La Légende dorée/Saint Jacques le Majeur

La Légende dorée (1261-1266)
Traduction par T. de Wyzewa.
Perrin et Cie (p. 352-360).

XCVIII

SAINT JACQUES LE MAJEUR, apôtre
(25 juillet)


I. L’apôtre Jacques, fils de Zébédée, après l’ascension du Seigneur, prêcha d’abord en Judée et en Samarie, puis il se rendit en Espagne pour y semer la parole divine. Mais voyant que son séjour en Espagne était sans profit et qu’il n’était parvenu à y former que neuf disciples, il y laissa deux de ces disciples, et, avec les sept autres, revint en Judée. Jean Beleth assuré même que, pendant tout son séjour en Espagne il ne put faire qu’une seule conversion.

Rentré en Judée, il se remit à prêcher la parole de Dieu. Sur la demande des pharisiens, un mage nommé Hermogène envoya vers lui son disciple Philet pour le convaincre devant les Juifs de la fausseté de sa prédication. Mais ce fut, au contraire, l’apôtre qui, en présence de la foule, convertit Philet, tant par ses arguments que par ses miracles ; et le disciple du mage, quand il s’en retourna près de son maître, lui vanta la doctrine de Jacques, lui raconta ses miracles, lui dit qu’il était résolu à devenir chrétien, et l’engagea à imiter son exemple. Alors Hermogène, furieux, se servit de la magie pour l’immobiliser de telle sorte que le malheureux Philet n’avait plus la force de faire un mouvement ; et il lui dit : « Nous verrons bien si ton Jacques parviendra à te délivrer ! » Or Jacques, informé de la chose, envoya à Philet un linge qu’il avait sur le corps. Et à peine Philet eut-il touché ce linge que, délivré de ses chaînes magiques, il brava Hermogène et alla rejoindre l’apôtre. Le mage, exaspéré, ordonna aux démons de lui amener Jacques et Philet chargés de chaînes, pour intimider, par cet exemple, les autres disciples. Mais les démons, arrivés en face de Jacques, commencèrent à gémir piteusement, en disant : « Apôtre Jacques, aie pitié de nous, car voici que nous brûlons avant notre temps ! » Et Jacques : « Pourquoi venez-vous ici ? » Et les démons : « C’est Hermogène qui nous a envoyés pour que nous nous emparions de toi et de Philet ; mais aussitôt l’ange de Dieu nous a liés avec des chaînes de feu, et il ne cesse pas de nous torturer. » Et Jacques : « Que l’ange de Dieu vous rende la liberté : mais ce n’est qu’à la condition que vous vous empariez d’Hermogène et me l’ameniez ici enchaîné, sans cependant lui faire aucun mal ! » Les démons firent comme il l’ordonnait ; et Jacques dit à Philet : « Suivons l’exemple du Christ, qui nous a enseigné de rendre le bien pour le mal ! Hermogène t’a enchaîné ; toi, délivre-le ! » Et comme Hermogène, débarrassé de ses liens, se tenait tout confus devant l’apôtre, celui-ci lui dit : « Va librement où tu veux aller ! car notre doctrine n’admet pas que personne se convertisse malgré lui ! » Et Hermogène lui dit : « Je connais l’humeur vindicative des démons. Ils me tueront si tu ne me donnes pas, pour me protéger, quelque objet t’ayant appartenu. » Alors Jacques lui donna son bâton ; et le mage alla chercher ses livres, et les rapporta à l’apôtre, qui lui ordonna de les jeter à la mer. Après quoi Hermogène, se jetant à ses pieds lui dit : « Libérateur des âmes, reçois en pénitent celui que tu as daigné secourir tandis qu’il t’enviait et cherchait à te nuire ! » Et, depuis lors, il se montra parfait dans la crainte de Dieu.

