La Reconnaissance de Sakountala (Foucaux)/Notes

Traduction par Philippe-Édouard Foucaux.
E. Picard (p. 171-188).

NOTES


Aditi. V. Kâcyapa.

Amour (le dieu de l’), fils de Brahma (ou de Vichnou sous la forme de Krichna) et de Lakchmî, déesse de la beauté et de la fortune, sortie, comme Vénus, du sein de la mer.

On donne aussi pour mère à l’Amour la déesse Mâyâ, « l’Illusion. »

Les Indiens le représentent sous la forme d’un beau jeune homme monté sur un perroquet. Son arc est fait avec une canne à sucre, et la corde est une suite d’abeilles qui se tiennent. Il est armé de cinq flèches dont les pointes sont des fleurs. Aidé des cinq sens, il blesse les cœurs avec ces flèches.

Appartements intérieurs. Ils se composaient de la partie de la maison réservée aux femmes.

Dans l’Inde ancienne, les femmes ne semblent pas avoir été complètement séparées du monde comme celles des Musulmans, puisqu’elles étaient chargées de tenir les comptes de la maison, de s’occuper des soins du ménage et de préparer la nourriture. Elles sortaient en certaines occasions et pouvaient aller aux temples des dieux. Manou, L IX, 12, 16, prescrit, il est vrai, de les surveiller avec soin, mais il ajoute : « Renfermées dans leur demeure sous la garde d’hommes fidèles et dévoués, les femmes ne sont pas en sûreté ; celles-là seulement sont bien en sûreté qui se gardent elles-mêmes. »

La dernière phrase semble indiquer qu’elles jouissaient de quelque liberté.

Argha ou Arghya. V. p. 19 et 71, les notes.

Asclépiade (calotropis gigantea), grande et forte plante, comparée à Kanva (p. 40), tandis que Sakountalâ est comparée à la fleur délicate du jasmin double.

Asoka (jonesia asoka). L’un des plus beaux arbres de l’Inde. « Le monde végétal offre peu d’arbres d’un aspect aussi riche que l’asoka en pleine fleur. Il est à peu près de la hauteur d’un cerisier ordinaire. Ses fleurs sont grandes, et présentent les plus belles teintes rouges, orangées, ou d’un jaune pâle, suivant l’âge de la fleur. » W. Jones.

Asoura. V. p. 142, note.

Atimoukataka, (gœrtnera racemosa). Sorte de liane appelée aussi mâdhavî.

Bardes ou héraults. Leur principale fonction était d’annoncer, dans un langage rhythmé, certaines périodes fixes du jour, comme l’aurore et le soir, et de réciter, a l’occasion, des vers appropriés à la circonstance.

Bharata. Ce nom vient de la racine Bhri, supporter. Plusieurs princes ont porté ce nom, mais le plus célèbre est le fils de Douchmanta et de Sakountalâ, qui étendit tellement son empire que l’Inde entière prit le nom de Bharatavarcha. Le poème du Mahâ-bhârata est ainsi nommé parce qu’il raconte les querelles de ses descendants.

Ce prince ne doit pas être confondu avec le sage Bharata, qui fut, suivant les Hindous, l’inventeur de l’art dramatique.

Bimba (momordica monadelpha). Espèce de gourde au fruit d’un beau rouge, auquel les poètes hindous se plaisent à comparer la couleur des lèvres.

Cêcha. V. p. 93, la note.

Cirîcha (acacia siricha). Les femmes de l’Inde se servaient de ses fleurs pour en faire des pendants d’oreilles.

Civa. Troisième personne de la trinité hindoue. Il représente, dans la nature, l’agent destructeur, tandis que Brahmâ est le créateur et Vichnou le conservateur. Remarquons, en passant, que la trinité indienne est un symbole relativement moderne, dont il n’est pas question dans Manou.

Classes. Les Indiens sont divisés en quatre classes ou castes : les Brahmanes, les Kchattriyas, les Vâicyas et les Soûdras.

Les premiers s’occupent de l’étude des livres sacrés et de tout ce qui regarde la religion ; les seconds sont les militaires ; les troisièmes s’occupent de l’agriculture et du commerce ; les quatrièmes sont les domestiques et les esclaves.

