Ernest Flammarion (p. 139-157).

CHAPITRE V

LE CONCILE DU VATICAN

L’affliction sera si grande que jamais on n’en aura vu de pareille depuis le commencement du monde.
Jésus-Christ, Évangiles (Matthieu, xxiv).

Pendant que les discussions scientifiques précédentes avaient lieu à Paris, des assemblées du même genre étaient tenues à Londres, à Chicago, à Saint-Pétersbourg, à Yokohama, à Melbourne, à New-York, à Liberty, et dans toutes les principales villes du monde, s’efforçant, chacune avec ses lumières, d’envisager les diverses solutions du grand problème qui préoccupait si universellement l’attention de l’humanité. À Oxford, notamment, l’Église réformée tenait un synode théologique dans lequel les traditions et les interprétations religieuses étaient longuement controversées. Il serait interminable de rapporter et même de résumer ici tous ces congrès. Cependant nous ne pouvons omettre de recueillir celui du Vatican, comme le plus important au point de vue religieux, de même que les séances de l’Institut de Paris avaient été les plus importantes au point de vue scientifique.

Un concile œcuménique de tous les évêques avait été depuis longtemps convoqué par le Souverain Pontife Pie XVIII, pour voter l’adoption d’un nouvel article de foi destiné à compléter celui de l’infaillibilité papale, proclamé en 1870, ainsi que les trois autres ajoutés depuis. Il s’agissait cette fois de la divinité du pape. L’âme du pontife romain, élu par le conclave sous l’inspiration directe de l’Esprit-Saint, devait être déclarée participer aux attributs de l’Être éternel, ne pouvoir faillir à dater de son sacerdoce papal, non seulement dans les décisions théologiques ex cathedra, mais encore dans toutes les affaires purement humaines, et appartenir de plein droit à l’immortalité paradisiaque des saints qui environnent immédiatement le trône de Dieu et qui partagent la gloire du Très-Haut. Un certain nombre de prélats modernes, il est vrai, ne considéraient la religion qu’au point de vue du rôle social qu’elle peut remplir dans l’œuvre de la civilisation. Mais les pontifes de l’ancienne école admettaient encore la Révélation, très sincèrement, et les derniers papes, entre autres, avaient tous été de véritables modèles de sagesse, de vertu et de sainteté. Le concile avait été avancé d’un mois à cause de la menace cométaire ; car on espérait que la solution théologique de la question répandrait une vive lumière dans l’âme

Quatre cent cinquante et un prélats adorèrent le Divin Père.
agitée des fidèles, et peut-être apporterait le calme parfait dans les consciences pacifiées.

Nous n’avons pas à nous préoccuper ici des séances du concile relatives au nouvel article de foi. Disons seulement qu’il avait été voté à une grande majorité (451 oui et 88 non). On avait bien remarqué les votes négatifs de quatre cardinaux et de vingt-cinq archevêques ou évêques français ; mais la majorité avait force de loi et, le dogme de la divinité du pape ayant été solennellement proclamé, on avait vu quatre cent cinquante et un prélats se prosterner au pied du trône pontifical et adorer le « Divin Père », expression qui remplaçait depuis longtemps déjà l’ancienne qualification de « Saint Père ».

Aux premiers siècles du christianisme, le titre honorifique donné au pape avait été « Votre Apostolat » ; plus tard, on avait substitué à ce titre antique celui de « Votre Sainteté » ; désormais on devait dire : « Votre Divinité ». L’ascension du titre s’était continuée jusqu’au zénith.

Le concile s’était partagé en un certain nombre de sections ou de comités d’études, et la question, souvent agitée d’ailleurs, de la fin du monde avait fait l’objet exclusif d’un de ces comités. Notre devoir est de reproduire ici aussi exactement que possible la physionomie de la principale séance consacrée à cette discussion.

Le patriarche de Jérusalem, homme de grande piété et de foi profonde, avait pris le premier la parole. Il s’était exprimé en latin ; mais voici la traduction fidèle de ses paroles.

