LA FEVE.


C’Eſt ce que pluſieurs appellent le Lampas ; cela ſe connoît en ouvrant la bouche du Cheval & regardant au palais d’en haut, lorſque la chair ſurmonte plus haut que les Dents de devant ; ce qui fait qu’ils ont de la peine à manger, leur Avoine & même le Foin quand il eſt trop rude ; quoi qu’ils puiſſent bien manger du Son, de l’Herbe, ou du Foin fort tendre. Le remède en eſt auſſi facile que pour les Barbes, puiſqu’en lui mettant le Pas d’Ane dans la bouche, pour la lui faire tenir ouverte, & avec un fer chaud, on lui brûle & on lui enléve un petit morceau de chair, gros comme une féve & cette operation ſe fait delicatement près les Dents de devant : c’eſt ce qui lui fait prendre le nom de Feve. Enſuite on lui donne pendant trois ou quatre jours du Son moüillé, en place d’Avoine, après quoi le Cheval mangera à ſon ordinaire.