Cocher ou écuyer. Dans les drames et les poèmes épiques de l’Inde, le cocher n’est pas un personnage vulgaire, et c’est pour cette raison qu’on le fait parler sanskrit et non prâkrit. Nous retrouvons un personnage du même genre dans l’Automédon d’Homère, que Virgile appelle « armiger Automedon », c’est-à-dire qu’il est armé aussi bien que celui dont il conduit le char.

Daityas (les). V. id.

Danavas (les). V. kâcyapa.

Dauchmanta, « issu de Douchmanta. » C’est un des noms du fils de Sakountalâ, qui fut appelé d’abord Sarvadamana, puis Bharata. V. ce mot. .

Dharba (poa cynosuroides). Gazon sacré employé dans les sacrifices.

Djayanta, fils d’Indra et de Satchî ou Paulômî, son épouse favorite.

Douchmanta était, suivant la tradition, un des descendants du Dieu de la lune, c’est-à-dire qu’il appartenait à la dynastie lunaire des princes indiens. Il doit, d’après la chronologie hindoue, avoir vécu quatorze ou quinze cents ans après le déluge.

Dourvâsas. Solitaire ou saint représenté par les Pourânas et autres poèmes indiens comme excessivement colère et vindicatif. Le Vichnou Pourâna raconte, l. I, ch. ix, comment il maudit un jour Indra, seulement parce que l’éléphant de ce dieu avait fait tomber une guirlande de fleurs qu’il lui avait donnée. Cette malédiction fit dessécher et périr toutesles plantes et les herbes ; les hommes cessèrent de sacrifier ; les Dieux furent vaincus par les Démons, et il fallut toute la puissance du dieu Vichnou pour détruire l’effet de la malédiction de Dourvâsas.

Éther. Le premier des éléments, suivant les Hindous, qui en comptent cinq.

Figuier. Il y en a dans l’Inde trois espèces que les botanistes appellent ficus religiosa, ficus indica et ficus glomerata. C’est sous un arbre de la dernière espèce, remarquable par l’épaisseur de son feuillage, que Kanva donne ses dernières instructions à Sakountalâ (p. 85).

Gange, en sanskrit Gangâ, est un nom féminin. C’est la personnification de la rivière du Gange, appelée aussi Triple-rivière, parce qu’elle coule dans les trois mondes. On suppose qu’elle prend sa source dans l’orteil de Vichnou, d’où elle coule dans le ciel, identifiée avec la voie lactée. Sa seconde course a lieu sur la terre, où elle descend en tombant d’abord sur la tête de Civa pour atténuer le poids de sa chute. Son dernier cours est placé sous terre, dans la région des enfers.

Gâutamî. L’un des noms de la rivière Godavéry. C’est aussi le nom de la femme ascète qui dirigeait dans l’ermitage la partie féminine des anachorètes compagnes de Sakountalâ.

Il paraît qu’il y avait dans les ermitages brahmaniques une partie réservée aux femmes, sous la direction d’une espèce d’abbesse.

C’est probablement cette coutume qui fut l’origine des couvents de religieuses bouddhistes, bâtis exprès pour elles, ce qui n’eut jamais lieu chez les brahmanes.

Hastinapoura, « la ville des éléphants. » C’est l’ancienne ville de Delhi sur le Gange, et la capitale du roi Douchmanta. Elle était située à 50 milles environ de la moderne Delhi.

Hospitalité. Les devoirs de l’hospitalité étaient prescrits par la loi religieuse et regardés comme l’une des plus grandes obligations imposées à toutes les classes. Aussi nul châtiment ne paraissait trop sévère pour ceux qui les avaient violés. Si un hôte s’en allait sans avoir été honoré comme il convenait, ses fautes retombaient sur celui qui l’avait mal reçu, et tous les mérites de ce dernier étaient emportés par l’étranger qui partait.

Indra. Dieu du firmament et de l’atmosphère, le Jupiter tonnant des Hindous. Il est le maître du Svarga, ciel où résident les dieux inférieurs, dont il est le chef.

Ingoudi (graine d’). L’ingoudi, arbre appelé vulgairement Ingua ou Djiyapouta. On tire de sa graine une huile que les dévots emploient pour oindre leur corps ou alimenter leurs lampes.

