La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts/Manzolli (pier-angelo)

MANZOLLI (Pier-Angelo), né à La Stellata, près de Ferrare, à la fin du xve siècle. Il n’est pas sûr qu’il ait été médecin d’Hercule II de Ferrare, auquel il dédia, après 1534, un poème latin composé, à en juger par les allusions historiques, quelques années auparavant. Ce poème est intitulé Zodiacus vitæ, et les douze chants dont il se compose portent le nom des douze signes du zodiaque, « parce que la vie, guidée par la science, resplendit comme le soleil traversant les douze demeures du ciel ». C’est une œuvre philosophique et didactique, de forme médiocre, mais intéressante par le fond, où l’auteur essaye de conduire l’humanité au bonheur par la science ; il y expose assez confusément la métaphysique, la morale, la cosmologie ; dans les digressions, qui sont nombreuses et fréquemment satiriques, il s’en prend aux humanistes pédants, aux prélats efféminés, au pape et à Luther (ce qui prouve qu’il n’était point protestant, comme on l’a dit). L’œuvre n’est pas seulement curieuse par des tableaux pris sur le vif, mais aussi par l’état d’esprit qu’elle révèle et qui était fréquent à cette époque de transition ; à des idées hardies, à de généreuses aspirations se mêlent des superstitions étranges : Manzolli croit à l’astrologie, à la magie, aux démons enfermés dans des bouteilles, etc. Son poème, publié à Bâle en 1543, eut assez peu de succès en Italie, mais il fut très lu à l’étranger et traduit en plusieurs


langues. L’Inquisition, s’avisant un peu tard des hardiesses qu’il contenait, fit déterrer et brûler les restes de l’auteur en 1549. {A. Jeanroy.

Bibl. : E. Teza, Lo Zodiacus vitæ di P. A. M., dans le Propugnatore, nouv. sér., I, 2°, 117. — J. Burckhardt, Die Cultur der Renaissance in Italien, 3. sect., chap. X.