Librairie Hachette et Cie (p. 308-327).


XXIII

MARIAGE DE GASPARD.


Gaspard écrivit à M. Frölichein une lettre très habile, polie quoique froide, afin de ne pas amener de changement trop subit entre l’impertinence de la veille et le langage convenable d’un futur gendre à un futur beau-père. Il termina par une phrase de politesse pour sa future, et par la prière instante de hâter le mariage comme dédommagement de l’absence forcée à laquelle le condamnait la mort de son pauvre père. Il avertit que M. Féréor et lui seraient prêts dans un mois. Il écrivit ensuite au tapissier, et lui recommanda de ne rien ménager et d’y mettre la plus grande promptitude. Tout devait être apporté et posé trois semaines après la réception de cette lettre.

Avant de faire partir sa correspondance, il la fit lire à M. Féréor, qui approuva et lui demanda de l’aider dans ses calculs pour le partage de sa fortune avec lui.

Gaspard avança la besogne ; sa promptitude à calculer et à classer facilita beaucoup le travail qu’avait à faire M. Féréor. Ils firent ensuite un tour dans les ateliers ; M. Féréor voulut accompagner Gaspard dans sa visite à la ferme : ils y allèrent en voiture, pour retourner ensemble à la ville.

La mère Thomas était revenue de la première et terrible impression de la mort de son mari ; elle était calme et causait avec Lucas des changements qu’amènerait dans leur existence la mort de son mari. La visite de M. Féréor les flatta beaucoup ; M. Féréor et Gaspard leur donnèrent de bons avis sur le règlement de l’héritage.

« Toi et ma mère, vous êtes seuls héritiers, dit Gaspard. Moi, j’abandonne tous mes droits et j’y ajoute les cent quarante mille francs que j’ai retirés de la vente des terres de l’héritage Danet. Grâce à la générosité de mon père adoptif, cet abandon n’est même pas un sacrifice, et votre aisance en sera augmentée. »

La mère remercia et embrassa Gaspard ; Lucas en fit autant. On régla ce qui concernait l’enterrement, qui devait avoir lieu le surlendemain à neuf heures du matin. M. Féréor dit qu’il voulait y assister. Après une visite de plus d’une heure, Gaspard et son père adoptif s’en allèrent. Le trajet fut silencieux. M. Féréor pensa que son tour viendrait bientôt ; il se demanda pour la première fois ce qu’il avait fait pour les autres et s’accusa presque d’égoïsme et de dureté. Ses yeux cependant se tournaient avec complaisance vers Gaspard : la pensée de la reconnaissance que lui témoignait son fils adoptif par le sacrifice de son bonheur intérieur, lui donnait un sentiment de calme et de bonheur. En voyant toutes les joies et toutes les consolations que procure une bonne action, il songea au bien qu’il aurait pu faire autour de lui, à toutes les bénédictions qu’il aurait attirées sur sa tête, à la vénération et au respect qu’il aurait pu inspirer. Sa résolution fut prise ; son âme, touchée par la grâce divine, comprit que dans la pratique seule du bien il devait trouver le bonheur au milieu des richesses.

Gaspard songeait à la différence de ses sentiments pour le père qu’il venait de perdre et pour celui qu’il priait Dieu de lui conserver ; du premier il n’avait eu que des duretés, des réprimandes et des coups ; du second il n’avait reçu que de l’affection, de la confiance et une position magnifique. De temps à autre, quand ces pensées revenaient plus vives, il serrait machinalement la main de M. Féréor qu’il avait, sans y penser, prise et gardée dans la sienne. M. Féréor, d’abord surpris, devina les sentiments qui agitaient son fils, et il se laissa doucement aller au bonheur, nouveau pour lui, d’une affection vraie.

Le surlendemain fut encore une journée pénible pour Gaspard, fatigante pour M. Féréor, et cruelle pour Lucas et pour sa mère. Cette séparation absolue d’un père et d’un mari les impressionna fortement. L’assistance était nombreuse. Tous les ouvriers des usines avaient reçu la permission d’assister à l’enterrement du père de leur jeune maître, et aucun n’y avait manqué. La famille et les amis étaient aussi fort nombreux. Gaspard ramena en voiture sa mère et son frère, et passa avec eux une partie de l’après-midi. De retour dans le cabinet de M. Féréor, il lui trouva le visage fatigué.

« Mon père, laissez votre travail, vous êtes fatigué ; permettez-moi de vous ramener chez nous. Nous dînerons, vous vous coucherez, et nous causerons de nos affaires, à moins que vous ne préfériez que je vous fasse la lecture.

M. Féréor.

J’ai encore à faire, mon ami ; il me faut une heure pour finir mes comptes.

Gaspard.