Jasmin (jasminum zambac), jasmin à fleurs doubles d’un parfum délicieux, qu’on appelle aussi jasmin d’Arabie, et qui, comme une liane, a besoin d’être soutenu par un arbre.

Kâcyapa, fils de Maritchi, qui était fils de Brahmâ.

C’était un des patriarches créés par Brahmâ pour peupler le monde, et qui, leur mission remplie, se retirèrent dans la solitude pour se livrer aux austérités. Kâcyapa passe pour le père des dieux, des démons, des hommes, des poissons, des reptiles et de tous les animaux, dont il rendit mères les 13 filles de Dakcha.

Aditi, l’aînée de ces filles, et son épouse favorite, fut la mère d’Indra et de tous les dieux inférieurs, et, en particulier, des douze Adityas, qui figurent le soleil dans chaque mois de l’année.

De Diti, de Danou et des dix autres filles de Dakcha naquirent les Daityas, les Dânavas et les autres démons.

Kâdambari. Ce mot s’emploie pour désigner les liqueurs fermentées en général. C’est, à proprement parler, celle qu’on obtient de la plante appelée Kadamba (nauclea kadamba).

Kalanêmi. Démon détruit par Krichna, qu’il avait voulu tuer pendant que celui-ci était jeune.

Kanva. V. p. 149, la note 1.

Kâucika. Nom de Visvamitra, fils de Gâdhi, arrière-petit-fils de Kouça, d’où son surnom de Kâucika.

Quand il succéda à son père, il voulut visiter ses domaines, et ce fut dans une de ses courses qu’il vit, dans l’ermitage du sage Vasichtha, la vache d’abondance, qui donne tout ce qu’on désire. Il demanda au sage de la lui céder au prix d’immenses trésors ; mais comme Vasichtha refusait de la céder, il résolut de la prendre par la force. Une longue guerre s’en suivit entre le roi et le sage (symbole des contestations entre les brahmanes et les guerriers), et elle se termina par la défaite de Visvamitra, qui en fut tellement consterné qu’il se livra aux austérités dans le but de devenir brahmane. Pendant une pénitence rigoureuse de mille ans, il obtint successivement le titre de saint roi, de saint, de grand saint et de brahmane saint. Vasichtha consentit alors à le regarder comme un égal et à l’admettre à la condition d’un brahmane.

C’est à l’époque où il n’était encore qu’un sage, et quand il appartenait à la classe des Kchattriyas ou guerriers, qu’Indra, jaloux du pouvoir qu’il avait acquis par ses austérités, lui envoya la nymphe Mênâkâ, qui réussit à le détourner de ses austérités, et le rendit père de Sakountalâ.

Késara (mimusops elengi), arbuste appelé aussi Vakoula ; ses fleurs ont une odeur pénétrante ; on l’emploie à orner les jardins.

(Il faut, p. 77, supprimer le mot mâlika, qui est de trop, puisqu’il signifie guirlande.)

Kokila. Nom du coucou indien. Les poètes l’appellent « le Messager du printemps. »

Koubdja. V. p. 34, note.

Kouravaka (barleria). Plante couverte d’épines aiguës, et dont les fleurs sont d’un rouge pourpre.

Kousa (poa cynasuroïdes). Espèce de gazon, regardé comme sacré par les Hindous, et employé abondamment dans les sacrifices. Ses feuilles sont très-longues et la pointe en est piquante comme celle d’une aiguille.

Lotus (nelumbium speciosum). Famille des nymphéas.

Cette belle plante a de la ressemblance avec notre lys d’eau, dans ses variétés blanche, bleue et rouge.

La variété jaune ressemble à notre nénuphar de la même couleur.

Mâdhavi (gœrtnera racemosa). Grande et belle variété de plantes grimpantes, produisant des fleurs parfumées de couleur blanche.

Mâlaya, qu’il ne faut pas confondre avec l’Himâlaya, est la chaîne de montagnes qui domine la côte de Malabar. Le meilleur sandal vient de la partie occidentale de ces montagnes, appelées maintenant Ghats.

Malini, rivière qui descend, dit-on, de l’Himâlaya, mais dont la position n’est pas déterminée.