Mais les Juifs, furieux de cette conversion, vinrent trouver Jacques et lui reprochèrent de prêcher la divinité de Jésus. Et l’apôtre leur prouva si clairement cette divinité, par le témoignage des livres saints, que plusieurs d’entre eux se convertirent. Ce que voyant, le grand prêtre Abiathar souleva le peuple, fit passer une corde autour du cou de l’apôtre, et le conduisit devant Hérode Agrippa, qui le condamna à avoir la tête tranchée. Or comme on le conduisait au supplice, un paralytique, gisant sur la route, le supplia de lui rendre la santé. Et Jacques lui dit : « Au nom de Jésus-Christ, pour qui je Vais souffrir la mort, sois guéri, lève-toi et bénis ton Créateur ! » Et aussitôt le malade guérit, se leva et bénit le Seigneur. Alors le scribe qui conduisait Jacques se jeta à ses pieds, lui demanda pardon, et lus dit qu’il voulait devenir chrétien. Ce que voyant, Abiathar le fit saisir et lui dit : « Si tu ne maudis pas le nom du Christ, tu seras toi-même décapité avec Jacques ! » Et le scribe : « Maudis sois-tu toi-même, et que le nom du Christ soit béni à jamais ! » Alors Abiathar le fit frapper au visage, et obtint d’Hérode qu’il partageât le supplice de l’apôtre. Et comme on s’apprêtait à les décapiter tous deux Jacques demanda au bourreau un vase plein d’eau, dont il se servit pour baptiser le scribe, nommé Joséas : après quoi tous deux eurent la tête tranchée. Ce martyre eut lieu le huitième jour des calendes d’avril ; mais l’Église a décidé que la fête de saint Jacques Majeur serait célébrée le huitième jour des calendes d’août (25 juillet), date où le corps du saint fut transporté à Compostelle.

II. Après la mort de Jacques, ses disciples, par crainte des Juifs, placèrent le corps sur un bateau, s’y embarquèrent avec lui, se confiant à la sagesse divine ; et les anges conduisirent le bateau en Galice, dans le royaume d’une reine qui s’appelait Louve, et qui méritait de porter ce nom. Les disciples déposèrent le corps sur une grande pierre, qui, à son contact, mollit comme de la cire et forma d’elle-même un sarcophage adapté au corps. Puis les disciples se rendirent auprès de la reine Louve et lui dirent : « Notre-Seigneur Jésus-Christ t’envoie le corps de son disciple, afin que tu reçoives mort celui que tu n’as pas voulu recevoir vivant ! » Ils lui racontèrent le miracle qui avait permis au bateau de naviguer sans gouvernail ; et ils la prièrent de désigner un lieu pour la sépulture du saint. Alors la méchante reine les envoya traîtreusement au roi d’Espagne, sous prétexte de lui demander son autorisation ; et le roi s’empara d’eux et les jeta en prison. Mais, la nuit, un ange leur ouvrit les portes de la prison et les remit en liberté. Le roi, dès qui l’apprit, envoya des soldats à leur poursuite ; mais, au moment où ces soldats allaient franchir un pont, le pont se rompit et tous furent noyés. À cette nouvelle, le roi eut peur pour lui-même, et se repentit. Il envoya d’autres hommes à la recherche des disciples de Jacques, mais, cette fois, avec mission de leur dire que, s’ils voulaient revenir, il n’aurait rien à leur refuser. Ils revinrent donc et convertirent toute la ville à la foi du Christ puis ils retournèrent auprès de Louve, pour lui faire part du consentement du roi. Et la reine, furieuse, leur répondit : « Allez prendre, dans la montagne, des bœufs que j’ai là, mettez-leur un joug, et emportez le corps de votre maître dans un lieu où vous puissiez lui élever un tombeau ! » La perfide créature savait, en effet, que ces prétendus bœufs étaient des taureaux indomptés ; et elle se disait que, si les disciples de Jacques leur mettaient le joug, les taureaux ne manqueraient point de les tuer et de jeter à terre le corps du saint. Mais il n’y a point de sagesse qui vaille contre Dieu. Les disciples, ne soupçonnant point la ruse, gravirent la montagne, où d’abord un dragon vomissait des flammes ; ils lui présentèrent une croix, et le dragon se rompit en deux. Il firent ensuite le signe de la croix, et les taureaux, devenus doux comme des agneaux, se laissèrent mettre le joug, et coururent porter le corps du saint dans le palais même de la Louve : ce que voyant, celle-ci, émerveillée, crut en Jésus, transforma son palais en une église de Saint-Jacques, et la dota magnifiquement. Et le reste de sa vie s’écoula dans les bonnes œuvres.

