La Responce des dames et bourgeoises de Paris au Caquet de l’Accouchée


La Responce des dames et bourgeoises de Paris au Caquet de l’Accouchée



LA RESPONSE
DES DAMES ET BOURGEOISES DE PARIS
AU
CAQUET DE L’ACCOUCHÉE
Par Madamoiselle E. D. M.
À Paris, chez l’imprimeur de la ville, à l’enseigne
des trois Pucelles
.
M.DC.XXII1.

Maintenant que l’esté nous a fait paroistre les effets de sa chaleur, et que les rayons du soleil, d’une force plus concoctive, bruslent et consomment les campagnes mesmes qui sont sous un climat temperé comme la France, outre que d’ailleurs les femmes, qui sont d’un temperament froid et humide, ne peuvent soustenir une chaleur si ardante que celle qui se fait quand le soleil entre au signe du Cancre, comme il a fait depuis quelques jours, je me resolus, avec quelques unes de mes voisines, d’aller aux estuves pour me rafraichir : car la nature est tellement sortie de ses premiers ressorts qu’il n’est point maintenant permis aux femmes de se baigner à la rivière, à cause peut-estre qu’on les verroit à descouvert, ce qui est hors de raison, veu que les femmes peuvent avec autant de droit et authorité se baigner que les hommes, puis qu’en leur nature elles sont egalles à eux, comme je crois avoir veu assez preuvé ailleurs.

Comme je fus arrivée aux baings où d’ordinaire nous avons coustume entre nous autres de nous rafraichir, je me trouvay au milieu d’une bonne et agreable compaignie de bourgeoises et dames de Paris, qui estoient venues au mesme lieu pour ce subjet. Ainsi que nous commencions à nous deshabiller, et que chacun s’apprestoit pour se mettre à l’eau, une jeune damoiselle du faux-bourg S.-Germain dit : La porte est-elle fermée, ma cousine2 ? (Elle parloit à une sienne parente de la place Maubert.) Je vous asseure qu’il y faut prendre garde : car pour maintenant on ne prend plaisir qu’à mal parler d’autruy, et principallement on est bien aise de toucher sur la corde des femmes et d’avoir prises sur elles. Il y a plus d’un mois entier que dedans Paris on nous appelle caqueteuses ; on ne parle que du caquet des femmes. Jamais le lict de l’accouchée ne fut mieux remué ; il est souvent retourné et fueilletté.

— Mais il n’y a que de la plaisanterie dedans, dit sa tante [qui estoit desjà dans l’eau]3.

— C’est vostre honneur, respondit l’autre ; cela ne retourne qu’à nostre desavantage. S’il y a quelque bon quolibet, quelque gausserie, quelque risée, ou quelque pacquet, c’est tousjours sur les femmes qu’il vient tomber, et tousjours les pauvres femmes sont chargées ; je ne sçay comme elles ont si bon dos, car bien souvent il faut qu’elles portent de pesans fardeaux.

— Comment ! ma commère, dit une qui avoit desjà deffait sa chemise4, c’est une chose estrange que, sous pretexte de madame l’accouchée, on nous en fait payer la fole enchère. On dit mal de l’une, on se mocque de l’autre, on rit, on gausse ; ce sont plustost des farces et commedies qu’autres choses. Jamais les femmes ne furent remuées de la sorte : l’une sera trop vieille à l’appetit de son mary, il se voudra mettre à la fraischeur ; l’autre sera trop bouillante à l’appetit du sien, qui n’ira qu’à demy-voye ; l’autre aura cinquante ans et on ne la marie pas, de sorte qu’elle sera contraincte de recoudre son pucelage plus de cent fois. Que sçay-je, moy ? chacun nous donne tels quolibets qu’on veut, et ainsi pour ce jourd’huy en toutes les bonnes compagnies et assemblées on nous couche tousjours sur le tappis, puis après nous servons de joüet et d’entretien aux hommes, qui sont bien ayses, pour passe-temps, d’esplucher nos actions et de scindiquer sur nos besongnes.

