La Vague rouge, roman de mœurs révolutionnaires
Plon-Nourrit et Cie (p. 1-11).
II.  ►
1re partie


PREMIÈRE PARTIE




I


C’était vers le crépuscule, en avril. Le soleil croulait sur la banlieue sinistre. Déjà rouge, il ouvrait une gueule de fournaise à la cime d’un peuplier, entre deux cheminées d’usine, hautes comme des clochers.

Un homme s’arrêta sur la route, près de Gentilly. Il considéra le paysage misérable et puissant, les fumées vénéneuses, l’occident frais et jeune comme aux temps de la Gaule celtique. Malgré les toits, les fourneaux, les cheminées, les dures fabriques, malgré les tramways, les automobiles et les locomotives, c’était, comme pour les premiers êtres, le mariage de la terre et du soleil, toute force puisée dans cet immense feu de l’espace : la forêt vierge et les grandes industries ne sont pas des choses opposées, ce sont des choses analogues.

L’homme, levant la trique qu’il tenait au poing, grommela :

— Il faut en finir avec la houille !

Une poudre crayeuse blanchissait ses bottines et grisaillait les grandes ailes de son chapeau. Il montrait des joues mates, une longue barbe fauve, des yeux qui s’allumaient et se voilaient avec brusquerie, larges, câlins, ardents et d’une sincérité extraordinaire. Sa stature était trapue, non lourde ; il avait les jambes du bon fantassin, bien jointées et flexibles ; il les gardait légèrement repliées pendant la marche, ce qui accroît l’endurance. Et c’était un mâle bien construit, aux chairs nettes, fait pour produire une postérité nombreuse.

Étonné de voir des gens courir à travers champs, il demanda à un jardinier qui allongeait des pattes de faucheux :

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Y a un éboulement au puits de carrière qu’on fonce là-bas. Dix morts, qu’on dit.

— C’est dégoûtant ! s’exclama l’homme.

Et il suivit le jardinier. La foule grouillait, vers la droite de Gentilly, sur le champ en jachère, autour d’un hangar. La police la maintenait mollement, et parmi des amas de terre, de poteaux et de madriers, se démenaient des travailleurs dont plusieurs n’émergeaient qu’à mi-torse. L’homme se mêla au peuple et tenta de se rendre compte. Il finit par savoir que trois puisatiers étaient ensevelis et qu’on travaillait depuis une heure à les délivrer. Mais les chances semblaient décroître à mesure qu’on déblayait.

— On va faire appeler le génie ! expliqua un carreleur au crâne tondu. Puis, y faut des machines. Car pour des hommes, y n’en manque pas, y en a trop… vu qu’y a pas de place.

Il montrait plusieurs sauveteurs que la police écartait sans rudesse. Parmi eux, un homme bancroche, à la barbe sablonneuse, vociférait :

— C’est moi, Isidore Pouraille, que je dis, le cousin de Préjelaud, qui est enterré là dedans, victime de la rapacité capitaliste. Je peux le sauver, peut-être !…

— Vous voyez bien qu’il y a assez de monde ! Et vous n’êtes pas puisatier.

— Je suis puisatier si je veux ! Attendu que je suis terrassier et que je connais les trucs de la chose.

Pendant deux minutes, il se complut à sa colère. Les mots jaillissaient au hasard du vin blanc et des petits verres. Il s’apaisa enfin ; il déclara d’un ton lugubre :

— Vous avez sa mort sur la conscience.

La multitude affluait d’une manière sournoise et fantomale. Elle était vague, chaotique, cancanière, barrée de reflux, émue par saccades, parfois révoltée. Le crépuscule pesait sur elle et l’empêchait de se créer une âme collective. Elle se disloquait continuellement. Il ne s’y faisait pas cette combinaison de vies qui, dans les assemblées cohérentes, dégage de l’énergie tout comme les réactions chimiques. Des gens hâtifs s’aggloméraient une minute à la masse et s’en détachaient ; les femmes formaient des îlots de palabre, les voyous se glissaient en files et proféraient des choses obscènes.

