La Quittance de minuit/03/01

Méline, Cans et Compagnie (Tome troisièmep. 1-17).

TROISIÈME PARTIE.

LE CHÂTEAU DE MONTRATH.


Séparateur

I

Deux amies.


Le boudoir de lady Georgiana, au château de Montrath, était quelque chose de charmant. Son tapissier l’avait précédée au manoir et venait de jeter partout à profusion les merveilles toutes neuves du luxe parisien.

Le tapissier de milady demeurait rue de la Paix.

La pièce était, il faut le dire, admirablement disposée et formait par elle-même un délicieux réduit. Nous ne saurions point indiquer le style précis de son architecture intérieure, parce que les architectes anglais ont la bonne habitude de poser en ce genre d’inextricables énigmes : ils mêlent volontiers toutes les époques et trouvent encore moyen d’installer, au milieu de cet éclectisme, l’indispensable confort. Il y avait dans le boudoir de lady Montrath des réminiscences gothiques étonnées de s’allier à quelques intentions Pompadour ; comme transition, la revêche manière du siècle d’Élisabeth jetait çà et là ses roides essais.

Mais tout cela se voyait peu. La tenture de velours avait recouvert en grande partie ces froides excentricités du génie britannique. Le jour, qui arrivait, doux et brisé, dans ce nid de soie et d’or, éclairait seulement les riches moulures des frises et les arabesques du plafond.

Le reste était d’hier. Aux murailles vêtues il y avait çà et là quelques tableaux d’un grand prix : des Teniers que le siècle de Louis XV eût quatre fois couverts d’or, une fantaisie de Hogarth, deux scènes d’Angélica Kaufmann, et de ces beaux enfants qui sortaient, naïfs et souriants, de l’inimitable pinceau de Lawrence.

Lady Montrath était assise auprès d’un secrétaire en bois de rose, incrusté d’émail et chargé de miniatures exquises.

On ne peut pas affirmer que cet opulent boudoir fût irréprochable. Il n’eût point trouvé grâce peut-être devant les délicatesses d’un goût très-scrupuleux.

Parfois, d’ailleurs, ces amalgames imprudents de belles choses produisent de gracieux effets, et, bien innocemment, des mains anglaises peuvent rencontrer l’harmonie…

Lady Georgiana faisait bien parmi ces richesses. Elle était très-jeune, très-jolie, et son aristocratique beauté cadrait comme il faut avec son luxueux entourage.

Elle avait l’air d’une enfant. Vous eussiez dit une de ces blondes miss dont les visages sourient comme des vignettes et que l’on suit au parc, emportées par le trot allongé de leurs grands attelages ; une de ces figures d’anges dont les traits s’effacent doucement, qui jettent volontiers au ciel leurs regards alanguis, et dont le front penché a pour couronne l’or pâle d’une molle chevelure…

Ces anges vous font rêver et vous ramènent bien doucement aux créations éthérées que lance au-dessus du monde charnel le souffle caressant des poëtes.

Cela est si frêle et si suave ! Leurs pieds mignons touchent-ils à la terre ? Ces corps de sylphides sont-ils nourris par les grossiers aliments de l’homme ?

Hélas ! oui. Seulement, l’homme le plus robuste aurait peine à manger ce qu’engloutissent ces anges.

Elles passent leur vie à rêver, à dévorer d’énormes tartines, et à boire un océan de thé.

Lady Montrath avait le coude appuyé sur son bureau et son front se penchait dans sa main.

Les tentures bleues du boudoir donnaient une blancheur mate à son joli visage.

Ses yeux, à demi fermés, glissaient entre les rideaux de sa fenêtre et couraient, distraits, au dehors.

Devant elle, sur la tablette du secrétaire, il y avait un cahier de vélin où se séchaient quelques lignes d’une écriture fine et pointue.

