La Vie littéraire/2
La Vie littéraireCalmann-Lévy2e série (p. 178-189).


1814[1]


Nous avions déjà sur 1814, sans compter d’innombrables ouvrages russes et allemands, l’élégante esquisse du baron Fain, secrétaire de l’empereur, le livre du commandant Koch et le volume de M. Thiers dans lequel la campagne de France est racontée avec une patriotique émotion. M. Henry Houssaye, qui avait jusqu’ici appliqué plus particulièrement à la Grèce ancienne ses remarquables facultés d’historien, nous retrace, aujourd’hui les événements civils et militaires de 1814 avec plus de précision et d’étendue que n’avaient fait ses prédécesseurs. Il s’est servi exclusivement des documents originaux : lettres, ordres, protocoles, situations, rapports de généraux et de préfets, bulletins de police, journaux du temps, mémoires : cent mille pièces et cinq cents volumes. Il a étudié sur place les principales affaires de la campagne. Il a conféré soigneusement pour chaque combat les témoignages des deux adversaires. Il a donné le premier les effectifs exacts des forces engagées de part et d’autre, ainsi que le nombre des soldats tués ou blessés. Ses récits de bataille sont nouveaux sur beaucoup de points. De plus ils sont clairs et animés : M. Henry Houssaye a le sens militaire. Il sait préciser les « moments » décisifs des actions et suivre les masses en mouvement ; il entre dans l’esprit du soldat. Mais il ne s’est pas borné à l’exposé des faits de guerre ; il a étudié la situation politique de la France et esquissé l’état de l’esprit public, et cette partie de son livre, tout à fait nouvelle, offre un grand intérêt. Jamais on n’avait peint avec une si âpre vérité les misères de la France dans cette année maudite : le blocus continental, les champs en friche, les fabriques fermées, l’arrêt complet des affaires et des travaux publics, la retenue de 25 pour 100 sur les traitements et les pensions non militaires, l’énorme augmentation des impôts, la rente tombée de 87 francs à 50 fr. 50 ; les actions de la Banque, cotées naguère 430 francs, valant 715 francs, le change sur les billets monté à 12 pour 1000 en argent, à 50 pour 1000 en or, le numéraire si rare, qu’on avait dû tolérer l’usure et suspendre jusqu’au 1er janvier 1815 la loi qui fixait l’intérêt à 5 et 6 pour 100.

Des colonnes mobiles fouillaient les bois à la recherche des réfractaires ; les garnisaires s’installaient au foyer de la mère de l’insoumis. Dans certaines contrées, c’étaient les femmes et les enfants qui labouraient. Bientôt le ministre de l’intérieur devait mettre à l’ordre du pays, par la voie des journaux, que les femmes et les enfants pouvaient utilement remplacer les hommes dans les travaux des champs, et que le labour à la bêche devait suppléer au labour à la charrue, devenu impossible à cause du manque de chevaux.

Le tableau que trace M. Henry Houssaye est effroyable ; on n’en peut nier l’exactitude, puisque chaque trait est tiré d’un document authentique. Il est à remarquer pourtant que le rappel des classes an XI et suivantes, la levée de 1815, l’appel des gardes nationales mobiles ne portèrent que sur les hommes de dix-neuf à quarante ans.

Le travail à la fois impartial et généreux de M. Henry Houssaye nous montre côte à côte l’héroïsme et l’infamie. En cette cruelle année la France se couvrit de gloire et de honte. Les soldats paysans furent sublimes. Les royalistes furent abominables. Ces gens-là ne voyaient jamais Bonaparte entreprendre une guerre sans espérer la défaite. Ils appelaient l’étranger. L’invasion les remplit d’espérance. « Les Cosaques, disaient-ils, ne sont méchants que dans les gazettes. » Plus de vingt émissaires quittèrent Paris pour aller renseigner les états-majors ennemis. Le chevalier de Maison-Rouge et tant d’autres guidèrent les colonnes russes et prussiennes contre l’armée française. À l’entrée des alliés à Paris, les royalistes firent éclater une joie impie et « changèrent ce jour de deuil en un jour de honte » .

