Éditions Jules Tallandier (p. 112-124).

CHAPITRE VIII


Bas les armes ! — Raison retrouvée. — La Folle a parlé. — Suprême audace. — Enfin sauvés. — Marko subit la volonté de la démente. — Une idée. — Pour se venger. — Drame qui finit en comédie. — Le cortège. — Enfin seuls. — La rivière. — Nikéa en éclaireur. — Le désastre de Salco. — Les quatre premiers soldats de l’Indépendance.

Nikéa !… Nikéa !… oui, c’est elle… la chère aimée… la fiancée douloureuse… l’épouse d’une heure, dont l’union tragique n’a pas eu de lendemain.

Ce nom, murmuré d’une voix éteinte, d’ailleurs personne ne l’entend, car l’attention de tous est concentrée sur la femme qui s’élance vers les condamnés.

Elle va… elle va, de cette allure saccadée… avec ces gestes crispés des déments… des gestes qui semblent des malédictions et, sur son passage, chacun s’écarte avec un respect mêlé de terreur. Marko lui-même frissonne et baisse la tête, comme si la blanche apparition était le spectre vengeur des martyrs de Salco.

Quelques voix effarées chuchotent :

« La folle !… la folle !… que va faire la folle ?… »

Elle arrache le voile blanc qui cache le bas de sa figure et remonte jusqu’à ses yeux, et ses longs cheveux blonds se déroulent en même temps, lui faisant un opulent manteau dont serait fière une impératrice.

Bondissant, ou plutôt glissant sur la rocaille, elle arrive à la ligne des fusils. D’un geste elle écarte les armes, d’un regard elle fait reculer les hommes, d’un mot elle disloque leur rang !

« Bas les armes !… ou malheur à vous ! »

Les soldats improvisés se mettent à trembler. Intrépides devant une lame de sabre ou le canon d’un fusil, ces sacripants, ces hommes de sac et de corde, ces tortionnaires, ces bandits éprouvent une terreur sans nom.

Ils se regardent effarés, laissent retomber lourdement à terre la crosse de leurs carabines et pour un peu prendraient la fuite.

Pâle, tragique, échevelée, la jeune femme se jette dans les bras de Joannès et l’étreint éperdument, pendant que Michel et Panitza murmurent attendris :

« Nikéa !… notre sœur ! »

Elle contemple longuement Joannès avec une tendresse passionnée. Joannès qu’elle a reconnu, sous la défroque du zaptié, malgré les déchirures de sa face, malgré les ecchymoses qui le défigurent, malgré le sang coagulé en escarres à ses plaies.

Mais, ô prodige accompli par l’amour ! les yeux de la jeune femme n’ont plus ce regard terne et fixe des déments. Ses yeux troubles d’hypnotisée luisent, brillent, pétillent d’intelligence. Et c’est le choc formidable imprimé au cerveau de Nikéa qui a enfanté ce prodige.

Brusquement la lumière s’est faite dans cette intelligence en sommeil ; Joannès reconnu… le péril mortel qu’il court… l’anéantissement immédiat, irrémédiable qui va suivre la fusillade, la volonté de le sauver ou de mourir avec lui, tout cela réveille comme un coup de tonnerre la pensée endormie peut-être pour jamais !

En même temps, avec la vue du danger, le sang-froid revient à la jeune femme.

Un sang-froid inouï, surtout en pareil moment.

Tout en étreignant Joannès, elle a le temps de lui dire à l’oreille :

« Surtout, ne me reconnais pas… tu ne m’as jamais vue… ni Michel, ni Panitza… vous ignorez qui je suis… je vais vous sauver !… »

Alors, feignant de nouveau la folie, elle prononce des mots incohérents, des phrases sans suite où reparaît de temps en temps ce nom de Joannès qui vient de lui échapper en recouvrant la raison.

