La Vénus des aveugles/Paysage d’après El Greco

La Vénus des AveuglesAlphonse Lemerre, éditeur (p. 117-118).

PAYSAGE D’APRÈS EL GRECO



Parmi le boréal silence, le zénith
Irradie âprement aux jardins d’aconit.

Énigmes et remords, les yeux des Nyctalopes
Reflètent la perplexité des horoscopes,

Et les Musiciens, frères des Séraphim,
Écoutent murmurer la harpe d’Éloïm.

De glauques nénuphars charment le regard fixe
D’une perverse Ondine éprise d’une Nixe.

Et l’écho jette au vent le rire des sabbats,
L’effroi des lits pareils à des champs de combats.

Les tentes d’écarlate où dorment les bourrasques
Crèvent sur le repos seigneurial des vasques.

Trouant l’opacité démente, le zénith
Irradie âprement aux jardins d’aconit.