Dans le faubourg Saint-Martin, où la colonne des alliés s’engagea d’abord, les hommes du peuple, dissé minés et silencieux, regardaient d’un œil farouche. À la porte Saint-Denis, où la, foule était épaisse ; il s’éleva quelques cris isolés de : « Vive l’empereur Alexandre ! Vivent les alliés ! » Bientôt les royalistes, qui se portaient en foule à la tête des chevaux, mêlèrent à ces vivats les cris de : « Vivent les Bourbons ! À bas le tyran ! »

À mesure que les souverains s’avançaient vers les quartiers riches, les boulevards prenaient l’aspect d’une voie triomphale. Les acclamations croissaient en nombre et en force. Aux fenêtres, aux balcons, d’où pendaient des bannières blanches faites avec des nappes et des draps de lit, des femmes élégantes agitaient leurs mouchoirs. De beaux messieurs, portant des cocardes blanches, ravis d’aise, pâmés d’admiration, s’écriaient : « Que l’empereur Alexandre est beau ! Comme il salue gracieusement ! »

Arrivés aux Champs-Elysées, où la revue d’honneur devait avoir lieu ; les souverains et le prince de Schwarzenberg se placèrent du côté droit de l’avenue, à la hauteur de l’Élysée. Les troupes défilèrent devant eux, tandis que la foule accourue des boulevards prolongeait ses vivats. Pour mieux voir le défilé, les femmes de l’aristocratie demandèrent à des officiers d’état-major de leur prêter un moment leurs chevaux. D’autres montèrent en croupe derrière les cosaques rouges de la garde.

 J’ai vu, jeunes Français, ignobles libertines,
    Nos femmes, belles d’impudeur,
 Aux regards d’un Cosaque étaler leurs poitrines
    Et s’enivrer de son odeur. Pour terminer dignement ce jour de fête, le vicomte Sosthène de La Rochefoucauld, le marquis de Maubreuil et quelques gentilshommes pensèrent à jeter bas au pied de l’ennemi vainqueur l’image glorieuse qui surmontait la colonne de la Grande-Armée. Des ouvriers, recrutés dans les cabarets, passèrent au cou et au torse de la statue des cordes que tirèrent, sur la place, leurs camarades avinés. La Victoire de bronze que l’empereur tenait dans sa main lui fut arrachée. Mais Napoléon resta debout. Alors un misérable se hissa sur les épaules du colosse et souffleta deux fois le visage de bronze.

Voilà la honte ineffaçable, l’opprobre dont nous rougissons encore. Voici maintenant la gloire la plus pure et la plus consolante. Pour défendre son sol envahi, la France épuisée donne ses derniers enfants, de pauvres paysans très jeunes, presque tous mariés, arrachés douloureusement à leur maison, à leur femme, à l’humble douceur du champ natal. On les appelait des Maries-Louises. Les Maries-Louises furent sublimes. Ils ne savaient pas monter à cheval et le général Delort disait d’eux : « Je crois qu’on perd la tête de me faire charger avec de la cavalerie pareille. » Pourtant ils traversèrent Montereau comme une trombe en culbutant les bataillons autrichiens massés dans les rues. Ils savaient à peine charger un fusil ; mais, à Bar-sur-Aube, ils défendirent, un contre quatre, les bois de Lévigny, seulement avec la baïonnette ; mais, à Craonne, ils se maintinrent trois heures sur la crête du plateau, à petite portée des batteries ennemies dont la mitraille faucha six cent cinquante hommes sur neuf cent vingt. Sans capote, par 8 degrés de froid, ils marchaient dans la neige avec de mauvais souliers, combattaient chaque jour, manquaient de pain et restaient joyeux.