Je vous les finirai, mon père. Vous avez besoin de repos, de sommeil. Laissez-moi vous soigner. Venez, mon père, venez. »

Gaspard entraîna M. Féréor, moitié de gré, moitié de force. M. Féréor, tout en opposant quelque résistance, se laissa entraîner avec une satisfaction visible. Il dîna avec appétit, se coucha avec plaisir et s’endormit avec calme, après avoir vu et entendu Gaspard, qui le croyait endormi, s’approcher de son lit, se mettre à genoux, lui baiser doucement les mains, et dire à voix basse :

« Dors, cher et excellent père. Dors, pendant que je veillerai pour toi. Que Dieu te conserve longtemps et en bonne santé ! Que deviendrait mon bonheur si je te perdais ? Cette femme détestable, que je dois prendre pour assurer ta tranquillité, ne sera jamais rien pour moi. Adieu, mon père et mon ami. Repose-toi de tes fatigues. »


Gaspard pria quelque temps encore.

Gaspard pria quelque temps encore, se releva doucement et quitta la chambre sans faire de bruit. Il travailla dans la sienne une grande partie de la nuit pour terminer les comptes de son père, et se coucha accablé de fatigue.

Les jours suivants se passèrent vite ; Gaspard s’efforça de penser le moins possible à son mariage ; M. Frölichein l’avait prévenu qu’il serait prêt, et qu’à moins de contre-ordre il arriverait à la ville de *** un mois après sa lettre ; il demandait à Gaspard de lui faire retenir un petit appartement pour lui, pour sa fille et pour ses deux témoins, mais pour deux jours seulement, parce que ses affaires l’obligeaient à revenir chez lui.

Gaspard fit part de cette lettre à M. Féréor, qui donna l’ordre qu’on retînt dans un hôtel l’appartement demandé. Le contrat de mariage fut prêt au jour voulu ; le notaire le porta lui-même à signer à M. et Mlle Frölichein la veille du mariage. Au retour, M. Féréor et Gaspard le questionnèrent sur la mariée ; il ne put en rien dire, sinon qu’elle passait pour être bonne et très pieuse.

« Tant mieux, dit Gaspard ; elle s’amusera à faire la charité, à aller voir des pauvres, à visiter des églises, et elle ne nous gênera pas.

— Du reste, ajouta le notaire, on ne lui laisse voir personne ; les gens de la maison ne la voient même jamais ; elle vit seule avec une bonne qui l’a élevée ; elle ne sort que pour aller à l’église, chez les pauvres et chez les sœurs de charité. »

L’appartement était prêt et charmant ; le tapissier n’avait rien oublié ; il se composait d’une pièce d’entrée formant antichambre, d’un salon, de deux chambres à coucher avec dégagements, cabinets de toilette avec armoires, etc., et, au bout de l’appartement, une chambre de femme de chambre avec lingerie et escalier de service.

Le jour du mariage, M. Frölichein et sa fille arrivèrent après dîner seulement. Un de leurs témoins vint prévenir M. Féréor et Gaspard qu’ils se rendraient directement à la mairie, ensuite à l’église, et qu’on n’eût pas à s’inquiéter d’eux, qu’on ne se dérangeât pas pour venir les voir, parce que Mlle Mina serait à sa toilette et ne recevrait pas. Cet avertissement ne fut pas perdu pour M. Féréor. Gaspard envoya demander à quelle heure Mademoiselle voulait avoir sa voiture ; qu’on devait être à la mairie à onze heures et demie.

« À l’heure qu’on voudra », fit-elle répondre.

Dans la soirée elle fit demander à M. Féréor s’il voulait bien permettre à sa bonne qui lui servait de femme de chambre, de porter ses effets dans l’appartement qu’elle devait occuper.

« Rien de plus juste, répondit M. Féréor. C’est bien, ce qu’elle a fait là, Gaspard. C’est poli, convenable, respectueux.

— Oui, elle a bien fait », répondit Gaspard froidement.

À onze heures un quart, Gaspard envoya à sa future la voiture qui devait être la sienne ; lui et M. Féréor se rendirent dans la leur à la mairie.

Gaspard.

Votre voiture continuera à être la mienne, mon père ; l’autre sera pour ma femme… Mon père, que c’est dur de devoir dire : Ma femme, et d’avoir cette étrangère pour toujours en tiers entre nous, à tous nos repas.

M. Féréor.

Elle ne sera pas bien incommode, je pense ; et, en tout cas, si elle est exigeante, ennuyeuse, tu la mettras à la raison.

Gaspard.

C’est égal, c’est fort ennuyeux d’avoir des femmes qui se mêleront de tout, qui voudront dominer dans la maison, qui ennuieront votre vieille femme de charge, Mme Bonjean.

M. Féréor.

Non, non, mon enfant ; tu vois trop en noir. Cette enfant ne doit pas avoir de volonté ; pense donc qu’elle a seize ans à peine. Tu lui donneras les habitudes que tu voudras.