— Madame a raison (fis-je alors)5, car le temps d’aujourd’huy n’est plein que de mesdisances et d’invectives, principalement à la cour, où j’ay de coustume de hanter : l’une aura un œil trop brun à l’appetit de celuy-cy, l’autre un nez camus à l’appetit de l’autre ; mais la pluspart du monde ne voit point que ceux qui sont camus ont de grands priviléges et immunitez à eux concedés de la nature, sçavoir est qu’ils sont exempts de porter les lunettes, droict qui est très beau, puis qu’il relève de la cour des Quinze-Vingts, où les aveugles president en robbes grises et fleurdelisées6 ; les autres ont des robbes qui ne correspondent pas à leur qualité. Si une marchande porte le satin à fleurs de velours cramoisi7, etc., faut-il en murmurer ? Pourtant elles seroient peu discrettes si elles ne s’accoustroient des plus riches et des plus belles estoffes de la boutique, puis qu’elles-mesmes les vendent et debitent aux autres8. Si aujourd’huy une passementière porte un colet monté à cinq estages, elle le fait pour une consideration qui est très bonne, sçavoir, afin qu’on ne puisse attaindre à son pucelage, qu’elle met et constitue au dernier estage de son colet, ce qui est universellement approuvé de toutes les courtisannes : car frottez vostre nez contre leur visage, cueillez les fleurs qui s’espanouïssent sur le marbre empourpré de leurs jouës, desrobez les roses qui vont esclatant sur le corail de leur bouche, pillez les lis qui blanchissent sur la neige yvoirine de leur gorge, bref, mettez-vous en quatre parties pour entendre le bal mesuré de leurs pommes jumelles, et les souspirs contre-balancez de ces deux hemisphères, ce n’est point là où gist le pucelage. Pourveu que vous ne touchiez point au colet, vous estes le plus galand cavalier du monde ; mais si une fois vous avez rompu un rang de passement, vous perdez toute l’estime qu’on avoit de vous auparavant (elles ont bien raison, et je soustiendray tousjours leur party en cecy, puis que leur honneur est au cinquiesme estage de leur collet) ; il ne s’y faut jamais prendre.

— Pour moy, dit une damoiselle [qui estoit en l’eau jusques au col]9, je ne sçay comment on en veut tousjours à ces pauvres femmes : c’est la rebute ordinaire de toutes les calomnies des hommes ; s’ils ont fait quelque acte auquel ils croyent avoir acquis quelque disgrace, tout aussi tost la femme en a sa part : « Ma femme est cause de cet accident ; sans elle j’eusse gaigné mon procez » ; et le plus souvent on trouvera que la femme aura meilleur droict que son mary : et ainsi c’est nous mespriser.

[— Vous voilà dans l’eau jusques au col (dit une vieille qui tenoit du linge blanc) ; mais j’y suis plus avant que vous, car m’y voilà jusques au né. Ne faisoit-il pas bon voir une femme avoir des roupies en plain esté ?]10

Une autre qui s’entendoit à la philosophie, et qui avoit choisy ce jour pour le bain11 comme un medecin du cartier S.-Honoré qui ne vouloit coucher avec sa femme que par lune, va dire : Je ne vois aucune raison formelle qui puisse conduire ma cognoissance à croire qu’on nous doibve tenir en ligne inferieure avec les hommes : car premièrement ils disent que nostre temperie est froide et humide, et que, nos organes n’estant point bien disposez, il faut, par une consequence logicienne, que nous ne pouvions exercer nos fonctions avec l’advantage dont jusques à maintenant ils se sont prevalus contre nous, et toutesfois je prouveray tousjours par bonnes, valides, scientifiques et demonstratives raisons, que nous surpassons de beaucoup le sexe masculin, ou, à tout le moins, que nous ne luy sommes en rien inferieures. Jettons les yeux sur les sciences, arts, mestiers, prattiques et inventions : la pluspart se trouvera tirée de la teste des femmes, car comme elle pullule en raretez, subtilitez, prudence et autres qualitez infinies qui annoblissent nostre sexe, aussi le peut-on aisement remarquer par des exemples et des preuves irreprochables. C’est ce qui a meu Platon, à qui nul n’a debattu le titre de divin, et consequemment Socrates, son interprette, en batissant les loix et reiglemens fondamentaires pour les royaumes et republiques qui depuis sous icelles ont esté regies et gouvernées, de les admettre dans les dignitez, charges et offices, et de les eslever aux mesmes degrez d’honneurs que les hommes ; et bien davantage, ces lumières de l’antiquitez maintiennent et asseurent avoir veu des femmes qui ont surpassé les hommes de leur patrie. Si de cecy nous en voulons sçavoir la raison, les philosophes mesme, bien que d’un sexe different du nostre, diront que, comme la pureté du sang concurre à la vivacité de l’esprit, que consequemment les femmes ont ou doivent avoir l’esprit plus vif que les hommes, puis qu’elles ont le temperament plus delicat. On en a veu naistre des effects très certains de ce que je dis, en Alexandrie, Égypte, Trace, Rome, France, et autres contrées de l’univers. De l’autre costé, la femme est en mesme puissance que l’homme de produire des actes genereux : ce n’est faute le plus souvent que de les defricher ; si l’arbre ne porte point de fruict, ce n’est faute que de le cultiver, esmonder et esbrancher. Combien y auroit-il d’hommes hebetez et grossiers, si depuis le plus tendre de leur jeunesse on ne les jettoit dans les escolles, où la pluspart, le plus souvent, après avoir bien employé du temps, sont aussi sçavans que quand ils y ont entré ; où au contraire, si on employoit après les femmes la centiesme partie du soin et de la cure qu’on prend après les hommes, on verroit des merveilles : car, comme les femmes sont d’un temperament plus tendre, et ont le sang, comme j’ay desjà dit, plus subtil, aussi auroient-elles en bref les organes disposez à recevoir les espèces intromises par les sens interieurs. Combien a-on veu de grands cerveaux de femmes regir, maintenir et gouverner ceste monarchie et une infinité d’autres royaumes ! C’est ce qui conduisoit jadis Plutarque à dire que les vertus des femmes aloient à l’esgal de celles des hommes, comme de fait on en peut voir de grandes et irreprochables experiences. Il me souvient avoir leu dans Tacite qu’un certain, estant venu à Rome en grand equipage pour estre concitoyen de ladite ville et participer aux droicts et immunitez, dont jouyssoient jadis les Romains, et principallement ceux qui avoient le titre de noblesse, qu’au commencement il se vantoit de la race des dieux, se disant sorti d’un Hercul, d’une Thetis, d’un Jupiter. On ne l’approuvoit point pourtant ; mais quand, changeant de discours, il vint dire qu’il descendoit en ligne collateralle d’une Amazone, alors ce nom reveré et respecté du peuple romain le fit entrer au nombre des autres citoyens, et participer aux mesmes privileges. Les Lacedemoniens, gens experimentez s’il en fut jamais, ne faisoient rien qu’auparavant ils n’eussent consultez les principalles femmes de la ville.

