Traduction par Georges Guiffrey.
Hachette (1p. 315-323).

CHAPITRE XXVII.

Amélia au régiment.


Quand le splendide équipage de Joe s’arrêta à la porte de l’hôtel de Chatham, la première figure qu’avait aperçue Amélia avait été celle du brave capitaine Dobbin qui, depuis plus d’une heure, arpentait la rue en attendant l’arrivée de ses amis. Le capitaine, avec ses épaulettes, son habit d’uniforme, son ceinturon rouge et son sabre, avait une tournure tout à fait martiale. Jos sentit alors un certain orgueil à pouvoir parler de sa liaison avec lui ; aussi mit-il dans son bonjour bien plus de cordialité qu’il lui en avait jamais témoigné à Brighton.

Le capitaine avait avec lui l’enseigne Stubble qui, en voyant descendre Amélia de voiture, ne put retenir l’exclamation suivante :

« Vrai Dieu, la jolie fille ! »

Osborne se rengorgea à cette approbation spontanée et la prit comme un hommage rendu à son bon goût. À vrai dire, Amélia dans sa pelisse de mariée, avec ses rubans roses, la fraîcheur que donnait à ses joues un voyage rapide et au grand air, justifiait assez, par la gentillesse et le charme de sa figure, le compliment de l’enseigne. Dobbin au fond du cœur en sut gré à son jeune camarade ; puis, comme il s’avançait pour aider la jeune femme à descendre de voiture, Stubble put voir le joli petit pied qui posa à peine sur la marche. Il devint tout rouge pendant qu’il faisait le plus profond salut à la jeune mariée.

En voyant le numéro du régiment sur le casque de l’enseigne, Amélia lui fit un petit signe de tête accompagné d’un doux sourire, ce qui acheva de le clouer sur place. À partir de ce jour, le capitaine Dobbin traita M. Stubble de la façon la plus affectueuse, et, à la promenade comme à la caserne, il fut souvent question d’Amélia dans leurs conversations. Bientôt, parmi les jeunes et braves officiers du ***e régiment, ce fut à qui aurait le plus d’admiration et de louanges pour mistress Osborne. Ses manières simples et naturelles, son air bienveillant et modeste lui gagnèrent tous les cœurs honnêtes. Notre lecteur doit demander à son imagination plus encore qu’à nos paroles une idée de cette douceur et de cette simplicité. La simplicité, voilà un joyau inestimable pour une femme et qu’on peut reconnaître en elle, rien qu’à lui entendre dire qu’elle est engagée pour le prochain quadrille ou que la chaleur la fatigue. George, qui avait toujours eu le pompon dans son régiment, grandit encore dans l’estime de ses jeunes collègues, séduits par son désintéressement à prendre une femme sans fortune et son bon goût à la choisir si charmante.

Dans le salon commun, Amélia fut toute surprise de trouver une lettre adressée à mistress la capitaine Osborne. C’était un billet rose de forme triangulaire. Sur le cachet on voyait une colombe tenant dans son bec un rameau d’olivier ; la cire n’avait point été ménagée, et l’écriture très-large et très-lâche accusait une main féminine.

« Voilà qui sort du poignet de Peggy O’Dowd, dit George en riant ; je le reconnais aux bavures de la cire. »

C’était bien en effet un billet de mistress la major O’Dowd, qui priait mistress Osborne de venir passer la soirée chez elle en petit comité.

« Il faut y aller, dit George à sa femme ; vous ferez connaissance avec tous les officiers de notre corps. O’Dowd commande le régiment, et Peggy commande O’Dowd. »

Mais ils étaient à peine, depuis quelques minutes, en possession de la lettre de mistress O’Dowd, que la porte s’ouvrit avec fracas et qu’une bonne grosse mère, en amazone, suivie de quelques officiers du régiment, s’avança à leur rencontre.