Cependant, la cendre rouge décroissait à l’occident. Quelques fanaux allumés autour du puits excitèrent le peuple. Les yeux s’hypnotisaient sur des scènes confuses : le drame, la mort, la fable firent fermenter les âmes. Puis, l’apéritif et le fricot l’emportèrent. Des pelotons se désagrégeaient dans les pénombres, vers Gentilly, vers les fortifications ou le long de sentes équivoques.

L’homme se trouva, avec un groupe d’ouvriers, à la poterne des Tilleuls. Isidore Pouraille y répandait une odeur de terre et de distillerie ; il pérorait d’une façon obscure et rude. Il voulait une sanction immédiate, il réclamait des dommages-intérêts, de la prison, l’intervention du gouvernement et la grève des terrassiers. On passa par la rue Brillat-Savarin. Par-dessus la longue muraille qui défend le chemin de fer, surgissent des baraques de bois, des édifices de poutres et des pyramides de houille. En face, un enclos d’arbres torses et, parmi des rocs, une usine, des maisons, des cahutes, une cheminée sinistre. Sur les crêtes, d’autres maisons et d’autres cahutes, des îlots d’arbustes, des herbes fauves, des fleurs trempées de suie : tel un coin de nature plaintive et opiniâtre au bord d’une mine ou d’un charbonnage. Puis, encore des rocs déchiquetés comme une falaise, dominés par de calamiteuses cabanes, puis des maisons de l’époque des chourineurs, des arbres qui ont l’air de jaillir des moellons ou de la brique, des portes basses sur des corridors où luit un lumignon de coupe-gorge, des boutiques de Balzac, recuites, vagues, caverneuses, des façades crevées, des terrasses prêtes à choir avec leurs balustrades de rouille, des porches où gisent d’absurdes et troublantes marchandises…

— Allons prendre un verre, proposa Pouraille.

Tous entrèrent aux Enfants de la Rochelle, cabaret surbaissé et suant, où l’on pouvait entasser cinquante hommes ; des tables se rouillaient à la terrasse. Autour s’étendait une terre frénétique, une terre humaine et brutale, des masures pourries, des usines, des fabriques, des chantiers, des maisons de rapport dressées dans la solitude, des cultures spectrales, des terrains vagues — foresticules vierges, mélancoliques savanes, dépotoirs d’immondices, à perte de vue. Dans l’ombre étoilée de réverbères, le site était passionnant, énergique et crapuleux. L’homme y jeta un long regard et se frotta les paumes :

— Il y a de la marge pour les rôdeurs !

Les absinthes, les bocks et les amers arrivèrent. Isidore Pouraille avait saisi sa verte et la mirait de son œil de poule. Il y versa peu d’eau et en siffla la moitié d’une gorgée. Puis, irrité et joyeux, il affirma :

— Si les éboulés claquent, ça sera la faute des entrepreneurs et de personne d’autre !

— Est-ce qu’on peut savoir ? fit doucement un personnage d’aspect socratique, Jules Castaigne, dit Thomas. Je dis qu’on ne peut pas tout prévoir. La terre est rosse ; on a beau la connaître, y a toujours un moment où elle est plus forte que toutes les bricoles.

— Eh va donc ! foutu jaune, ricana Pouraille. Si mon cousin avale le goujon, c’est les exploiteurs qui l’auront crevé. Pas la peine de les excuser ! Je les connais dans les coins : si y n’avaient pas besoin de nous, y ne penseraient qu’à nous faire mitrailler !

L’homme secoua sa barbe et murmura :

— Il a raison ; il n’y a rien de commun entre nous et les bourgeois !

C’étaient d’antiques paroles. Les plus jeunes les avaient entendues mille fois. Mais il y a la manière. L’homme tournait, au-dessus des têtes, une face grave, têtue et mystérieuse. Son regard brûlait, large et d’une sincérité impressionnante. Il excitait la curiosité par un geste dont la rareté soulignait la force.

