La Nouvelle Atala/Chapitre X

Le Propagateur catholique (p. 97-109).


CHAPITRE X


Un silence profond et une tranquillité solennelle régnaient dans la forêt. Atala avait tellement sympathisé avec la nature, pendant sa vie, que la nature semblait sympathiser avec elle, après sa mort ; elle retenait, pour ainsi dire, sa respiration, à la vue de cette vierge exposée, sur le front de laquelle la mort venait d’imprimer la pâleur de la froide fleur des tombeaux.

Atala, enveloppée d’une couverture blanche qui lui servait de linceul, reposait sur un lit de fleurs et de plantes odoriférantes, comme si elle se fût endormie du sommeil de l’extase. Plusieurs fois déjà, Etoile et Pâlki étaient venus flairer les pieds glacés de leur maîtresse inanimée. Un grand nombre d’Indiens étaient assemblés autour de la jeune morte qu’ils pleuraient. Il y avait aussi beaucoup des métis, et quelques pâles-visages qui avaient adopté la vie des peaux-rouges.

Le Père Emmanuel, Hopoyouksa, Issabé, Lossima et Rosalie se regardaient, sans pouvoir rompre le silence qui pesait sur leurs cœurs de tout le poids des réflexions que leur suggérait le spectacle attendrissant qui était sous leurs yeux mouillés de larmes. Le Père Emmanuel rompit enfin ce douloureux silence ; c’était, en effet, à lui de parler le premier ; et il s’exprima avec cette simplicité, cette franchise et cette énergie que l’on aimait à entendre dans la bouche d’un missionnaire ; il n’avait pas à se préoccuper des habiles et timides précautions oratoires que sont obligés de prendre les célèbres prédicateurs ; il n’avait pas à s’embarrasser des susceptibilités d’un auditoire difficile et raffiné : Il s’exprima donc en ces termes :

« Habitants de cette forêt, âmes affligées,—père, frère, sœur, servante fidèle, amie dévouée,—comment avez-vous été réunis dans un même séjour ? Quel instinct mystérieux, quelle force irrésistible, quel aimant sympathique vous a attirés ici ? … Un père retrouve son enfant ; un frère et une sœur, leur sœur ; une douce esclave, son affectueuse maîtresse ; —et, au moment où ils se reconnaissent et vont jouir de ce bonheur inattendu, la mort les sépare ! En vérité, l’extrême joie touche à la douleur extrême ! Oh ! qu’ils sont inscrutables, les décrets du Maître de la vie et de la mort !

« Celle qui repose là, étendue sur une peau de bison, sur des fleurs incultes et des plantes aromatiques ; cette enfant, élevée dans le luxe, l’abondance et la splendeur, oui, celle-là, elle aima tant la liberté qu’elle lui sacrifia tout, oui, tout ! Pour échapper à l’esclavage du monde, et à l’oppression d’un homme, elle se donna entièrement à Dieu, et aux choses de l’esprit ; elle n’a pas voulu risquer d’être le jouet des caprices, ou la victime des passions d’un maître impérieux, d’un monstre impie ou d’un brutal libertin.

« Là où est l’Esprit de Dieu, là aussi est la liberté : Elle avait l’Esprit de Dieu, et elle a eu la liberté. Elle avait l’Esprit de Dieu, et elle a eu la liberté. Elle a aimé Dieu, elle a aimé la nature, elle a aimé la liberté ; et l’amour de Dieu, l’amour de la nature, l’amour de la liberté, la solitude et la virginité lui ont donné la noblesse et l’honneur, la vertu et l’héroïsme, la grandeur et la charité.

« Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas que les autres vous fassent : Le plus noble attribut d’une créature intelligente, c’est la liberté ; ôter à un autre homme sa liberté, c’est mériter de perdre la sienne ; il n’y a que celui qui abuse de sa liberté pour nuire aux autres, qui doive en être privé ; on ne se joue pas impunément de la liberté pour nuire aux autres, qui doive en être privé ; on ne se joue pas impunément de la liberté de son semblable ; on ne se joue pas de sa misère et de ses malheurs, sans encourir un jour la colère du ciel ; on ne se joue pas du dernier des enfants de Dieu, sans en porter la juste peine et sans expier sa faute inhumaine : une injustice quelconque ne peut se commettre avec impunité, de quelque hauteur que parte cette injustice ; la raison, la justice, la charité, en un mot, la Religion doit gouverner, selon la volonté paternelle de Celui de qui vient tout pouvoir, toute autorité, toute force légitime. Gouverner, c’est servir ; asservir, ce n’est pas servir ; c’est desservir, c’est opprimer, c’est dégrader. Heureux celui qui est libre, et qui ne cherche pas à rendre esclave son semblable ! La liberté est le plus noble et le plus sublime attribut d’un être intelligent ! On conçoit l’esclavage comme une malédiction, comme un châtiment, comme un fait ; mais on ne le conçoit pas comme un droit. Atala a aimé la liberté ; elle ne l’a pas aimée et voulue pour tous les autres qui n’en abusent pas, au détriment de leurs semblables et de la société dont ils font partie. L’erreur conduit au mal ; le mal en est l’application ; l’erreur et le mal sont des abus de la liberté ; et tout abus doit être extirpé avec le glaive de la force, lorsque tout autre moyen a échoué ; oui, la liberté du perturbateur et du malfaiteur doit être enchaînée par la force, qui garantit et préserve les droits des membres paisibles de la société ; nul n’a le droit de troubler l’ordre ; et l’ordre doit être maintenu par la force terrassante, si elle ne peut l’être maintenu par la force terrassante, si elle ne peut l’être par l’amour paternel… Triste nécessité que la prison et le bourreau ! … La privation de la liberté est une juste punition du crime ; mais on a voulu asservir, on a asservi les Indiens ; on les a dépossédés : Quels crimes avaient-ils commis ? Les grandes injustices doivent être expiées par de grands malheurs, par de grandes calamités : Les hommes et les peuples qui asservissent sont à leur tour asservis ! … Atala aima la liberté, et pour elle, et pour les autres… Il se peut qu’il y ait d’éloquents sophistes, d’habiles hommes d’État, d’indolents despotes qui veulent vivre dans une oisive opulence, des économistes au génie positif et pratique : Mais la loi de l’homme ne peut contredire la Loi de Dieu ; l’ordre social, renverser l’ordre naturel ; la cruauté, remplacer l’humanité ; l’intérêt cupide et l’ambition extravagante, changer les principes éternels, et abroger l’Evangile, qui contient l’enseignement divin de tous les devoirs et de tous les dévouements.

« Celle qui repose là, elle a été pour les autres ce qu’elle a voulu que les autres fussent pour elle ; elle a aimé Dieu par dessus tout, et son semblable comme elle-même… Son semblable ! Mais elle ne ressemblait pas aux autres ; elle était extraordinaire, exceptionnelle, inimitable ; et, on peut dire que les autres étaient plutôt ses dissemblables que ses semblables ; elle ne ressemblait pas aux autres ; elle a paru à leurs yeux, comme ont toujours paru les Saints aux yeux des sages du siècle ; elle a paru coupable d’excès dans le bien, coupable d’originalité et de singularité. Ah ! quel Saint n’a pas ainsi paru, lorsqu’il a passé à travers la foule irréligieuse et insensée, qui, aujourd’hui, porte en triomphe, et, demain, crucifie l’objet de son enthousiasme d’hier ! Etre acclamé par la multitude, c’est être à la veille du supplice de la Croix, ou de la mort de l’échafaud ! Ne pas ressembler aux autres, c’est avoir les autres contre soi ; le nombre est ennemi de l’unité ; se distinguer, c’est exciter l’envie, provoquer la haine, mériter la proscription ! … Et cependant, la sainteté, l’héroïsme, le génie, toute supériorité forme l’exception ; l’excellence est dans la nature ; l’aigle, qui plane dans l’azur du firmament, n’est pas le ver et le serpent, qui rampent dans la poussière et la boue des bas-fonds ; oui, mais ne pas s’élever, ne pas exceller, c’est le plus sûr moyen de réussir, et de n’être pas haï des vulgaires et nombreuses médiocrités régnantes : Descendre, c’est apaiser l’orage et conjurer la foudre !

