La Vie et l’Œuvre de Maupassant/4.0

QUATRIÈME PARTIE

1891-1893
la maladie et la mort

La maladie de Maupassant : les origines et les premiers symptômes. — 1878-1881 : fatigue, découragement et tristesse ; conseils de Flaubert.

Troubles visuels. — Mauvaise hygiène : excès et surmenage. — Les excitants artificiels : l’extase et le rêve ; les parfums.

La « part de maladie » dans l’œuvre de Maupassant : malaise dans ses livres à partir de 1884. — Recherche de la solitude. — Dégoût de la vie et préoccupation de la mort. — La peur. — L’autoscopie et les trois degrés de l’hallucination : Lui ?le Horla ?Qui sait ? — L’angoisse de la folie.

L’évolution de la maladie : surexcitation et susceptibilité extrême. — Insomnie. — Manie de la persécution. — 1891 : séjour à Divonne et à Champel. — Délire intermittent. — Les indices pathologiques.

Tentative de suicide : 1er janvier 1892.

Séjour de Maupassant à la Maison Blanche : souvenirs de ses médecins et de ses amis. — Caractères du délire.

La mort. — Le tombeau de Maupassant. — Les monuments de Paris et de Rouen.

Après la mort : les œuvres posthumes.

Grâce à de nombreux documents récemment publiés[1], les dernières années de la vie de Maupassant sont peut-être aujourd’hui celles que l’on connaît le mieux. M. Louis Thomas, en utilisant ces documents, a pu écrire une étude d’ensemble, méthodique, claire et complète[2], que nous n’avons pas l’intention de refaire.

Nous voulons simplement rapporter des faits et compléter l’histoire de la vie de Maupassant par le seul exposé des événements nécessaires. Trop d’affirmations sans preuves, trop d’hypothèses superflues, trop d’insinuations intéressées se sont proposées au public sur cette question où il nous paraît pourtant que la plus prudente réserve et la plus courtoise discrétion devraient être observées. Depuis les racontars malveillants, souvent absurdes, dont Edmond de Goncourt s’est fait l’écho dans son Journal, à moins qu’il n’en soit personnellement responsable[3], une légende s’est peu à peu constituée autour de cette mort lamentable. La complicité de certains publicistes, plus soucieux de l’effet à produire que de l’exactitude des informations, celle du public, toujours friand de révélations Page:Maynial - La Vie et l’Œuvre de Maupassant, 1907.djvu/223 susceptibilités les plus respectables. La mort de Mme  de Maupassant[4] a été le signal de publications nouvelles auxquelles elle ajoutait l’intérêt de l’actualité. Aujourd’hui il est permis d’exhumer quelques pièces de ce triste dossier ; nous voudrions le faire avec toute la réserve que nous paraît comporter encore un pareil sujet.

  1. Ces documents forment, dans le livre de M. Albert Lumbroso (Souvenirs sur Maupassant, sa dernière maladie, sa mort), le dossier le plus important.
  2. La Maladie et la mort de Maupassant (Mercure de France, 1er juin 1905).
  3. On peut relever, dans le Journal des Goncourt, une méthode analogue d’information à propos de la maladie et de la mort de Flaubert.
  4. Mme  de Maupassant est morte à Nice, le 8 décembre 1904, dans sa 83e année.