— Non ! répéta-t-il en haussant la voix, les exploiteurs et les ouvriers ne peuvent pas s’entendre et ne doivent pas s’entendre. Ce serait contre nature !

— Pourquoi ? demanda Castaigne. C’est comme si on disait que c’est contre nature de graisser une machine.

— C’est comme si je disais, répliqua l’autre avec emphase, que les hommes et les chevaux ne peuvent pas s’entendre ! Le cheval n’a qu’à se soumettre, l’homme n’a qu’à commander. Il serait ridicule qu’il en fût autrement.

— Tu n’es pas flatteur pour nous, reprit Thomas. Si on est des chevaux, pour sûr qu’il n’y a rien à faire. Mais si on est des hommes comme les capitalistes, on peut s’entendre. Ça se tire de ta propre comparaison.

— Si nous sommes des hommes, nous n’avons qu’une chose à faire, c’est de le prouver. Et nous ne l’aurons vraiment prouvé que le jour où nous cesserons de travailler comme des bêtes de somme.

— Je ne dis pas que nous n’ayons pas à lutter pour un meilleur sort. C’est notre droit et notre devoir. Je demande seulement pourquoi nous ne pourrions pas arriver à une entente. Pourquoi ne serions-nous pas à la fois capitalistes et ouvriers ?

— Je l’ai dit, répéta tranquillement l’homme. Parce que c’est contre nature.

Il s’était levé ; il semblait regarder très loin, dans l’ombre extérieure, par-dessus la Butte-aux-Cailles.

— C’est contre nature, appuya-t-il, parce que notre instinct, comme l’instinct des bêtes dont nous descendons, est de garder par la force ce qui a été conquis ou de prendre par la force. Si nous nous adressons aux exploiteurs, il est impossible que nous ne soyons pas trompés et bafoués. Quand eux-mêmes voudraient mieux faire, ils ne le pourraient pas. La position qu’ils tiennent, et qu’ils doivent défendre, les y condamne. S’il en était autrement, depuis le temps où nos pères ont levé le drapeau du socialisme, les bourgeois auraient amélioré notre sort. Beaucoup ont été pavés de bonnes intentions ; beaucoup ont pleurniché sur la misère du travailleur ; beaucoup ont prêché l’aide au peuple. Le résultat, c’est que le capitaliste n’a pas désarmé une minute, qu’il nous a bernés sans arrêt, qu’il nous opprime autant et peut-être plus que jadis.

— Il y a progrès ! affirma Castaigne.

— Peut-être. Mais c’est à nous seuls que nous le devons. C’est à nos grèves, c’est à nos réclamations, c’est à la crainte que nous inspirons, c’est grâce encore aux disputes des partis, aux luttes qui divisent ceux qui tiennent l’assiette au beurre. Et comme c’est peu de chose ! Quelle misère en comparaison des progrès de la science ! L’humanité possède aujourd’hui un outillage dix fois plus puissant qu’en 1848. Si on voulait, rien ne serait plus facile que de donner à tous la nourriture abondante, le logement spacieux, le vêtement commode, le repos, le loisir, le luxe même — j’entends ce confort qu’on appelle encore le luxe et qui, plus tard, apparaîtra si simple. Les exploiteurs ne le veulent ni ne le peuvent ! Ils ne le veulent pas, parce qu’ils craignent que le bien-être généralisé ne les prive de leurs monstrueux privilèges ; ils ne le peuvent pas, parce que le système de production capitaliste mène fatalement à des vues étroites, parce que la concurrence est de par sa nature un féroce gaspillage de forces, enfin, parce que le régime tout entier empêche l’éclosion de la pensée populaire, qu’il nous abrutit, nous décourage et nous débilite, à l’usine, à la fabrique, au chantier, au bureau, à la caserne et sur les sillons ! Le régime capitaliste est l’effort d’une minorité contre une majorité. Cet effort ne peut aboutir à la victoire du petit nombre que par une destruction colossale d’intelligence !

