La France socialiste/Avant-propos

F. Fetscherin et Chuit (p. i-iv).


AVANT-PROPOS

Cet écrit n’est pas un pamphlet.

Ce livre n’est pas un recueil d’articles de journaux.

Les notes qui ont servi à écrire ce court résumé de l’histoire du mouvement révolutionnaire depuis quinze ans ont été prises presque toutes sur le vif. L’auteur a vu presque toutes les personnes dont il parle dans ce livre. Les renseignements sur les choses antérieures au moment où l’auteur a commencé cette étude ont été puisés dans les ouvrages les plus autorisés de la librairie socialiste, dans les collections des Droits de l’Homme, du Citoyen, de l’Égalité, du Prolétaire, de la Bataille, du Cri du Peuple, du Socialiste. L’auteur doit aussi mentionner, parmi les travaux qui lui ont servi, beaucoup d’articles de « reportage » publiés dans le Figaro et les très consciencieuses notices données dans le journal le Temps, par M. Paul Strauss, conseiller municipal de Paris. M. Paul Strauss, le premier, a fait un travail d’ensemble trop court, malheureusement, sur la France socialiste.

Dans la France socialiste, l’auteur s’est efforcé d’exposer avec clarté les doctrines mal connues d’un parti qui devient puissant. Cet exposé doctrinaire est analytique et critique. Dans la partie historique, au contraire, l’auteur a été plutôt synthétique. Il aurait pu faire une compilation de petites notes ; il s’est borné à dessiner dans ses grandes lignes la situation du parti révolutionnaire.

Les infiniment petits détails d’intérieur du parti socialiste n’intéressent pas le public encore. Il n’en deviendra curieux que quand il connaîtra ce parti dans son ensemble,

La France socialiste promène rapidement le lecteur à travers un monde encore presque inconnu. Dans cette première visite, le guide n’a signalé que les choses principales et les hommes les plus importants. Il a cherché à dégager de l’obscurité qui l’a enveloppée jusqu’ici une vérité générale. Il a voulu être clair. Il n’a pas pensé, en écrivant son livre, à ceux qui savent, mais à ceux qui ne savent pas.


LES ÉDITEURS.





ERRATUM



Nous devons rectifier une erreur que nous avons commise en parlant de M. Benoît Malon. En Suisse, M. Malon n’entra pas dans les sections anarchistes bakouniniennes. Mais, vivant dans un milieu anarchique, il en subit l’influence : de là la défiance qu’il eut de l’influence de M. Guesde et qu’il témoigna au moment des querelles du parti ouvrier.