Mandara, l’un des cinq arbres toujours fleuris du ciel d’Indra.

Mânes. Les offrandes aux mânes étaient faites par les plus proches survivants des défunts. Elles étaient regardées comme nécessaires pour faire entrer les âmes des morts dans le monde des mânes. La cérémonie en l’honneur des mânes s’appelait Srâddha, et consistait en une offrande de gâteaux faits avec du riz et du lait. On employait, dans la cérémonie du Srâddha, de l’eau dans laquelle on avait jeté de la graine de sésame. C’est à cette coutume que Sakountalâ fait allusion (p. 57).

Les cérémonies funèbres ont encore lieu dans l’Inde, où elles sont souvent l’occasion de dépenses considérables à cause du grand nombre des invités, parmi lesquels sont toujours des brahmanes auxquels on doit faire des présents.

Mariage. Un brahmane pouvait épouser une femme de la classe militaire ou royale, qui venait immédiatement après la sienne, et la fille issue de cette union pouvait être légalement épousée par un militaire. C’est pour cela que Douchmanta, qui ne connaît pas la famille de Sakountalâ, ne sait s’il peut prétendre à l’épouser. (V. p. 17.)

Le mariage des Gandharvas est toléré et admis comme légal par les législateurs indiens, quoiqu’il soit regardé comme moins honorable que ceux qui ont été célébrés avec les cérémonies voulues. Le consentement mutuel des deux époux suffit en effet pour ce mariage, qui peut ainsi avoir lieu en secret.

Maritchi. V. Kâcyapa.

Mâtali, cocher du dieu Indra. Dans les peintures qui représentent ce dieu, monté sur l’éléphant Airâvata, on voit Mâtali assis sur le cou de l’animal qu’il dirige. Mais dans les drames, Indra est représenté dans un chariot traîné par deux chevaux conduits par Mâtali. V. Cocher.

Mênaka, nymphe du ciel d’Indra et mère de Sakountalâ. V. Kâucika.

Mousta, espèce d’herbe (cyperus rotunda).

Narada, fils de Brahma, l’un des neuf solitaires divins, et ami de Krichna. Il passe pour l’inventeur du luth indien.

Oucîra, sorte de gazon odorant (andropogon muricatum), avec la racine duquel on fait un onguent rafraîchissant.

Pâdala (bignonia suaveolens). Fleur d’un rouge pâle d’une odeur agréable.

Parivâha. Les Hindous divisent les cieux en sept voies ou régions, dans chacune desquelles souffle un vent particulier. La sixième de ces régions est celle de la Grande Ourse, où souffle le vent Parivaha, qui supporte les sept étoiles de la Grande Ourse et pousse devant lui les flots de la rivière du Gange céleste.

Père spirituel, en sanskrit Gourou, est celui qui est chargé de l’instruction religieuse des jeunes gens et de leur expliquer les livres sacrés.

Pourou, fils de Yayâti et de Sarmichthâ, 6e roi de la race lunaire, l’un des ancêtres de Douchmanta. Il fut sauvé par Vichnou du déluge dont les légendes indiennes ont conservé la tradition.

« Ce nom de Pourou se rattache aux plus vieilles traditions historiques et légendaires de l’Inde ârienne…

« Pourou est le plus jeune des cinq fils de Yayâti ; et dans le partage que Yayâti fait de son empire, c’est-à-dire du monde hindou, la contrée des Aryas est assignée à Pourou à l’exclusion de ses quatre frères, qui furent relégués aux extrémités du monde, chez les peuples non âryens.

« … Le nom de Pâurava, « issu de Pourou, » se trouve dans un hymne du Vêda. » (Vivien de Saint-Martin. Géographie du Vêda, p. 183.)

Pradjâpatis. V. p. 149, note.

Prakrit, langue dérivée du sanskrit. (V. ce dernier mot.)

Présage. Un frémissement dans le bras droit était regardé par les Hindous comme le présage d’une union avec une belle femme.

Un tremblement du bras ou de la paupière du côté droit était un présage heureux pour les hommes ; c’était le contraire pour les femmes.

Prêtre de famille (pourôhita), brahmane chargé de diriger les cérémonies religieuses. C’est une espèce de chapelain.