Gaspard.

Et la bonne ? Ces femmes qui ont élevé leur maîtresse sont insupportables.

M. Féréor.

Si elle t’ennuie trop, tu la feras partir.

Gaspard.

Nous voici arrivés, nous en recauserons.

Gaspard aida son père à descendre ; à peine leur voiture s’était-elle éloignée, que celle de la mariée arriva ; M. Féréor et Gaspard furent obligés d’attendre M. Frölichein et sa fille. Gaspard salua le père, qui descendit le premier, et présenta la main à la fille pour l’aider à descendre. Elle était enveloppée d’un voile ; il ne vit rien qu’un petit pied bien chaussé et une petite main qu’il sentit trembler dans la sienne ; le père lui donna le bras.


Mina Frolichein.

Lorsqu’il la fit entrer dans la mairie et que Gaspard put la voir, il recula stupéfait. Il avait devant lui la plus jolie et la plus gracieuse figure qu’il fût possible d’imaginer. Taille au-dessus de la moyenne, tournure charmante, élégante et distinguée ; tête ravissante, cheveux abondants, blond cendré, visage ovale, traits fins et réguliers, grands yeux bleus, doux, intelligents, et qui devaient être riants quand ils n’étaient pas, comme à ce moment, rougis par des larmes récentes. La finesse de la peau, la blancheur et la fraîcheur du teint, complétaient la beauté remarquable de Mina ; elle quitta le bras de son père, s’approcha de M. Féréor, s’inclina devant lui et voulut lui baiser la main ; mais la beauté de cette future belle-fille, son air triste et candide, l’humilité de son action, touchèrent M. Féréor ; il retira sa main, et embrassa Mina sur ses deux joues fraîches et roses.

« Merci, mon père, dit Mina à voix basse ; ayez pitié de moi, et pardonnez-moi d’entrer de force dans votre famille. »

M. Féréor l’embrassa une seconde fois.

Gaspard ne pouvait revenir de son étonnement. Cette femme qu’il s’était représentée laide, commune, décidée comme un gendarme, se trouvait être une toute jeune fille de seize ans, jolie, belle, gracieuse, modeste, craintive ; elle devait être intelligente, d’après l’apparence de sa physionomie.

La surprise de Gaspard fut si évidente, que M. Féréor ne put s’empêcher de sourire. Le maire était arrivé, il était en place, il attendait ; Gaspard s’avança pour se mettre à côté de Mina. Quand le maire demanda à Gaspard s’il consentait à prendre pour épouse Mlle Mina Frölichein, il répondit oui d’une voix mal assurée ; et quand Mina dut donner aussi son consentement, les larmes lui coupèrent la parole ; elle fut quelques instants avant de se remettre et pouvoir prononcer le oui qui devait l’enchaîner pour la vie, du moins d’après la loi, à un homme qu’elle ne connaissait pas, qui lui avait témoigné une indifférence et même une répugnance marquées, duquel elle ne pouvait espérer la moindre affection ni le moindre bonheur, et qui, en ce jour même de leur union, n’avait témoigné aucun désir de la voir, de lui parler.

Elle dit oui pourtant, car la terreur que lui inspirait son père ne lui permettait pas de reculer.

Quand la cérémonie fut achevée, Mina se retira sans même lever les yeux sur Gaspard, mais après avoir salué M. Féréor. Personne ne parlait ; M. Féréor et Gaspard remontèrent dans leur voiture pour aller à l’église et y recevoir la mariée.

« Elle est charmante, dit M. Féréor.

— Charmante, répondit Gaspard. Je ne reviens pas de ma surprise.

M. Féréor.

Et quelle voix douce et suppliante, quand elle m’a demandé d’avoir pitié d’elle !

Gaspard.

Elle vous a demandé d’avoir pitié d’elle ? Quand donc ?

M. Féréor.

Quand je l’ai embrassée. Pauvre petite ! Elle a un air craintif qui annonce qu’elle n’est pas heureuse. Quel dommage qu’une si charmante créature soit vouée au malheur ! »

Gaspard ne répondit pas ; sa conscience commençait à s’agiter ; lui aussi avait pitié d’elle.

Le sentiment de dévouement et de reconnaissance qui l’avait fait consentir à accepter ce mariage pour assurer la tranquillité de son père, en assurant l’avenir de l’usine, l’avait un instant égaré. Il n’avait pas songé à la triste existence qu’il préparait à cette pauvre jeune fille sacrifiée par un père injuste, brutal, dont lui, Gaspard, devenait ainsi le complice. Cette pensée l’effrayait. Il se reprochait déjà les procédés qu’il avait eus à son égard et il songeait à réformer sa conduite et à réparer ses torts suivant les événements.


Le trajet ne fut pas long.