Les gardes nationales ont aussi leurs pages glorieuses dans ce livre de sang. Les Spartiates aux Thermopyles, les grenadiers à Waterloo ne furent pas plus intrépides que les gardes nationales, en sabots et en chapeaux ronds, à la Fère-Champenoise. M. Henry Houssaye a tracé un tableau enflammé de cette bataille, d’après la relation inédite d’un des généraux. Les gardes nationales étaient 4000 ; ils convoyaient 200 voitures de munitions. D’abord attaqués par 6000 cavaliers, ils percèrent ces masses et marchèrent en avant. L’ennemi reçut des renforts ; 4000 Prussiens, puis toutes les cavaleries des deux grandes armées : 20 000 cavaliers enveloppaient les Français, réduits à moins de 2000 et formés en trois carrés. Les gardes nationales refusaient de se rendre. Ayant épuisé leurs cartouches, ils recevaient les charges sur la pointe de leurs baïonnettes tordues par tant de chocs. Enfin, une nouvelle décharge de 72 pièces de canon ouvrit une brèche dans ces murailles vivantes. Les cavaliers s’y engouffrèrent. À peine si cinq cents de ces héros échappèrent. Le tsar était profondément ému de cette résistance sans espoir. Plus tard, quand Talleyrand lui parlait du vœu des Français pour les Bourbons, le souverain russe rappelait les gardes nationales de la Fère-Champenoise tombées sous la mitraille en criant : « Vive l’empereur ! » La vieille garde fut admirable de constance et de fermeté. Ces vétérans, qui avaient vu Marengo et Hohenlinden, « grognaient et le suivaient toujours ». Ceux-là n’abandonnèrent pas leur empereur.

Après la capitulation de Paris, le 3 avril, à Fontainebleau, Napoléon se plaça au milieu de la cour et fit appeler les officiers et les sous-officiers de la division Friant. Lorsqu’ils eurent formé le cercle, il dit d’une voix haute : « Officiers, sous-officiers et soldats de ma vieille garde, l’ennemi nous a dérobé trois marches. Il est entré dans Paris. J’ai fait offrir à l’empereur Alexandre une paix achetée par de grands sacrifices : la France avec ses anciennes limites, en renonçant à nos conquêtes, en perdant tout ce que nous avons gagné depuis la Révolution. Non seulement il a refusé ; il a fait plus encore : par les suggestions perfides de ces émigrés auxquels j’ai accordé la vie et que j’ai comblés de bienfaits, il les autorise à porter la cocarde blanche, et bientôt il voudra la substituer à notre cocarde nationale. Dans peu de jour, j’irai l’attaquer à Paris. Je compte sur vous. » L’empereur s’attendait à une acclamation. Mais les grognards gardaient le silence. Surpris, inquiet, il leur demanda :

« Ai-je raison ? » À ce mot, ils crièrent tous d’une seule voix : « Vive l’empereur ! À Paris ! à Paris ! » — « On s’était tu, dit le général Pelet avec une simplicité héroïque ; parce que l’on croyait inutile de répondre. »

M. Henry Houssaye a écrit là, d’un style sobre, une histoire impartiale. Pas de phrases, point de paroles vaines et ornées ; partout la vérité des faits et l’éloquence des choses. Pour donner une idée de sa manière, je citerai une page entre autres, le tableau de la capitale pendant la bataille de Paris :