« Me voilà ! fit-elle, car je n’ai pas pu attendre au thé. George, mon cher, présentez-moi à madame. Madame, charmée de faire la vôtre et de vous présenter mon époux, le major O’Dowd. »

Après ce compliment, la joyeuse et grosse amazone s’élança au cou d’Amélia avec une effusion délirante, et celle-ci reconnut bien vite l’original dont son mari s’était si souvent amusé à lui faire la caricature.

« Vous avez dû souvent entendre parler de moi à votre cher époux, reprit cette dame avec beaucoup de vivacité.

— Vous avez dû souvent en entendre parler, » répéta son mari le major avec la précision d’une serinette.

Amélia lui dit qu’en effet ils avaient souvent parlé d’elle avec son mari.

« Je suis sûre qu’il ne m’aura pas trop bien arrangée, répliqua mistress O’Dowd en ajoutant que George était une mauvaise langue.

— J’en répondrais, » continua le major essayant de prendre un air malicieux, ce qui excita une vive hilarité de la part de George.

Mistress O’Dowd fit claquer son fouet, en intimant au major l’ordre de se tenir fixe sur toute la ligne. Puis elle demanda à George d’être présentée à mistress la capitaine Osborne, suivant toutes les règles de l’étiquette.

« Je vous présente, ma chère femme, dit George avec son plus grand sérieux, la très-bonne, très-aimable et très-excellente amie, Aurelia Margaretta, autrement dite Peggy.

— Vous y êtes ; allez toujours, dit le major.

— Autrement dite Peggy, femme de Michel O’Dowd, major de notre régiment et fille de Fitzjurld Ber’sford de Burgo Malony de Glen Malony, comté de Kildare.

— Et de Murgan-Square, à Dublin, reprit la dame avec un air de majesté calme et digne.

— Et de Murgan-Square, cela va sans dire, fit tout bas le major.

— C’est là que vous m’avez fait la cour, mon cher major, » reprit la dame.

Le major eut un signe de tête affirmatif pour ces dernières paroles comme pour celles qui les avaient précédées.

Le major O’Dowd avait servi son souverain dans toutes les parties du monde. Bien qu’il eût dû ses grades à quelque chose de plus honorable que des intrigues de boudoir, il était cependant le plus modeste, le plus silencieux, le plus doux et le plus paisible des hommes ; c’était un agneau que sa femme menait à sa fantaisie. Il venait en silence prendre sa place à la table des officiers, buvait beaucoup, puis, quand il était gorgé de liquides, il rentrait dans sa chambre pour y cuver son vin. S’il ouvrait la bouche, c’était toujours pour être d’accord sur n’importe quoi avec n’importe qui. Sa vie s’écoulait ainsi heureuse et égale. Le soleil brûlant de l’Inde n’avait point embrasé son sang, et la fièvre jaune n’avait point eu de prise sur cette rude écorce. Il marchait à une batterie de canons avec la même indifférence qu’il mettait à se rendre à une table servie. Son appétit ne distinguait pas entre un rôti de cheval et une soupe à la tortue. Il avait encore sa vieille mère, mistress O’Dowd de O’Dowdstown, à laquelle il n’avait jamais désobéi qu’en prenant la fuite pour s’enrôler et en s’obstinant à épouser cette gaillarde de Peggy Malony.

Peggy était une des cinq demoiselles faisant partie des onze enfants de la noble maison de Glen-Malony. Son mari, et tout à la fois son cousin, lui était parent du côté maternel, et lui devait l’inestimable avantage d’une alliance avec des Malonies, dont pas une famille au monde n’égalait à ses yeux la noblesse. Après neuf saisons à Dublin et deux à Bath et à Cheltenham, sans avoir pu trouver personne qui voulût s’atteler avec elle au joug de l’hyménée, miss Malony ordonna à son cousin Mick de l’épouser ; elle marquait alors six lustres et demi sonnés. L’honnête garçon obéit et emmena sa cousine dans les Indes occidentales, où elle eut, comme doyenne d’âge, la présidence des dames du ***e régiment dans lequel O’Dowd venait de passer par mutation.

