La Verdure dorée/Parmi la brume et la tristesse du matin

La Verdure doréeÉditions Émile-Paul frères (p. 62).

XXXIX


Parmi la brume et la tristesse du matin,
Languissamment les fleurs s’effeuillent au jardin,
Exhalant la douceur de leur âme embaumée ;
Et nos rêves aussi s’effeuillent, bien-aimée.
La maison est déserte et nul ne s’assied plus
Sous la tonnelle ; les deux bancs sont vermoulus ;
Et, pareille à l’oubli, l’herbe envahit l’allée.
Ton souvenir emplit mon âme désolée,
Et tristement je songe au soir où tu lias
Parmi tes cheveux noirs de blancs camélias.