Lady Georgiana, comme presque tous les anges pâles dont nous parlions naguère, faisait de longs petits romans fashionables, fades et interminables récits écrits avec une goutte de la bonne encre de Bulwer, délayée dans une immense quantité d’eau sucrée ; fashionables rapsodies dont les héros ont des talents de tailleur, et où les jeunes filles se prennent d’amour pour des nœuds de cravates.

Écrire est désormais, parmi les femmes de Londres, un travers endémique. On est bas-bleu comme on est poitrinaire, c’est le climat.

Lady Georgiana Montrath était à l’œuvre.

Elle racontait pour la centième fois cette histoire éternelle de Lovelace, que les plumes anglaises écrivent toutes seules dès qu’on les laisse courir. C’était délicat, gracieusement distingué, mais puéril au degré suprême. L’observation s’y montrait d’une finesse microscopique, et l’importance des événements rappelait le fameux bracelet perdu et retrouvé d’Artamène.

Lady Montrath avait laissé la plume ; son regard fatigué ne dénotait point une inspiration très-fougueuse ; il y avait de l’ennui sur ses jolis traits. C’était comme un à-compte sur le succès de son livre.

Elle avait repoussé son fauteuil, et de temps à autre un bâillement venait entr’ouvrir ses lèvres.

Au bout de quelques minutes sa pensée quitta le domaine littéraire et revint parmi les choses de la vie. Alors sa physionomie changea ; l’ennui fit place à la tristesse.

Elle se leva et gagna la fenêtre, qui donnait sur la baie de Kilkerran. Ses yeux errèrent sur la grande mer parsemée d’îles rocheuses. Çà et là quelques petites voiles blanches coupaient la ligne bleue de l’horizon. Lady Montrath était plus triste.

Elle soupira le nom de Londres avec un mélancolique regret ; puis elle ramena son regard sur le paysage voisin.

C’était le parc de Montrath, dont les hauts arbres bruissaient sous le vent du large : une nature opulente, mais sauvage, et à qui l’art avait laissé son aspect sombre. Entre les massifs touffus, la jeune femme apercevait de belles clairières, des pelouses vertes et unies comme de larges tapis de soie ; et, tout à côté, de grands rochers blancs, des ruines à demi voilées sous le feuillage ; puis à droite, en remontant la pointe, la masse noire des tours de Diarmid.

Et tout cela était désert. Dans les clairières, sur la pelouse, le long des tortueuses lisières du bois, en haut et en bas de la montagne, régnaient la solitude et le silence.

La jeune femme promenait son regard du paysage muet au château de Diarmid, dont le squelette à jour dominait encore la contrée.

Il y avait sur son visage un effroi d’enfant.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! murmura-t-elle, ce pays me fait peur !… Depuis que je suis en Irlande, les paroles de cette femme me poursuivent sans cesse… À Londres, je me riais d’elle ; mais ici, Seigneur, qui donc viendrait à mon secours ?

Son corps frêle, et dont les proportions offraient le type accompli de l’élégance mondaine, eut un léger frémissement ; sa joue devint plus pâle.

— Je crois bien que milord m’aime, reprit-elle ; j’ai trouvé en lui, jusqu’à présent, un mari indulgent et affectueux… Mais cette femme !… chaque jour elle était sur mon passage… ses mystérieuses menaces me reviennent en mémoire… Je cherche un sens à ses paroles ambiguës, et toujours je crois deviner un crime.

Elle s’interrompit, tremblante ; des pas sonnaient sur le carreau du corridor qui conduisait à sa porte ; elle tressaillit, comme font les enfants au moindre bruit qui s’entend dans les ténèbres.

La porte s’ouvrit, et la charmante figure de miss Francès Roberts parut sur le seuil.

Lady Montrath poussa un cri de joie et s’élança vers elle, les bras tendus. Il n’y avait plus sur ses traits ni crainte ni tristesse. Elle embrassa Francès avec une affection de sœur, et l’entraîna jusqu’à une causeuse où elle s’assit auprès d’elle.

