La Vénus des aveugles/Le Dédain de Psappha

La Vénus des AveuglesAlphonse Lemerre, éditeur (p. 113-114).

LE DÉDAIN DE PSAPPHA


Ού τι μοί ύμμες.
Vous n’êtes rien pour moi.


’Αλλά τις ούκ έμμι παλιγκότων
όργαν, άλλά άβακήν τάν φρέν έχω —

Pour moi, je n’ai point de ressentiment,
mais j’ai l’âme sereine.
Psappha.


Vous qui me jugez, vous n’êtes rien pour moi.
J’ai trop contemplé les ombres infinies.
Je n’ai point l’orgueil de vos fleurs, ni l’effroi
De vos calomnies.

Vous ne saurez point ternir la piété
De ma passion pour la beauté des femmes,
Changeantes ainsi que les couchants d’été,
Les flots et les flammes.

Rien ne souillera les fronts éblouissants
Que frôlent mes chants brisés et mon haleine.
Comme une Statue au milieu des passants,
J’ai l’âme sereine.