III. Le pape Calixte raconte qu’un certain Bernard, du diocèse de Modène, ayant été enchaîné en haut d’une tour, ne cessait d’invoquer saint Jacques. Le saint lui apparut et lui dit : « Viens, suis-moi en Galice ! » Puis il brisa les chaînes du prisonnier, et disparut. Alors Bernard s’élança du haut de la tour, qui avait plus de soixante coudées, et il descendit ainsi à terre sans se faire aucun mal.

Bède raconte qu’un homme avait commis tant de péchés que son évêque hésitait à l’absoudre. Enfin l’évêque envoya cet homme au tombeau de saint Jacques avec un papier où étaient inscrits ses péchés. Le jour de la Saint-Jacques, le papier fut placé sur le tombeau du saint ; et quand le pécheur, après une fervente prière, reprit le papier et l’ouvrit, il vit que la liste de ses péchés se trouvait effacée.

Hubert de Besançon raconte que l’an 1070, trente hommes de Lorraine, qui allaient en pèlerinage au tombeau de saint Jacques, se jurèrent de se rendre service mutuellement, à l’exception d’un seul qui ne voulut point jurer. L’un de ces pèlerins tomba malade, en route, et ses compagnons l’attendirent pendant quinze jours ; mais enfin tous l’abandonnèrent à l’exception de celui qui avait refusé de jurer. Et, le soir, le malade mourut au pied du mont Saint-Michel. Alors son compagnon s’épouvanta fort, et de la solitude du lieu, et de l’obscurité de la nuit, et du voisinage du cadavre. Mais saint Jacques lui apparut sous la forme d’un cavalier, et le consola en lui disant : « Confie-moi ce mort, et monte en croupe derrière moi sur mon cheval ! » Et dans cette même nuit, le saint, lui faisant franchir une distance de plus de quinze étapes, l’amena à une demi-lieue de Saint-Jacques de Compostelle. Il lui ordonna ensuite de rassembler les chanoines pour ensevelir le mort, et aussi de dire à ses vingt-huit compagnons que, ayant manqué à leur serment, ils ne tireraient aucun profit de leur pèlerinage.

Un Allemand qui se rendait avec son fils au tombeau de saint Jacques, en l’an 1020, s’arrêta en route dans la ville de Toulouse. L’hôte chez qui ils logeaient enivra le père et cacha, dans son sac, un vase d’argent. Le lendemain, comme les pèlerins voulaient repartir, l’hôte les accusa de lui avoir volé un vase qui, en effet, fut retrouvé dans leur sac. Le magistrat devant qui ils furent conduits les condamna à remettre tout leur bien à l’hôte qu’ils avaient voulu dépouiller, et il ordonna, en outre, que l’un des deux eût à être pendu. Après un long conflit où le père voulait mourir pour son fils et le fils pour son père, ce fut le fils qui l’emporta. Il fut pendu, et le père, désolé, poursuivit son pèlerinage. Lorsqu’il revint à Toulouse, trente-six jours après, il courut au gibet où pendait son fils, et commença à pousser des cris lamentables. Mais voilà que le fils, lui adressant la parole, lui dit : « Mon cher père, ne pleure pas, car rien de mauvais ne m’est arrivé, grâce à l’appui de saint Jacques qui m’a toujours nourri et soutenu ! » Ce qu’entendant, le père courut vers la ville ; et la foule détacha de la potence son fils, qui se trouva en parfaite santé ; et ce fut l’hôte qu’on pendit à sa place.