Sa voix enveloppait l’auditoire. Elle était comme un être insinuant et robuste ; elle agrippait, elle mordait, elle hypnotisait ; menaçante pour l’ennemi dont elle criait la malfaisance, elle était extraordinairement tendre pour ceux qu’elle conseillait. Le père Meulière et Jules Castaigne, qui détestaient le socialisme, se sentaient dominés par l’attention des autres : cette attention était devant eux comme une police et comme un obstacle ; elle arrêtait leurs répliques.

L’homme continuait :

— Ah ! vous pouvez en croire la dure et sinistre expérience. Il n’y a pour nous, dans les cœurs bourgeois, que mépris et que haine. La misère ne les apitoie qu’à la surface ; nos plaintes les irritent, nos réclamations les indignent. Comme leurs pères de 48 et de 71, nos maîtres sont prêts à nous faire fusiller et déporter. Nous sommes les chevaux ; ils sont les hommes : ils ne sauraient comprendre que les chevaux veuillent être des hommes. Allez ! nous ne les tiendrons que par la crainte, nous n’aurons que ce que nous saurons conquérir. Et nous ne conquerrons que par notre action personnelle. Ceux qui mettent leur confiance dans la politique seront pris au pire des pièges. Ils verront successivement de nouveaux partis bourgeois se former avec les troupes qui devaient défendre la cause ouvrière ; ils verront les ministères, les hommes, les emplois aller de Pierre à Paul et de Jacques à Auguste. Augagneur gouvernera Madagascar et l’homme de Limoges ira toucher les impôts à la Réunion. La politique corrompt à coup sûr tous ceux qu’elle touche : c’est la mouche à viande du socialisme.

Il baissa la tête et releva doucement sa barbe, du revers de la main, puis :

— Lors même qu’ils seraient irréprochables, les députés socialistes s’agiteraient dans le vide. Car ils entretiennent une confusion qui retarde sans fin la victoire du prolétariat. Il n’y a de commun entre eux et les syndicats qu’une vague aspiration, encore étouffée par la fatalité politique. En effet, le parti socialiste assemble au hasard des bourgeois et des ouvriers de catégories diverses. Tous ces gens ont des intérêts contradictoires ; ils ne peuvent s’entendre que sur des réformes secondaires : pour le reste, ils chicanent, et bien inutilement, incapables de se convertir aux idées les uns des autres, ni même de les comprendre. Par suite, un député se montrera d’autant plus embarrassé qu’il sera plus honnête : tout finira par de ridicules palabres, par un gaspillage formidable de force et de temps.

Combien différente est l’action syndicale ! D’abord, on n’y voit que des prolétaires, ensuite on n’y groupe que des travailleurs d’une même catégorie ; enfin on y considère directement les intérêts fondamentaux des associés. Ainsi, le syndicat se rattache à la vie même ; il ne poursuit que des buts pratiques, clairs, évidents. Les associés discutent sur le travail qui les fait vivre à l’atelier, au chantier ou au bureau, et sur les moyens d’en tirer, maintenant comme dans l’avenir, le meilleur parti. Il ne s’agit plus de faire mijoter ensemble des principes différents, il s’agit de lier des intérêts semblables. On voudrait s’égarer, on ne le pourrait pas : le lien qui unit les syndicalistes entre eux est aussi solide que celui qui unit l’ouvrier et ses outils… Est-ce à dire que les syndicats doivent rester solitaires ? Ce serait une belle sottise ! Du moment que le but est fixé pour chaque groupe, les unions, les fédérations, enfin une confédération générale s’imposent. Elles seront la source d’immenses énergies ! Notre C. G. T. actuelle représente d’une part la classe travailleuse en bloc, mais d’autre part elle combine, dans un riche ensemble, tous les corps de métier, apportant chacun ses vœux fixes. Peut-on comparer cela aux blagues incohérentes de la Chambre et du Sénat ?

