Levrault (p. 124-127).


Barcarole.


1.

Pisombo1, pisombo ! la mer est bleue, le ciel est serein, la lune est levée et le vent n’enfle plus nos voiles d’en haut. Pisombo, pisombo !


2.

Pisombo, pisombo ! que chaque homme prenne un aviron ; s’il sait le couvrir d’écume blanche, nous arriverons cette nuit à Raguse. Pisombo, pisombo !


3.

Pisombo, pisombo ! ne perdez pas de vue la côte à votre droite, de peur des pirates et de leurs bateaux longs remplis de sabres et de mousquets2. Pisombo, pisombo !


4.

Pisombo, pisombo ! voici la chapelle de Saint-Étienne, patron de ce navire : grand Saint-Étienne3, envoie-nous de la brise ; nous sommes las de ramer. Pisombo, pisombo !

5.

Pisombo, pisombo ! le beau navire, comme il obéit au gouvernail. Je ne le donnerais pas pour la grande carraque qui met sept jours à virer de bord4. Pisombo, pisombo !


NOTES.

1. Ce mot n’a aucune signification. Les matelots illyriens le répètent en chantant continuellement pendant qu’ils rament afin d’accorder leurs mouvemens.

Les marins de tous les pays ont un mot ou un cri à eux propre, qui accompagne toutes leurs manœuvres.

2. Plusieurs de ces bateaux portant jusqu’à soixante hommes, et ils sont tellement étroits que deux hommes de front ne sont pas assis commodément.

3. Chaque bâtiment porte en général le nom du saint patron du capitaine.

4. Cette ridicule plaisanterie est commune à tous les peuples marins.


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