D’après Hugues de Saint-Victor, un pèlerin, qui se rendait au tombeau de saint Jacques, vit le diable lui apparaître sous la forme du saint ; et le faux saint Jacques, après lui avoir exposé les misères de la vie terrestre, l’engagea à se tuer en l’honneur de lui. Le naïf pèlerin prit son épée et se tua sur-le-champ. Et déjà la foule allait mettre à mort l’hôte chez qui il demeurait, et que l’on, soupçonnait d’être son assassin, lorsque soudain le mort, revenant à la vie, raconta que, au moment où le démon le conduisait en enfer, le vrai saint Jacques était intervenu, et avait sommé les démons de lui rendre la vie.

Hugues, abbé de Cluny, nous raconte un autre miracle de saint Jacques. Un jeune homme du diocèse de Lyon, qui avait une grande dévotion pour le saint et faisait de fréquents pèlerinages à son tombeau, se laissa un jour tenter en chemin, et commit le péché de fornication. Alors le diable lui apparut, sous la forme de saint Jacques, et lui dit : « Je suis l’apôtre Jacques, à qui tu as l’habitude de venir faire visite. Mais, cette fois, tu peux te dispenser de poursuivre ton chemin, car ton péché ne te sera remis que si tu te coupes entièrement les parties génitales. Et tu serais plus heureux encore si tu avais le courage de te tuer, et de souffrir ainsi le martyre en mon nom ! » Donc, la nuit suivante, pendant que ses compagnons dormaient, le jeune homme se coupa les parties génitales, après quoi il se transperça le ventre d’un coup de couteau. Le lendemain matin, ses compagnons, épouvantés, s’enfuirent, de peur d’être soupçonnés d’homicide. Mais au moment où l’on préparait le cercueil du mort, celui-ci, à l’étonnement de tous, revint à la vie. Il raconta que, après sa mort, déjà les démons entraînaient son âme vers l’enfer lorsque le véritable saint Jacques accourut, au-devant d’eux et se mit à les gourmander. Le saint le conduisit ensuite dans une prairie où se tenait assise la sainte Vierge, conversant avec d’autres saints. Et dès que saint Jacques eut intercédé auprès d’elle en faveur du jeune homme, elle manda les démons et ordonna que le mort fût rendu à la vie. Seules, les cicatrices de l’opération qu’il s’était faite lui restèrent toujours.

Autre miracle, rapporté par le pape Calixte. Vers l’an du Seigneur 1100, un Français se rendait à Saint-Jacques-de-Compostelle avec sa femme et ses fils, en partie pour fuir la contagion qui désolait son pays, en partie pour voir le tombeau du saint. Dans la ville de Pampelune, sa femme mourut, et leur hôte le dépouilla de tout son argent, lui prenant même la jument sur le dos de laquelle il conduisait ses enfants. Alors le pauvre père prit deux de ses enfants sur ses épaules, et traîna les autres par la main. Un homme qui passait avec un âne eut pitié de lui et lui donna son âne, afin qu’il pût mettre ses enfants sur le dos de la bête. Arrivé à Saint-Jacques-de-Compostelle, le Français vit le saint qui lui demanda s’il le reconnaissait, et qui lui dit : « Je suis l’apôtre Jacques. C’est moi qui t’ai donné un âne pour venir ici et qui te le donnerai de nouveau pour t’en retourner. Mais sache que l’hôte qui t’a dépouillé va mourir et que tout ce qu’il t’a pris te sera rendu ! » Et les choses arrivèrent comme le saint l’avait dit ; et, dès que le pèlerin rentra en possession de son cheval, l’âne qui avait porté ses enfants disparut aussitôt.