Puis, elle prend par la main Michel et Panitza, les réunit à Joannès, les groupe, les entoure de ses bras en disant :

« Je veux qu’ils vivent !… je veux qu’ils soient sacrés pour tous… je veux qu’ils soient libres ! »

Les hommes du peloton d’exécution reculent et balbutient d’une voix sourde :

« La folle a parlé !… La folle est inspirée d’Allah !… c’est Allah qui parle par sa bouche. »

La foule s’écarte, émue, troublée, en proie à une vague terreur. De tous côtés on dit avec une sorte de frémissement :

« La folle a parlé !… Dieu le veut !… Dieu est grand !… »

Cependant Marko, sans être un esprit fort, est un peu plus sceptique. Cette intervention lui semble lui semble extraordinaire et surtout contrariante. Elle déconcerte en effet son projet d’extermination totale des Turcs ayant participé à l’attaque de son clan.

Il ne voudrait pas qu’il restât un seul témoin de cet effroyable anéantissement. La discrétion de ses gens lui étant assurée jusqu’à la mort, il se flatte de pouvoir nier, au besoin, cette facile et sauvage victoire.

Et voilà que cette damnée folle se jette en travers de ce plan si simple d’où peut et doit sortir pour plus tard une impunité absolue.

Aussi, comme il voudrait trouver un motif, même futile ou mauvais, à briser ce touchant et séculaire privilège des déments !

Ce nom de Joannès lui a fait dresser l’oreille comme un appel de trompette.

Joannès !… le Slave intrépide qui l’a si audacieusement bafoué, lui a infligé des pertes si cruelles ; et a failli lui enlever la victoire !

Il s’approche de plus près, voit l’homme dénommé Joannès dans les bras de la folle qui l’étreint passionnément et répète sans trêve son nom :

« Joannès !… ô mon bien-aimé, je te retrouve enfin !… c’est toi !… Joannès dont le nom est pour mon âme la plus suave des musiques !…

« Béni soit le Seigneur Dieu… Bénie soit la Panaggia, sa très sainte, mère, qui ont permis à Nikéa de revoir Joannès !

« Nikéa !… Joannès !… nos noms sont indissolublement unis comme nos âmes et aussi comme nos corps !… car tu es mon époux… car je suis ta femme devant le Seigneur et devant les hommes.

« Mais regarde-moi !… parle-moi !… dis-moi ton amour… toi qui possèdes le mien… »

Pendant que Marko inventorie, avec sa minutie de sauvage haineux et défiant, Joannès, ce dernier fait, comme on dit vulgairement, une singulière figure.

Échappant miraculeusement à la mort au moment précis où il va sentir sa poitrine hachée par les balles… revoyant, à la minute suprême, celle qu’il croyait à jamais perdue… acteur muet de ce drame d’où vont peut-être sortir sa vie et sa liberté, il se trouve étourdi par cette succession vraiment inouïe de faits et d’idées.

Et, tout naturellement, il se laisse entraîner, sans mot dire, imité en cela par ses compagnons dont la stupeur serait d’un haut comique en tout autre moment.

Nikéa continue toujours ses propos de démente, et l’excès même de son audace va les sauver tous.

Marko a beau faire, il ne peut pas suspecter l’identité du sous-officier ni celle de ses hommes. Pas plus d’ailleurs que la folie de Nikéa. Car, dans ce cas, le vrai est le seul qui ne puisse être vraisemblable.

Alors, que résoudre à l’endroit des prisonniers ?

Il faut obéir à la coutume, sans hésiter ni récriminer. Il faut les gracier et les libérer sur l’heure. La folle le veut… la folle parle en maîtresse et veut être écoutée…

Du reste, nul ne songe à discuter cette intervention providentielle. Bien plus, la foule s’excite et s’énerve en voyant le bey ainsi flottant.

De tous côtés on murmure :

« Aman !… aman (pardon) pour eux !… aman et liberté ! »

Nikéa les groupe tous les trois ; elle les presse, les pousse, les fait avancer pas à pas. Elle écarte d’un écarte d’un geste Marko qui cède à contre-cœur, sachant que son clan se révolterait plutôt que de violer la coutume.