Printemps (la fête du). C’est une espèce de carnaval en l’honneur de Krichna et de l’Amour, son fils. Les personnes de toutes les conditions s’amusent, pendant la durée de cette fête, à jeter de la poudre rouge ou de l’eau colorée sur les habits des passants. Les fleurs, et principalement celle du manguier, étaient employées pour embellir la fête ou pour en faire des offrandes à l’Amour. On la célèbre maintenant au commencement de mars, mais elle est devenue grossière, et les gens distingués évitent de s’y mêler.

Rakchas, espèce de vampires qui cherchaient par tous les moyens à nuire aux manifestations de la piété et de la dévotion, en troublant les sacrifices et les cérémonies religieuses (p. 67). Les plus grands saints étaient alors obligés d’avoir recours aux guerriers pour chasser ces visiteurs incommodes. Les dieux eux-mêmes s’adressaient aux héros en certaines occasions, comme on l’a vu, p. 142-143.

Rôhinî (la nymphe). V. p. 161, note.

Rôhita, espèce de poisson (cyprinus rohit), qui parvient quelquefois à la longueur de trois pieds. Son dos est verdâtre, son ventre jaune d’or ; ses nageoires et ses yeux sont rouges, d’où son nom de « rouge » (rôhita). Il est très-vorace, et l’on en a pris dans les lacs du Bengale inférieur qui pesaient jusqu’à vingt-cinq livres.

Roi, en sanskrit Râdja.

Voici, d’après une autorité indienne, le Daça-Koumâra, comment le roi devait employer son temps. Il paraît que le jour et la nuit étaient divisés l’un et l’autre en huit parties correspondant à peu près à une heure et demie chacune, et voici comment elles étaient réglées pour le roi.

Jour. — 1re partie. Le roi, étant habillé, examine ses comptes.

2e partie. Il prononce les jugements dans les causes appelées devant lui.

3e partie. Il déjeune.

4e partie. Il reçoit et fait des présents.

5e partie. Il discute les questions politiques avec ses ministres et ses conseillers.

6e partie. Il est maître de ses actions.

7e partie. Il fait la revue des troupes.

8e partie. Il tient un conseil de guerre.

Nuit. — 1re partie. Le roi reçoit les rapports de ses envoyés et de ses espions.

2e partie. Il dîne ou soupe.

3e partie. Il se retire dans ses appartements pour se reposer après la lecture de quelque livre sacré.

Les 4e et 5e parties, c’est-à-dire, trois heures, sont données au sommeil.

À la 6e partie, il doit se lever et se purifier.

À la 7e partie, il a une conférence privée avec ses ministres et donne ses instructions aux officiers du gouvernement.

La 8e partie est réservée, sous la direction d’un brahmane, prêtre de famille, aux cérémonies religieuses qui terminent les affaires du jour.

Si ce programme était exactement rempli, le métier de roi n’était pas une sinécure dans l’Inde, comme le remarque H. H. Wilson, à qui cette note est empruntée.

Le titre de sage-roi, en sanskrit Râdjarchi, donné à Douchmanta, signifie qu’il est arrivé au rang de saint par la pratique des austérités, inférieur toutefois à celui des saints retirés du monde.

Sakêta, ville. V. p. 137, note.

Sakountalâ, c’est-à-dire « gardée par les oiseaux » fut ainsi nommée parce qu’elle était entourée d’oiseaux quand elle fut trouvée et adoptée par Kanva, après avoir été abandonnée sur les bords de la rivière Mâlinî par la nymphe Mênakâ sa mère. Elle était fille de Visvamitra, dont le nom est célèbre dans les traditions de l’Inde ancienne. V. Kâucika.

Sakountalâ est un type de la beauté indienne. Elle est mince et délicate ; mais, suivant quelques passages du drame (p. 14 et 53), elle n’était pas dépourvue d’un gracieux embonpoint, et nous dirons à ceux qui veulent une exactitude rigoureuse dans les traductions que la pesanteur dont il est question au milieu de la page 53 doit être attribuée au genre de beauté qui distingue la Vénus Callipyge.

Sakra. V. Indra.

Sami (acacia suma). Espèce d’acacia dont le bois très-dur contient du feu, suivant les Hindous.