— Il n’y a que cela qui me fasche (dit une jeune mariée d’auprès le Louvre), qu’il faut donner tant d’argent maintenant quant on se veut marier, c’est une ruyne ; puis que vous dites que les femmes vont de pair avec les hommes, c’est encore peu de consideration à nous de nous attacher à la cadène et nous captiver de nostre propre et liberal arbitre sous leur empire, et au bout du compte apporter de l’argent en mariage.

— N’en sçavez-vous que cela (dit une esveillée qui estoit un à bout) ? La cause pour laquelle les femmes apportent de l’argent aux hommes en mariage, c’est qu’ils acheptent un fonds pour planter des cornes.

La philosophe, à ce mot, reprit la parole : Au rapport (dit-elle) de Corneille Tacite, historien fidel des annales romaines, les Germains et Allemans, gens indomptables à la guerre, portoient dot à leurs femmes, non les femmes aux hommes, et les principaux siéges n’estoient gouvernez et regis que sous leur sceptre et commandement.

En après, si nous voulons nous fonder sur les principes et sur les bases de la metaphisique, nous trouverons que la nature humaine est divisée egallement et de l’homme et de la femme : et ainsi l’un ne participe point davantage à la raison que l’autre ; ea autem sunt unum et idem quorum naturel non est diversa secundum essentiam. Or, si l’homme n’est qu’un avec la femme, il suit necessairement qu’on ne peut calomnier l’un sans parler au desadvantage de l’autre, de mesme que, si on dresse des loüanges au premier, elles ne peuvent qu’elles ne resultent et resjaillissent à l’honneur des seconds.

Je m’estendrois icy sur les Sibilles, qui ont communiqué avec la divinité par leurs oracles et propheties, si leurs discours admirables, leurs bouches divines et leur langage doré, ne fermoit la bouche à ceux qui nous veulent calomnier. Pour leur valeur et adresse aux armes, n’avons-nous point ceste genereuse guerrière en France, la Pucelle d’Orleans, qui s’est signalée en tant de combats, rencontres, en tant d’assauts et batailles, sans aller en Trace chercher les antiques Amazones ? Mais, mesme en nos derniers jours, ne voyons-nous pas des exemples de leur magnanimité, de courage, où elles ont gravé leur renom dans le temple de memoire ?

