La Mort en face/Robert Brasillach

Robert BRASILLACH
« Tel qu’en lui-même… »

Condamné à mort, fusillé le 6 février 1945 à l’aube d’un jour dont l’anniversaire était déjà tristement historique, Robert Brasillach nous a légué, âgé à peine de trente-cinq ans, une œuvre importante. Romancier, poète, critique, essayiste, historien, chacun de ses livres nous montrait un jeune maître des Lettres françaises.

Il laisse six volumes de romans ou de nouvelles, Le Voleur d’Étincelles (1932), L’Enfant de la Nuit (1934), Le Marchand d’Oiseaux (1936), Comme le Temps passe (1937), Les Sept Couleurs (1939), La Conquérante (1943) et un volume de Poèmes (1944). Son Virgile (1931) et son magistral Corneille (1938) restent de hautes et savantes leçons consacrées à deux maîtres essentiels de notre civilisation. Il a écrit aussi un Procès de Jeanne d’Arc (1942).

Portraits (1935), Animateurs de Théâtre (1936) et Les Quatre Jeudis (1944) nous apportent le témoignage de sa féconde carrière de critique littéraire et dramatique. Traduite dans presque toutes les langues, son Histoire du Cinéma, écrite en collaboration avec Maurice Bardèche (1936, 2e éd. complétée en 1943) apparaît l’ouvrage le plus complet, le plus intelligent et le plus vivant de toute la littérature cinégraphique.

Journaliste et polémiste politique, pressentant toute l’importance future des événements espagnols, Robert Brasillach écrivit avec Henri Massis un sobre et poignant récit du Siège de l’Alcazar (1936) et une Histoire de la Guerre d’Espagne (en collaboration avec Maurice Bardèche, 1939) qui est un fidèle monument de cette sanglante épopée. Mû par une étrange prescience de son destin, il écrivit enfin, à son poste de soldat de la ligne Maginot et pendant les mois d’attente de 1939-1940, d’admirables souvenirs sous le titre de Notre avant-guerre (1941). Il avait alors trente ans.

Robert Brasillach laisse encore, à côté des innombrables articles parus notamment à L’Action française et à La Revue Universelle, puis à Je suis partout, et non recueillis en volumes, les manuscrits d’un roman, Six heures à perdre, d’un essai consacré à Giraudoux et d’une Anthologie de la Poésie grecque. Ses dernières œuvres auront été sans doute, avec les Poèmes écrits dans la prison de Fresnes que nous publions ici, des pages sur André Chénier auquel un sort commun le relie tragiquement.