Mistress O’Dowd avait à peine passé une demi-heure avec Amélia, que celle-ci, subissant le sort commun à toutes les nouvelles connaissances de la major, dut écouter d’un bout à l’autre l’histoire de sa famille et la généalogie des Malonies.

« Ma chère, disait-elle dans le laisser-aller de ses épanchements, je voulais faire de George mon beau-frère, et ma sœur Glorvina lui allait parfaitement ; mais ce qui est fait n’est plus à faire, et, puisqu’il vous a épousée, vous êtes désormais pour moi comme ma sœur. Pas vrai ? C’est maintenant comme si vous étiez de la famille. Vous avez une petite mine chiffonnée qui me plaît, et je vois d’ici que nous nous entendrons au mieux ; et nous n’aurons au régiment qu’à marquer un de plus au total.

— C’est cela, nous n’aurons qu’à marquer un de plus au total, » dit O’Dowd d’un air approbateur.

Amélia, fort reconnaissante de ces bons procédés, se divertit néanmoins beaucoup d’un accueil aussi cavalier, et de cette brusque introduction au milieu de sa nouvelle et nombreuse famille.

« Ici, nous sommes tous de bons diables, continua la femme du major. Il n’y a pas un régiment au service où vous puissiez trouver plus d’union et de concorde que dans le nôtre. Jamais de querelles, de mauvais rapports, de médisance parmi nous. Il y règne, tout au contraire, une affection réciproque à l’égard les uns des autres.

— Exemple : mistress Magenis et vous, dit George en riant.

— Mistress la capitaine Magenis et moi avons fait notre paix, et pourtant elle s’était conduite avec moi à me rendre les cheveux tout blancs et à me mettre à deux doigts du tombeau.

— Ah ! Peggy, ma chère, c’eût été dommage pour ces belles tresses noires, s’écria le major.

— Taisez votre bec, gros bêta ! Voyez-vous, ces maris, mistress Osborne, il faut toujours que ça lève la tête. Quant à Mick, je lui ai dit qu’il ne devrait jamais ouvrir la bouche que pour donner le mot d’ordre, boire et manger. Il faudra que je vous fasse connaître notre personnel ; je vous donnerai tous les renseignements dans le tête-à-tête. Présentez-moi maintenant à votre frère ; en vérité, c’est un bel homme : il me rappelle mon cousin Dan Malony, Malony de Ballymalony, ma chère ; vous savez qu’il a épousé Ophélia Scully de Oystherstown, cousine de lord Poldoody… Monsieur Sedley… charmée de faire la vôtre. Vous dînerez, je pense, avec nous ce soir à la table des officiers… Pensez au docteur, Mick, et tenez-vous bien pour ne pas vous mettre hors combat pour la réunion de ce soir.

— Nous pourrions peut-être, ma chérie, fit observer le major, avoir pour M. Sedley un billet d’invitation à ce dîner d’adieu que nous donne le 150e.

— Vite, Simple… L’enseigne Simple de notre régiment ; ma chère Amélia, j’avais oublié de vous le présenter… Courez en toute hâte : vous offrirez au colonel Tavish les compliments de mistress la major O’Dowd, et vous lui direz que le capitaine Osborne a amené avec lui son beau-frère, et que nous le lui conduirons dans la salle du banquet, à cinq heures sonnant. Voulez-vous, ma chère, venir prendre avec moi quelque chose pour tromper la faim jusque-là ? Allons, pas de cérémonie, je vous prie. »

Tandis que mistress O’Dowd continuait sa litanie, le jeune enseigne, déjà au bas de l’escalier, courait s’acquitter de sa commission. L’obéissance est l’âme du soldat !

« Emmy, dit le capitaine George, nous allons à notre service. Pendant ce temps, mistress O’Dowd voudra bien procéder à votre éducation militaire. »

Les deux capitaines prirent chacun un bras du major, et se firent l’un à l’autre, par-dessus sa tête, une grimace d’intelligence.