Toute la compagnie, et moy la première12, qui durant ce haut et relevé discours avoit faict un silence dans l’eau13 de peur qu’on ne nous14 imputast le nom de caqueteuse, fusmes15 ravies en extase de voir nostre16 cause si bien defenduë et nostre17 sexe si haut monté par l’ascendant que luy avoit donné ceste docte et scientique damoiselle : car elle avoit monstré (comme de fait personne ne le peut revoquer en doute) que la femme estoit en mesme ligne paralelle avec l’homme, et qu’il n’y avoit aucune difference entre eux, de manière que, cela estant, si les hommes viennent maintenant à user de represailles et calomnies envers nostre endroit18, c’est sur eux-mesmes que resjaillissent leurs injures : tout ne peut se faire, en fait de calomnies, qu’à leurs desadvantages.

La compagnie n’en demeura pourtant là : on voulut voir et examiner les cahiers de madame l’accouchée, de laquelle on parle tant maintenant dans Paris. L’une disoit que ce n’estoit qu’une pure fiction inventée à plaisir pour la jovialité qui s’y rencontre ; l’autre soustenoit que cela avoit esté fait et qu’il se pouvoit faire ; qu’il n’estoit hors de raison. Chacun se debatoit : l’une le tenoit pour faux, l’autre pour veritable. Pour mon regard19, je crois que madame l’accouchée n’y a jamais songé.

— À la verité (dit une qui commençoit à s’essuyer)20, si on parle mal des femmes, il y en a plusieurs qui en donnent subject ; on familiarise quelquefois avec des personnes qui, sous couleur d’une feinte amitié, font souvent naistre des soupçons en l’esprit de ceux qui regardent ; on faict des mauvais rapports, et par ainsi les femmes sont toujours injuriées à tort.

— Voilà mon dire, respondit une fille de chambre d’auprès S.-Jacques : depuis qu’aujourd’huy on voit un homme auprès d’une femme, on en parle mal. Pour moy, je suis d’un naturel dispos et gaillard, j’aime tousjours mieux jouër au reversis qu’au picquet ; je ne me picque jamais au jeu (pourveu que d’autre part on ne passe trop avant dans les bornes de l’honneur). Au reste, je ne suis pas joyeuse quand j’entens parler mal de nostre sexe, c’est ce qui me tourmente le plus ; et encore, qui pis est, on m’a meslée dans les cartes de l’accouchée ; je ne sçay comment m’en desgager.

— Vous n’estes pas seule qui avez vostre paquet (dit sa cousine) ; j’en cognois bien d’autres, et des meilleures bourgeoises de Paris, qui en ont eu leur part. Toutefois, comme ce sont frivolles, aussi ny devons-nous nous arrester, n’y faire aucun semblant que nous nous en sommes formalisées.

— Frivolles ! ma commère, dit une autre ; S. Jan ! appellez-vous frivolle de calomnier l’un, de se rire de l’autre, de se gausser de celle-cy, de mal parler de celle-là ? Pour moy, je crois qu’on n’en eust peu inventer davantage pour se mocquer de nous : car le pire que je remarque en cecy, c’est que la pluspart sont accusées à tort et sans cause.

Moy, qui estois21 de l’autre bout, pris la parolle pour toutes les autres en general. Mes damoiselles (dis-je)22, il se faut resoudre en cecy ; il y a un expedient fort propre ; il est besoin en choses d’importance d’apporter du conseil : il nous faut faire un reglement en ceste affaire. Pour moy, je trouverois bon que nous fissions une lettre de desadveu et une signification pour nous departir de tous ces discours de l’accouchée. La femme d’un sergent du faux-bourg Sainct-Marceau, approuvant son dire, respondit que son mary ne prendroit rien des significations, et qu’infailliblement il publieroit lesdites lettres par les carrefours de Paris, n’y ayant personne qui peut mieux tromper ny trompeter que luy.

LETTRE DE DESADVEU
TOUCHANT LE CAQUET DE L’ACCOUCHÉE23.

« Nous, dames et bourgeoises de Paris, assemblées ès estuves, après avoir veu et leu un livret qui s’intitule le Caquet de l’Accouchée, et que, dans iceluy livret, nous avons amplement remarqué qu’à tort et sans cause on nous calomnioit, nous appelant caqueteuses, bien que chacun sçache assez bien que nostre langue est toujours en nostre bouche, outre qu’il n’y a eu aucune assemblée d’accouchée qui eut peu authoriser ce discours, afin que chacun cognoisse l’integrité de nos actions, et qu’il soit notoire à tous que nous aymons à avoir le droit partout : Nous avons des-avoué et des-authorisé, comme par ces presentes nous des-avouons et des-authorisons le dit livre, tenans et aboutissans et dependances d’iceluy, et en tant que nostre pouvoir s’estend. Nous segregeons de nostre compagnie tous ceux et celles qui feuilleteront le dit livre, enjoignant de plus à toutes les femmes, de quelque quartier, rue, qualité ou condition qu’elles soient, que partout où elles verront le dit Livre, Seconde et Troisiesme après-disnée d’iceluy, soit ès-mains de leurs maris ou autres, qu’elles ayent à s’en saisir, comme d’une pièce pernicieuse à notre sexe, et de ce nous donnons pleine puissance et authorité absolüe. Donné à Paris, le jour et an que dessus. »