« Vénérés Pères, je ne puis agir plus sagement que d’ouvrir devant vous les saints Évangiles. Permettez-moi de lire textuellement :

« Lorsque vous verrez que l’abomination de la désolation, qui a été prédite par le prophète Daniel, sera dans le lieu saint, que celui qui lit

Le patriarche de Jérusalem avait pris le premier la parole.
comprenne ; que ceux qui seront dans la Judée s’enfuient vers les montagnes ; que celui qui sera sur son toit n’en descende point pour emporter quelque chose de sa maison ; et que celui qui sera dans son champ ne retourne point pour prendre ses vêtements.

« Malheur aux femmes qui seront enceintes ou nourriront leurs enfants ! Priez alors que cela n’arrive pas pendant l’hiver ni au jour du Sabbat ; car l’affliction sera si grande que jamais on n’en aura vu de pareille depuis le commencement du monde.

« Si Dieu n’eût abrégé ces jours de désolation, aucune chair n’eût échappé à la destruction ; mais il les abrégera à cause de ses élus.

« … Comme un éclair qui sort de l’Orient parait tout d’un coup jusqu’à l’Occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme.

« Le Soleil s’obscurcira, la Lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, les fondations des cieux seront ébranlées.

« Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées dans toute sa gloire, et il enverra ses anges, qui feront entendre la voix éclatante de leurs trompettes, et qui rassembleront ses élus des quatre coins du monde, depuis une extrémité de l’horizon jusqu’à l’autre. »

« Telles sont, mes vénérables frères, les paroles de Jésus-Christ. »

« Et le Seigneur a pris soin d’ajouter :

« En vérité, je vous le dis, il y en a quelques-uns de ceux qui sont ici qui n’éprouveront point la mort, qu’ils n’aient vu le Fils de l’homme venir en son règne. Cette génération ne passera pas que ces choses ne soient arrivées. »



Jésus prédisant la fin du monde.

« Ces paroles sont prises textuellement dans les saints Évangiles[1]. Vous savez que sur ce point les évangélistes sont unanimes.

« Vous savez aussi, révérendissimes Pères, que l’Apocalypse de saint Jean expose en termes plus tragiques encore la grande catastrophe finale. Mais les saintes Écritures sont connues de chacun de vous mot par mot, et il me semblerait superflu, sinon même déplacé, devant l’érudition qui m’écoute, d’ajouter ici des citations que vous avez tous sur les lèvres. »

Tel fut l’exorde du discours du patriarche de Jérusalem. Il partagea son allocution en trois points : 1o la parole de Jésus- Christ ; 2o la tradition évangélique ; 3o le dogme de la résurrection des corps et du jugement dernier. Commencé sous forme d’exposition historique, le discours ne tarda pas à se transformer en une sorte de sermon d’une vaste ampleur, et, lorsque l’orateur, ayant passé de saint Paul à Clément d’Alexandrie, Tertullien et Origène, arriva au concile de Nicée et au dogme de la résurrection universelle, il se laissa emporter par son sujet dans une envolée sublime qui remua jusqu’aux entrailles toute l’assemblée des évêques. Plusieurs, qui n’y croyaient plus, se sentirent envahis par la foi apostolique des premiers siècles, tant est grande la force de l’éloquence. Il faut dire que le cadre de la réunion se prêtait merveilleusement au sujet. C’était à la chapelle Sixtine. L’immense et grandiose tableau de Michel-Ange se dressait comme un nouveau ciel apocalyptique devant toutes les têtes. Le formidable entassement

Le Jugement dernier de Michel-Ange se dressait comme un ciel apocalyptique.
de corps, de bras, de jambes, aux raccourcis violents et bizarres, le Christ foudroyant, les damnés entraînés par les diables aux faces bestiales, les morts qui sortent des tombeaux, les squelettes qui se recouvrent de chairs et redeviennent vivants, l’épouvante effroyable de l’humanité tremblant sous la colère de Dieu, tout cet ensemble

Les damnés.
semblait donner une vie, une réalité aux éloquentes périodes oratoires du patriarche, et par moments, sous certains effets de lumière, on croyait voir s’avancer les trompettes du jugement, entendre même les sons lointains du céleste appel et voir s’agiter et revivre entre ciel et terre toutes ces chairs ressuscitées !

