La Source et origine des cons sauvages/05

Diuerſes oppinions de la diuerſité des
Cons ſelon aucuns Docteurs
.
CHAPITRE III.



DE la diuerſité de ces Cons longs moyens, ronds, & autrement figurez, les Docteurs en ſont de diuerſes oppinions, les vns diſent que cela procede de la diuerſité des complexions, allegant Auicenne & Hipocrate, diſant que femmes coleriques ſont volontiers longues & greſles, & ont le Con maigre, thiſic, & de longue ouuerture. Les melancoliques, ſeiches & eduſtes comme vn baſton de four, lont communement ſi treſ-mal baſti, que lon ne ſçait que c’eſt, ſinon qu’en le taſtant on iuge par conjecture qu’il y a quelque ouuerture entre deux maloſtrues pieces d’os, ou de bois mal ordonnez comme vn cheuron rompu. Et de ces deux ſortes de con ainſi mal eſquippez, parent deux martiallemenr ſe treuue des cons engreſſez, cons barrez, cons cheuronnez, Cons girondez, cons empalez, cons grenelez, dont les deſchifremens ſont declaration, parquoy ie m’en tais, & ſi telles creatures deuiennent fort veilles, vous leur treuuerez les Cons ridez, vermoluz, & de tels cons, ie les ay, & effacez, & du tout adnichilez, ie n’en fait point d’eſtime. Les pures flegmatiques ſont volontiers courtes & trapes, & ont le Con gros & enflé. il ſemble communement qu’il ſoit embouré d’eſtoupes, & ne rebondiſt point. Les pures ſanguines ſont de mediocre ſtature, & l’ont d’vn volume aggreable & plaiſant, en fendeure & en motte, & ſont volontiers alaygres, & toutes appareilles, auecques vne plaiſante, & amiable promptitude d’endurer l’aſſaut s’il eſt expedient. Mais celles qui ſont ſanguines flegmatiques, compactées en deuë proportion, & amiable concordance d’humeurs, ſont de competente ſtature, ne trop grandes, ne trop petites, & ont le Con au deuoir enflé, gros mouflu, reſpondant treſ-bien à ſon homme : & tels Cons ſe peuuent meritoyrement appeller cons domeſtiques, tous propre au meſnage, à les employer, & auſſi bien aux champs qu’à la ville, & aux feſtes comme aux iours ouuriers : & ſont leſdicts Cons inſtralement enclins & preparez s’il eſt beſoing, comme ſouuentes-fois il aduient à comparoiſtre entre deux portes, & telles femmes prennent grand plaiſir & delectation, quand on les fait hermofrodites Et pour les garder de tomber, en ſuffocation ou deſcendue martialle, c’eſt le ſecret de ſouuent les flebothomer de la veine du milieu, car elles le meritent. Ie me tais des Cons des boyteuſe, qui ſont faict en §, & qui font la gargouille : car ſelon les complexions qu’elles tiennent, ils peuuent participer des bontez, ou malheurs des Cons cy-deſſus dechiffrez.