Ceste lettre de desaveu pleut grandement à la compagnie, qui l’approuvèrent d’une rnesme voix et d’un commun applaudissement. De là, s’estant toutes revestues, elles sortirent des estuves et s’en retournèrent chacun en son logis, avec promesse toutefois de s’assembler pour la seconde et troisiesme fois, si l’occasion le requiert.



1. Une autre édition, différente en ce seul point, porte pour titre : La Responce aux trois Caquets de l’Accouchée, mdc.xxii. — Dans le Recueil général, c’est la sixiesme Journée et visitation de l’Accouchée.

2. Tout le commencement de cette Journée, jusqu’ici, est remplacé dans le Recueil général par : Desireux de poursuivre carrière et parvenir à mon but, je fus d’abondant voir ma cousine l’Accouchée et l’entretenir à mon accoustumée ; ce qu’ayant fait, et recognoissant bien l’approche des visites qui luy seroient faites, je me rengeay à ma cellule ordinaire, où je ne fus pas si tost entré qu’il arriva une bande de bourgeoises de Paris, lesquelles, après avoir fait leurs reverences et pris place, l’une commença à dire : La porte est-elle fermée ?

3. Var. Les mots entre crochets manquent au Recueil général.

4. Les mots : une qui avoit desjà deffait sa chemise, sont remplacés au Recueil général par : une autre.

5. Var. Recueil général : dit lors une autre.

6. Les Quinze-Vingts portoient une longue robe grise, avec une fleur de lys sur la poitrine. Une gravure d’Abraham Bosse représente sous son costume complet un de ces aveugles demandant l’aumône au coin d’une rue. La caricature qu’on fit de Lafont de Saint-Yenne, à cause de ses jugements d’aveugle sur le salon de 1753, est aussi une représentation exacte de l’habillement des Quinze-Vingts sous Louis XV.

7. On reprochoit alors beaucoup aux bourgeoises la richesse des étoffes qu’elles employoient pour leurs robes, et l’on disoit partout que ce luxe coûtoit cher aux bonnes mœurs :

Les bourgeoises qui font les belles,
Sont braves comme damoiselles
Et se font promener à tas,
Ont-elles pas un petit chose…
Pour achepter du taffetas ?

(Le Tableau à deux faces de la foire S .-Germain, etc., 1627, in-12, p. 6.)

La Rousse dit que, si sa fille
Avoit l’habit de taffetas,
Elle seroit aussi gentille
Ou plus belle qu’elle n’est pas.

(Le Bruit qui court de l’espousée, 1624, s. l., p. 5.)

8. Ces propos sur les modes et la coquetterie étoient le fonds ordinaire de la conversation des caqueteuses :

C’estoyent mercières du Palais
Qui discouroient de leurs malices,
De leurs fards et leurs artifices,
Des bons tours qu’elles mettent sus
Pour faire leurs maris cornus.
J’en vis deux qui se vermillonnent,
Et leurs cheveux passe-fillonnent
Tour mieux les marchands allecher…

(Le Banquet des Muses, ou Satires divers du sieur Auvray, Paris, 1625, in-8, p. 184.)

9. Var. Les mots entre crochets manquent au Recueil général.

10. Var. Le passage entre crochets manque au Recueil général.

11. Var. Les mots : pour le bain, sont remplacés, au Recueil général, par les mots : de visite.

12. Var. « Et moi la première. » Ces mots manquent au Recueil général.

13. Var. Ces deux mots manquent au Recueil général.

14. Var. Rec. gén. : leur.

15. Var. Rec. gén. : furent.

16. 17. Var. Rec. gén. : leur.

18. Var. Le Recueil général ajoute : (paracheva-elle).

19. Var. Le Rec. gén. ajoute : dit la damoiselle du faux-bourg Sainct-Germain.

20. Var. Qui commençoit à s’essuyer. Ces mots manquent au Recueil général.

21. Var. Rec. gén. : une autre qui estoit.

22. Var. Rec. gén. : (dit-elle).

23. Cette lettre ne se trouve pas dans le Recueil général, non plus que les réflexions qui l’accompagnent.