Sandal (sirium myrtifolium). Grande espèce de myrthe à feuilles pointues, dont le bois est célèbre par son odeur agréable. On le trouve principalement sur les penchants du mont Malaya, à l’ouest de la chaîne des Ghats, sur la côte de Malabar. Ses racines sont, dit-on, infestées par les serpents.

Sanskrit, langue sacrée de l’Inde. « Le mot Samskrita, comme l’écrivent les Indiens, signifie ce qui a été rendu convenable ou parfait. Mais le sanskrit n’est pas appelé ainsi parce que les brahmanes, encore moins les premiers Européens qui s’en sont occupés, l’ont considéré comme le plus parfait des langages.

« Sanskrit signifie ce qui a été rendu convenable pour les choses sacrées, et par suite purifié, sacré. Tout vase purifié, toute victime préparée pour le sacrifice, tout homme qui a passé par les rites de l’initiation, est appelé Samskrita. C’est pour cela, que l’ancien idiome des Vêdas, qui était seul convenable pour les cérémonies sacrées, fut appelé Samskrita. Les dialectes parlés dans diverses contrées reçurent le nom général de Prâkrita, qui, dans l’origine, ne voulait pas dire vulgaire, mais bien dérivé, secondaire, venant d’un type primitif, qui était le sanskrit. » (Max Muller, Sanskrit Grammar, London, 1866, p. 2.)

Sarmichthâ, fille d’un roi des démons et femme de Yayâti. V. Pourou.

Sârvadamana. L’un des noms de Bharata, fils de Douchmanta et de Sakountalâ.

Satchi, épouse d’Indra, V. ce mot.

Sésame (sesamum indicum). On employait la graine de sésame dans les cérémonies funéraires. V. Mânes.

Soleil {dieu du). Les Hindous le représentent assis dans un char traîné par sept chevaux verts ; il a devant lui un beau jeune homme sans jambes qui lui sert de cocher. C’est Arouna, qui personnifie l’aurore.

Sôma (étang consacré de). Lieu de pèlerinage dans l’ouest de l’Inde, sur la côte de Gouzerate, près du temple de Somanâtha ou Somnât. Ces lieux saints étaient ordinairement situés sur le bord de quelque rivière sacrée.

Tamarin (tamarindus indica). Arbre dont le fruit, extrêmement acide, est employé en médecine.

Tchakravâka. V. p. 64, note.

Tchamara. Queue du yak blanc du Tibet, dont on fait des éventails et des chasse-mouches. On le met aussi comme ornement sur la tête des chevaux.

Terre. Suivant la mythologie indienne, la terre se composait de sept îles ou continents entourés par la mer. La partie habitée par les hommes était au centre. Au milieu du monde des hommes était le mont Mérou, espèce de mont Olympe où se tenaient les dieux.

Transmigration. La doctrine de la transmigration est l’un des principaux dogmes de la religion des Hindous. Selon eux, les âmes peuvent passer depuis le corps d’un homme jusqu’à celui d’un animal des plus infimes, et même être enfermées dans un arbre ou une pierre pendant une longue suite d’années. De là vient la croyance que les actions des existences précédentes influent sur celles qui suivent, selon qu’elles ont été bonnes ou mauvaises. Les Indiens croient que les âmes n’ont pas eu de commencement, parce qu’elles sont des émanations du Brahma éternel. Revêtues d’un corps, elles sont responsables des actions faites avec ce corps jusqu’à ce que, à l’aide des bonnes œuvres et de la science, elles redeviennent assez pures pour retourner au sein de Brahma et n’en plus sortir, ce qui constitue la véritable délivrance finale.

On a beaucoup parlé dans ces derniers temps de la délivrance finale des Bouddhistes, appelée Nirvâna, et la plupart des savants ont voulu y voir le néant absolu. Cependant, si le Bouddha savait suivre un raisonnement, et on lui accordera bien ce léger mérite, il est impossible qu’il ait dit que son nirvâna était le néant.