Le mariage, la messe, la signature de l’acte durèrent à peine trois quarts d’heure. M. Féréor fit monter Mina dans sa voiture avec lui-même et Gaspard. Mina pleurait toujours. Le trajet ne fut pas long. M. Féréor mena Mina dans l’appartement qui lui était destiné ; sa bonne l’y attendait.

M. Féréor.

Vous voici chez vous, ma fille ; j’espère que vous vous y trouverez bien.

Mina.

Merci de votre bonté, mon père ; je suis sûre de m’y trouver bien, puisque je serai près de vous.

En finissant ces mots, Mina fondit en larmes.

M. Féréor.

Pourquoi pleurez-vous, ma fille ? Chacun ici s’efforcera de vous rendre la vie douce et heureuse.

Mina.

Il n’y a pas de bonheur pour moi en ce monde ; l’avenir sera comme le passé. Mais, mon père, accordez-moi une grâce : ne me séparez pas de ma bonne, ma pauvre bonne qui m’a élevée, le seul être qui m’aime et qui me console.

M. Féréor.

Ma pauvre enfant, personne ne vous enlèvera votre bonne ; vous êtes seule maîtresse en tout ce qui vous concerne. Soyez sans inquiétude, et reposez-vous de vos fatigues. Adieu, ma fille. N’oubliez pas que vous êtes ici chez vous et que tout y est à votre disposition.

M. Féréor sortit ; Gaspard l’attendait chez lui.

« Eh bien ! mon père, la bonne impression première a-t-elle duré ?

M. Féréor.

Non seulement duré, mais augmenté. Cette pauvre petite fait pitié. Je t’assure qu’elle m’a attendri. »

M. Féréor raconta à Gaspard le peu de mots qui s’étaient échangés entre eux.

« Tu vois qu’elle doit avoir été très malheureuse, et que son père la traitait fort mal. Tu devrais y aller un instant, Gaspard ; elle ne connaît seulement pas ta voix.

Gaspard.

Mais, mon père, je n’ai rien à lui dire. Je ne peux pas entrer chez elle sans motif.

M. Féréor.

Va lui demander si elle ne veut pas prendre quelque chose avant de se coucher ; ce sera convenable. »

Gaspard obéit avec répugnance et frappa à la porte.

« Entrez », répondit une voix douce et fraîche.

Gaspard ouvrit la porte, entra et resta embarrassé et immobile. Mina, en le voyant, poussa un cri, et resta de son côté tremblante et silencieuse. La bonne était là.

Gaspard.

Mademoiselle…, Madame… Je viens vous demander…

L’embarras de Gaspard avait donné du courage à Mina. Elle leva les yeux sur lui et ne put s’empêcher de sourire de son air gauche et empêtré. Gaspard leva les yeux de son côté et sourit aussi de la figure qu’il devait faire.

« Mademoiselle, reprit-il de sa voix ordinaire, je viens vous demander si vous ne désirez pas prendre quelque chose avant de vous coucher. »

Mina hésita à répondre et regarda sa bonne.

La bonne.

Ma pauvre petite n’ose pas vous dire, monsieur, qu’elle a faim ; elle n’a pas dîné ; elle n’a fait que pleurer depuis qu’elle est arrivée.

Mina.

Ma bonne, ma bonne, pourquoi dis-tu cela ?

Gaspard.

Je suis donc bien effrayant, mademoiselle ?

Mina.

Non, Monsieur, mais je ne vous connais pas.

Gaspard.

Je vais donner des ordres pour que vous soyez servie, mademoiselle.

Mina.

Merci, monsieur, vous êtes bien bon.

Gaspard sortit, donna des ordres et rentra chez son père, qui était couché, mais qui ne dormait pas encore. Gaspard lui raconta le peu de mots qu’ils s’étaient dits. M. Féréor ne répondit pas et dit bonsoir à Gaspard, qui se retira. Gaspard rentra chez lui pensif et mal à l’aise.

Ses sentiments de pitié pour Mina et de regret de sa propre conduite le dominaient de plus en plus. Il se sentait plus touché de la douceur et de la réserve de la pauvre Mina à mesure qu’il découvrait l’injustice des préventions qu’il avait eues contre elle.

« Je crains d’avoir été dur, grossier même, pour cette pauvre petite. Il me paraît évident que son père l’a forcée à m’épouser, qu’elle n’en avait aucune envie ; il est certain qu’elle était malheureuse chez elle, d’après, du moins, ce qu’elle a dit à mon père. La pauvre enfant semblait terrifiée ; je lui fais peur ; et elle doit avoir peur, d’après ma conduite à son égard. Si elle avait été ce que je croyais, la doublure de son gueux de père, ce serait bien ; mais une si charmante enfant ne devait pas s’attendre à être traitée avec cette froideur, cette grossièreté même… Que faire maintenant ! Je consulterai mon père demain. »

Vignette de Bertall
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