Cependant un sourire mauvais contracte sa face busquée au profil d’oiseau de proie. Un travail obscur s’opère dans cette cervelle de demi-sauvage. Il a convoité Nikéa pendant quelques heures. Puis la folie a brusquement séparé ces deux êtres faits si peu l’un pour l’autre. Et c’est ainsi que Nikéa la chrétienne a pu seulement échapper à cette union odieuse avec un musulman.

Marko lui a conservé une sourde rancune. Alors, ne pouvant l’avoir pour épouse, forcé de la laisser agir à sa guise et partir si bon lui semble, il veut par un bizarre sentiment de vengeance lui infliger une irrémédiable déchéance.

« Tu es libre, ainsi que tes compagnons », dit-il à Joannès d’une voix mauvaise.

Et comme Joannès fait un geste et va répondre, Marko lui coupe la parole et ajoute :

« Ne me remercie pas !

« Je ne vous laisse partir que contraint et forcé.

« Je veux seulement t’imposer une condition…

— Non !… non !… pas de condition… liberté… liberté… la folle le veut !… crie la foule.

— Silence quand je parle ! riposte Marko d’une voix tonnante en portant la main à son sabre.

— Et moi, je demande qu’on nous rende nos armes, dit avec fermeté Joannès.

« Il nous faut nos armes, puisque nous sommes libres.

— C’est trop juste ! »

Et quand on leur a restitué carabines, sabres et cartouchières, quand ils sont enfin pourvus de ces engins de mort qui là-bas : sont l’apanage et l’orgueil de l’homme libre, Joannès ajoute :

« Nous nous retrouverons, n’est-ce pas ?

— J’y compte bien !… et ce jour-là tu seras pendu la tête en bas, au-dessus d’un brasier.

« Je serai le bourreau !

— Je crois plutôt que tu seras coupé en deux ; comme un bétail à la boucherie…

« Je serai l’exécuteur !

— Des mots, tout cela !

— C’est toi qui le dis…

« Mais ils deviendront des choses… des réalités…

« À présent, quelle est cette condition que tu prétends m’imposer et que je dois subir ?… car tu as pour toi la force et le nombre. »

Marko a de nouveau ce rictus qui contracte et plisse drôlement son nez en bec d’épervier.

— La folle t’a sauvé, dit-il ; eh bien ! je te la donne.

« Prends-la… emmène-la et fais-en ton épouse… je le veux… Je l’exige… »

Un tressaillement rapide secoue Joannès qui regarde interdit le bey et n’en peut croire ses oreilles.

« Tu seras obéi ! dit-il d’une voix tremblante.

— Tu le jures ?… Je veux un serment solennel…

« Par Allah !…

— Oui ! par Allah !… et la Panaggia, je le jure ! » ajoute Joannès.

Au comble de la stupéfaction, réprimant à grand-peine une formidable envie de rire, le jeune homme contemple Nikéa toujours impassible dans son rôle de démente.

« Va donc ! » fait avec un geste large Marko en désignant l’entrée de l’esplanade.

Et riant dans sa barbe à la pensée de la bonne farce qu’il vient de faire, il se dit :

« Si jamais Nikéa la Belle recouvre la raison, quelles malédictions en se voyant l’épouse d’un vrai croyant !

« Oh ! je suis bien vengé de ses dédains. »

Des cris violents l’interrompent.

« L’escorte !… l’escorte d’honneur à la folle…

« Elle ne partira pas ainsi… nous devons l’accompagner… La coutume le veut et nous l’exigeons.

— Soit ! » fait encore Marko dont l’autorité absolue reçoit coup sur coup de rudes atteintes.

Un cortège se forme, composé de femmes, d’enfants et de vieillards. Le peloton en armes prend la tête, et les exécuteurs deviennent des thuriféraires, ô ironie de la vie !