L’un de ses principaux axiomes est celui-ci : « Tout composé étant périssable, il faut se délivrer de ce qui est composé. » Or, comme les brahmanes, il dit aussi que les âmes ont existé de toute éternité. Elles ne font donc pas, suivant lui, partie des composés. Il dit encore : « C’est par la méditation profonde, qui produit la science, qu’on arrive à la délivrance complète de la transmigration. » Ce serait alors, suivant les partisans du nirvâna-néant, la science, fille de l’âme, qui tuerait sa mère. Mais par quel moyen, si l’âme, éternelle puisqu’elle n’a pas de commencement, ne fait pas partie des composés ?

Nous livrons ce raisonnement aux réflexions des philosophes.

Tribut ou taxe. Suivant Manou, l. VII, 131, le roi recevait la sixième partie du bénéfice fait sur les arbres, la viande, le miel, etc. Mais il ne devait, en aucun cas(ib ?, 133), recevoir de tribut d’un brahmane versé dans la sainte écriture, ce qui semble indiquer qu’il pouvait en demander aux brahmanes illettrés.

À la page 42 de ce volume, Mâdhavya, qui est un brahmane, semble trouver tout naturel de faire demander aux anachorètes la sixième partie de leur riz.

Trisankou. Nom d’un roi. V. p. 46, note.

Vallisnerie, plante aquatique (vallisneria octandra). Cette plante s’étend sur l’eau des étangs, où elle s’entrelace avec les lotus.

Vêdas. Livres sacrés des Hindous, au nombre de quatre.

1. Le Rig-Vêda, le plus célèbre de ces livres, se compose d’hymnes en vers adressés surtout aux dieux des éléments, tels que le feu, l’air, le soleil, etc. C’est l’œuvre de divers sages inspirés appelés richis ou saints.

2. Le Yadjour-Vêda est un recueil de prières et d’invocations servant à consacrer les ustensiles et tout ce qui fait partie du sacrifice.

3. Le Sâma-Vêda n’est, en grande partie, qu’un arrangement des hymnes du Rig-Vêda, approprié aux cérémonies expiatoires et funèbres, pendant lesquelles on en chante des fragments.

4. L’Atharva-Vêda, dont la langue indique une époque plus récente, est plutôt un supplément aux trois autres qu’un Vêda proprement dit.

On assigne aux Vêdas la date du xii ou xiiie siècle avant J.-C. comme la plus probable.

Vichnou. Seconde personne de la trinité hindoue, célèbre par ses dix incarnations :

1. En poisson ; 2. en tortue ; 3. en sanglier ; 4. en homme-lion ; 5. en nain ; 6. en Parasou-Râma, ou le Rama à la hache ; 7. en Râma-Tchandra, « le Rama semblable au dieu de la lune ; » 8. en Krichna ; 9. en Bouddha ; 10. en Kalki. Cette dernière incarnation est encore à l’état de prophétie, mais elle doit s’accomplir à la fin du présent âge.

Visâkha. Nom du sixième astérisme lunaire et d’une nymphe, épouse du dieu de la lune.

Les épouses de ce dieu sont au nombre de vingt-sept, figurant les vingt-sept jours que la lune, suivant les Hindous, met à faire sa révolution.

Douze de ces nymphes donnent leurs noms aux mois.

Vismamitra. V. Kâucika, qui est son nom de famille.

Yama. Dieu des enfers, le Pluton indien, remplissant aussi le rôle de Minos ou juge des âmes. Il est quelquefois confondu avec le Temps et la Mort.

Il est fils du soleil, et c’est sans doute en cette qualité qu’il préside à la région du sud.

Yavanies (femmes) ! Ajoutons à la note de la p. 32, où il est question des amazones, que Nizam-Ali, l’un des derniers princes de la dynastie mogole, avait deux bataillons de Sipahis composés de deux mille femmes accoutumées aux exercices militaires. Elles étaient avec Nizam-Ali à la bataille de Kourdlah, en 1795, où elles se conduisirent tout aussi bien que le reste de l’armée. Ces deux bataillons étaient commandés par des femmes, l’un par Mama Bourroun, l’autre par Mama Tchoumbéhi, qui étaient à la tête des serviteurs femelles de la famille de Nizam.

Une partie de ces troupes existait encore en 1815. (Hamilton’s East India Gazetteer, 2e édition, t. I, p. 677.)

Yayâti. V. Pourou.

FIN DES NOTES.