisions et des brigades recevaient l’ordre de marche qu’ils devaient suivre.

Les colonnes étaient en route quand je reçus deux nouvelles destitutions, celle du citoyen Nouvion, chef de l’état-major du général Biron, et celle de Westermann ; ces deux généraux marchaient à la tête de leurs colonnes, qui déja étaient aux prises avec l’ennemi.

Les représentants du peuple arrivèrent ; je leur fis part de ces destitutions ; ils crurent devoir en suspendre l’exécution et comme ils marchaient souvent eux-mêmes à la tête des diverses colonnes, je leur remis les destitutions ; ils s’en chargèrent.

L’arrêté du conseil de guerre tenu à Rennes fut envoyé au Comité de Salut public et au ministre de la Guerre par un courrier extraordinaire.

Le ministre me répondit que l’on approuvait les mesures prises, mais qu’on avait vu avec étonnement le procès-verbal revêtu de trois signatures d’hommes qui avaient perdu la confiance des bons citoyens, et que je serais responsable des evénements que cela pourrait occasionner.

Sur l’instant, je communiquai cette lettre aux représentants Bourbotte, Prieur de la Marne et Turreau ; ils me dirent qu’ils prenaient sur eux la responsabilité encourue ; quatre jours après, ils m’ordonnèrent de faire passer leurs destitutions aux généraux Vergnes et Nouvion, ce qui fut exécuté ; quant à celle de Westermann, ils crurent ne devoir la lui remettre que longtemps après. Ce retard ne peut être imputé qu’aux représentants du peuple à qui je devais obéir. Du reste, les armées étaient triomphantes ; les généraux à qui leur destitution donnait nécessairement un caractère de suspicion étaient surveillés ; ainsi Boursault a menti à la Convention et à sa propre conscience, d’abord en m’accusant d’avoir, de mon chef, négligé de remettre les destitutions que je recevais, et puis en ajoutant que cette négligence avait compromis les intérêts de la République.

Et cependant quel autre mieux que Boursault pourrait et devrait rendre justice à mon zèle et à la pureté de mes intentions… lui auprès de qui, pendant sa mission de Bretagne, j’ai si souvent cherché des conseils et des lumières ! lui qui me traitait à Rennes avec tant d’amitié et qui vantait partout ma franchise et ma probité : il jouait donc la comédie !… Oh, que les hommes sont faux !

QUATRIÈME DÉNONCIATION

Dans un rapport présenté à la Convention par le représentant Defermont, je suis accusé par lui d’avoir, d’accord avec Esnuë-Lavallée, fait périr sans jugement les nommés Laroche, Jubeault et Jourdan. Il ajoute qu’il existe en preuve de cet assassinat un ordre signé Rossignol.

Réponse.

Je n’ai jamais connu que de nom les trois individus dont parle Defermont ; j’ignore les mesures que le représentant Esnuë-Lavallée a pu prendre contre eux ; mais je défie qu’on produise, comme Defermont l’a avancé, leur arrêt de mort signé de moi. Tout ce dont je me rappelle, c’est qu’ils furent guillotinés et conséquemment jugés avant ma nomination au généralat de l’armée de Brest. L’ordre dont parle Defermont, et qu’il aurait dû lire avec plus d’attention, est sans doute celui qui traduit par devant la commission militaire le général des Brigands de Talmont. Pour celui-la, je ne le désavoue pas, il est revêtu de ma signature.

De Talmont, se disant prince, fut pris les armes à la main et conduit devant le représentant du peuple et moi. Nous lui demandâmes ce qu’il prétendait faire dans la ci-devant Bretagne.

— J’en suis roi, nous répondit-il, et vous êtes les vrais brigands ; vous ferez bien de ne pas m’épargner, car la mort vous attend, si jamais les défenseurs de la Royauté et de la Religion parviennent à vous attraper.

Il fut envoyé par devant la commission militaire.