Nikéa, en apparence inconsciente, s’appuie au bras de Joannès, et cette résignation fait sourire Marko.

La tragédie va se terminer en comédie. Ah ! s’il n’y avait pas, là-bas, dans ce riant village de Salco, des ruines calcinées, des désastres accumulés, des cadavres entassés… Et avec cela des haines de race, de religion qui couvent sous la cendre et qu’une étincelle peut rallumer.

Le cortège quitte le nid d’aigle où habite le clan. Il descend lentement ce chemin terrible où fut broyé l’escadron turc. Partout des traces de sang, des débris de cervelles, des fragments de chair collés aux aspérités.

« La pluie lavera tout cela, fait Marko en haussant les épaules, et il y aura d’abondants festins pour les corbeaux. »

On descend vers la plaine qui, par ondulations ondulations successives et très douces, va s’abaissant jusqu’à la Sitnitza. On aperçoit de loin la rivière qui serpente comme une coulée d’argent.

L’escorte paraît vouloir accompagner indéfiniment le petit groupe. Et cette persistance à rendre des honneurs plutôt gênants devient un véritable supplice pour la jeune femme et les trois hommes.

Nikéa veut en finir. D’un geste coupant, elle trace une ligne imaginaire sur le sol et fait arrêter tout le monde. Elle traverse cette ligne et, d’un mouvement impérieux de la main, ordonne aux Albanais de reprendre le chemin des montagnes.

Persuadés qu’ils ont accompli, suivant les formes de l’antique usage, le rite sacré, les bandits obéissent avec un respect étrange et touchant, issu d’une superstition aussi vieille que leur race. Ils s’éloignent lentement, comme à regret, Marko le dernier.

« Au revoir ? dit-il de son ton arrogant à Joannès.

— Au revoir ! » répond avec sa fermeté si calme le jeune Slave.

Ils se tournent brusquement le dos, et s’en vont, l’œil plein d’éclairs, le cœur gonflé de haine.

« Enfin seuls ! murmure Nikéa.

— Oui ! seuls !… sur le chemin du nid dévasté.

— Vite !… vite !… en avant ! commande avec une autorité affectueuse Michel.

— Tu as raison ! ces gredins n’auraient qu’à se raviser et revenir…

— Et puis, il y a cet uniforme turc qui nous brûle la peau !… Nous ne serons en sûreté que revêtus de nos chers vêtements de travailleurs.

— Et nous n’avons même pas le loisir de te remercier, chère sœur, toi qui nous as sauvés !

— Ouf ! il était temps… une seconde de plus…

— Et moi, ajoute Nikéa, j’ai besoin de reprendre mes esprits… je ne sais plus… il me semble que j’ai fait un affreux cauchemar.

— Hélas ! le cauchemar de la vie réelle.

— Oui, tout s’arrête pour moi au moment où, là-bas, du bord de la rivière, je te vis disparaître dans les flots.

« Rien ! plus de souvenir… j’ai senti un choc d’une violence terrible, puis une sorte d’anéantissement de l’âme… je n’étais pas morte et cependant je ne vivais plus.

« Du reste, je ne souffrais pas, mais je n’avais conscience de rien. Cela dura jusqu’au moment où je te reconnus… devant la ligne, des fusils qui allaient vomir la mort… près du précipice qui allait engloutir vos cadavres.

« Brusquement je sentis un nouveau choc. Oh ! plus terrible encore, s’il est possible, que l’autre où avait sombré ma raison. Et soudain, avec la terreur du néant qui allait vous prendre, la pensée me revint… Alors, ce fut une résurrection instantanée et un cri m’échappa.

« Le cri libérateur qui fut notre salut à tous les quatre. »

Arrachés à une mort inévitable, ceux qui vont devenir les premiers soldats de l’indépendance macédonienne pressent le pas et atteignent enfin la Sitnitza. Au moment de franchir le gué, Joannès et Michel asseyent Nikéa sur leurs épaules, puis, précédés de Panitza qui éclaire la marche, ils s’immergent résolument.