— Faut-y plus voter ? s’écria Pouraille.

— Votez si vous voulez !… Un député soi-disant collectiviste vaut toujours mieux qu’un député radical, et un député radical est préférable à un député réactionnaire. Mais ne voyez dans votre vote qu’une balade à la mairie. Portez votre attention, toute votre attention et toute votre ardeur et tout votre courage, toute votre huile de bras et de tête, aux luttes syndicales. Croyez fermement que neuf heures de travail valent mieux que dix et huit que neuf. Comptez qu’un franc c’est dix centimes de plus que dix-huit sous. Soutenez ceux qui font grève ; faites vous-mêmes grève avec opiniâtreté lorsque votre jour sera venu. Arrachez continuellement des lambeaux au monstre capitaliste, ne négligez aucune occasion, ne trahissez pas vos camarades, n’écoutez ni les plaintes ni les menaces de vos ennemis. Haut le drapeau syndical qui peut seul vous conduire à l’émancipation ! Songez jour et nuit à la première étape, à la journée de huit heures qui vous délivrera de la tuberculose, qui vous donnera plus de temps pour réfléchir, pour étudier, pour comprendre… Et quand vous aurez la journée de huit heures, ce sera un acheminement vers celle de sept heures et celle de six heures : après cette dernière, la révolution sociale sera bien près d’être faite, car des millions d’intelligences seront libérées !

L’homme se tut. Ses paroles se répercutaient au fond des âmes. Il venait à l’heure fatidique. On savait que la doctrine syndicale pénétrait au fond des provinces obscures, dans de vieilles villes réactionnaires, dans des bourgades perdues ; on savait que des émissaires violents parcouraient la France, que les multitudes inertes s’animaient étrangement. Et sans doute, tout cela était vague. Mais à travers le verbiage des journaux ou des orateurs, on entendait le glas et le tocsin ; on sentait aussi l’effort d’une génération neuve, délivrée du joug religieux, pour qui l’Armée, le Drapeau et la Patrie même cessaient d’être des dogmes.

À mesure que les croyances s’effondraient, le socialisme devenait une foi à son tour, condensait les vœux profonds, les grandes espérances, les enthousiasmes collectifs des hommes. Ceux qui étaient assemblés par ce soir d’avril, pleins de cette ardeur incertaine et de cette aspiration au bonheur que provoque une catastrophe, écoutaient avidement la leçon.

— Bravo ! s’écria Isidore Pouraille, c’est bien parlé !

Tout le monde approuva, mais le père Meulière se mit à dire :

— On ne détruira pas l’instinct de propriété !

— Sans doute, fit sévèrement l’homme. On lui donnera une meilleure forme. La propriété ne sera pas détruite, parce que les mines, les fabriques, les champs seront exploités par tout le monde.

— C’est-à-dire par personne !

— Nous discuterons cela une autre fois. Si les camarades présents veulent se réunir un de ces soirs, nous pourrons parler du régime industriel et du régime superindustriel. Vous verrez alors qu’il ne s’agit pas d’abolir la propriété ; il s’agit de l’étendre. Si les moyens de production doivent appartenir à tous, si les accapareurs de puissance et de richesse doivent être supprimés, il ne s’ensuit pas que l’homme ne jouira pas de biens personnels, au contraire ! Provisoirement, ces questions n’ont pas une extrême importance. Ce qui importe, c’est que les artisans passent de l’état prolétaire à l’état libre — chose impossible si l’on n’organise pas à fond les syndicats, les grèves et même le sabotage. Salut !

Il passa lentement à travers les rangs des consommateurs, et disparut au fond de la rue obscure. Il laissait une trace dans les cerveaux, une image singulière, approfondie par les circonstances, par la disposition des esprits, par une apparition brusque, nette et opportune :

— Qui que c’est ? demanda Pouraille.

— Ça doit être un type de la Confédération générale du travail, répondit un typographe.