La Vie et l’Œuvre de Maupassant/4.1

I

Au cours des chapitres précédents, il nous est arrivé plus d’une fois de faire allusion à l’état nerveux de Maupassant. Sans prétendre décrire l’évolution complète du mal qui devait l’emporter, il nous faut maintenant revenir en arrière pour en signaler les premiers symptômes.

Dès 1878, Maupassant se plaignait à Flaubert de sa santé, et les lettres que son maître lui écrivait à ce propos vont nous permettre de préciser le caractère de cette première phase. Il semble qu’il s’agisse surtout à ce moment d’une grande fatigue, d’un surmenage général qui s’explique par le genre de vie que mena Maupassant pendant les premières années de son séjour à Paris. Avec cette brusquerie affectueuse qui est le ton caractéristique de ses Page:Maynial - La Vie et l’Œuvre de Maupassant, 1907.djvu/225 Page:Maynial - La Vie et l’Œuvre de Maupassant, 1907.djvu/226 Et il lui conseille plus de modération dans l’usage des plaisirs, plus de confiance dans la saine vertu de son travail d’écrivain[1]. Quelques mois plus tard, comme il n’est pas complètement rassuré sur l’état de santé de Maupassant, il lui recommande d’aller trouver de sa part le docteur Pouchet[2].

  1. Correspondance de Flaubert, IV, pp. 302-303 (lettre du 15 juillet 1878).
  2. Ibid., p. 316 (novembre 1878).