À peine le patriarche de Jérusalem eut-il achevé

La lettre tue ! s’écria-t-il.
la péroraison de son discours qu’un évêque indépendant, l’un des plus bouillants dissidents du concile, le savant Mayerstross, se précipita à la tribune et se mit à soutenir qu’il ne fallait rien prendre à la lettre dans les évangiles, dans les traditions de l’Église, et même dans les dogmes. « La lettre tue, s’écria-t-il ; l’esprit vivifie ! Tout se transforme, tout subit la loi du progrès. Le monde marche. Les chrétiens éclairés ne peuvent plus admettre ni la résurrection des corps, ni le retour de Jésus sur un trône de nuées, ni le jugement dernier. Toutes ces images, ajouta-t-il, étaient bonnes pour l’Église des catacombes ! Il y a longtemps que personne n’y croit plus. De telles idées sont antiscientifiques, et, révérendissimes Pères, vous n’ignorez pas plus que moi qu’il faut maintenant être d’accord avec la science, qui a cessé d’être, comme au temps de Galilée, l’humble servante de la théologie : Theologiæ humilis ancilla. Les corps ne peuvent pas être reconstitués, même par un miracle, attendu que leurs molécules retournent à la nature et appartiennent successivement à des quantités d’êtres, végétaux, animaux et humains. Nous sommes formés de la poussière des morts, et, dans l’avenir, les molécules d’oxygène, d’hydrogène, d’azote, de carbone, de phosphore, de soufre ou de fer, qui constituent vos chairs et vos os, seront incorporées en d’autres, organismes humains ou brutes. C’est un échange perpétuel, même pendant la vie. Il meurt un être humain par seconde, soit plus de quatre-vingt-six mille par jour, plus de trente millions par an, plus de trois milliards par siècle. Cent siècles — et ce n’est pas énorme dans l’histoire d’une planète — cent siècles seulement donneraient trois cents milliards de ressuscités. L’humanité terrestre ne vécût-elle que cent mille ans — et nul n’ignore ici que les périodes géologiques et astronomiques se chiffrent par millions d’années — qu’elle devrait jeter dans la plaine du Jugement quelque chose comme trois mille milliards d’hommes, de femmes et d’enfants ressuscités. Et mon évaluation est on ne peut plus modeste puisque je ne tiens pas compte de l’accroissement séculaire de la population terrestre. Vous pouvez me répondre que les chrétiens seuls ressusciteront ! Alors, que deviendront les autres ? Deux poids et deux mesures ! La mort et la vie ! La nuit et le jour ! Le noir et le blanc ! L’injustice divine et le bon plaisir régnant sur la création ! Mais non, vous n’acceptez pas cette solution. La loi éternelle est la même pour tous. Eh bien ! ces milliers de milliards de ressuscités, où les mettez-vous ? Montrez-moi la vallée de Josaphat assez vaste pour les contenir. Vous les répandez tout autour du globe ? Vous supprimez les océans et les glaces des pôles ? Vous enveloppez la Terre d’une forêt de corps humains ? Soit ! Comment ceux des antipodes verront-ils l’Homme-Dieu ? Il fera le tour du monde ! Je le veux bien. Et après ? Que va devenir cette immense population ? Vous transportez les élus au ciel et les damnés en enfer ? Où ?… Difficultés sur difficultés, absurdités sur absurdités. Non, mes révérendissimes Pères, nos croyances ne doivent pas, ne peuvent pas être prises à la lettre. Je voudrais qu’ici il n’y eût plus de théologiens aux yeux fermés qui regardent en dedans, mais des astronomes aux yeux ouverts qui regardent au dehors ! »