Ils avancent avec précaution et franchissent la hissent la rivière : Parvenus de l’autre côté, ils sortent ruisselants et s’arrêtent indécis.

« Devons-nous aller de suite à Salco ? dit Joannès en hésitant.

— C’est dangereux, avec ces maudits uniformes, répond Michel.

— Oui, ajoute Panitza, surtout après le massacre de l’escadron, le pays doit être bouleversé, avec des patrouilles de tous côtés.

— Alors, que faire ?… attendre la nuit, pour nous procurer des vêtements civils ?…

— Mais si le pays est occupé par les Turcs ?…

— Laissez-moi agir, interrompt avec résolution Nikéa.

« Je vais aller seule à Salco… je verrai… je me rendrai compte de la situation et je reviendrai avec des renseignements précis.

— Mais il y a du danger, et je ne voudrais pas te savoir en péril sans être à tes côtés.

— Rassure-toi !… tout, cela n’est rien… je n’éprouverai aucune crainte au monde, après les horreurs dont nous avons été victimes…

— C’est juste ! nous ne pourrons courir de plus grands dangers ni endurer de plus cruelles souffrances.

« Va ! chère enfant, et qu’il soit fait, pour notre salut commun, ainsi que tu le veux.

— Au revoir, et ne crains rien ! »

Ils la regardent s’éloigner, vaillante comme le soldat le plus aguerri. Et les heures s’écoulent. Heures d’attente, de fatigue, de faim, d’énervement et qui peu à peu s’aggravent d’angoisse et d’épouvante. La nuit vient, et Nikéa tarde bien longtemps.

Enfin, un pas hésitant est perçu dans les ténèbres. Qui ?… ami ?… ennemi ?…

À tout hasard les trois hommes se mettent en défense. Une voix d’une pureté admirable, fredonne le Chant de Kossovo, l’ardente et plaintive mélopée qui est comme le chant de ralliement des Slaves opprimés.

« C’est elle !… C’est Nikéa ! »

Les armes retombent dans l’herbe. Des mains : amies pressent celles de la jeune femme, des bouches avides l’interrogent.

Elle répond, avec ce calme effrayant qui succède aux grandes douleurs :

« Un désastre !… nous n’avons plus de demeure… plus d’abri… plus rien…

« Salco est ravagé… pillé… anéanti !… il n’en reste plus pierre sur pierre… le feu a dévoré tout ce qui n’a pu être emporté ou saccagé par les hommes…

— Qui ?… mais qui, ces bandits ?…

— Après le bey albanais, le pacha turc !

« Marko parti, on est venu au nom du pacha, enlever le reste pour l’impôt du sultan… Marko était avide et féroce… les Turcs furent pires… Ne trouvant plus d’argent, ils anéantirent tout et massacrèrent ceux qui ne purent s’enfuir.

— Oh ! c’est affreux, sanglote Michel.

« Mon Dieu !… mon Dieu !… sommes-nous donc maudits ?

— Oui, répond Nikéa, la destinée s’acharne bien cruellement sur ceux de notre race et de notre foi.

— Parce que, répond Joannès, les Slaves, depuis des siècles, se lamentent, prient, pleurent et courbent l’échine devant leurs bourreaux. Au lieu de répondre à coups de fusil… à coups de couteau… à coups de dents !

« Les peuples et les individus ne possèdent que la liberté dont ils sont dignes… cette liberté s’acquiert par la souffrance, et quand la mesure est comble… Pour l’honneur et pour l’indépendance de notre race, le moment est venu et il faut en finir.

« Nous sommes ici quatre combattants, dont une femme… tous quatre vaillants et résolus à tout ! Que ceux qui sont las de souffrir… que ceux qui veulent être libres viennent à nous, et demain nous serons une armée.

— Oui ! s’écrie Nikéa d’une voix vibrante, l’armée de la Macédoine libre, et qui combattra jusqu’à la mort ! »