Je ne connais pas davantage le député Defermont ; sa dénonciation me prouve qu’il a des vengeances particulières à exercer et qu’il est peu délicat sur le choix des moyens. Accuser un citoyen sans avoir des preuves authentiques du crime qu’on lui reproche, c’est un attentat contre la sûreté des personnes. Le poursuivre et le dénoncer avec acharnement à la tribune du peuple quand il est dans les fers, privé de tous les moyens d’établir sa justification, de confondre la calomnie et d’attester la vérité, c’est un assassinat moral.

  1. Ce mémoire justificatif réédite le texte publié par Rossignol en 1795, et tient compte des variantes légères qu’offre le manuscrit incomplet des archives historiques de la guerre.
  2. Tout le monde sait que mon principal dénonciateur, Bourdon de l’Oise, était procureur, et tellement procureur que ses confrères eux mêmes rougissaient de sa réputation. (Note de l’auteur.)
  3. Les affidés des brigands royalistes et chouans ce ne sont pas, suivant moi, les malheureux qui, les armes à la main, se battent jour et nuit sous leurs ordres sans savoir pourquoi : ceux-la sont leurs dupes.

    J’estime que leurs véritables auxiliaires sont ceux qui poursuivent les républicains sous les noms les plus atroces, qui les assassinent ou les font assassiner dans leurs cachots,… enfin ceux qui les accusent sans preuves parce qu’ils espèrent trouver pour les perdre des juges sans conscience. (Note de l’auteur.)

  4. Un décret de la Convention ordonne impérativement qu’un citoyen mis en arrestation sera jugé ou mis en liberté dans l’espace de deux mois. Comment se fait-il donc que toutes les lois de rigueur soient exécutées avec une effrayante promptitude, tandis que celles qui consacrent les principes augustes de la justice, de la bienfaisance, de la clémence, restent le plus souvent sans exécution ? (N. de l’A.)
  5. Pour se faire une idée du caractère de ce Bourdon, qu’on parcoure le Journal des débats de la Convention : on le verra applaudir le soir ce qu’il a blâmé le matin ; on le verra dénoncer la mise en liberté du général Aubert du Bayet comme l’attentat le plus affreux contre les patriotes, lui prodiguer les noms de conspirateur, de scélérat, de traître, et… en tournant la feuille, on sera stupéfait de voir mon Bourdon applaudir à la nomination de du Bayet au généralat en chef de l’armée de Cherbourg ; on le verra enfin poursuivre avec acharnement, à la suite du 31 mai, Lanjuinais et autres, et pousser la flatterie, après le 9 thermidor, jusqu’à nommer ce même Laujuinais le plus vertueux des législateurs. (N. de l’A.)
  6. Dans un ouvrage particulier sur la Vendée, qui est sous presse (*), je montre que la décision prise à ce conseil de guerre fut une des premières causes de la durée de cette exécrable guerre et une authentique preuve de la volonté qu’on avait d’en retarder la fin. J’arracherai tous les masques, je briserai toutes les idoles, on saura que nos malheurs venaient de la vanité des uns et de la gloriole des autres, de la perfidie de celui-ci et de la cupidité de celui-la. Il est temps enfin que le peuple connaisse qui l’a bien ou mal servi et ne soit plus dupe de ces réputations créées par l’intrigue et le crime., (N. de l’A.)

    (*) Il est probable que Rossignol désigne ainsi la troisième partie des Mémoires, ici publiés.

  7. Un des motifs principaux de la haine contre moi de ce Bourdon et de beaucoup d’autres, c’est l’intime familiarité, la parfaite égalité qui régnait entre moi, les soldats de l’armée, et tout ce qui m’entourait ; général au moment du combat, j’étais, dans tout autre temps, parfaitement au niveau de tous les citoyens ; ma table était ouverte à tout le monde ; on y voyait le soldat comme l’officier, l’ouvrier comme l’administrateur… et ce mélange ne plaisait pas aux Messieurs qui n’aiment que la haute et bonne société. (N. de l’A.)
  8. Les turpides et les excès de Bourdon ont passé en proverbe, et Legendre de Paris en faisant allusion à la couleur de ses cheveux l’a peint d’un mot, en disant qu’il était rouge le matin et gris le soir, (N. de l’A.)