L’appréhension du danger causa plus de trouble et d’effroi que le danger même. La population parisienne, qui s’épouvantait dès les premiers jours de février au seul nom des Cosaques, et qui tremblait les 27, 28 et 29 mars à l’idée du pillage et de l’incendie, recouvra son sang-froid quand elle entendit le canon. Pendant la bataille, les grands boulevards avaient leur aspect accoutumé, à cette différence que la plupart des boutiques étaient fermées et qu’il passait peu de voitures. Mais la foule était plus nombreuse, plus animée, plus remuante que d’ordinaire. C’était le boulevard aux jours de fête et de changement de gouvernement : un flux et un reflux de promeneurs, de groupes stationnant et discutant, toutes les chaises occupées, tous les cafés remplis. Le temps était couvert et doux. À Tortoni, les élégants dégustaient des glaces et buvaient du punch en regardant trottiner les grisettes et défiler sur la chaussée quelques prisonniers qu’escortaient des gendarmes, et d’innombrables blessés, transportés sur des civières et des prolonges et dans des fiacres mis en réquisition. La foule ne paraissait nullement consternée. Chez quelques-uns il y avait de l’inquiétude, chez d’autres de la curiosité ; chez la plupart la tranquillité et même l’indifférence dominaient. L’amour-propre national aidant — à mieux dire peut-être la vanité parisienne — on regardait le combat livré à Romainville comme une affaire sans importance et dont l’issue d’ailleurs n’était point douteuse. Si l’on faisait remarquer que le bruit du canon se rapprochait ce qui semblait indiquer les progrès de l’ennemi, il ne manquait pas de gens pour répliquer d’un air entendu : « C’est une manœuvre ; les Russes jouissent de leur reste. » La quiétude générale fut cependant troublée entre deux et trois heures. Un lancier ivre descendit au grand galop le faubourg Saint-Martin en criant : « Sauve qui peut ! » Une panique se produisit. Chacun s’enfuit en courant. Les ondulations de la foule s’étendirent jusqu’au Pont-Neuf et aux Champs-Élysées. Mais cette fausse terreur fut passagère, les boulevards se remplirent de nouveau.

Au jugement des connaisseurs, les deux chefs-d’œuvre militaires de Napoléon, ce sont les campagnes de 1796 et de 1814. Ces deux campagnes, fort dissemblables quant au résultat définitif, présentent cette analogie que Napoléon, disposant de forces militaires très restreintes, eut à combattre un ennemi quadruple sinon quintuple en nombre et employa dans les deux cas la même tactique.

M. Henri Houssaye a établi, il est vrai, que, dans plusieurs batailles de la campagne de France, la disproportion des forces a été exagérée. Il n’en reste pas moins vrai que l’empereur opérait avec une petite armée. Les écrivains militaires ont pu discuter certaines campagnes, celles de 1812, par exemple, et de 1813. Ils ont pu contester la bonne conduite des batailles d’Eylau, de la Moskova, de Leipzig, mais personne, à l’étranger du moins, n’a osé contester la campagne de 1814. Il est remarquable que Napoléon trouve d’autant plus de ressources stratégiques qu’il a moins d’hommes à conduire. Son génie aime les petites armées. Dans la campagne de France, il n’eut jamais plus de trente mille hommes concentré s dans sa main. Mais par sa divination des plans de l’ennemi et par la rapidité foudroyante de ses marches, il réussit souvent à atteindre et à combattre l’ennemi à forces presque égales. D’ailleurs, les grands capitaines semblent avoir préféré les petites armées aux grandes.

Turenne et Frédéric n’ont jamais été de si excellents artistes que quand ils avaient peu d’hommes en main et il faut se rappeler le mot fameux du maréchal de Saxe : « Au delà de quarante mille hommes, je n’y comprends rien. » La guerre moderne peut avoir d’autres exigences ; pourtant ce mot du maréchal de Saxe donne beaucoup à penser.

Au début de la campagne de 1814, Napoléon, qui n’avait pas encore concentré toutes ses forces, dut combattre à la Rothière contre les deux armées réunies. Il battit en retraite sur Troyes, puis sur Nogent. Les alliés crurent alors qu’ils n’avaient plus qu’à marcher sur Paris. Pour faciliter leur marche, ils se divisèrent en deux grandes colonnes dont l’une suivit la Marne, l’autre l’Aube, puis la Seine. Afin de favoriser la faute qu’ils vont commettre, Napoléon se tient coi pendant quatre jours, puis, quand la séparation est opérée, il se porte avec sa petite armée entre les deux colonnes ennemis, fond sur Blücher, surprend ses quatre corps échelonnés sur la Marne et les détruit en quatre batailles, en quatre jours. Puis il se rabat sur la colonne de gauche, celle de Schwarzenberg, lui inflige trois défaites successives et la force à battre en retraite.