Une fois en possession de sa nouvelle amie, mistress O’Dowd l’accabla d’une avalanche de renseignements, à laquelle ne pouvait résister la mémoire de la pauvre petite patiente. Amélia fut initiée à toute l’histoire secrète de la nombreuse famille dans les rangs de laquelle la jeune dame s’étonnait d’être encore si vite entrée.

« Mistress Heavytop, la femme du colonel, était morte à la Jamaïque, d’une passion malheureuse, fortement compliquée de fièvre jaune. Quant à ce vieux monstre de colonel, auquel on ne voyait pas plus de cheveux sur la tête qu’il n’y en a sur un boulet de canon, il avait conté fleurette à une fille métis de la localité. Mistress Magenis, à laquelle manquaient les premiers rudiments de l’éducation, était au demeurant une brave femme ; mais elle avait une langue infernale, et aurait triché sa mère au whist. Mistress la capitaine Kirk ne manquait pas de lever au ciel ses grands yeux de homard effarouché dès qu’on parlait de faire le plus innocent loto. Et pourtant, continuait la major, mon père, l’homme le plus pieux qui soit entré dans une église, le doyen Malony, mon oncle et notre cousin l’évêque, font tous les soirs, en parfaite tranquillité de conscience, leur partie de mouche ou de whist. Du reste, aucune de ces dames n’accompagne le régiment, reprit mistress O’Dowd. Fanny Magenis reste avec sa mère, marchande, comme vous savez, de charbon et de pommes de terre à Islington-Town, tout près de Londres. Aussi la fille est-elle toujours à nous parler des navires de son père et à nous appeler pour nous les faire voir quand ils montent la rivière. Mistress Kirk et ses enfants resteront ici, à Bethesda-Place, pour être plus à portée de leur prédicateur favori, le docteur Ramshorn… Mistress Bunny est dans une situation intéressante, mais c’est pour elle un état normal : voilà le huitième qu’elle va donner au lieutenant… La femme de l’enseigne Posky, qui nous est arrivée deux mois avant vous, ma chère, s’est déjà querellée plus de vingt fois avec Tom Posky. On entend leur vacarme de toute la caserne. D’après le bruit qui court, ils en seraient déjà à se jeter les plats à la tête. Tom n’a point voulu s’expliquer la semaine dernière sur un noir qu’il avait à l’œil. Quant à madame, elle va retourner chez sa mère, qui tient une pension de demoiselles à Richemond. Pour en venir là, elle eût aussi bien fait de se tenir tranquille au lieu de se laisser enlever !… Où avez-vous étudié, ma chère ? Moi, j’ai été élevée chez mistress Flanagan, aux Bosquets d’Ilissus, près Dublin, et la pension y coûtait bon. Rien qu’une marquise pour nous donner la prononciation de Paris, et un major général retiré du service pour nous faire marcher au pas. »

Amélia n’en revenait pas de ces singulières communications et de ces titres de parenté qui, sans plus de cérémonie, lui donnaient mistress O’Dowd pour sœur aînée. On la présenta le soir même au reste de sa famille improvisée. Comme elle était timide et aimable, sans être assez jolie pour donner de l’ombrage aux autres femmes, la première impression fut en sa faveur. Mais les officiers du 150e étant survenus et l’ayant jugée digne de leur attention particulière, toutes ses sœurs se mirent bien vite à lui trouver des défauts.

« Osborne en a donc fini avec ses folles dépenses, dit mistress Magenis à mistress Bunny.

— Si dans un débauché converti on peut tailler un bon mari, il y a des chances pour que George devienne le modèle du genre, fit observer mistress O’Dowd à mistress Posky, jusqu’alors la plus jeune mariée du régiment, et furieuse par suite contre la nouvelle venue qui lui prenait sa place. »

Quant à mistress Kirk, l’assistante du docteur Ramshorn, elle posa à mistress Osborne deux ou trois questions de principe sur le dogme, pour voir si c’était une brebis marquée au sceau de l’élection. À la simplicité des réponses de la jeune femme, elle décida que cette âme errait encore dans les plus épaisses ténèbres. Pour la rapprocher le plus possible de la lumière, elle lui remit trois excellents petits livres à bon marché et ornés de vignettes. En voici les titres.