« Celle qui repose là, elle est née dans le calme du désert, sur le bord solitaire de l’Itoumikbi ; elle va dormir dans le calme et la solitude du désert ; les mêmes arbres, qui ont abrité sa demeure, abriteront sa tombe ; la nature l’a reçue mourante dans ses bras, elle, l’enfant chérie, qu’elle avait si souvent bercée, pendant la vie, des doux chants de sa voix maternelle ; cette vierge, qui a habité une cabane sur la terre, habitera un palais dans le ciel ; elle aura autour de son front virginal l’étincelante auréole qui est promise à l’épouse mystique ; sa gloire sera d’autant plus grande, là-haut, qu’elle a été plus méconnue, ici-bas : L’élévation égalera l’abaissement !

« Celle qui repose là, elle a connu le monde, mais le monde ne l’a pas connue ; « elle n’a pas aimé le monde, et le monde ne l’a pas aimée ; » mais elle a aimé la nature ; elle s’est rapprochée d’elle ; et en se rapprochant d’elle, elle s’est rapprochée de Dieu ; elle a senti que Dieu était plus près d’elle, à mesure qu’elle était plus éloignée des hommes.

« Réjouissez-vous donc, habitants de ces grandes forêts, d’être à l’abri de cette orgueilleuse barbarie que l’on appelle la civilisation du dix-neuvième siècle ; cette fausse et vaine civilisation, elle est aussi éloignée de Dieu que de la nature ; n’enviez et ne recherchez rien de tout ce que ce siècle estime et vante comme un progrès : et, tranquilles dans votre simplicité, ne vous mêlez pas à ses luttes stériles et à ses discussions orageuses : Le bonheur est dans le calme, et le calme est dans la solitude : Suivez l’exemple d’Atala, et vivez comme vos pères ont vécu !

« Celle qui repose là, cette douce colombe, après avoir vécu dans la solitude, après avoir fait entendre ses gémissements dans l’exil, elle s’est envolée vers la patrie céleste ; elle y brille comme une étoile ardente : Stella ista sicut flamma coruscat.

« Mais cette vierge, comment a-t-elle conquis le ciel ? Elle l’a conquis en faisant la volonté de Dieu, en suivant sa vocation, en remplissant sa mission spéciale : L’Esprit de Dieu souffle où il veut, et vous ne savez d’où il vient ni où il va. L’astre qui sort de son orbite devient la comète ; l’âme qui n’est pas dans la voie que Dieu lui avait destinée, l’âme fourvoyée erre au hasard, comme un météore sinistre qui porte avec lui, partout où il passe, dans sa course erratique, le désordre et le désastre ; et sa chevelure, qui flamboie, épouvante la terre, après avoir épouvanté les astres obscurcis !