Tout ce que peut le génie Napoléon le fit. Mais le génie a dans ce monde un adversaire à sa taille : le hasard. Le hasard, la fatalité se mit dans plusieurs circonstances décisives du côté des alliés. Du moins le grand capitaine espéra jusqu’au bout et ne négligea rien pour rappeler la fortune.

La troisième partie de la campagne, le grand mouvement sur la Lorraine, est d’une hardiesse inouïe. Napoléon, découvrant audacieusement Paris, se jetait sur les derrières des armées alliées ; il rappelait à lui les garnisons françaises du Rhin, puis avec son armée ainsi doublée, il coupait l’ennemi de ses bases d’opérations. Un moment les états-majors des alliés se crurent perdus.

Au conseil de guerre de Pougy, le 23 mars, il fut question de battre en retraite. « Le mouvement général de Napoléon sur Saint-Dizier, dit très bien M. Henry Houssaye, admirable dans la conception, est justifié dans la pratique par cela seul qu’il inspira un instant aux alliés l’idée d’une retraite sur le Rhin. » Cette admirable manœuvre allait réussir, c’était la victoire, c’était le salut, quand les alliés apprirent par des courriers tombés entre leurs mains et par des émissaires de Talleyrand que la trahison les attendait, les appelait à Paris. Ils y marchèrent. Mais avec quelles craintes ! Depuis leur entrée sur la terre de France, ils n’avaient pas cessé de trembler et leur peur augmentait avec leurs progrès sur le sol défendu par Napoléon et les paysans. Le 3 avril, quand l’empereur, à Fontainebleau, n’avait plus qu’un tronçon d’épée et une poignée d’hommes, ils tremblaient encore : « Ce terrible Napoléon, dit l’émigré Faugeron dans ses Mémoires cités par M. Houssaye, nous croyions le voir partout. Il nous avait tous battus les uns après les autres. Nous craignions toujours l’audace de ses entreprises, la rapidité de ses marches et ses combinaisons savantes. À peine avait-on conçu un plan, qu’il était déjoué par lui. »

Nous avons revu, il y a dix-huit ans, les Allemands en France, nous avons vu tomber nos places de guerre et Paris, affamé, ouvrir ses portes à l’ennemi victorieux. Alors, nous n’avons pas retrouvé Napoléon. Nous n’avons pas vu se lever sur nos routes sanglantes, à l’appel d’un grand capitaine, ces victoires blessées à mort, dont parle l’éloquent Lacordaire. Mais si un grand capitaine a manqué à la France, la France ne s’est pas manqué à elle-même. Grâce à Dieu, les hontes de 1814 ont été épargnées à la France de 1870. Nous n’avons pas vu des Français dans les rangs de l’ennemi. Le patriotisme, né avec la démocratie, est aujourd’hui plus pur, plus fier, plus délicat, plus exquis que jamais ; il est dans toute la fleur de son sentiment.

Comparez l’entrée des alliés à Paris en 1814 et l’entrée, des Prussiens en 1871. En 1814, la foule des curieux afflue sur le passage des vainqueurs. Les boulevards prennent un air de fête. La ville entière se donne le spectacle des Cosaques, acclamés par une poignée de royalistes. En 1814, comme l’a dit M. Henry Houssaye, « Paris ne comprit pas la dignité des rues désertes et des fenêtres closes ».



  1. 1814, par Henry Houssaye. Didier, édit., 1 vol. in-8.