Les gémissements au désert ;
La Blanchisseuse de Wandworth ;
La Vraie Baïonnette du soldat anglais.

Désireuse de la tirer de ce chaos d’ignorance avant que le sommeil fût venu fermer ses yeux, mistress Kirk pressa Amélia de lui promettre de ne pas se coucher avant d’avoir lu ces petits manuels.

Les hommes, étrangers à tous ces petits manéges, firent cercle autour de la charmante femme de leur camarade et épuisèrent en son honneur tout le répertoire de la galanterie militaire. Ce fut une véritable ovation, qui ranima le courage d’Amélia et rendit à ses yeux tout leur éclat. George se sentait fier des succès de sa femme et surtout du mélange de grâce et de timidité avec lequel elle recevait les hommages de ses jeunes adorateurs et répondait à leurs compliments. Quant à lui, sous son brillant uniforme, il éclipsait tous les autres officiers et tenait un regard d’affectueuse tendresse sans cesse attaché sur sa femme. Ce soir-là, Amélia fut bien heureuse, et son pauvre petit cœur en bondissait de joie.

« Je veux être aimable pour tous ses amis, disait-elle en elle-même. Il suffit qu’ils soient ceux de George pour devenir les miens, je m’efforcerai de lui faire trouver la joie et la gaieté dans son intérieur pour le lui faire chérir davantage. »

L’entrée d’Amélia au régiment se fit donc par acclamations ; les capitaines la trouvaient charmante, les lieutenants chantaient ses louanges, et les enseignes lui auraient brûlé de l’encens. Le chirurgien-major, le vieux Cutler, risqua deux ou trois plaisanteries qui sentent trop l’anatomie pour trouver place ici. Cackle, son aide, qui avait pris ses grades à l’Université d’Édimbourg, daigna causer avec elle littérature et lui adresser quelques citations françaises, enfin, Stubble allait de l’un à l’autre glisser à l’oreille de chacun :

« Hein ! n’est-ce pas qu’elle est jolie ? »

Le vin chaud eut seul le pouvoir de le détourner de sa contemplation. Quant au capitaine Dobbin, il ne dit mot à Amélia de toute la soirée, mais il reconduisit Jos à son hôtel, assisté du capitaine Porter. Le pauvre garçon avait la démarche fort vacillante. Le récit de ses chasses au tigre avait eu un succès fou d’abord à table auprès des officiers, puis, le soir, sur mistress O’Dowd, qui se prélassait à l’ombre de son turban à l’oiseau de Paradis. Dobbin remit l’ex-receveur aux mains de son domestique et resta à se promener et à fumer son cigare sur le devant de l’hôtel. George, au moment de partir de chez mistress O’Dowd, avait soigneusement enveloppé sa femme dans son châle, et celle-ci donna à la ronde une poignée de main à tous les officiers qui l’accompagnèrent jusqu’à sa voiture, et la suivirent encore de leurs bruyantes acclamations. Amélia, pour descendre de voiture, s’appuya sur la main de Dobbin et le gronda, en souriant, de ne s’être pas approché d’elle de toute la soirée.

Le capitaine fumait encore son cigare que déjà, depuis longtemps, tout dormait dans l’hôtel et dans la rue. Il avait regardé la lumière disparaître du salon de George, puis briller ensuite et s’éteindre dans la chambre à coucher.

Il rentra dans ses quartiers aux clartés incertaines d’un jour qui commençait à poindre. Déjà un sourd murmure de cris et de manœuvres s’élevait du côté de la rivière : c’étaient les bâtiments de transport qui recevaient leurs nombreux passagers pour les porter sur le continent, bien loin des rives de la Tamise.