Francès semblait heureuse aussi et témoigna franchement son plaisir. Cette sévérité de physionomie, que nous lui avons reprochée à Galway, n’était qu’une sorte de réaction involontaire contre la folie froide de Fenella Daws. Hors de la présence de sa tante, et auprès d’une bonne amie, Francès recouvrait la douce gaieté de son âge.

Ce fut entre les deux jeunes femmes un long échange de sourires, des baisers prodigués, une lutte de chers souvenirs.

Elles étaient du même âge. Dès l’enfance, elles s’étaient choisies pour s’aimer. Georgiana n’avait point peut-être la droiture de cœur et la franchise ferme de Francès. C’était une jolie femme, faite pour le monde et rompue aux accommodements du monde. En elle ce qui était appris étouffait bien un peu ce qui était naturel. L’éducation lui avait donné une bonne dose de ces délicatesses factices qu’on met à la place de la sensibilité vraie ; mais il y avait encore en son cœur ce qu’il faut pour aimer. Elle avait gardé à sa compagne d’enfance une affection sincère. À Londres même, au milieu des nobles plaisirs du West-End, elle aurait eu de la joie à revoir Francès ; dans cette solitude qui s’ouvrait pour elle si amère et toute pleine de vagues terreurs, elle eut à retrouver son amie un véritable transport.

Dès le matin, elle avait envoyé la voiture de milord à Galway avec une lettre pressante qui engageait miss Roberts à venir au château. Lady Montrath n’avait jamais trouvé le hasard si secourable. Elle bénissait du fond du cœur Joshua Daws ; elle lui savait gré d’être sous-intendant de police, et d’avoir été envoyé en mission dans le Connaught.

Francès, si ferme, si courageuse, si bonne, allait être pour elle une providence !

Il y avait un an à peu près qu’elles ne s’étaient rencontrées. Depuis leur sortie de pension, leur vie était bien différente. Elles suivaient des routes qui ne se croisaient point. Georgiana, fille d’un comte, avait été emportée tout d’abord par le tourbillon fashionable ; elle était riche et bien jolie ; son existence fut une suite non interrompue de triomphes.

Francès, au contraire, après avoir passé les années de sa première jeunesse dans une pension brillante, où le titre et la position personnelle de son père lui avaient donné accès, était rentrée tout à coup dans le monde bourgeois. Son père mort, il ne restait rien de distingué dans sa famille, rien qui pût la rapprocher de cette vie noble à laquelle son éducation l’avait préparée.

Francès eut pour mentor Fenella Daws, pour compagnes les amies de Fenella Daws, pour soupirants les incroyables de Poultry, les fanfarons du commerce, les dandys d’arrière-magasin. Ce changement aurait bien suffi lui seul à mettre sur son jeune visage ce masque de froideur austère. La société de Fenella était un choix opéré avec soin parmi tous les ridicules du moyen commerce ; elle avait fait appel à toutes les prétentions grotesques ; chez elle, les dames de cloutiers singeaient les ladys, les demoiselles de teneurs de livres faisaient des vers, et les courtauds de comptoir parlaient de steeple-chase. Si loin que pût se porter le regard de la pauvre Francès, elle ne pouvait apercevoir là un seul être raisonnable. Ces gens avaient tous la repoussante folie du siècle : ils s’éreintaient à vouloir paraître ; ils faisaient comme les filles de nos portiers qui apprennent la musique, au lieu de boucher les trous de leurs bas.

Personne à qui parler ! pas une seule cervelle parmi tant de têtes ! pas un seul cœur pour toute cette masse de chair marchande !

Francès avait ce qu’il faut de force et d’intelligence pour se suffire à soi-même, mais elle regrettait, et mettait son isolement à l’abri d’une réserve froide.

Dans le grand monde elle eût peut-être trouvé des déceptions analogues, car son esprit sincère et clairvoyant ne se fût point arrêté aux surfaces ; mais son intelligence eût été satisfaite, sinon son cœur. Elle eût bénéficié de tout ce qui sépare le ridicule original de sa burlesque copie.

