La Vie nouvelle/Commentaires/Chapitre XLIII


La Vita Nuova (La Vie nouvelle) (1292)
Traduction par Maxime Durand-Fardel.
Fasquelle (p. 207-208).


CHAPITRE XLIII


Après la mort de Béatrice, le roman est terminé. Mais le Poète a voulu clore par un épilogue, la Dame compatissante, l’histoire de sa vie nouvelle.

Cette histoire suit une évolution complète. Elle commence le jour où Dante rencontre pour la première fois celle dont il devait faire sa Béatitude. Elle finit le jour où, après avoir cédé à une séduction passagère, grâce à l’obsession même de souvenirs encore vivans, il se promet de ne plus parler que de Béatrice et de dire d’elle ce qui n’a jamais été dit d’aucune autre femme.

C’est encore une vie nouvelle qui commence (incipit vita nuova), partagée entre les angoisses de l’étude et les orages de la vie publique, pour aboutir aux rêves héroïques d’un patriotisme indomptable et aux songes fantastiques d’une imagination effrénée.

Il poursuivra donc sa carrière, marquée d’abord d’une note d’infamie[1], puis empreinte du sceau de la gloire et de l’immortalité. Et il fera participer à celle-ci Béatrice, qu’il nous avait montrée d’abord parée des grâces de l’enfance, et qu’il nous laissera nimbée de l’auréole paradisiaque.


fin des commentaires



  1. C’est sur l’accusation de Baraterie, c’est-à-dire trafic des choses de l’État, comme la Simonie est le trafic des choses de l’Église, qu’avait été basée sa condamnation à l’exil, au feu s’il reparaissait dans sa patrie, et à la confiscation de ses biens.