Miracle rapporté par Hubert de Besançon. Trois soldats du diocèse de Lyon allaient en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. L’un d’eux, rencontrant une femme qui le priait de la décharger de son sac, prit le sac et le mit sur son cheval. Il rencontra ensuite un malade qui défaillait sur la route. Il le mit sur son cheval, prit en main son bourdon ainsi que le sac de la femme, et se mit à marcher à pied, derrière le cheval. Mais l’ardeur du soleil et la fatigue l’épuisèrent si fort que, arrivé en Galice, il tomba, gravement malade. Ses compagnons lui rappelèrent le salut de son âme : mais, pendant trois jours, il n’ouvrit point la bouche. Enfin, le quatrième jour, il soupira profondément et dit : « Grâces soient rendues à saint Jacques, par les mérites de qui me voici délivré ! Car, pendant ces trois jours, des démons m’avaient assailli et me serraient de partout, me mettant dans l’impossibilité de vous répondre. Mais, tout à l’heure, enfin, j’ai vu entrer ici saint Jacques, portant dans une main, comme une lance, le bourdon du mendiant, et dans l’autre main, comme un bouclier, le sac de la femme et il s’est jeté sur les démons, et les a mis en fuite. Maintenant appelez vite un prêtre, car je sens que ma vie va bientôt finir ! » Puis se tournant vers l’un d’eux en particulier, il lui dit : « Ami, sache que le maître que tu sers est damné, et qu’il va mourir de malemort ! » L’ami ainsi prévenu, quand il revint de son pèlerinage, avertit son maître ; mais celui-ci ne tint nul compte de l’avertissement et refusa de s’amender ; et, peu de temps après, il fut tué à la guerre, d’un coup de lance.

Miracle rapporté par le pape Calixte. Un pèlerin de Vézelay, qui se rendait au tombeau de saint Jacques, se trouva, un jour, à court d’argent ; et, comme il avait honte de mendier, il trouva sous un arbre, sous lequel il s’était endormi, un pain cuit dans la cendre. Aussi bien avait-il rêvé, dans son sommeil, que saint Jacques se chargeait de le nourrir. Et, de ce pain, il vécut pendant quinze jours, jusqu’à son retour dans son pays. Non qu’il se privât d’en manger à sa faim, deux fois par jour ; mais, le lendemain, il retrouvait le pain tout entier dans son sac.

Autre miracle rapporté par le pape Calixte. Un habitant de Barcelone, étant allé en pèlerinage au tombeau de saint Jacques, lui demanda, comme seule faveur, de n’être jamais retenu prisonnier. Or, comme il s’en retournait par mer, il fut pris par des Sarrasins, qui le vendirent comme esclave : mais les chaînes dont on voulait le lier se brisaient aussitôt. Il fut ainsi vendu et revendu douze fois ; mais, la treizième fois, on lui mit une double chaîne qui ne se brisa plus. Il invoqua saint Jacques, qui apparut et lui dit : « Tous ces maux t’ont été infligés parce que, dans mon église, tu as oublié le salut de ton âme pour ne t’occuper que de la liberté de ton corps. Mais le Seigneur, dans sa miséricorde, m’a envoyé pour te délivrer. » Aussitôt les chaînes de l’esclave se brisèrent, et il revint dans son pays en portant dans ses mains une partie de ces chaînes, comme signe du miracle.

L’an du Seigneur 238, la veille de la fête de saint Jacques, dans la place forte de Prato, située entre Florence et Pistoie, un jeune paysan, d’esprit un peu simple, mit le feu à la grange de son tuteur, qui voulait le dépouiller de son héritage. Arrêté, il avoua sa faute, et fut attaché à la queue d’un cheval. Mais, s’étant voué à saint Jacques, il fut traîné sur un sol pierreux sans que son corps ni même sa chemise eussent aucun mal. On l’attacha ensuite à un poteau, au pied duquel on alluma un grand feu ; mais il invoqua de nouveau saint Jacques et la flamme ne lui fit aucun mal. Les juges voulurent recommencer le supplice, mais la foule le délivra ; et l’on s’accorda pour louer Dieu, et l’apôtre saint Jacques son serviteur.