Parmi les compagnes de son enfance, elle n’avait conservé d’autre amie que Georgiana. Durant les premiers mois, elles s’étaient vues souvent. Plusieurs fois par semaine, Francès prenait le chemin de West-End, et plusieurs fois l’équipage de la jeune lady s’arrêtait devant la demeure modeste du sous-intendant de police, au grand et vaniteux contentement de Fenella Daws.

On en parlait dans Poultry, dans Ludgate et jusque dans Cornhill. Cela donnait aux actions de Fenella un cours tout à fait considérable.

Mais, la saison finie, Georgiana quitta Londres, où il n’est point permis de rester après le mois de juin ; les visites cessèrent ; Francès fut seule.

Au printemps suivant, elle revit son amie une fois, deux fois peut-être : ce fut tout, parce qu’il y avait de si beaux bals ! Et puis Georgiana était sur le point de se marier.

C’était donc après une longue absence qu’elles se retrouvaient aujourd’hui, bien contentes : Georgiana, parce qu’elle était dans un moment d’ennui mortel et de tristesse ; Francès, parce qu’elle avait bon cœur et qu’elle aimait.

— Comme vous voilà devenue plus jolie, Francès ! dit Georgiana en caressant doucement les mains de la jeune fille ; on voit bien que vous êtes heureuse !…

Francès leva sur elle ses grands yeux bleus souriants.

— Et vous, milady, murmura-t-elle, n’êtes-vous pas heureuse ?…

Un nuage passa sur le sourire de Georgiana. Ce fut l’affaire d’une seconde. Il lui plaisait en ce moment d’être gaie.

— Chère, répliqua-t-elle avec une petite moue, vous me trouvez donc enlaidie ?…

Elles étaient là sur la causeuse tout près l’une de l’autre, et charmantes toutes deux. Leurs cheveux blonds se touchaient presque, mariant leurs nuances pareilles ; leurs yeux bleus rivalisaient de douceur ; le même rose pâle était leurs joues.

Pourtant elles ne se ressemblaient point. Parmi la délicate fraîcheur de Francès, il y avait une force vierge et vive ; chez lady Montrath, la fatigue se montrait déjà, et la beauté pâlissait, déflorée. Il y avait en elle quelque chose d’indécis, de lassé ; on devinait une de ces natures débiles qui n’ont même pas besoin de la douleur pour être vaincues, et qui se courbent après un jour d’ennui.

Francès couvrait lady Montrath d’un regard affectueux et inquiet.

— Je vous trouve toujours bien jolie, Georgy, dit-elle ; mais vous n’avez plus vos fraîches couleurs qui me faisaient envie… il y a un cercle bleu autour de vos yeux…

Lady Montrath poussa un gros soupir, mais elle répondit gaiement :

— La fatigue du voyage, Fanny !… Je suis moins forte que vous, et deux jours de mer, c’est une bien longue traversée !… Mais parlez-moi de vous, chère, je vous en prie… Ne songez-vous point à vous marier ?…

Francès baissa les yeux et rougit, non point de cette rougeur banale qu’une question pareille amène invariablement au front des fillettes, mais comme si la demande de sa compagne eût fait surgir en elle une pensée pénible.

Georgiana ne s’en aperçut point.

— Comment se porte mister Daws ? continua-t-elle. Et la bonne mistress Fenella, écrit-elle toujours ses mémoires ?

Tout cela fut dit avec beaucoup d’entrain ; mais dans la dernière question il y avait un peu d’ironie.

Lady Montrath était un ravissant bas-bleu de la noblesse ; Fenella était un vilain bas-bleu de la bourgeoisie ; mais, si grande que soit la distance entre deux bas-bleus, l’un ne parle jamais de l’autre sans se moquer, et c’est justice.