Ces paroles n’avaient été prononcées qu’au milieu d’un tumulte indescriptible ; plusieurs fois on avait voulu interdire la parole à l’évêque croate, montré du poing et traité de schismatique ; mais les règlements mêmes du concile s’y opposaient, et la plus grande liberté intérieure était laissée à la discussion. Un cardinal irlandais vint appeler sur lui les foudres de l’Église et parla d’excommunication et d’anathème ; mais on vit l’un des prélats de l’Église gallicane, non des moindres, l’archevêque de Paris en personne, monter à la tribune, et déclarer que le dogme de la résurrection des morts pouvait être discuté, sans encourir aucun blâme canonique, et être interprété par une conciliation entre la raison et la foi. On pouvait, selon lui, admettre le dogme, tout en reconnaissant rationnellement impossible la résurrection de nos propres corps !

« Le Docteur angélique, dit-il en parlant de saint Thomas, assurait que la dissolution complète de tous les corps humains sera opérée par le feu avant la résurrection (Summa theologica, III). J’ajouterai volontiers, avec dom Calmet (Dissertation sur la Résurrection des morts), qu’il n’est pas impossible à la toute-puissance du Créateur de réunir les molécules dispersées, de telle sorte que, dans le corps ressuscité, il n’y en ait aucune qui ne lui ait appartenu à quelque époque de sa vie mortelle. Mais un pareil miracle n’est pas nécessaire. Saint Thomas a montré lui-même (loc. cit.) que cette identité complète de matière n’est nullement indispensable pour établir l’identité parfaite du corps ressuscité avec le corps détruit par la mort. Je pense donc aussi que la lettre doit faire place à l’esprit.

« Quel est le principe de l’identité des corps vivants ? Assurément, il ne consiste pas dans l’identité complète et persistante de la matière de ces corps. En effet, dans ce flux continuel et ce renouvellement incessant qui constituent le jeu de la vie physiologique, les matériaux qui ont appartenu successivement à un même corps humain depuis l’enfance jusqu’à la vieillesse suffiraient pour former un corps colossal. Dans ce torrent de la vie, les matériaux passent et changent sans cesse ; mais l’organisme reste le même, malgré ses modifications de grandeur, de forme et de constitution intime. La tige naissante du chêne, cachée entre ses deux cotylédons, aura-t-elle cessé d’être le même végétal quand elle sera devenue un chêne majestueux ? L’embryon de la chenille, encore contenu dans l’œuf, aura-t-il cessé d’être le même insecte, quand il sera devenu chenille, puis chrysalide, puis papillon ? L’embryon humain aura-t-il cessé d’être le même individu, quand il sera devenu enfant, homme, vieillard ? Non, certainement. Or, dans le chêne, dans le papillon, dans l’homme, reste-t-il une seule des molécules pondérables de la tige naissante du chêne, de l’embryon de la chenille, de l’embryon humain ? Quel est donc le principe qui persiste à travers tous ces changements ? Ce principe est quelque chose de réel, non d’imaginaire. Ce n’est pas l’âme, car les plantes vivent et n’ont pas d’âme dans le sens que nous devons attacher à ce mot. C’est, toutefois, un agent impondérable. Survit-il au corps ? C’est possible. Saint Grégoire de Nysse le pensait. S’il reste uni à l’âme, il peut être appelé à lui redonner un nouveau corps identique à celui que la mort a dissous, lors même que ce corps ne posséderait aucune des molécules qu’il a possédées à un moment quelconque de sa vie terrestre, et ce sera aussi bien notre corps que celui que nous avons eu à cinq ans, à quinze ans, à trente ou soixante ans.

« Un tel corps s’accorde parfaitement avec les expressions de l’Écriture sainte, d’après laquelle il est certain que, après avoir vécu d’une vie séparée, les âmes reprendront leurs corps à la fin des temps et pour toujours.

