La Route fraternelleAlphonse Lemerre, éditeur (p. 203-204).

ÉPILOGUE

Speravit anima mea.



La route est déjà longue où mes pas ont marché ;
Et j’ai souvent, hélas ! trébuché sur la route,
Et l’eau de mon baptême a fui goutte par goutte,
Et septante-sept fois j’ai péché, j’ai péché.

Mais la haine du moins n’aura jamais touché
Mon cœur ; et Celui qui nous voit et nous écoute,
Me sachant pitoyable, aura pitié sans doute,
À l’heure de ma mort, du moribond couché.


Je ne suis sûr de rien, hors de son indulgence ;
Et c’est le renier que croire à sa vengeance :
Le vrai Dieu, le vrai Dieu, c’est le Dieu de bonté !

Pour mes frères en Lui, comme pour moi, j'espère
Qu'après le sombre exil la cloche de clarté
Sonnera le retour dans la maison du Père.