Francès ne répondit point. Son regard se tourna vers le secrétaire où gisait le vélin accusateur.

Les sourcils délicats de lady Montrath se froncèrent légèrement, comme si cette comparaison muette eût trouvé le défaut de son orgueil.

— Oh ! Fanny ! murmura-t-elle d’un ton moitié rieur, moitié fâché, je n’ai point voulu offenser l’excellente mistress Daws ; mais ne regardez pas ainsi mon secrétaire… j’écris pour moi toute seule… et je m’ennuie tant, chère Fanny, dans ce vilain château !…

Francès parcourut des yeux les gracieuses élégances du boudoir.

— Je sais ce que vous allez dire, s’écria lady Montrath avec impatience ; c’est beau, c’est pittoresque, c’est admirable !… Mon Dieu ! chère, vous avez raison… mais c’est si triste !

Elle prit le bras de Francès et l’entraîna vers la fenêtre.

Le paysage s’étendait au-devant d’elles, vaste, radieux, splendide.

Francès laissa échapper un cri d’admiration.

— Hélas ! oui, chère, dit Georgiana, c’est superbe ! et je compte bien le mettre dans un de mes livres… Mais que j’aime mieux les avenues sablées de Regent’s-Park !… Que tout cela est triste !… Voyez ces grandes tours… tout ne vous parle-t-il pas ici de mystères et de crimes ?

Francès se prit à sourire. Une sorte de fatalité l’entourait sans cesse de romans faits chair. La fière lady avait sa part du travers de la pauvre Fenella.

— Vous vous laissez emporter par votre imagination, Georgy, dit Francès, il n’y a là ni mystères ni crimes… ce sont de belles ruines, dominant un magique paysage, voilà tout… Moi qui ne suis pas poëte comme vous, je voudrais passer ma vie en face de ces merveilles.

— Dites-vous vrai ? s’écria Georgiana vivement.

L’expression de son visage venait de changer tout à coup. Elle releva sur Francès ses yeux, où il y avait un véritable effroi.

— Oh ! restez, restez avec moi, Fanny ! reprit-elle, venez habiter le château… j’en serais bien heureuse : je vous aime tant !… Et puis, ajouta-t-elle en baissant la voix, si vous saviez comme j’ai peur !…

Ces dernières paroles avaient un accent de réalité peu commun dans la bouche de lady Montrath. Ses traits disaient une souffrance vague, mais sincère.

Francès la regardait étonnée.

— Vous avez peur, Georgy ? dit-elle, et de quoi ? On parle, il est vrai, des Molly-Maguires ; mais vous avez ici votre mari et une armée de domestiques…Comment d’ailleurs la présence d’une pauvre fille pourrait-elle vous rassurer ?…

Lady Montrath prit la main de son amie entre les siennes, qui étaient froides, et la serra convulsivement. Son visage était très-pâle et des tressaillements involontaires agitaient tout son corps.

— Francès, dit-elle d’une voix étouffée, ce ne sont pas les Molly-Maguires qui me font peur… Oh ! je suis folle peut-être, mais je suis bien malheureuse !…

Deux larmes roulèrent sur la mate blancheur de sa joue. Francès lui mit un baiser au front et l’attira contre son cœur.

Elles s’assirent toutes deux, parce que lady Montrath ne pouvait plus se soutenir.

— Je vais tout vous dire ! s’écria celle-ci en pleurant. Fanny, vous êtes ma seule amie, et vous me consolerez !…

Il n’y avait plus dans le ton de lady Montrath la moindre affectation. Sa détresse pouvait avoir un motif imaginaire, mais ses larmes coulaient malgré elle, et la terreur qui l’accablait n’était point jouée.

— J’ai peur, murmura-t-elle en parlant avec peine ; oh ! j’ai peur !… Lord George a eu déjà une femme… cette femme est morte, Fanny !… morte !… Mon Dieu, mon Dieu ! je crois que lord George veut aussi me tuer !…