« À saint Grégoire de Nysse, permettez-moi, révérendissimes Pères, d’adjoindre un philosophe, Leibniz, dont l’opinion était que le principe de la vie physiologique est impondérable, mais non incorporel, et que l’âme reste unie à ce principe lorsqu’elle est séparée du corps pondérable et visible. Je ne prétends ni accepter cette hypothèse, ni la rejeter. Je remarque seulement qu’elle peut servir à expliquer le dogme de la résurrection, auquel tout chrétien doit croire d’une manière absolue.

« — Cette tentative de conciliation entre la raison et la foi, interrompit l’évêque croate, est digne d’éloges, mais elle me paraît plus ingénieuse qu’acceptable. Ces corps ressembleront-ils aux nôtres ? S’ils sont parfaits, incorruptibles, appropriés à leur nouvelle condition, ils ne doivent posséder aucun organe dont ils n’auront pas à se servir. Pourquoi une bouche, puisqu’ils ne mangeront plus ? Pourquoi des jambes, puisqu’ils ne marcheront plus ? Pourquoi des bras, puisqu’ils ne travailleront plus ? Pourquoi ?… L’un de nos anciens Pères, Origène, dont on n’a pas oublié l’héroïque sacrifice personnel, a pensé que ces corps devraient être des boules parfaites. Ce serait logique ; mais ce ne serait pas beau, ni sans doute bien intéressant.

« — Il est préférable d’admettre avec saint Grégoire de Nysse et saint Augustin, répliqua l’archevêque de Paris, que les corps ressuscités auront la forme humaine, voile transparent de la beauté de l’âme. »

C’est en ces termes que fut résumée par le cardinal français l’opinion moderne de l’Église sur la résurrection des corps. Quant aux objections présentées sur le lieu de la résurrection, le nombre des ressuscités, l’exiguïté de la surface du globe terrestre, le séjour définitif des élus et des damnés, il fut impossible de s’entendre à cause de contradictions insolubles.

Nous devons cependant signaler l’idée fort originale émise par un prédicateur de l’Oratoire devenu cardinal, que le monde futur destiné à recevoir les ressuscités sera un immense globe creux, illuminé en son centre par un soleil inextinguible, et habité par sa face intérieure : ainsi serait résolu le problème du jour éternel de la vie future.

L’impression qui subsista dans les pensées fut, malgré toutes les propositions, que là aussi les choses devaient être prises au figuré ; que ni le ciel ni l’enfer dès théologiens ne doivent représenter des lieux précis ; que ce sont là des états d’âme, de bonheur ou de malheur, et que la vie éternelle, quelle que soit sa forme, pourra et devra s’accomplir dans les mondes innombrables qui peuplent l’espace infini.

Ainsi semblait-il que la pensée chrétienne s’était graduellement transformée, chez les esprits éclairés, suivant les progrès de l’astronomie et de toutes les sciences.

Cependant le pape et la plupart des cardinaux tenaient toujours au sens strict et absolu des croyances anciennes et des dogmes décrétés par les anciens conciles.

Il fut peu question de la comète. Pourtant le pape ordonna, par le téléphone, à tous les diocèses du monde, en communication constante avec lui, des prières publiques pour apaiser la colère divine et détourner de la chrétienté le bras du Souverain Juge. Des phonographes appropriés firent entendre dans toutes les églises la parole même du Pontife romain.

La séance qui précède avait eu lieu le mardi soir, c’est-à-dire le lendemain des deux séances de Paris rapportées plus haut. Le Divin Père avait transmis l’invitation du Président de l’institut de s’éloigner de l’Italie pour la date critique ; mais on n’en avait tenu aucun compte : d’abord parce que la mort est une délivrance pour tous les croyants ; ensuite parce que la majorité des théologiens contestait l’existence même des habitants de Mars ; en troisième lieu parce qu’un concile d’évêques présidé par le Divin Père ne peut pas paraître avoir peur et doit garder quelque confiance en l’efficacité de la prière, élévation des âmes vers le Dieu qui dirige les corps célestes et qui est tout-puissant.

  1. Matthieu, XXIV. — Id., XVI. — Marc, XIII. — Luc, XVII et XXI.