« Vous le savez, celle qui repose là, elle a abrité sa vie dans l’Arche de l’Église ; elle est morte sous le pavillon sacré de cette même et seule Arche de salut. Languissante ici-bas, elle a sans cesse aspiré vers ce qui n’est soumis à aucune vicissitude, à aucune défaillance, à aucun terme ; et, pour atteindre l’Immuable, elle a aspiré jusqu’à échapper à la terre par l’ardeur de ses désires et l’élan de son amour. Elle n’a rien légué à personne, parce qu’elle ne possédait rien en propre, pas même elle-même ; elle s’était toujours efforcée de se détacher de tout, pour ne s’attacher qu’à Celui qui a été son Tout en toutes choses. A travers les ombres du temps et de l’espace, elle a toujours tenu ses yeux fixés sur l’Astre Eternel ; elle a vu et regardé au-delà des choses créées, au-delà des images qui changent et passent ; elle a vécu par anticipation dans la Réalité de l’Immuable ; au lieu de se baisser pour boire aux sources troublées de la terre, elle a bu dans la source même dont les eaux rejaillissent en la vie éternelle. « O mon Dieu et mon Tout, s’écriait-elle avec une amoureuse désolation, ô mon Bien-Aimé, Centre de toutes mes pensées, Foyer de tous mes amours, seule Splendeur qui a toujours lui à mes regards dans la nuit de l’exil, Source ravissante de toutes beautés,—le monde des sens, le monde de l’esprit, le monde idéal,—poésie, éloquence, musique, sciences, beaux-arts,—toutes ces choses m’ont dit ce qu’elles pouvaient me dire de tes perfections ; mais je désire encore ; j’aspire à autre chose ; il me faut plus que tout cela ; il me faut, sans intermédiaires, sans ombres, sans voiles,—Celui qui est Tout, en tout ; et Tout, au-delà de tout ; et Tout, maintenant et toujours ! » Elle entendait une voix qui lui criait sans cesse : « Plus haut, encore plus haut, toujours plus haut ! » Et l’Epoux Divin, l’Unique Objet de son unique amour, le seul Bien-Aimé de son âme est venu au devant d’elle ; et les noces qui doivent se célébrer sont des noces éternelles, dans une éternelle jeunesse et une éternelle réjouissance : Ista est speciosa inter filias Jerusalem.

« Habitants de cette forêt,—père, frère, sœur, amie héroïque,—malgré les larmes que vous arrache une légitime douleur, ne puis-je pas, ne dois-je pas vous demander s’il ne serait pas plus conforme à l’esprit de la Religion, de se réjouir saintement, en voyant cette colombe mystique voler d’astre en astre, jusqu’à l’Astre Incréé ? Oui, chaste et sublime colombe, en t’élevant toujours, chante ton chant de délivrance ; chante ton chant de triomphe ; chante ton chant d’allégresse ; chante ton chant d’éternelle extase, dans l’éternel amour ! L’Absolu, l’Infini et l’Immuable sont à toi, ô glorieuse Fille de l’Esprit ! »

Lorsque le rude et énergique missionnaire des Indiens, qu’on eût pris pour l’un d’eux, acheva son panégyrique éloquent, où il mit tout l’enthousiasme de son admiration pour la noble Fille de l’Esprit, un sourd murmure d’abord, et ensuite un orageux applaudissement remplit la forêt, comme les notes les plus tonnantes de l’orgue remplissent une grande cathédrale gothique. Après cet orage d’applaudissement succéda un silence profond, une tranquillité aussi solennelle qu’imposante : La nature tout entière semblait participer à cette fête de mort, ou plutôt à cette fête d’immortalité. Etoile et Pâlki eux-mêmes paraissaient pénétrés de la grandeur de ce deuil naturel, mais ils ne pouvaient éprouver en même temps cette joie religieuse, qui contient les promesses de l’éternité et adoucit les regrets du temps.

Atala fut inhumée, tout près du Grand-Ermitage, au pied d’un chêne, sous lequel, pendant la vie, elle avait coutume de prier des heures entières, le matin et le soir. Dans cet endroit tranquille, on a toujours vu, depuis sa mort, fleurir une fleur plus rouge que le corail, et que les Chactas appellent Shiloup-ine-Tôbi, la fleur des Esprits.

Le lendemain de la mort d’Atala, Lossima prit possession du Grand-Ermitage, et résolut de s’efforcer d’y mener la même vie qu’avait menée sa sœur, si digne d’imitation.

La cabane de Lossima ne fut point abandonnée au vent et à la pluie ; mais une de ses nièces, qui s’appelait Noukanklo, La Mélancolique, vint l’habiter, pour n’être pas troublée par des infidèles dans ses exercices de piété et son amour de la solitude : Le silence et le mystère enveloppaient cette fleur virginale, qui n’avait de parfum que pour son Dieu.

Hopoyouksa se bâtit une cabane en vue du Grand-Ermitage et de la tombe de sa fille ; cette forêt, où elle avait vécu, était devenue pour lui le bocage de la mort : Comme l’arbre du Malabar, que l’on nomme triste et qui ne fleurit que la nuit, son âme ne s’ouvrait plus qu’à des pensées de deuil.

Rosalie conduisit Issabé à son agoupa, qui était bien étroit, il est vrai, mais assez grand pour contenir deux cœurs qui ne faisaient qu’un seul.

Etoile, le chien fidèle, ne voulut jamais quitter le tertre où reposait sa maîtresse, et il ne vivait que de ce que Lossima lui apportait chaque jour ; il semblait dire : « O vous, qui prétendez que l’animal est une machine, voyez si la douleur de l’homme peut être plus grande que la mienne ! »

Pâlki, la gracieuse biche, qui nourrissait Atala de son lait pendant qu’elle vivait, broutait, tout près de l’endroit où elle était ensevelie, les feuilles tendres de quelques jeunes lauriers ; et elle ne survécut pas longtemps à celle qui la caressait chaque matin, en lui disant : “Pâlki, va dans la forêt ; laisse-moi seule ; c’est l’heure de ma prière”.

Le Père Emmanuel, qui avait blanchi dans les missions indiennes, était de St-Malo ; il avait connu l’infortuné Lamennais et le magnifique Chateaubriand ; et, lorsqu’il quitta la France pour venir en Amérique, le sublime Ernest Hello grandissait en silence, et devait bientôt surpasser, par sa foi et son génie, et Lamennais et Chateaubriand.

Là où était autrefois le Grand-Ermitage, il ne reste plus aujourd’hui que quelques vieux chênes solitaires, et un groupe de mornes cyprès, dont les longs voiles de mousse, semblables à des linceuls, flottent mélancoliquement au-dessus de la place où fut le tertre de celle qui n’aima que Dieu seul sur la terre.

Ces choses du passé et du désert ont été racontées par une vénérable Indienne, qui avait vu cent vingt-cinq fois les feuilles des arbres tomber et couvrir la terre ; le temps semblait l’avoir oubliée sur la route des siècles, afin qu’elle gardât et transmit aux hommes ce qui n’était écrit que dans sa mémoire séculaire.

Hopoyouksa, comme il a été dit dans le cours de cette légende pathétique, s’enorgueillissait d’appartenir à la plus haute noblesse bretonne ; et Atala, par la généalogie de sa mère, remontait jusqu’à Shouloush-Houma, Souliers-Rouges, grand guerrier et habile diplomate de la noblesse indienne : Elle participait donc au double éclat des deux noblesses extrêmes,—celle de la civilisation et celle de la nature.

Hommes des cités, qui lirez cette légende indienne, ne vous étonnez pas que cette enfant naïve des forêts n’ait pas voulu de votre vieille civilisation ; et que, éclose dans le désert, elle ait voulu y mourir : Il est doux de voir se coucher le soleil là où on l’a vu se lever ; il est doux d’avoir sa tombe là où fut son berceau !

Heureux ceux-là que le vent glacé de l’exil n’a pas poussés si loin, qu’ils ne voient plus les accents de la langue nationale.

Hommes du bruit et de l’éclat, hommes de la publicité, ne cherchez pas à pénétrer le mystère dont Atala a enveloppé sa vie ; ne soulevez pas les voiles qui recouvrent la tombe et le souvenir de celle qui a vécu solitaire, et n’a aimé que Dieu seul.